Caligula n'a pas le temps d'ajuster l'anneau à son doigt. La bague entoure sa peau et, dès que la pensée lui vient, le vortex l'engouffre.

L'assassin n'en est pas à son premier voyage, mais il restera surprenant... presque inattendu.
Il ressent l'effet de la chute, de ses entrailles flottantes dans sa coquille de chair avant de ne plus rien sentir du tout... Sa vue s'illumine d'une clarté éblouissante et un grésillement strident rempli son âme. Il sent le gèle, il ressent l'étouffement sans plus posséder de corps.

Le plan du portail est aussi particulier que l'expérience de la mort. Beaucoup de ceux qui l'utilise pensent que la vie s'achève ainsi... et que l'on se met à flotter sans fin dans cet espace non définit.
Le malaise ne dure que quelques secondes avant que la lourdeur de la gravité et des tissus corporels ne reviennent à leur place.
Ainsi, la lumière aveuglante laisse place à la nuit. Et le médecin devra bien vite se ressaisir s'il ne veut pas tomber et se relâcher.

Autour de lui, les noirceurs se révèlent.
Plusieurs lanternes s'élèvent au dessus des têtes, apportant une douce lueur aux arbres.
Val d'Ormeaux est une petite communauté. Mais elle bénéficie des arts Elfiques, qui la rendent tout aussi 'noble' que n'importe quel 'grand' rassemblement sédentaire de ces bois. En revanche, sa situation proche de la frontière, des vastes plaines et de la mer d'Orfield en font un regroupement prêt aux éventualités d'une attaque extérieure. Il n'est malheureusement pas rare que des peaux vertes, des Hommes du Sud ou quelques Métamorphes, tentent de s'en prendre aux conforts qu'elle a à offrir.
A cette heure de la nuit, il y a peu d'agitation.
Si d'ordinaire les elfes sont discrets, à l'opposé des villes Humaines, crasseuses et hurlantes de bon matin, d'avantage de celles des Métamorphes qui se mêlent à la fange et aux brouhahas des meutes qui les composent... il est a noter qu'à la nuit tombée, les regroupement elfiques sont très reposants.

Caligula pourra rapidement observer ces habitations légères et élancées du Val. De nombreux arbres éminents et creux, dont les racines se répandent sur de larges blocs de roc, abritent plusieurs habitations qui s'accrochent sans mal et sans lourdeur au paysage.

Les elfes sont connus pour ne pas handicaper la nature de leur présence et pour vivre en harmonie avec elle. Ils comptent leurs membres et régulent spontanément les naissances, afin de ne pas écraser l'environnement qu'ils occupent en permanence.

Un grincement de corde attire l'attention de l'assassin dans son dos.
"Bonsoir.
Qu'est-ce qui vous amène à Val-d'Ormeaux ?"
Demande calmement une voix cristalline en arrière de lui.

S'il se retourne, l'assassin pourra voir trois elfes dont deux arcs bandés pointant dans sa direction. Deux mâles encadrent une jeune femme. Tous les trois portent un uniforme aux couleurs effacées par la nuit. Ils ont les oreilles pointues et un... un air de famille avec les drows qu'il a quitté. Si l'on ignore la couleur de peau et la 'bestialité' des elfes noirs, ceux là leur ressemblent.
Visages gracieux, peau fine, chevelure légère...

Les cordes se détendent lentement au signe pacifique de l'elfe. Elle ne quitte pas des yeux l'étranger aux cheveux blond et incline respectueusement son visage avant d'ajouter :
"Pardonnez-moi pour cet accueil. Nous avons eu quelques ennuis ces derniers temps et nous redoutons le retour parmi nous de certains belligérants.
Sachez néanmoins que nous tenons tous les étrangers d'Amethy à l’œil.

Gardez en tête qu'aucune violence n'est tolérée dans l'enceinte de nos murs et que la chasse est interdite sur l'ensemble de nos forêts.
Si vous cherchez une bonne auberge, vous devriez aller par ici."
Indique-t-elle d'un mouvement de l'index, dépliant à peine son coude et son avant bras du buste.
"Vous trouverez facilement l'établissement de l’Écorce Noueuse. C'est un très bon endroit pour se reposer.
Passez une agréable soirée."
Termine-t-elle d'un ton plus solennel avant de faire repositionner ses gardes non loin du portail.

En suivant la ligne d'un sentier de terre, sous la voûte étoilée des hauts arbres de la forêt, Caligula peut sentir qu'il n'est plus en territoire Hybride. C'est une évidence ! Il est chez les elfes ! Il s'est téléporté... Mais l'ambiance est foncièrement différente.
Le froid est moins agressif, le village est plus paisible et ses frontières sont bien gardées.
Les ombres qui se promènent sont assez rares mais il n'y a ni esclandre, ni menace à l'horizon. L'on ressent sous ses bois, toute la tempérance et le calme propre aux Elfes qui vivent en harmonie avec leur nature.

Parmi les arbres, de la clairière habitée et cerclée d'une muraille discrète, Caligula ne tardera pas à contempler la majesté d'un tronc gigantesque. Les nœuds et les boursoufflures qui le composent sont mis en valeur par les éclairages discrets et finement ouvragés de lanternes accrochées. Le torse épais du végétal s'élance sur plusieurs mètres avant d'éclater d'une myriade de branches, aussi larges qu'un homme, avant de se diviser et de se subdiviser en une incroyable ramure qui courent au dessus de la vaste place.

Un escalier de bois permet de grimper vers l'entrée de cet établissement à l'architecture légère mais solide, faites de montants et de traverses qui rappellent la course du végétal sur un mur. C'est un travail de la matière naturel et peu grossier qui s'ajuste parfaitement à l'arbre qui le contient.
Si l'architecture des 'Loups' est carrées et figuratives, tournées vers l'animal, celle des Nocturnes noires et acérées, élancées vers les cimes du ciel, celle des Humains lourdes et chargées en pierre, parfois imposante au regard et agencées de façon géométrique, celle des elfes et incroyablement équilibrée au monde du végétal.

En montant les quelques planches, Caligula pourra espérer passer la porte de l’Écorce Noueuse******'.
La chaleur qui l'enveloppe soudain appelle à la détente, à la soif, à la faim ? Au repos.
Devant lui, une vaste salle de cinquante mètres carrés s'étend. 'Rectangulaire', couverte d'un parquet en chêne, elle soutient  plusieurs chaises, tables, et propose un comptoir dans le fond. L'auberge a été construite au pied d'un arbre centenaire. Il y a tout un pan du bâtiment qui se fond contre son écorce noueuse et sur ses deux étages.
En tant que meilleure auberge du coin. Elle propose les services suivants :
- Chambres, 15 salles spacieuses et soignées
- Un écriteaux à annonces
- Un ménestrel
- Un petit commerce ***, avec différents objets de bonne qualité
- Une écurie

Au centre de la salle se dresse un âtre de base rectangulaire. Il réchauffe vivement les âmes et les corps d'une clientèle essentiellement elfique...
Après cette très agréable sensation de chaleur, qui vient le palper sous ses vêtements salis de son dernier combat, le médecin se rend compte que cette taverne est bondée. Il y a beaucoup de monde aux tables et tous se réchauffent autour d'une bonne soupe, dont les parfums aromatiques embaument l'air.
L'ambiance est tranquille. Et dans les sons tamisés des discussions, un silence s'installera à l'arrivée d'une ménestrel.
A côté du comptoir, une petite estrade dévoile une elfe de derrière un haut tissu bordeaux. Elle prend calmement place sur un tabouret, accorde son luth et se met à jouer une mélodie douce.
Entre les tables et les clients, deux serveurs se déplacent. Ils prennent les commandes et servent ceux qui le demandent...
Caligula à la choix. Va-t-il s'installer pour manger et peut-être boire, accompagné ou seul ? Demander une chambre pour éviter la foule ? Quitter l'auberge et se dire que, finalement, il trouvera autre chose...

La description que Caligula fournit intéressera un instant l'attention des trois elfes de garde mais aucun ne le retiendra plus longtemps. L'homme est libre de vaquer et de rejoindre cette taverne qu'on lui a indiqué.

Une fois dans la zone réchauffée et doucement animée de l'auberge, le médecin se dirige naturellement au comptoir. Là, un elfe à l'apparence de l'âge moyen l’accueil, stoppant son activité de séchage de bock en corne. Il lève sur l'étranger un regard bleu lagon posé sur une peau rosée, rehaussée d'une chevelure blonde et claire. Ecoutant la commande de son client il se déplacera d'un pas sur le côté et penchera le visage et le regard sur un livre ouvert.
Parmis la liste, il rajoute quelques notes et dira :
"J'ai une chambre de libre pour vous, elle possède un bain et tout le confort souhaité.
Pour ce qui est de votre repas, si vous ne voulez pas le potage du soir je peux vous faire servir un pain au miel fouetté au beurre et ses amandes concassées servies avec un sirop ?
S'il vous faut ses ingrédients séparés je n'aurai que des œufs de caille à vous proposer. Le miel, l'avoine, l’œuf, la crème... Pour le sucre-hum... Navré mais nous ne sucrons qu'au miel et à la sève.
Le tout vous coûtera une pièce d'or.

Je peux aussi vous proposer une bière blonde au mille fleures, elle est finement sucrée au miel.

La chambre et le bain sont à deux pièces d'argent. Le repas sera à deux pièces d'argent et si vous choisissez la bière, en demie-pinte elle coûte une pièce d'argent."

Si Caligula fait son choix et paye le tenancier, il lui indiquera sa salle d'un mouvement fluide du poignet afin qu'il s'y installe pour se faire servir.

Il est vrai que la taverne ne refoule pas l'odeur du gras grillé et du sang bouilli... Il plane ici un parfum doux de fleures séchées et d'écorce d'hiver, légèrement fruitée, sucrée, pétillante et chaleureuse, un peu amère.
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A l'extérieur, le portail s'active à nouveau.
Norlail apparait le premier et se remet de son transfert qui l'a dématérialisé et remis lourdement en place sur le plan terrestre. Son regard éblouit par le monde du portail se réhabitue calmement à la vie nocturne, piquée de lanternes dont les lueurs dévoilent les lignes montantes et graciles d'arbres centenaires.

Dans son dos, ce même grincement d'arcs bandés qui a accueilli Caligula vient le réceptionner.
Saller arrive à cet instant, au flanc de l'Ombre.

L'éclaireur n'a rien ajouté suite à la tirade de son acolyte. Il a réceptionné sa colère et englouti ses conclusions à son sujet. Son visage est donc marqué par la frustration et la retenue... Parce que si sa première ambition est de survivre intelligemment, il sait qu'il doit simplement fermer sa gueule.
Ce serait vraiment con de crever par orgueil...

Se remettant de ce sifflement gênant et de cette nausée qui lui tord les boyaux, en même temps qu'il cherche à se stabiliser sur son oreille interne déboussolée, Saller titube à peine et fige sa stature en écartant les pieds. Échine voûtée par son malaise et mâchoires crispées pour retenir son acidité, il relâche sa respiration bloquée au fond de sa gorge dans un soupire nasale.

Le craquement des cordes lui fera difficilement détourner l'attention, lui qui tente de se ressaisir. Les elfes entoureront les deux voyageurs et une femme dira alors :
"Bienvenus à Val-d'Ormeaux..."
Commence-t-elle en détaillant Norlail puis Saller.
Elle se fait un lien mental entre ce que le médecin a décrit de son acolyte et ces deux hommes qui se présentent. Il est clair que l'un deux pourrait répondre à la description... vu cette ride du lion qui persiste sur le front du rôdeur... et ces cheveux mi-long.
Mais ils sont deux ?

"Qu'est-ce qui vous amène ?"
... quant à la subjectivité du 'c'est un bel homme'... errrh c'est compliqué. C'est peut-être l'autre alors ? On pourrait froncer les yeux s'il vous plaît ?

Spoiler:

Le tenancier répondra d'un hochement appuyé à la demande de son client. Ajoutant quelques notes à son livre de compte qu'il laisse ouvert à sécher, il exécute un pas de côté pour se repositionner face à l'étranger.

"Je vous ferais monter votre commande dès quelle sera prête.
Vous avez la chambre 2, à l'étage."
Il désignera l'escalier du fond dans un mouvement de poignet et récupérera la somme due.

Le médecin peut donc se décrocher du comptoir et traverser la salle à l'ambiance légère et parfumée... La douce musique de la ménestrel berce cette soirée bien avancée et elle le suivra jusqu'à l'étage, qui finira par étouffer cette mélodie... au moment où sa clé déverrouille une porte.
Étant donné que le bâtiment s'incruste dans le cœur d'un arbre aux proportions peu communes, toutes les chambre donnent sur la même façade.

Caligula dévoile une pièce agréable de quinze mètres carrés.
Face à l'entrée, une sorte de porte fenêtre de carreaux vitrés permet d'accéder à un petit balcon courbe. Pour rejoindre cet extérieur il faut traverser la pièce - faite d'un plancher de bois dur et clair, recouvert d'un large tapis de joncs tressés.
Sur le mur de droite, on y trouve une armoire répondant aux codes de l'art elfique, ainsi qu'une coiffeuse et son tabouret, sa vasque, sa cruche d'eau fraîche et une lanterne elfique... Derrière un paravent de bois et de toiles tendues, se dispose une baignoire atypique.
Caligula a pris l'habitude des bains en demi tonneaux... Là, il redécouvre un accessoire au design différent, mais tout aussi agréable que ce qu'il aura pu connaitre par le passé dans la Cité Impériale.
Le bain est en forme de haricot couché en équilibre sur le dos, reposant sur un socle de bois ovale. La matière ressemble à du métal mais se recouvre d'une teinte blanc-crème assez peu courante...
Sur le pan opposé à ce mur, de l'autre côté de la pièce, se dispose d'un lit deux places et bien épais, reposant sur un cadre en bois sculpté de volutes et d’entrelacs rappelant le végétal. A chaque angle de ce cadre, s'élèvent des montants qui viennent y soutenir quelques voiles et rideaux permettant de s'isoler de la lumière.
Au chaque côté de la couche, deux tables de chevets en harmonie avec l'ensemble dispose d'une bougie éteinte. Et dans le fond, à l'angle, une cheminée brule ses dernières braises face à un guéridon disposant de deux chaises.
Il y a de quoi raviver les flammes de quelques buches.

Caligula n'aura que le temps de détailler cette pièce. Dans son dos, une jeune femme elfe se présente avec grâce, s'excusant d'interrompre ses pensées.
"Pardonnez-moi. Je viens porter votre repas et m'occuper de votre bain."
Dira-t-elle en se frayant un chemin jusqu'au guéridon pour disposer un grand plateau face à la faible lueur de l'âtre.
Il y a là un petit pot de miel en terre cuite et couvert d'une toile cirée, deux œufs de caille dans un coupelle étroite et une poignée d'avoine au fond d'un pochon en toile de jute.
Au côté de ses ingrédients de base, un quart de pain se dévoile sur une assiette d'argile cuite, emballé dans son papier brun et gras. La pâtisserie est luisante de miel et de beurre, couverte d'amandes concassées, la mie aérée et piquée de gouttes sucrées.
Une pinte de bière, dans son bock de corne claire, dévoile une mousse d'un blanc presque parfait et aussi légère qu'un nuage.
Cette bière blonde et parfumée à l'ambroisie révèle une fragrance particulière de plantes florales et... d'autre chose, de plus imperceptible pour le moment.

La jeune elfe fera ensuite quelques allés-retours entre une salle de l'étage et le bain de son client, afin de le lui préparer à température parfaite.
----

"Un ami ?"
La réponse de Norlail interpelle la garde qui s'intéresse d'avantage au détails de son visage inexpressif.
"Et... à quoi ressemble votre 'ami' ?"

"Err..." grogne Saller en appuyant le pincement sur la moitié de son visage. Essayant d'ignorer son état il ajoute :
"Un grand blond-euh... Blessé au visage... Arh il a forcément parlé d'nous ?!"
"J'ai un 'grand-blond' qui est passé mais qui n'a annoncé que l'arrivée d'un seul d'entre vous."

"Hein ?"
Sursaute l'éclaireur dans un élan agacé, dévisageant la jeune femme de son regard froncé.
"Il a parlé d'un seul 'ami', brun, cheveux mi-long et ride du lion... C'est vous ?"
"Bwéh... De-heu... oui ?! C'est quoi c'bordel... Il sait qu'on est deux alors laissez-nous passer !

S'il vous plaît ?"

La jeune femme biaisera l'attention sur l'autre à la face figée et ajoutera :
"Val d'Ormeaux a été la cible d'une attaque la nuit dernière. Nous surveillons les entrées et les sorties de la ville. Sachez que vous observés, ici.
Ne voyez pas notre alerte comme une insulte, nous protégeons la communauté des indésirables et votre 'innocence reste à prouver.
Pas de violence, sous n'importe quelle forme. Restez arme au fourreau et respecter la nature.
Pas de chasse, pas violence... je le redis.
Sur ce... passez une bonne soirée."
"Hey... Hey ?!"
Interpelle Saller tandis que la garde se détourne.
Stoppée dans son mouvement elle lui lancera un regard par dessus son épaule et l'écoutera.

Ainsi, l'éclaireur détache ses mains de ses cuisses qui le retenaient et déplie l'échine.
"Il est parti où..."
La jeune femme pointera un bâtiment lumineux du menton avant de juger froidement l'éclaireur d'un regard presque condescendant.


Les deux comparses pourront rejoindre l'auberge de l’Écorce Noueuse******.

Spoiler:

Un chien-chien ?! Oui, peut-être... Peut-être faut-il voir Saller comme un cleps prêt à tout pour son compagnon, parce que son besoin d'évoluer en duo et son amour pour l'homme instable et fougueux qu'est Caligula restent intangibles. Et puis... l'assassin s'est téléporté avant tout le monde. Il semblait alors normal pour l'éclaireur de demander au plus tôt si quelqu'un avait vu passer un grand blond avant eux ? Avant que son image ne s'étiole des esprits et qu'il perde la piste du médecin... où passe sa soirée à le chercher dans les tavernes et auberges.

Saller se tient donc prêt à rejoindre l'auberge de l’Écorce Noueuse****** quand son acolyte retient l'attention des gardes devant le portail. L'elfe se retourne alors face à l'étranger, jugeant les deux mâles qui l'accompagnent d'un rapide coup d’œil avant de dévisager Norlail.
"Un Non-Metamorphe, ça ne court par les rues... Je ne connais pas son nom et je ne sais pas s'il est chaman, mais j'ai bien vu un Non-Metamorphe ces derniers jours.
Il est venu en ville par la grande porte et a effectué quelques achats avant de repartir.
Les troupes extérieures l'ont vu camper aux alentours, il a préféré dormir en dehors de la communauté...
Peut-être y est-il encore, je n'en sais rien.Sans doute trouverez-vous sa piste au Nord-Est de ces rempares." Dira-t-elle avant de baisser et de remonter son regard sur l'homme qui lui a posé cette question et de s'en détourner... une fois de plus.
Cela contentera-t-il Norlail ?

Spoiler:

L'auberge n'a pas vraiment bougé depuis que le médecin s'y est prit une chambre et de quoi s'y prélasser. L'heure est à la boisson, au repas et à la détente...
Lorsque Saller passe le pallier de la porte, il laisse le Cambion le devancer, tenant le menton plus bas en observant chaque élément d'un œil d'en dessous, tirant une sorte de moue à la fois peu convaincue par les lieux trop enchanteurs et cette sensation d'ambiance froide qui le tenait avec le Cambion.
C'est donc dans ses pensées qu'il suivra Norlail jusqu'au comptoir, et le laissera parler.

Le tenancier accueille les étrangers d'un sourire agréable, non aussi faux et marchand que celui de nombreux humains dans le commerce. Il semble réellement heureux d'avoir de la nouvelle clientèle à satisfaire...
"Mais bien entendu. Vous aurez la chambre 4, à l'étage. Elle possède un bain et tout le confort souhaitable...
Votre nuit ici est à deux pièces d'argents." Dira-t-il en dépliant le bras jusqu'à son livre de compte, observant de loin quelques notes séparées en lignes et tableaux. Puis il désignera l'escalier du fond dans un mouvement de poignet et récupérera la somme due.
"Si vous avez besoin de quoi que ce soit d'autre n'hésitez pas. Nous servons le repas et de subtiles breuvages au choix."

Pensant en avoir terminé, l'elfe se laisse surprendre par la question suivante.
"Un ami vous dites ?"

Dévisageant l'homme froid qui se tient devant lui, le gérant se ferme un instant avant de dévier son attention dans le fond de sa salle, sur une table ronde investie par quatre gardes en repos.
Cette fois, c'est un sourire plus crispé qui s'esquisse sur ses lèvres, cherchant pourtant à effacer son expression figée précédente. Il penchera le visage en soufflant brièvement d'un léger rire et répondra :
"Un homme répondant à votre brève description c'est effectivement présenté.
Sachez cependant, monseigneur, qu'il n'a parlé d'aucun ami venant après lui.
Sa chambre est la n°2 de l'étage.

Mon auberge n'est pas le théâtre de violences, alors si cet homme a des comptes à régler avec vous, je vous prierai de bien vouloir les faire en dehors de mes murs."
Dira-t-il dans le plus grand des calmes et sans menace dans le ton.

De son côté, Saller roule des yeux au plafond en détendant la ligne de ses épaules :
"Je rêve..." soupire-t-il dans son coin, commençant à désespérer de toute cette situation qui le trainait désormais jusqu'ici.
"Bon. Mettez moi aussi une chambre." Grognera-t-il en plaquant deux pièces sur le comptoir.
"Et faites-moi préparer un bain." crispe-t-il brièvement d'un regard vide, se sachant aussi puant qu'un orc roulé dans la fange chaque jour de la semaine et sans se rincer de pluie...

Le duo sera libre de quitter le comptoir une fois que Norlail aurait son info et récupéré sa clé, peut-être même s'était-il déjà fait la malle au moment où Saller avait réservé sa chambre ? -ça aurait eu don de l'agacer fortement ; mais Norlail s'en moque probablement, aussi carré soit-il dans son comportement et ses sentiments.

A l'étage, Norlail pourra frapper ou entrer directement dans la chambre de l'assassin ? Parce que, s'il fini par entrer, il découvrira une salle similaire à celle qu'il se sera réservé. Une pièce agréable de quinze mètres carrés.
Face à l'entrée, une porte fenêtre à motif de carreaux vitrés permet d'accéder à un petit balcon courbé. Pour rejoindre l'extérieur il faut traverser la pièce - faite d'un plancher de bois dur et clair, recouvert d'un large tapis de joncs tressés.
Sur le mur de droite, on y trouve une armoire répondant aux codes de l'art elfique, ainsi qu'une coiffeuse et son tabouret, sa vasque, sa cruche d'eau fraîche et une lanterne elfique... Derrière un paravent de bois et de toiles tendues, se dispose une baignoire atypique.
Le bain est en forme de haricot couché en équilibre sur le dos, reposant sur un socle de bois ovale. La matière ressemble à du métal mais se recouvre d'une teinte blanc-crème assez peu courante...

Sur le pan opposé à ce mur, de l'autre côté de la pièce, se dispose d'un lit deux places et bien épais, reposant sur un cadre en bois sculpté de volutes et d’entrelacs rappelant le végétal. A chaque angle de ce cadre, s'élèvent des montants qui viennent y soutenir quelques voiles et rideaux permettant de s'isoler de la lumière.
Au chaque côté de la couche, deux tables de chevets en harmonie avec l'ensemble dispose d'une bougie éteinte. Et dans le fond, à l'angle, une cheminée brule ses dernières braises face à un guéridon disposant de deux chaises.
Il y a de quoi raviver les flammes de quelques buches.

Spoiler:

Le tenancier ne fera aucune remarque à la réponse de l'étranger, se contentant d'acquiescer d'un mouvement du menton lorsqu'il précise à son tour la préparation d'un bain.
Ce que Norlail peut sentir de l'aubergiste, c'est ce même désir de sécurité émanant des gardes. Le tenancier n'hésitera pas à faire appel aux autorités s'il sent que ces Hommes ne respectent pas la tranquillité des autres clients.
Au delà de cette attention qu'il porte au calme, le Cambion peut deviner que cet elfe est pur et bienpensant pour la communauté.....
---
L'éclaireur suivra l'Ombre dans l'escalier et jusqu'à la porte de Caligula. Lorsqu'il enclenche le verrou sans même frapper, Saller se fige sur le pallier.
Norlail entre dans la pièce tandis qu'il reste en arrière. Le poids légèrement désaxé de la porte repousse le battant dans sa direction... En partie dans l'ombre de l'ouverture qui le retreint, il suit des yeux la silhouette du Cambion jusqu'à ce qu'elle disparaisse et que l'assassin ne se relève de son bain.

La scène qui suit, l'éclaireur n'y participe pas... Pas encore. Il se contente d'observer sans trop se divertir de la vue, jusqu'à ce que le médecin se rapproche plus dangereusement de Norlail en quelques avances appuyées. A ce moment, le rôdeur fait un léger pas en avant, plus vif, mais il se retient d'entrer et reste dans l’entrebâillement obscur, se sauvegardant de briser ce qui est en train de se jouer.

Compétence:

Saller n'est finalement pas intervenu. Sa présence aurait probablement envenimé les choses ? Ou peut-être aurait-il pu argumenter pour sauver la situation.
Qui sait.
Norlail ne collabore que parce que l'objectif est d'atteindre la Sentinelle. Il n'en demande pas plus de la part de Caligula et Saller. Sauf que le trio manque clairement d'échange constructif. Et quand les uns ne donne pas l'impression de chercher à faire la tête pensante, les autres agissent en solitaire et se rejettent la responsabilité des conséquences.

Roulant les yeux d'un œil tremblotant, l'éclaireur soupire et s'écartera légèrement de la porte pour laisser passer l'Ombre. Dos au mur, il maintient le visage bas et lève à peine le regard sur Norlail lorsqu'il le dépasse.
La porte est encore ouverte alors, pour éviter que Caligula ne la claque avant de l'avoir vu, il pivotera dans l'encadrement 'lumineux' ; mis en mouvement par en roulement de la nuque vers son épaule.
Une fois fixe sur le pallier, qu'il ne franchira peut-être pas... pas si Caligula le rejette... il dira :
"Tu... veux que je te laisse tranquille où je peux entrer ?"

Lorsque Caligula lui permet d'entrer, Saller jette un bref regard en arrière - dans le couloir... Rabaissant ensuite l'attention au sol, l'air pensif, il fermera la porte dans son dos et se dirigera vers l'âtre pour prendre place sur un fauteuil.

Après avoir réajusté plusieurs fois sa posture, probablement nerveux ou mal à l'aise... il finira mains jointes entre ses jambes, mollement adossé contre le rembourrage de la chaise.
Finalement, l'éclaireur se penche en avant pour se saisir d'un morceau de pain sucrée, l'observant en se replongeant contre l'assise pour finalement le déguster.
Nul doute que ça lui changeait de ses rations de viande et de graine séchées...

Quoi dire... quoi dire. La situation préoccupe l'éclaireur et elle est urgente. Mais il n'a pas envie de souffler sur les braises en relançant son compagnon dans ce sujet là. En réalité, le rôdeur déplore un peu leur relation depuis plusieurs jours.

"Elle a l'air agréable cette ville... " Commence-t-il d'un air las et absorber par sa mixture mielleuse.
"Ça fait du bien de profiter d'un bon matelas mais... tout est trop propre ici."
C'est sûr que, comparé à son état actuel, la ville est un sou neuf !
Après avoir rapidement suçoté ses doigts il reprend :
"Hum.
Comment tu te sens ?"

Compétences: