Vincent est frais comme un gardon. Il a pris son bain, il est prêt.
Lorsqu'il quitte l'étage pour rejoindre le salon, le Roublard trouvera Saller sans Caligula.
-
Levant le visage dans sa direction, l'air agacé par un problème de fond -mais prenant sur lui-, le Rôdeur prend la main :
"Caligula est allé prendre le portail physique. On lui laisse un peu d'avance avant de se téléporter... histoire de ne pas se retrouver seuls là bas...
Sauf si tu veux partir maintenant ?"
Pointant l'étage du menton, il ajoute :
"Ils sont partis les deux autres ? Tu les as croisé ?"
Croisant les bras sur son torse, visiblement peu jouasse, Saller attend une réponse pour se préparer rapidement ou attendre quelques minutes de plus.

Vincent fronça subrepticement des sourcils en constatant la disparition de Caligula. Les surprises continuelles le lassaient avec le temps. Cependant, il n'émit aucun commentaire et attendit une explication du rôdeur.
-
Ainsi, le blond était parti sans son compagnon au portail physique. Cette nouvelle était bien étrange. Quelque chose semblait s'être produit entre eux. Mais le roublard n'avait malheureusement pas assisté à la scène. Peu lui importait à vrai dire tant que la mission commençait enfin.
"Ils ont trainé à l'étage, mais je me suis assuré de leur départ. Ils se sont téléportés sous mes yeux." confirma-t-il avec assurance.

Il réfléchit ensuite un instant à pourquoi l'amant de Saller n'était pas parti avec eux. Le couple n'avait peut-être qu'un seul portail portatif fonctionnel pour le moment. Par ailleurs, il aurait été plus prudent pour eux trois d'aller à celui de la ville et d'utiliser les versions miniatures en cas de force majeure.

Cependant, les hybrides semblaient plus préoccupés par la préservation du secret de l'emplacement de leur manoir que de leur propre sécurité. Entrer dans les Marais Maudits ne posait pas de problème. En sortir serait toute une affaire. Mais le mercenaire ne se faisait pas de soucis. L'improvisation était son domaine.
"Patience est mère de sûreté. Patientons un peu puis allons-y."

Saller abaissera le regard sur le Roublard, quittant l'état de ses attentions pour l'observer répondre à sa question.
-Ils ont trainé à l'étage-
Trainer...
Le Rôdeur tord ses lèvres d'une moue désapprobatrice avant de souffler par le nez. Se retournant vers la porte d'entrée, il se posera finalement dans le canapé avec un soupire relâché... patientant donc en silence... pour donner du temps à l'Assassin.
Saller n'engagera pas la conversation.
-
Au bout d'un temps, et tandis que ses doigts finissaient par tapoter d'impatience contre l'accoudoir, il se redressera et ajustera son anneau autour de son index.
"Bon ça suffit. Allons-y."
-
Levant les yeux sur le Roublard, il s'assurera qu'il fut prêt pour se téléporter aux Marais.
Le monde froid et lumineux du portail sépare l'âme du corps pour les retransposer dans une réalité à nouveau dure... et moite.
-
C'est les entrailles légèrement malmenées que les deux hommes se rematérialiseront contre la roche, voyant la clarté du portail s'éteindre doucement autour deux, dans un boyaux de pierre ocre et ombrageux.
Un plafond de pierre s'esquisse, droit, sur des flancs droits et un sol droit... Un tunnel de coupe carrée s'étend à droite et à gauche, laissant au regard le loisir de découvrir quelques chimères sculptées à l'apparence monstrueuse, grimaçantes et félines. 
La lumière du soleil perce par un pan de mur effondré, privé de sa colonne de soutient...  
Elle se répand à son pied en morceaux éparpillés.
Le duo ne tardera pas à comprendre qu'il a été téléporté sur un portail entouré de ruines. Il se trouve actuellement dans un couloir à l'origine fermé et qui a crevé avec le temps, laissant de longue racine sinueuse et étrange investir les lieux.
-
Dans l'ombre du boyaux encore entier, des lianes végétales ruissèlent d'entre les interstices. Des bruits d'oiseaux inconnus raisonnent, et la vie d'une forêt étrangère s'accompagne d'une lourde moiteur...
L'hiver ne semble pas avoir d'emprise sur ces lieux et Saller retirera sa cape ; soudain fiévreux... 
"Je connais cet endroit" dira-t-il en reprenant son souffle, se redressant pour redécouvrir les lieux.
-
La dernière fois qu'il était venu ici, il était accompagné de Caligula et d'une jeune Métamorphe ; Rakta... -ancienne esclave avec qui ils avaient traversés les Marais... jusqu'à se perdre dans le Laboratoire-.
"Bien. Caligula ne devrait pas tarder à nous rejoindre." Notera-t-il pour lui-même en s'accroupissant pour ranger sa cape.

Compétences:

Assis dans son fauteuil préféré, Vincent montrait également des signes d’impatience. Sa main droite jouait avec une pièce d’or, la faisant rouler sur ses doigts, la jetant en l’air et la rattrapant sans jamais la faire tomber par terre. Lorsque Saller annonça enfin le moment du départ, le roublard interrompit ses petits jeux puis tapa dans ses mains.
"Enfin." souffla-t-il à voix basse avant de se lever et de faire appel à la magie de son anneau.
-
Sur le qui-vive, le borgne eut le premier réflexe de porter ses mains près de ses armes et d’observer attentivement les alentours en apparaissant dans les Marais Maudits. Il n’y avait à priori personne dans les environs. Son œil unique scruta ensuite chaque détail de son environnement pour reconnaître quoi que ce soit qui puisse lui être utile. Au contraire de l’éclaireur, il ne connaissait pas le lieu.

La forte chaleur de cet endroit le poussa vite à imiter son collègue. L’humain s’accroupit puis retira discrètement sa cape. Il demanda ensuite à voix basse à Saller tout en rangeant son vêtement dans son sac.
"Est-ce que ce portail se trouve loin du laboratoire ?"

Compétences:

Compétences ::

Saller tournera le visage en direction de Vincent, l'observant une seconde tandis qu'il l'interroge... avant de se lever et de répondre ; ajustant son sax sur l'épaule.
"... Non. On est pas si loin..." Dira-t-il d'une voix calme avant de se tourner vers le portail.
-
Quelle synchronisation !
Caligula apparait, sain et sauf, en chair et en os. 
Le premier regard de l'Eclaireur sera celui du soulagement, avant de se fermer et de détourner les yeux, faisant presque dos à son amant.
-C'est par là-
Tant mieux. L'objectif. Il fallait bien se focaliser.
-
L'obscurité dévoile ses détails dans le conduit de pierre ocre. 
Il n'y a pas de piège. 
Lorsque l'épaisseur de la 'nuit' devient trop dense pour être percée de leurs yeux, une clarté apparait au loin...
Des flammes pointent en torches sur une petite place rectangulaire de vingt mètres carrés pour six mètres de haut. Elles sont disposées autour d'une porte rectangulaire, elle-même soutenue à ses flancs de piliers esthétiques de base carrée ; le tour gravé de frises décoratives chargées d’entrelacs végétaux -d'un motif symétrique et systématique-.
-
Au pied de ce passage clos, deux félins sculptés adoptent une posture agressive face aux visiteurs. Les créatures à taille réelle sont voutées, les griffes plantées sur leur socle, muscles saillants, gueules crispées et langues incurvées. 
Leurs regards luisent de pierres d'onyx qui accrochent la lueur des flammes dans un semblant de vie.
Hormis le bourdonnement des braseros, il n'y a aucun bruit ni aucun mouvement.
Saller lève le nez sur ces lieux, il les connait déjà... mais il ne peut s'empêcher d'en faire le tour du regard.

Le laboratoire d'Ysash n'était pas très loin. Vincent hocha la tête puis se tourna à son tour vers le portail, prêt à dégainer. Caligula apparut sous son œil, en bonne santé et surtout sous sa forme humaine.

N'ayant pas assisté aux transformations du métamorphe, le roublard peinait encore un peu à associer la hyène à l'homme qui se tenait devant lui. Il se demandait bien quelle folie avait pu pousser la déesse des hybrides à croiser l'animal et l'humain.
-
Son regard se posa sur les deux lames bleutées du blond plantées dans le sol. Ses lèvres retinrent de justesse un sifflement admirateur qui aurait été inapproprié dans leur situation. Une note mentale, destinée à lui rappeler de demander l'origine et le métal de ces épées à un moment plus propice, fut inscrite dans un coin de son esprit.
-
Le mercenaire ne dégaina pas immédiatement ses armes au contraire de Caligula. La violence était une option qu'il considérait très rarement, un dernier recours qu'il n'employait que dans des cas extrêmes. Son bagou, sa capacité à l'improvisation et son agilité lui suffisaient généralement à se sortir de n'importe quelle situation.

Cependant, le renégat ne se trouvait pas en territoire humain ni en territoire nocturne. Peut-être que la ruse seule ne lui permettrait pas de traverser tout entier les Marais Maudits. Un peu de force brute pourrait lui être utile. Il attrapa donc son épée et sa dague en argent avant de suivre à pas feutrés ses compagnons.
-
Sur ses gardes, Vincent s'arrêta à la vue des félins de pierre. Il les contempla un instant pour être sûr de leur immobilité puis reprit l'air de rien son chemin.

Compétences:

Compétences :

Le groupe se retrouve confronté à une porte close dans une salle éclairait tandis que le reste du couloir semblait vide et mort.
Hormis sa décoration, la salle ne comporte pas grand chose. Pas de pièges, pas d'éléments étrange... Hormis Vincent qui, en observant les deux félins, aura une impression toute particulière (mp).
-
Sur les murs, les fresques semblent délier quelques formes étrange, des symboles, des écritures... mais aucun membre de ce groupe n'est pas en capacité à les décrypter. 
-
Lorsqu'il s'approche du double battant clos, Caligula passe entre les deux félins de pierre et d’onyx. Les flammes dansent dans leurs yeux brillants ; ils semblent dégager quelque chose d'intrigant... -posés là, en posture menaçante et vigilante.
Le groupe n'aura pas à patienter bien longtemps dans le silence. Tandis que Caligula lève le poing, prêt à frapper contre la pierre épaisse... les deux battants lourdement décorés s'ouvrent sur une lumière ocre plus intense; dévoilant un passage large et dallé -une galerie de colonnes en coupe hexagonale et qui s'étend droite, devant eux-.
Contrairement aux pierres noires et grises majoritairement présentent dans les constructions Nocturnes et Humaines, ici, la roche est d'un jaune or.
L'architecture est particulière. Ses décorations chargées d'arabesques énantiomorphes, ses bas-reliefs représentants des humains à tête de tigre couchées sur le flanc, abreuvés, nourris ou dans des postures de danses. -Il n'y a pas de tapisserie ou de tenture pour exposer des scènes de vie. Elles sont gravée dans la pierre. Pour toujours.-
-
Quatre bipèdes se présentent rapidement.
-Lance à la main, ils sont vêtus d'une sorte de toge crénelée couleur crème sans séparation de jambe, couvrant le genoux ainsi que des braies violacées. Leur taille est nouée d'une étole rouge, les épaules renforcées d'un tissu émeraude profond. 
Sur les têtes s'enroule un turban pourpre.-
Les regards aux pupilles jaunes et fendues dévisagent les trois protagonistes avant de pointer leurs armes sur eux.
-Nous venons en paix ... Nous demandons audience au Seigneur Yolt ...-
"Qui le demandent..." rétorque l'un des gardes sans perdre l'Assassin du regard, tandis que les autres observent Saller et Vincent... semblant sonder leurs âmes.
-
Saller n'est pas figé comme la dernière fois, devant ces créatures bipèdes. Il les 'connait', il ne se laissera pas surprendre et fera un pas de côté vers le Roublard.
"Nous n'avons rien à cacher." Soufflera-t-il sans quitter les gardes des yeux.
"Je suis Saller Grelinger. Un Métamorphe. Je me suis déjà présenté à votre porte parle passé." se présentera-t-il dans l'instant.
Caligula se posait en initiateur, en protecteur... mais Saller ne comptait pas suivre comme un chiot sans défense.

Compétences:

Caligula rangea ses lames après avoir inspecté leur environnement. Vincent comprit alors que le blond était arrivé à la même conclusion que lui. Les environs étaient pour le moment sûrs. Le roublard relâcha donc les poignées des armes qu'il avait été sur le point de sortir.
-
Les remarques du métamorphe à son encontre lui firent arquer un sourcil d'interrogation. L'hybride affirmait être de son côté et là pour le protéger ainsi que Saller. Ces paroles ne rassurèrent pas le mercenaire. Au contraire, ce dernier chercha immédiatement à saisir la raison de telles mises en garde.

Il fit appel à la magie de son anneau de télépathie sur l'homme-hyène avant de pincer les lèvres de contrariété. Sa bague était inutile sur les non-humains. Vincent était mécontent. Il sentait venir une surprise à plein nez.

D'un côté, Caligula lui cachait quelque chose. De l'autre, ces satanés félins de pierre lui donnaient un mauvais pressentiment. Leur arrivée n'était certainement pas passée inaperçue.
-
-Nous demandons audience au Seigneur Yolt...-
Le renégat ravala sa colère avant qu'elle ne le trahisse. Son opposition quant à une rencontre avec le maître de ces terres semblait être tombée dans l'oreille d'un sourd. Rien n'allait comme il le souhaitait depuis son réveil.

Pour le moment, l'humain était contraint de suivre le mouvement en faisant confiance à son associé. Il se força malgré son mécontentement d'arborer un visage de marbre puis étira ses lèvres en un sourire avec facilité. Masquer ses véritables sentiments n'avait plus trop de secret pour lui.
"Et je suis Vincent Silvra. Un mercenaire." dit-il en s'inclinant légèrement. Il observa ensuite les Ombres de la tête aux pieds ainsi que leur étrange accoutrement.

Compétences:

Compétences ::

Vincent se sent eu. Il avait précisé la veille qu'il ne souhaitait pas rencontrer Yotl par crainte d'être livré vivant voire dépossédé du groupe contre la volonté de chacun.
En tant qu'humain... il n'était qu'une proie au milieu des prédateurs.
... mais dans le même temps... Vincent avait suggéré l'idée de rencontrer des 'autochtones'. Quels autres autochtones hors les Rakshasas peuplaient les marais ? 
A sa connaissance, aucun.
Voici donc les autochtones.
-
Chacun se présente et Vincent tente de masquer ses angoisses. Il fera bonne figure, cherchant à ne pas trop penser.

-Nous sommes déjà venus ici, il n'y a pas si longtemps-
Les quatre gardes sont restés fixent à l'annonce du blond, le dévisageant d'une grimace grandissante sur leurs faces félines et épaisses, le second déviera leurs attentions.
"Homme... et Métamorphes..."
Dira l'un.
"Nous ne sommes pas étranger à votre Seigneur. Annoncez-nous... 
... s'il vous plaît."
Appuiera Saller.
-
Deux félins s'échangent un regard un peu circonspect avant d'enjoindre le groupe à les suivre 'sans faire d'histoire'. Si l'un d'eux fait un mouvement brusque ou inattendu, l'ensemble sera privé de ses armes et biens.
-
La troupe sera guidée à travers la salle de colonnes derrière la porte et dont le sol s'abaisse et se rehausse de marches, de sorte que l’œil ne se lasse jamais-. 
Plusieurs bassins d'agréments sont creusés, remplis d'une eau opaque; bleue et blanche.
Dans ce lieu, une vingtaine de Rakshasas sont entourés de serviteurs humains et membres de leurs propres espèces. Certains se baignent, d'autres se prélassent et fument.
Des odeurs ambrées, camphrées et de parfums exotiques flottent dans l'air...
-
Les trois étrangers ne passent pas inaperçu. Des regards les suivent, certains s'arrêtant plus particulièrement sur Vincent dont la chair sucrée diffère de celle des Métamorphes.
Toute viande reste bonne à manger.
-
Les gardes les présenteront dans une la salle attendue; plus imposante et chargée, jonchée de tapis superposés, de meubles en bois sombres, le tout pris dans une forêt de colonnes reliées en voûtes bretessées, carrelées de mosaïques bleues, vertes et dorées, qui séparent les plafonds droits et la zone totalement ouverte.
Des escaliers, des bassins et dans le fond -contre un mur-, une estrade de pierre lève de quelques marches un trône de 'confort'.
Il y a là une pile de coussins bariolés qui vomissent des étoles tissées d'or et de pourpre... Autour de cette montagne dansent des femelles. Elles projettent leurs voilages et révèlent des corps félins. La musique qui s'élève en percutions rapides, étincelle de quelques grelots et impose un rythme endiablé.
Et c'est sur tout ce bazar visuel, que se pose un Seigneur à tête de tigre figée sur masque.

D'un mouvement, il étouffe la musique qui se fera plus lente et moins présente. Des Rakshasas déposent des plats dorés remplis de viandes et de fruit juteux au pied du Seigneur qui fera un geste en direction de ses gardes.

"Qui ose m'interrompre..."
Le timbre rauque de sa voix dévoile un agacement certain, visiblement naturel.
Ses yeux ignorent les étrangers. Sans se lever de sa couche, il invite les gardes à parler.
"Des visiteurs qui demandent une audience. 
Caligula Luddial, Saller Grelinger et Vincent Silvra. 
Ils disent connaître sa Majesté..."
-
Le regard perçant du Seigneur déviera sur les trois visages :
"Je connais chacun de mes sujets..."
"Nous étions venu vous voir il y a longtemps, au sujet de Zah'a et du Laboratoire. Nous cherchions un remède contre les Sang-noirs qui rongeaient les Domaines du Nord."
Le regard du Seigneur s'étrécie au fond de ses cavités de métal, avant de rugir un rire surfait.
"Hahahaha ! Zah'a... Ce Sang-pur ne cesse de me surprendre... et de me mentir.
Il ne respecte pas les termes de notre contrat.
Que demandez-vous cette fois..." Suspendra-t-il en tirant ses babines d'un étrange sourire.

Vincent faisait souvent cavalier seul, car il détestait être la victime de tromperies. Caligula était grandement descendu dans son estime, mais le roublard lui offrait tout de même une chance de se racheter en faisant front commun avec les hybrides. Le blond avait intérêt à ce que son plan, quel qu'il soit, fonctionne, car le mercenaire avait la rancune tenace.
-
L'homme ne se fit pas prier pour suivre le mouvement. Il ne voyait aucun intérêt à faire du grabuge quand il avait tant tenu à venir dans les Marais Maudits. Il espérait seulement que l'entrevue avec le chef de l'endroit se passe rapidement et sans accroc.
-
Les Rakshasas ne différaient en rien des nocturnes d'un point de vue comportemental. A la seule vue d'un humain quelque peu exotique, ces créatures ne savaient plus se tenir et se mettaient à saliver. Les bras croisés dans le dos, le borgne bomba le torse, agita légèrement sa tête pour faire danser ses cheveux avant d'afficher une mine fière.

Il avait vécu au milieu de nombreux déviants et rencontré plusieurs Premier-nés au cours de sa vie. Une vingtaine de yeux félins braqués sur lui ne suffisaient pas à l'intimider. Ils pouvaient contempler dans toute sa splendeur Vincent Silvra.
-
Son œil observa attentivement les détails de la salle dans laquelle la troupe composée des gardes et du trio s'arrêta. Le renégat apprécia la décoration intérieure, la musique endiablée, et encore plus la vision des femelles aux corps félins. Une partie insouciante de sa personne désirait danser plus près avec l'une de ces charmantes créatures.

Au centre, allongé sur une pile de coussins, le seigneur des Rakshasas fut reconnaissable entre mille. Vincent fit aussitôt le vide dans son esprit, se gardant de toute pensée déplacée. Il comptait pour le moment laisser leur porte-parole, Caligula, mener la discussion. Ses compagnons métamorphes connaissaient mieux que lui le caractère de Yolt.

*De quel contrat parle-t-il ? A quel point est-il proche de Zah'a ?* ne put s'empêcher de penser le borgne.

Compétences:

Compétences ::

Vincent essaie de se détendre pour ne pas tomber dans de morbides pensées ; de celles qui intensifieraient sa condition de proie potentielle auprès des Rakshasas environnant.
Dressant le front il se laisse aller à quelques rêveries, attirant toujours les regards perçants des félins avant même les effluves de son sillage...
-
Au pied du trône de borderies rembourrées, soutenant la masse du Seigneur des lieux, le trio s'incline.
Caligula seul, en réalité.
Ni Vincent, ni Saller ne se courbent devant le monstre au masque froissé de traits prédateurs. 
Serait-ce une erreur...
Tandis que Caligula parle, l'œil fendu du Rakshasa se tord dans la direction de l'humain... pénétrant son âme. Puis, d'un cillement, il redressera l'échine pour ramener son corps vers l'avant.
"Vile créature ?"
Yotl se penche vers le flanc, attiré par la présence d'un félin semblant être Conseillé à son côté. Sans quitter des yeux le blond qui s'exprime, il écoute et délie ses babines d'une sorte de rictus haletant, ventilant un instant pour finalement rétorquer :
"Ce que Zah'a a fait. Si vous ne le savez pas, c'est que cette affaire ne le concerne que lui et moi."
Serrant ses crocs, le Seigneur se repositionnera et reprendra :
"Que ferait l'une de mes filles dans les geôles d'Arakarr... 
Shasca Erthëlklery... Ce n'est pas l'une des miennes. Si ça avait été le cas, je l'aurais dévorée vivante pour l'affront de ses paroles.
Des Hybrides et des Rakshasas... Des frères ?!" Sa gorge ronronne dans quelques tréfonds granuleux avant de cracher un rire glaireux, la musique se taisant définitivement.
"Si vous commenciez par me dire ce qui vous amène ici...
La dernière fois que j'ai croisé deux d'entre vous... vous cherchiez Zah'a pour venir en aide aux Domaines du Nord.
Je ne suis pas à son service pour ceux qui le cherchent. C'est lui qui est à mon service..."
"Le contrat que vous lie à lui est un échange... Contre l'accès au Laboratoire, il devait vous confiez ses découvertes."
"Exacte..." Grince le Seigneur en resserrant ses crocs, babines retroussées comme un mollusque sur sa nacre sous l'effet d'un acide.
"Vous avez laissé Zah'a travailler sur sa créature... Et il ne vous a rien donné en retour."
Saller parle tandis qu'il comprend lui-même la situation.
Le Seigneur de guerre se repenche vers l'avant, transperçant le Métamorphe de ses yeux dorés. 
"... Tu brûles de répondre à la question de ton ami. Peut-être auriez-vous du vous consulter avant de pénétrer mon royaume..."
Ses iris couleront en direction de l'Humain qui semblait transpirer l'ignorance dans ses maigres pensées.
Il y a toujours une question en suspend.

Vincent jeta un rapide coup d’œil vers Caligula en train de se courber. Avec un certain retard, le borgne fit de même en s'inclinant en une gracieuse révérence devant le seigneur Yolt. Le roublard jugeait important de témoigner du respect à ce puissant chef, car loin de lui était l'envie de finir dans un plat.
-
L’injure de l’homme-hyène à l’encontre de Zah’a avait éveillé la curiosité du grand manitou. Ce dernier ne semblait pas partager l’avis du métamorphe de ce que pouvait voir l’humain. La discussion dévia légèrement sur une potentielle parenté entre les Rakshasas et les Hybrides, une hypothèse immédiatement moquée par leur hôte, avant de revenir aussitôt sur le Premier-né.

Le Sang-pur était lié à ces félins par un partenariat. En échange d’un libre-passage dans la zone et d’un accès au laboratoire d’Ysah, il avait promis à Yolt le fruit de ses recherches. Hors le savant n’avait pas encore respecté sa parole et était introuvable. Le mercenaire voyait là un filon à exploiter. La recherche de Zah’a était leur clé d’entrée dans les Marais maudits.

Vincent décida de prendre la parole. Il n’était pas disposé à occuper un simple rôle de spectateur dans la conversation. Son tour était venu de prendre de vitesse ses compagnons en les emmenant sur un chemin inconnu. Il était inutile de tourner autour du pot. Les puissants détestaient les énigmes. Olric et Liliael lui avaient bien appris ça.
"Au contraire de mon camarade, je ne suis pas ici pour conclure une alliance.
Je lui suggère d’ailleurs de garder pour lui ses intérêts personnels, car une mission de sauvetage m’incombe.
Le seigneur Asterash est actuellement victime d’un terrible mal. Il a grand besoin d’un remède et seul le seigneur Zah’a est en mesure d’en trouver un selon le seigneur Andraal." expliqua dans un premier temps le renégat en se basant sur les informations que lui avait communiquées Arnaud.

"Nous aimerions accéder à vos terres afin de le trouver, en commençant tout d’abord par le laboratoire d’Ysash.
Nous ne serons pas seuls dans notre quête. Arnaud Everna, un fils du seigneur Andraal, se présentera dans la journée.
Mon ami ne sera pas seul. Il sera potentiellement accompagné de son calice et d’un renfort supplémentaire." finit-il par dire avant d'attendre la réponse du seigneur Yolt.

*Arnaud a intérêt à revenir vite de Morgath. Le seigneur Asterash ne sera pas sauvé sans lui.*

Compétences:

Compétences :

Le regard fendu de Yotl se reposera sur l'humain tandis que sa patience s'érode sur les intentions de ces trois étrangers venus frapper à sa porte.
Les puissants manquent de patience parce que les puissants sont très occupés ou capricieux devant l'énigme et la finalité qu'ils ne maîtrisent pas...
-
-Je ne suis pas ici pour conclure une alliance-
Vincent se met en avant. Cet Humain souhaitait donc traiter avec lui, comme un marchand de morale ou de bien ? Et que proposait-il donc en échange...
Visiblement rien.
Vincent demande l'accès au Laboratoire pour le bien d'Asterash -encore ?- Une dette de plus sur le compte de ces Nocturnes qui n'étaient finalement pas dignes de confiance -tel que Zah'a l'avait visiblement été-.
Les babines du Seigneur s'affaissent l'une contre l'autre, aplatissant son sourire carnassier pour l'effacer... se trouvant déjà bien conciliant de laisser un Humain prendre la parole au milieu de ses sujets prédateurs.
-Pardonne-moi mon ami...-
Coupera l'Assassin, déviant le regard du Seigneur Rakshasa ; focalisé contre la forme et la chair de ce tas humain bavard.
-
Voici donc les termes de l'échange : retrouver Zah'a et lui faire tenir sa promesse.
-Zah'a vous avait promis le fruit de ses recherches contre l'utilisation du laboratoire ... Il vous a dupé et l'a donné à Liliael-
Le Conseillé se penchera à nouveau vers son Seigneur pour lui glisser quelques mots tandis que Caligula continue de s'exprimer.
-
-Sache qu'aujourd'hui, il n'y a plus rien-

Et alors que le sujet et le regard de l'Assassin dérivent du côté du Rôdeur, Saller lève le regard dans sa direction et le dévisage un instant... maintenant l'attention même lorsqu'il se détournera de lui.
-
"Et comment comptez-vous me rendre ce que Zah'a a donné à un autre ? A ce petit Seigneur de guerre qui gouverne au côté de Lovyr... avec son armée ridicule." Tranchera à son tour Yotl.
"Les Marais se sont assombris. Quelque chose ronge cette terre.
Le lune s'est fendue.
Ne me prenez pas pour un imbécile. La lumière s'efface au profit de l'Ombre.
Vous voulez l'accès au Laboratoire ? Je vous le donne. Et je m'assurerai de récupérer ce que Zah'a a découvert... 
Tout ce qu'il a découvert.
-
J'aurai la garanti de ne pas être celui que les Nocturnes utilisent pour régler les problèmes du plus faible d'entre eux alors que l'Ombre les grignote à petit feu."
Grimace-t-il de dégoût face à la faiblesse de l'oisillon blessé.

La fission du groupe n’avait pas commencé dans cette salle du trône. L’entrée forcée dans la demeure des rakshasas avait abîmé la maigre confiance que portait le borgne à ses associés.
-
Vincent avait un ego aussi gros que plusieurs pâtés de maisons. Il ne comptait sur personne pour assurer sa propre protection, si ce n’était lui-même. Il n’avait jamais demandé à être mis dans pareille situation, devant le seigneur des Marais maudits en chair et en os. Ses compagnons n’avaient même pas cherché à le consulter et l’avaient délibérément trompé. L’humain ne pouvait définitivement pas se satisfaire de quelques paroles réconfortantes pour être tranquille.

Les métamorphes avaient proposé une alliance au lieu d’un accord au grand chef de guerre avant que ce dernier ne leur rît au nez. Si Yolt considérait un Premier-né comme l’un de ses serviteurs, deux pauvres hybrides et un humain ne seraient pas mieux traités. Il n’y aurait pas d’alliance entre ce félin et eux, juste de la servitude. Or, le roublard ne se trouvait pas dans cet endroit pour servir des Rakshasas. Il en était hors de question pour lui.

Ses collègues ignoraient à quel point le mercenaire était attaché à sa liberté. Il s’était placé sous la protection des Nocturnes en pariant sur le fait que Yolt soit disposé à négocier avec un envoyé du Sang-pur Andraal. Même si le seigneur rakshasa ne servait pas les nocturnes, rien ne l’empêchait de collaborer avec eux pour servir ses propres intérêts. Au contraire de ce que pouvait penser Caligula, Vincent n’avait pas perdu de vue leur objectif commun.

L’humain avait exposé leur demande puis Yolt n’aurait eu qu’à définir des contreparties avant qu’une négociation ne soit entamée : les recherches de Zah’a, une alliance avec Andraal, un quelconque service… Mais l’homme-hyène se chargea de le faire à la place de leur interlocuteur.
-
Finalement, un accord fut trouvé. Le laboratoire d’Ysash leur était ouvert, et ce, sans rien en échange. Cette offre était trop belle pour être vraie. Il y avait certainement anguille sous roche. Cependant, Vincent garda pour lui sa suspicion et s’inclina profondément devant le seigneur rakshasa en marque de respect et de gratitude.

Le renégat avait bien conscience d’être parfois trop audacieux. Son intervention n’avait plu à personne dans cet endroit où les êtres inférieurs tels que lui n’avaient pas le droit à la parole ni à la liberté de pensée. Mais même face à l’adversité, le borgne avait trop d’arrogance. Il ne pouvait pas laisser d’autres gens décider à sa place de son destin.

Compétences:

Compétence ::

L'accès au Laboratoire est donné. Vincent et Caligula se tiennent donc prêt à quitter les lieux, mais ils ne répondent pas au besoin d'assurances du Seigneur qui agrandira le regard et étrécira ses pupilles fendues face à leurs esquisses de mouvement :
"Je ne serais pas l'objet des Nocturnes !"
"Nous n'avons aucune volonté d'entrer en guerre. Vous obtiendrez réparation... et bien plus. Les portes du Laboratoire vous étaient inaccessibles jusqu'à lors. Nous avons pu y pénétrer avec Zah'a. Ce lieu est vôtre."
Le Seigneur s'affaisse à nouveau dans la mollesse de ses coussins. Il tapote ses doigts griffus cerclés de métal contre l'accoudoir de tissu qui grince à leur contacte.
"Mes yeux sont partout sur cette terre. Si vous ne tenez pas vos engagements... j'augmenterai mon harem d'un humain de plus et je vous mettrai au travail au milieu de mes esclaves... 
Il se pourrait bien que ma soif de sang nouveau ne se réveille contre vos Maîtres. Mon armée se tient prête depuis de nombreuses années."
Saller s'inclinera à son tour au flanc de ses alliés. Le silence de Caligula suite à l'intervention de Vincent le crispe légèrement... quant à son regard, il le lui rend dans un battement de cils, fuyant, entendant la frustration du côté du Roublard et de l'Assassin.
-
Il est difficile de créer une cohésion de groupe, même avec un objectif commun. Les velléités personnelles, les égo tripes, les illusions d'idées, brouillent régulièrement les pistes et font déraper les discours... contredisent les informations et les objectifs, pour une perte en crédibilité assurée.
Saller se détournera alors, légèrement agacé, mais surtout emprunt de doute quant à la bonne suite des évènements.
-
Le groupe sera guidé vers la sortie ; non pas du côté du portail, mais de la grande porte du Domaine donnant sur l'intérieur de la cité Rakshasa.
-
La vaste salle et son allée centrale s'ouvrent sur une large porte et un grand escalier descendant vers l'extérieur. Le panorama se déploie ; un horizon bouché par une muraille au front verdoyant -une épaisse couche de végétation tropicale qui l'encercle... piquetée d'oiseaux multicolores aux chants étrangers-.
Le groupe s'engagera sous un soleil déclinant, un ciel s'assombrissant doucement et annonçant un milieu d'après midi bien entamé. L'on voit désormais la façade des bâtiments qui entourent une large place, arpentée de nombreux félins et quelques humains, tous plus où moins affairés dans un vaste marché.
Des étales bariolés de couleurs et débordant d'objets en tout genre se disposent de manière assez chaotique sur cette place qu'il faut traverser. La zone dallée est grouillante de vie et appartient à la plèbe de ce palais.
Une fois dans la foule, il sera plus compliqué de voir les maisons qui entourent les lieux, faites d'un goût similaire à l'extérieur du vaste domaine... Un style très exotique décoré de bas reliefs, de statues, de colonnes et de fenêtres couvertes de tentures bigarrées.
L'astre déverse ses rayons dorés. Ils luisent contre les plats et les arrêtes, les courbes qui façonnent cette cité ramassée. L'air est moite, chaud... comme si la saison qui emprisonne le reste du monde n'avait pas d'emprise ici.
Des odeurs d'encens, de venaisons, de viande sanglante et de poisson, des parfums de cuir, de métal, se mêlent à la cacophonie générale.
Si le groupe traverse la zone sans s'arrêter, il sera mené par des gardes jusqu'à la grande porte de sortie, pouvant alors s'enfoncer dans la jungle... et trouver les Ruines de la cité voisine... dont les piques décharnées se dessine au travers des clairières rares.

Vincent s'abaissa davantage devant l'insistance du seigneur des Rakshasas. Ce dernier refusait d'être l'un des jouets des Nocturnes. Cette déclaration manqua de faire naître un sourire sur les lèvres du roublard qui vit à ce moment-là un point commun avec ce félin.

Le borgne apprécia la promptitude de Saller à rassurer Yolt et appuya les paroles du métamorphe d'un vif hochement de tête après s'être redressé. Le groupe n'avait aucun intérêt à s'opposer directement à ce grand chef. Ils n'étaient là que pour sauver Zah'a, non ?

Malgré son apparente nonchalance, le mercenaire prit très au sérieux les menaces de leur interlocuteur. Il devrait se montrer très prudent tant qu'il n'aurait pas atteint son objectif.
-
Le silence du blond n'échappa pas à son attention. Caligula n'avait sûrement pas prévu que l'échange se passe aussi bien. De plus, l'humain se demandait encore si son intervention avait gâché un quelconque plan caché de l'hybride, même si le contraire lui avait été assuré.

Quoi qu'il en était, le roublard ne comptait pas le lâcher d'un œil avant d'avoir eu une bonne discussion avec lui. La cohésion de leur groupe avait pris de sacrés coups. Des choses avaient besoin d'être partagées, loin d'esprits télépathes indiscrets.
-
Un sifflement appréciateur s’échappa des lèvres de Vincent. Le panorama qui s’offrait à lui était impressionnant. L’homme appréciait le côté verdoyant et multicolore de l’endroit. Ses hôtes bénéficiaent d’une protection naturelle de la végétation de jungle.

Ce lieu avait l’air très attrayant, mais la forte population de carnivores réfrénait l’envie d’une promenade chez l’humain qui n’était que de passage. Cependant, sa curiosité ne l’empêcha pas de poser des questions à l’un des gardes qui l'accompagnaient.

"Comment s’appelle ce lieu au juste ? Avez-vous des spécialités locales ?" demanda-t-il en essayant de percevoir l’origine des parfums de cuir et de métal.

"Produisez-vous des armes dites exotiques ? Les grands forgerons elfes et nains étaient réputés pour leurs travaux d’orfèvre.
Je me demande si vous possédez vous aussi des secrets de conception que nul ne connaît.
Avez-vous pu emporter des savoirs et techniques issus de votre monde d’origine sur Galgals ?
Pardonnez ma curiosité, je n’ai pas tous les jours l’occasion de papoter avec des Rakshasas."

Compétences:

Compétences ::