Farken s'emploie à faire 'mousser' ses cheveux - assit dans le bain, genoux repliés hors de l'eau, stature voûtée pour venir malaxer la tignasse poussiéreuse de ses doigts.
La remarque de Nephinae ne l'empêche pas de continuer, cependant il biaisera un œil en direction de la séparation tressées qui l'empêche pourtant de l'observer dans son bain.

"... tu devrais pas r'ssasser ça avant d'dormir, tu vas rester éveillée sinon."

Plongeant à son tour dans l'eau, tête en avant, il recommence à se gratter le cuir chevelu et finit par s'adosser contre la courbe du demi tonneau en arrière.
"J'ai pas été super performant contre... cette goule, tu dis ? Tu connais les Morts-vivants ? Mais j'avais pas remarqué ça... j'ai juste vu une créature dégueulasse qui n'aurait jamais du se lever...
En tout cas, on fonctionnerait bien en trio c'est sûr... Moi en amont pour tranquilliser l'ennemi, Herken pour l'écraser et toi pour renforcer le groupe. Ce s'rait pas mal, j'avoue...
Je n'suis pas contre te suivre demain, la Cité Impériale a des aspects ennuyants à la longue, mais avec c'qu'y s'passe en c'moment, j'vais pas raté une occasion.
T'en pense quoi Herken ?"
Demandera-t-il dans un claquement d'eau.

Mais le silence répond... tout au mieux un ronflement lointain qui atteste du sommeil profond dans lequel le guerrier vient de tomber.

"Bon... Bah c'est qu'il approuve."

Farken resterait encore dans le bain pendant un moment, ainsi que son frère qu'il devra réveiller au moment voulu. Chacun des trois baigneurs dispose d'un linge sec pour se sécher avant de regagner sa chambre et trouver le repos.

Arquant un sourcil, Nephinae réagit vaguement à l'interrogation de l'assassin.

"Hum... Je me souviens avoir vu quelques dessins dans les livres d'école, mais non... Je ne peux malheureusement pas te confirmer qu'il s'agissait d'une goule, je disais ça comme ça. Quelque chose de mort qui ne devrait pas se remuer, comme tu dis... Mais 'ça' puait quand même moins que ton haleine."

Lorsqu'elle eut terminé de nettoyer les tâches et les saletés du dehors, Nephinae se redressa soudainement et dans un bruissement d'eau. Elle enleva à la volé sa chemise imbibée d'eau pour la remplacer de son chainse après s'être séchée. Ce n'était pas le sommeil qu'elle désirait, pour le moment. La nuit était encore jeune et elle avait bien envie de profiter de cette liberté pour un peu de plaisir, outre leurs aventures en terres sauvages. Elle se peigna les cheveux pour en éliminer le plus gros de l'humidité, puis ramassa ses affaires avant de s'en aller à la chambre au pas de course, ne revenant que pour voir si Farken avait terminé, se postant juste devant sa baignoire.

"Allons danser ! Je paie les verres et c'est ce soir ou jamais. Vous vous en souvenez ? Je te laisse Herken, j'ai peur qu'il me noie si c'est moi qui tente."

Elle rira à sa taquinerie, puis restera à l'encadrement de porte le temps qu'ils sortent du bain.

Farken ne réagit pas vraiment à l’explication que lui apporte la jeune femme sur son savoir des morts vivants. En fait, aucune réponse ne l'aurait vraiment surpris, tant qu'elle ne sortait pas du cadre de ce portrait mental qu'il était en train de se faire de la jeune femme... Mais la chute de sa réflexion lui arracha un claquement de langue :
"Tt... là j'vais finir par m'vexer..."
Dira-t-il en se levant, le regard accroché à ses braies qu'il tord entre ses doigts - afin d'en évacuer l'humidité dans le reste de l'eau trouble du bain.

Lorsqu'il relève les yeux sur Nephinae, c'est pour sortir de son tonneau. La jeune femme émet le souhait d'aller 'danser', 'boire'... 'jouer' ?
L’œil plus intéressé, Farken se penche en direction de son frère, affalé dans son bain derrière le paravent.

"Hey... Hey ! Herken."
"rhhhhhmmm..."
"On va boire tu viens."
"Non.
Va jouer."
Ponctue-t-il, agacé.
Farken s’enthousiasme soudain, enfilant rapidement ses frusques comme un enfant dont la permission a été accordée -même sur un ton maussade -.

Il quittera la zone du bain, laissant Herken en arrière pour rejoindre la taverne.
Une fois au pied de l'escalier, traversant l'atmosphère dense qui stagne entre les deux étages, Farken claquera ses mains avant de les frotter...

"Bon ! On va se trouver un p'tit coin. J'te laisse choisir, moi j'commande un ptit vin..."

Nephinae a peu de choix dans la salle bondée. Il reste quelques places disséminées ça et là, perdues dans la masse ou esseulée dans un coin. Elle peut rejoindre deux places côte à côté sur un banc d'une table de six ou bien prendre un duo dans le fond...

De son côté, le mercenaire se faufile jusqu'au comptoir, roulant des reins pour se frayer une place au bar et commander sa bouteille.

Tapant deux fois des mains, Nephinae s'excitera à l'idée d'aller danser, déjà bien entraînée par l'ambiance festive à l'étage. Lorsque Farken sera prêt, elle ira une dernière fois voir Herken pour lui souffler un petit "Bon repos" ponctué d'un sourire et d'un court salut de la main avant de disparaître au rez-de-chaussé. En bas, elle se creusa un petit chemin entre les autres clients, progressant entre les tables le corps tenu sur le côté et les bras à demi soulevés.

"Apporte-moi une coupe !" Cria-t-elle à Farken avant de lui tourner le dos.

Choisissant l'espace groupé de six occupants, Nephinae saluera nerveusement la tablée avant de s'installer. Attendant que Farken revienne avec le vin pour lui repayer le coût de la boisson et s'en servir. Dès sa première gorgée, elle sentit l'alcool lui piquer la gorge et se crispa instantanément. Puis bien vite, au gré des gorgées - un peu trop simultanées - elle s'habitua à l'arôme prononcée et termina son premier verre.

Hâtive, elle se redressa soudainement de son siège et ira voir le/la barde de la taverne pour lui demander une chanson, cherchant accessoirement un espace assez grand pour la danse.

La jeune mage décide d'éviter l'isolement - même si le concept de solitude est compliqué dans la taverne à cette heure. Elle délaisse une table de deux dans un angle pour se joindre à un rang de six places occupées par trois hommes et une femme... tous rouquins, positionnés à trois contre un.
L'arrivée de la demoiselle impose à Farken de s'asseoir à côté d'elle, en bout de table, face à la rouquine qui l'observe d'un œil torve... En fait cette table n'est pas bien accueillante, contrairement au reste de la taverne. Ces quatre là ne respirent par la joie des désespérés.

Farken sert son acolyte. Il l'observe goûter, se raidir, s’habituer très vite et finalement vider son godet d'une traite. Un peu stupéfait, il remplira sa choppe d'un geste plus tranquille, laissant sur le plan de bois la pièce d'argent de celle qui cherche à le rembourser.

Si tôt le contenu du verre avalé, si tôt la demoiselle se lève et quitte la tablée. L'alcool ne lui fait que peu d'effet sur cet unique verre mais l’éphorie semble l'emporter sur une danse... -après avoir spécifiquement enjoué le ménestrel à reprendre l'instrument.
Un air guilleret et rapide se met à traverser la salle, taisant une partie des railleries et des chansons paillardes qui s'étendent dans un coin. Les discours vont bon train, mais les attentions se sont tournées vers la scène et cette femme dansante.

Nephinae n'impressionnera personne - dans un sens comme dans l'autre. La demoiselle danse à sa manière, ne provoque ni raillerie ni admiration, tout au plus quelques rares claquements de mains pour l'accompagner... mais peut en phase avec le rythme.

Le ménestrel démarra la danse en hasardant l'ambiance de sa musique, faisant onduler chaque corde de son instrument via ses doigts expérimentés. Le rythme se faisait entendre, mais la brunette n'était que très peu habituée et l'attention - aussi peu soit-elle - la déstabilisa précocement alors qu'elle se mettait à danser. Ses pas n'étaient pas tous harmonisés à la musique et ses yeux scrutaient nerveusement le regard des clients.

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Attention : 1D10
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Au gré de la mélodie, devenue plus intense et plus forte, Nephinae réussit par apprivoiser la cadence et agrémenta ses jeux de pas avec des claquements rythmés des mains, dansant en cercles et à proximité des tables. Plus les notes s'accéléraient, plus elle prenait en confiance. Elle enrichit même ses enjambées de légers pivotements sur soi-même, faisant élégamment valser les jupes de son chainse, ainsi que ses bouclettes brunes, encore humides de leur tout récent bain.

Puis alors que la jeune demoiselle remuait tous les membres de son corps, au moment où elle remarqua dans la foule les mirettes ombrés de Farken, elle calma progressivement sa danse. Jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de s'arrêter complètement pour s'approcher de lui. Un peu moins timide dû à l'alcool ingérée, Nephinae décidera de glisser sa main dans la sienne et son autre contre son bras - au niveau des biceps, pour le tirer vers elle et jusqu'à la piste de danse. Brodant son faciès d'un sourire et de yeux pétillants tandis ce qu'elle regardait Farken intensément.

Farken prend sa choppe en finissant par décrocher le regard des membres peu sympathiques de la table. Il aurait bien proposé un jeu mais l'ambiance n'avait pas l'air de vouloir se faire forcer la main.
Portant le godet à ses lèvres il boit son premier verre... seul.

De son côté Nephinae profite de sa danse. Peut-être qu'une meilleure prestation attirerait des loups où de 'vrais' motivés... Mais plutôt que d'attendre, la jeune femme s'élance vers le mercenaire pour l'empoigner par le bras.
La résistance physique ne sera pas bien tenue et l'homme se lève en affichant un air franchement gêné :
"Nan mais... je sais pas faire ça..."

Entrainé par la mage sur-excitée il tente quelques pas en se calant sur le rythme, se remémorant les quelques festivités de la ville pour lesquels il avait bien pu draguer quelques filles...

Quoi qu'il en soit, le fait de ne plus être seule rend la présentation de la jeune femme bien meilleure.
A deux c'est tout de suite mieux... Mais Farken va-t-il trébucher...

Farken ne va pas trébucher mais c'est vraiment limite... En tout cas il n'est vraiment pas fait pour la danse et s'arrêtera dès que possible.

La mage emprunta une fois de plus la salle pour danser en compagnie de l'assassin, elle mènera d'ailleurs pratiquement toute la danse. En revanche, son plaisir ne fut pas pour autant gâché malgré les pas maladroits de son partenaire. Elle arriva même à le maintenir suffisamment pour qu'ils terminent ensemble la première chanson. Lorsqu'ils revinrent au calme, auprès du groupe à la chevelure carotte, son cœur lui tambourinait la poitrine et son sourire ne voulait pas se décrocher de ses lèvres, celles-ci séchées par son souffle agité.

Rejoignant la tablée, elle s'installa à son siège et examina, en exhalant, sa coupe vide. Réfléchissant ensuite à ce qui venait de se produire. Elle n'avait jamais eu l'idée d'une pareille soirée et ce n'était pas dans ses habitudes de boire de l'alcool ou de veiller dans une taverne. Que lui était-il arrivé ? L’événement de la fillette l'avait-elle changée à ce point ? Seul les dieux le savaient. N'y pensant plus, Nephinae cacha son air cafardeux derrière le vin. Elle remplira sa coupe une dernière fois et prendra quelques gorgées pour s'assurer de bien dormir cette nuit.

Ayant tourné la tête vers Farken, la demoiselle retrouva le sourire et se secoua d'un haussement d'épaules.

"Merci pour la danse... Et pour le vin. Que désires-tu faire maintenant ? Aller dormir ? Jouer à des jeux de hasard ? Autre chose ?..."

Elle ne regardera pas trop longtemps les rouquins de leur table et jettera plutôt un coup d’œil en direction du fond de la salle. Un moment distraite par cette sensation de chaleur qui lui montait au visage et engourdissait doucement ses lèvres et ses membres.

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Alcool : 1D6

Tout était parfait. Ce fut la première pensée qui traversa l'esprit de Sylas lorsqu'il sortit d'un magasin. Les rations lui permettraient de tenir pendant plusieurs jours dans la nature. Sa nouvelle cape lui permettrait de tenir face au froid mordant de l'hiver. Quant à sa capuche récemment achetée, elle lui allait à merveilles. Le demi-elfe enfila ses gants et sa cape de fourrure puis se mit en route.

Son objectif du jour était de trouver et d'avoir une conversation avec un homme répondant au nom de Herken. Par des moyens compliqués, le chasseur avait appris que cet humain avait été au service d'un sang-pur. Il lui était déjà arrivé de tomber sur de fausses informations, mais cette fois-là, ses sources étaient presque sûres. Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, le jeune homme avait le sentiment d'être sur une bonne piste.

Il lui fut aussi révélé que sa cible fréquentait souvent l'auberge de la A la Marmotte Verte et il ne tarda donc pas à arriver à destination. Le visage dissimulé sous les ténèbres de sa capuche, Sylas se dirigea d'un pas assuré et déterminé, sans adresser un regard à qui que ce soit. L'aubergiste ne le rata pas. Après tout, comment rater un homme vêtu tout de noir à l'allure pressé ?

"Je cherche un homme du nom de Herken ou son frère. Ils sont dans le coin ?"

D'un simple mouvement de menton, l'aubergiste lui indiqua la table où était assis un mercenaire et précisa le nom de ce dernier. Sylas murmura un remerciement puis marcha en direction du groupe hétéroclite. D'une part, des rouquins à l'air peu avenants. De l'autre, un duo qui semblait profiter de la soirée. Malheureusement pour eux, le demi-elfe était obligé de les interrompre.

"Farken ? Pourrais-je avoir une discussion avec vous ?"

Sans l'ombre d'une formule de politesse, Sylas ne s'encombrait pas de formalités. Il allait droit au but pour obtenir les informations que détenait Farken.

Sans dire qu'il faut être 'homme de salon' pour savoir danser, Farken ne semble ni avoir de bonnes bases, ni être mué de l'envie particulière à s'exposer en public de cette manière.
La compagnie de Nephinae reste néanmoins agréable... La demoiselle se débrouille bien et le mercenaire aurait presque d'avantage honte de sa prestation qui entache sa grâce.

C'est d'un soulagement non dissimulé qu'il regagne la tablée. Nephinae se sert et Farken terminera la bouteille. La mage a bu, dansé... que pourrait-on faire d'autre ?
Jouer ? Ça c'est une idée... mais vu l'ambiance de la table, une partie à un contre un reste beaucoup moins amusante. Enfin, si ce n'est danser, boire, jouer ou dormir... quelle autre option s'offre à eux ?
La question que laisse en suspend la jeune femme maintien Farken dans sa position de boisson. Le nez dans le verre il laisse son vin en limite de ses lèvres et roule un œil vers la mage.
Déglutissant finalement il achève son bock et répondra :
"Je ne te propose pas une ballade au clair de lune il fait bien trop froid..." Sourit-il en coin avant de perdre son regard sur la salle, fuyant en s'occupant l'attention d'un vide.
"Hm... je connais d'autres moyens de s'occuper." S'accoudant à la table il frottera le dessus de sa lèvre d'un index, l'air absorbé ou hésitant.
"Mais je ne..."

Farken ?
"Oui ?" Répond-t-il dans un soubresaut, soudain coupé dans le fil de ses pensées.
Ses yeux se lèvent sur un visage étranger, ombragé par le voile d'un capuchon noir.
"... je... vous écoute ?" continuera le brun en pinçant le regard d'un œil presque méfiant.

Le regard de la mage s'était fixé sur le fond de sa coupe, où roulait quelques gouttes du liquide trouble. Les esprits occupés à démêler ce sentiment d'euphorie et cette sensation de bien-être qu'elle n'avait jamais vécu auparavant. Pinçant d'abord distraitement ses lèvres, devenues partiellement engourdies, Nephinae obliqua ensuite la tête vers l'assassin pour l'écouter attentivement. Principalement absorbée par les ressentis de son corps, et parce qu'elle était grandement naïve, elle ne comprit pas la demande subtile de Farken et rira sottement à l'idée de la ballade nocturne. Puis alors qu'elle se faisait silencieuse, pour se concentrer sur le reste de ses aveux, les deux individus furent interrompus par un étranger fardé d'une capuche. Ne prenant même pas la peine de cligner les yeux, la brunette pivotera sur son banc pour faire face à l'individu. Sans cacher son malaise, elle enverra un regard perplexe vers son acolyte avant de lever curieusement les yeux vers l'étranger.

"Y'a-t-il un problème ?"

Son regard s'attarda pendant quelques instants sur la demoiselle. Pensif, Sylas se demanda ce que faisait cette jeune femme en compagnie d'un homme comme Farken. Cependant, il reporta son attention sur le mercenaire, car leurs affaires ne le concernaient pas. Il entendit la question posée par la brune, mais il décida de l'ignorer afin de poursuivre la discussion.

Voyant de la méfiance dans les yeux des deux individus en face de lui, Sylas jugea préférable de retirer sa capuche. N'importe qui se sentirait inconfortable en présence d'un homme dont on ne voit pas les traits. Il s'efforça d'afficher un sourire avenant afin de mettre en confiance ses interlocuteurs, s'éclaircit la voix puis dit.

"J'aimerais discuter de quelque chose dont vous vous êtes occupés il y a quelques années. Pouvons-nous en parler en privé ?"

Sylas ne se risquerait pas à prononcer les mots Nocturne et sang-pur au beau milieu de l'auberge.

Farken ne quittera pas l'étranger des yeux et se les laissera même s'écarquiller en découvrant ce 'sourire' avenant... puis les particularités elfiques de l'homme qui demande à lui parler en privé.
Bon.

"Herm..." Farken fronce les sourcils, récupère la pièce d'agent sur la table et se lève. Contournant le banc et le plan, il invitera l'étranger à le suivre, attrapant Nephinae au passage par le bras pour qu'elle s'enjoigne :
"Elle vient avec nous... C'est ma cliente mais je ne la laisserai pas seule dans la taverne. Alors à moins que je ne l'a mette au lit, elle écoutera votre histoire."

Le trio pourra rejoindre l'étage, sauf si Nephinae venait à se débattre et insister pour danser... A cela, Farken la laissera faire ce qu'elle veut sans chercher à imposer sa 'loi'.

Passant le pallier de sa chambre, le mercenaire observe un instant la silhouette de son frère allongé sur un lit. Herken a quitté la salle des bains pour se reposer en braie humides... à même la couverture tirée.
Sur une tablette, une bougie éclaire timidement l'espace de neuf mètres carrés.

"Herken, y'a quelqu'un qui veut causer en privé, donc on s'installe là."
"Rumhph..." bougonne-t-il dans un ronflement en se tournant sur le flanc, dos à l'assemblée.

Farken proposera un tabouret à l'invité et une place assise à côté de lui sur son lit à la jeune femme -pour peut qu'elle soit restée-.

Comprenant qu'on ne souhaita pas converser avec elle, Nephinae se terra en silence, mais pas sans bougonner. Elle demeura à proximité de Farken en affichant sur son faciès un air ennuyé, jusqu'à ce que l'inconnu décide de révéler son visage sous sa capuche. Prenant l'instant pour l'examiner des yeux, la brunette remarqua tout d'abord ses oreilles pointues et les traits raffinés d'un peuple qu'elle connaissait bien. Puis, parce qu'elle ne voulu pas les déranger dans leur échange, la mage s'était mise en retrait. Ça ne dura que quelques secondes, puisque Farken l'attrapa par le bras pour la traîner avec eux deux. Prise par surprise, Nephinae se stupéfia du changement de comportement du mercenaire, mais ne résistera pas à sa poigne. Tâchant plutôt de rattraper leur rythme de pas.

À l'étage, la mage tressaillit au commentaire et suivit 'docilement' son homme d'armes, mais ne réussira pas à effacer sa grimace venimeuse.

"Me mettre au lit ? Mais c'est pas à toi de me..."

Pas le temps de s'exprimer, ils étaient déjà à l'intérieur de la chambre et parce qu'elle ne voulu pas déranger Herken dans son sommeil, elle réprima sa plainte dans un long soupir. Lorsque Farken lui aura relâché le bras, elle se contentera de rester à l'écart, entre eux et l'endormi. Les regardant tous les trois en alternance.

Un air satisfait et soulagé s'afficha sur le visage du demi-elfe lorsque Farken accepta sa requête. Il était toujours préférable de passer par le dialogue au lieu de la force brute lorsqu'il s'agissait d'obtenir des informations. La présence de la cliente ne le dérangeait pas, tant qu'il avait ce qu'il voulait.

Sylas suivit donc le duo jusqu'à une chambre où se trouvait déjà le frère du mercenaire. Le chasseur se sentit déjà plus à l'aise. Leur conversation ne pouvait se faire entendre d'aucune oreille indiscrète selon lui, maintenant qu'ils étaient dans cette pièce. Une fois assis sur le tabouret "généreusement" proposé, le tatoué décida d'entrer directement dans le vif du sujet, car la subtilité n'était pas son fort.

"On m'a raconté que vous avez déjà travaillé pour un Sang-pur." affirma-t-il à voix basse. Il ne prenait pas cette précaution pour ne pas déranger le sommeil de Herken, mais parce que les murs avaient parfois des oreilles. "J'aimerais en savoir plus sur votre employeur et sur la nature de votre travail."

Les yeux rivés sur son interlocuteur, il attendait avec impatience des réponses.

La jeune fille prit la mouche, et à juste titre, puisque Farken venait de l'infantiliser en public... Forcée à l'accompagner elle se fit silencieuse, observant la scène sans prendre de place assise, attendant que l'entretient se déroule 'sans elle'...

Herken a roulé sur le côté, Farken s'est posé à son propre lit et l''elfe' s'installa contre un tabouret. Lorsque la couleur du dialogue fut instaurée, l'assassin figea son regard dans celui de l'étranger. La voix avait beau être basse, le simple fait de parler de Sang-pur réveilla Herken.

Le silence dans la chambre, légèrement tinté des bourdonnements de la taverne en contre-bas, rendait les mots assez audibles pour tous ici présents...
Levant un œil par dessus son épaule, le guerrière dévisage l''elfe' avant de finir sur le dos, de se mettre assit en tailleur et de répondre :
"Qui a dit ça..."

"Peu importe Herken..." souffle l'assassin en pinçant l'attention sans décrocher ses yeux de l'étranger. "... le fait est là...

Peu de personnes savent qu'Herken a travaillé pour un Sang-pur... hormis une poignée de déviants dont certains vivent ici."
La chose est sûr, le groupe ne fait pas face à un déviant.

"J'ai été Combattant pour Lion-Leos." Dira le blond d'une voix lente et chargée de rancœur.
"... Herken a été vendu en tant qu'esclave. Il a été marqué comme Combattant et s'est libéré grâce au Premier-Né Asterash."
"... c'est un Sang-Pur Particulier.

Pourquoi tu veux 'savoir'." demande Herken avant de se laisser distraire par la présence de Nephinae. Il l'observe en coin, se demandant pourquoi elle assiste à l'échange, probablement dérangé par le fait de remuer son passer devant elle... Mais il ne dira rien et la laissera participer.

Inconsciemment, Nephinae attendit les excuses de Farken sur son comportement à son égard. Assumant d'ailleurs qu'elle ne les payait pas pour se faire commander comme une enfant. En temps normal, elle lui aurait partagé son désaccord avec plus de profondeur, mais le moment n'était pas le bon et elle préféra garder ça pour elle-même. Qui plus était, la présence de l'étranger ne la flattait pas dans le bon sens du poil, et elle jettera impulsivement son agacement sur la personne avec qui elle se sentait le plus à l'aise: Farken. Choisissant le bon moment, elle dévisagea longuement le brun, la mine empreinte de mépris, et attendra qu'il la regarde à son tour pour jeter nonchalamment son attention vers autre chose. En prenant bien le soin de rouler lentement le regard. Bien qu'elle savait au fond que son acte était immature, cette pulsion soudaine la poussa à contourner le lit de Farken et ira à la place s'installer près de son frère, s'asseyant en tailleur comme ce dernier.

De là, Nephinae lorgnera la porte avec ce désir de vouloir se soustraire, mais la curiosité l'emporta. Ils étaient ses hommes d'armes du moment et elle gardait une part des responsabilités dans toute cette histoire. S'accoudant à ses cuisses pour soutenir son menton entre ses mains, elle écoutera attentivement les paroles de l'elfe et en oubliera sa rancœur envers son acolyte. Plutôt occupée à dévisager Herken avec un air mixte entre la stupéfaction et une pointe d'empathie lorsque Farken mentionnera son passé vague d'esclave.

L'information concernant Herken se révélait finalement vraie. Tout ce chemin jusqu'à la Cité Impériale n'avait pas servi à rien et cette confirmation procura un fort soulagement à Sylas. Cependant, il ne put pas s'empêcher de froncer des sourcils, lorsqu'il apprit que ses ennemis jurés avaient l'audace de vivre dans une cité humaine. Serrant le poing, il jugea qu'un ménage dans la ville était plus que nécessaire, mais cette tâche viendrait plus tard.

Encore une fois, son visage trahit à nouveau ses émotions. L'espace de quelques instants, il déposa un regard attendri, plein de compassion, sur l'ancien esclave, avant de retrouver son air sérieux et déterminé. C'était pour que ce genre d'événements ne se reproduise jamais qu'il s'était juré de faire de la traque de Nocturnes sa mission.

À son tour, le tatoué fit face à des questions. Pensif, il pesa pendant une poignée de secondes le pour ou le contre, sur s'il devait révéler sa véritable nature ou non. Cependant, rien ne pouvait lui assurer la véracité des propos de ces humains.

"J'ai des affaires à régler avec eux. Vous savez où je peux les trouver ?"

Il se garda bien d'avouer que la mort de ces Nocturnes était tout ce qui l'intéressait. Ces humains pouvaient encore travailler pour eux, et si c'était le cas, ça ne l'étonnerait même pas. Il avait déjà eu affaire à des traîtres à leur race.

Farken remarquera l'attention de Nephinae un peu par hasard... Ne comptant pas spécialement la dévisager il le fera pourtant en stoppant un coup d’œil transversal vers Herken. Mais la demoiselle détourne les yeux et le laisse avec ses propres pensées... Ainsi, légèrement décontenancé, il chassera ses idées d'un cillement rapide pour finalement observer son frère.

Herken capte les regards compatissant et raidit soudain l'échine en passant ses yeux de Nephinae à l'étranger :
"Hey !" gronde sa voix.
"Combattant c'est être volontaire.
J'ai été vendu esclave mais j'ai changé de grade.
Un Sang-pur ne s'emmerde pas avec un élément instable dans sa Garde."

Avouant par là l'allégeance qu'il avait faite à l'époque pour se décoller de cette marre mielleuse de pitiés à son encontre, il ajoute :
"Les Deviants qui vivent ici sont de deux clans."

"... vous avez les Masques d'un côté et les Marchands de l'ombre de l'autre."
"Les Marchands m'ont vendu. Les Masques gèrent la couverture des Nocturnes dans cette ville." Ajoute le guerrier.

"On pourrait te montrer comment les trouver, mais nous sommes en mission... et elle est bien plus importante que de soulever un voile sur cette Capitale. Si tu tiens à aller voir les déviants, il faudra nous suivre ou attendre qu'on soit disponible pour ça...
T'expliquer une manœuvre serait trop compliqué et vraiment pas efficace. On a pas vraiment l'temps. J'crois que la priorité sur le monde en ce moment, c'est de stopper la vague des Morts vivants qui menace l'humanité...
Demain, on va rendre visite au Conseil des Mages de cette ville... Est-ce que tu veux nous suivre où t'as besoin d'un entretient avec les Déviants très rapidement... ?"