Rassembler ou diviser

Maître du Jeu

Saller fixe les braises d'un œil vide. Débarrassant le flanc extérieur de ses dents d'un coup de langue il tiquera involontairement entre ses lèvres grimaçantes :
"Ttpit !

Mouais... Je sais pas encore quoi penser de cette ville. On dirait... le reflet des Nocturnes.
Des frontières biens gardés, une architecture très proche de son environnement, des gens souriants et sympathiques. Je ne suis pas contre du repos mais je ne peux pas rester ici.
'Pis c'est trop calme...
Si par mégarde je devient vieux, je reviendrai crécher ici. Mais j'me sens encore jeune et vigoureux..."

Redressant le visage face à lui, il tirera le regard en direction du médecin, l'observant se recoudre minutieusement le visage :
"...
J'me demande... Toi qui es médecin, t'es issu de la bourgeoisie, non ? T'as jamais songé à t'occuper du visage disgracieux de ses dames et de ses hommes ? Les prêtres de Seri n'ont plus rien à dire sur la pratique de cure embellissante, de nos jours." Il hoquette un rire qu'il cache d'un revers de la main, se remémorant l'art et la manière dont Caligula s'évertue à détruire le visage de ses victimes... à coup de dague ou de n'importe quel objet contondant.
"Si ici on a pas grand chose à faire, hors cette Sentinelle, y'a toujours le risque 'mesuré' de retourner dans une ville humaine.
J'dis 'mesuré' parce que les Déviants sont partout et que Lovyr a probablement ta tête en dessin au dessus de sa couche..."

...~oOo~...

Invité

Les doigts qui dansaient sur sa tête s'immobilisent un instant tandis que l'argent de ses yeux cherche l'éclaireur qui semble embourbé dans une certaine confusion. S'il n'avait pas pris la peine de lui dire s'il se sentait bien ou mal, il paraissait n'être point dans son état normal. Même si l'on pouvait faire le parallèle entre cet endroit fort agréable et les terres désolées des Nocturnes, c'était assez préoccupant que ces pensées assaillent son compagnon dans un endroit si charmant. Sans songer que Saller puisse être passé à autre chose, Caligula ne pensait pas le traumatisme toujours aussi profondément ancré dans son esprit. L'assassin fini les derniers points sur le haut de son crâne à la hâte avant de laisser un coude reposer sur la coiffeuse, l'air dubitatif à cause de ce discours légèrement décousu.

" Saller ... Qu'est-ce-que tu me chantes là ?

Tu n'es pas obligé de passer par des pirouettes pour me dire les choses, tu n'en as jamais eu besoin ... Qu'est-ce-qu'il t'arrive ? " Dit-il, fronçant les sourcils avant de s'avancer pour venir s'assurer qu'il n'avait pas de fièvre d'un revers de la main sur son front.

" On est ici que pour une nuit, même si je te l'ai imposé, j'avais besoin de retrouver un peu de confort, juste pour une nuit, rien de plus ...
On ne va pas s'installer ici, ni ailleurs, il n'a jamais été question de ça ... D'ailleurs je ne comptais pas m'en retourner chez les hommes de si tôt. J'avais dans l'idée de trouver un autre de ces messagers après avoir mis la main sur la sentinelle.

Saller, pourquoi tu parles de Lovyr tout à coup ... T'es conscient qu'avec son couronnement, il a autre chose à faire que de poursuivre deux anciens larbins qui lui ont fait affront ? Même si la perspective qu'il n'ait ne serait-ce qu'une pensée pour nous soit assez jouissive, ce serait présomptueux, tu ne crois pas ?

Si j'avais voulu une petite vie facile, il m'aurait été aisé de m'occuper des demoiselles ou des gentils-hommes grassouillets comme tu le suggères ... Ou de travailler avec mon père ... Ou de bien me marier ..." Dit-il en frissonnant légèrement.

" ça n'a jamais été mon cas ... Si tu as des choses à dire, fait-le ..." Ponctue-t-il ne comprenant guère où l'éclaireur veut en venir.

Compétence:

Maître du Jeu

L'éclaireur fixera l'assassin, lorsque ce dernier lui demandera d'exprimer plus clairement le fond de sa pensée. Il le dévisagera sans bouger, la respiration pincée, visiblement tendu par sa propre introspective.
Nan mais c'est vrai ça... Comment 'parler' après ce qu'il venait de voir et d'entendre.

Caligula se redresse, s'approche de lui et tâte son front.
En observant son comparse, Caligula ne remarque aucune plaie, aucun handicap -même léger- qui sous-entendrait une douleur où une blessure masquée par la couche de vêtements.
Tout semble aller pour le mieux.

Laissant un flottement, le temps de déglutir, Saller penche la nuque et exprime un léger tique nerveux qui lui fera détourner le visage. Puis il lèvera ses avant-bras pour les laisser lourdement retomber contre les accoudoirs, se propulsant afin de se redresser dans un soupire.

"Nan... laisse tomber... j'aurai pas du dire ça.
Lovyr on n'en a plus rien à foutre c'est juste que... c'est juste... que j'veux pas qu'on se prenne le crâne pour des conneries. On est libre alors évitons de nous emprisonner dans des trucs qui riment à rien."
Il garde le regard fixe au sol une seconde encore et relèvera l'attention sur son compagnon, conscient du flou dans lequel il flotte encore probablement pour lui.

PV de Saller:

...~oOo~...

Invité

La bonne nouvelle c’est que cet échange étrange n’est point le fruit d’une fièvre maligne cultivée par les eaux glacées d’hiver. Son compagnon se porte comme un charme, tout du moins physiquement parlant … Clairement, les troubles psychiques ne sont pas le fort du médecin … Pourtant il devrait s’en dépêtrer comme il le peut. En vérité, l’assassin se pensait assez proche de Saller pour qu’il n’ait crainte de lui parler ouvertement sans avoir peur que son courroux ne s’abatte. Pourquoi donc le blocage de l’éclaireur semble-t-il alors teinté d’appréhensions ? Il avait déjà avoué ne considérer l’assassin guère autrement que comme un bandage sur la blessure que la solitude faisait naître en lui. Caligula avait accepté son statut sans violence ni heurt, alors quoi ? Voulait-il lui annoncer quelque chose de pire ?

« Saller … Tu as peur que je te fasse du mal ?

Il n’y a pas de raison pour qu’on se déchire ni que je m’en prenne à toi … En l’état tu en as dit trop ou pas assez … Rien de ce que tu pourras m’avouer ne pourras me rendre furieux.

Je sais déjà ce qu’on est l’un pour l’autre …

Alors quoi ?

Tu veux partir avec Norlail ?

Tu m’en veux pour ta pipe ?

Ou bien parce que je t’ai laissé seul un instant avec lui ? » Demande-t-il, essayant de deviner ce qu'il a du mal à avouer.

Maître du Jeu

Face à son compagnon, Saller plante son regard dans le sien, passant d'une pupille à l'autre en se rendant totalement compte qu'il n'exprimait rien de concret...
Une exaspération lui monte alors et 'ça' c'est du tangible.

"Partir avec Norlail ?!" Répète-t-il avec plus de véhémence, avant de se reprendre en massant son regard et cette crampe qui lui tire le front.
"Humpf..."
Reniflant au passage de sa main, il se donne un instant.
Saller n'a plus en mémoire cette soirée houleuse avec son partenaire... 'Cette soirée' où il s'est confessé à lui et qui a dégénéré. Caligula prend ainsi le risque que l'éclaireur se répète, lui avoue à nouveau qu'il est incapable d'avancer seul sur ce monde et qu'il n'a que lui. Parce que c'est ce qu'il veut.

"Écoute. Norlail n'a rien à voir avec toi." Reprend-il calmement. "Mais si trouver le Messager est ce que tu veux vraiment, on va devoir tous autant qu'on est se baisser d'un cran dans nos colères et frustrations.
J'continue d'croire que l'embuscade des Drows était pas un bon plan. Ils nous auraient guider jusqu'ici, nous auraient appuyé en cas de difficulté, comme avec les peaux vertes... Et surtout, on aurait pu les étudier dans leur plan pour le retourner contre eux au bon moment." Ses épaules se relâchent tandis qu'il envoie ses paumes à hauteur d'épaule, faisant mine de lancer son idée d'une moue confuse.
"Mais ce qui est fait est fait. Maintenant on doit trouver une saloperie de chaman planqué dans cette forêt et combattre un Messager à deux fois moins qu'on l'était.
Sérieusement, j'aurai voulu faire parti de votre petite sauterie d'idées, juste pour exprimer mon appréhension. Si Norlail veut tuer la Sentinelle, qu'il essaye. Il est probablement pas l'premier à l'tenter...

Les Messagers sont des égarés divin... Ça fait plus d'sept cent ans, pour certains, qu'ils errent dans l'monde. S'il croit être en moyen d'y parvenir grand bien lui fasse. J'pense qu'elle peut être un bon moyen d'échange et dans le plus minime des cas, un atout à rallier...
Le Chaman sait probablement des trucs qu'on ignore, faudra creuser. Mais... Il faut qu'on s'comporte comme des éléments soudés, qu'on ait l'impression d'être écouté ou pas, l'objectif est là..."
Il inspire rapidement et profondément, gonflant son buste pour le vider d'un air stressé.
"Prendre des risques j'aime ça, mais ce que je préfère encore, c'est mesurer un danger avant. C'est hors de question que je te perde." Dira-t-il en levant une main hésitante dans sa direction, pour chasser une mèche blonde égarée sur sa suture fraîche.

...~oOo~...

Invité

Lorsque Saller exprime son mécontentement, Caligula prend un air innocent, la bouche bien ronde et levant ses paumes comme pour dire que ce n’est pas lui le coupable. D’ailleurs l’assassin s’attendait à tout, sauf à cela, comprenant que si l’éclaireur craignait de parler, c’était de peur de remuer le couteau dans la plaie. Pourtant il aurait dû savoir qu’il pouvait se permettre bien plus de chose que Norlail et que le médecin ne se montrerait jamais aussi agressif qu’avec l’arbalétrier. Encore pire, ils partageaient les mêmes convictions.

« Mais tu prêches à un converti …

J’avais proposé à Norlail d’aller jusqu’au bout avec les trois énergumènes … Il a rejeté mon idée … J’ai accepté de me ranger à son avis, il faut dire que j’ai tellement l’habitude que tu ais raison … Je me suis dit que j’avais tort une fois de plus.

Comme quoi, on aurait dû se débrouiller pour te consulter … Peut-être que l’on aurait eu plus de poids à deux … Même si j’en doute.

Je vais pas te mentir, j’ai de sérieux doutes mais je garde espoir qu’on puisse arriver au bout de cette quête.

J’ai aucunes prises sur Norlail, je pense qu’il ne se rend pas compte de ce qu’est la sentinelle mais encore faudrait-il qu’il veuille écouter …

Je m’inquiète pas vraiment pour le chaman, on le trouvera mais c’est la suite … Je ne veux pas tuer cette chose, elle sera plus utile vivante … Je suis persuadé que Norlail va vouloir la tuer, il ne pense qu’à ça … A part me taire et suivre, je ne vois pas d’autres solutions. Si l’on joue bien, la sentinelle ne nous attaquera pas, on est ses protégés.

Si tu as un remède miracle pour notre coéquipier je t’écoute, en l’état j’abdique … Même embourbé dans des sables mouvants jusqu’à la taille, il serait capable de me dire qu’il a raison …

Tu me perdras pas … Aucun risque. » Ponctue-t-il.

Maître du Jeu

Les explications de Caligula en viennent à tordre les lèvres de l'éclaireur dans une moue affectée. Son regard fuit un instant sur le côté avant de revenir se planter dans le sien.
"T'as raison. On est des Métamorphes, la Sentinelle n'a aucune raison de nous attaquer ça... ça irait à l'encontre de ce pour quoi elle a été conçue... 'fin j'imagine.
Je..." grattant d'une main la racine de ses cheveux derrière son oreille, il penche le regard et ajoute :
"J'vais aller profiter de mon bain et de ma chambre. On se retrouve demain matin aux aurores pour voir ce qui serait bon d'entreprendre afin de retrouver ce chaman.

Dors bien." Ponctue-t-il d'un sourire avant de prendre la direction de la sortie, prêt à rejoindre sa baignoire et son lit, sans plus se tracasser.

...~oOo~...

Invité

La discussion semblait être terminée alors l'assassin laisse l'éclaireur se retirer, opinant avant de balayer l'air de sa main.

" Ouais, bonne nuit ..." Dit-il avant de s'en retourner à sa coiffeuse.

Le médecin applique un cataplasme sur sa blessure avant de s'en retourner vers son assiette alléchante. Il savourera ce pain moelleux au miel et cette délicieuse bière aromatisée. La bedaine fort bien remplie, il s'en viendrait se mettre au chaud sous la couette, fort satisfait de la douce texture des étoles.

Avant l'aube, il quitterait sa chambre afin de trouver un marchand prompt à lui vendre quelques vêtements. Il lui fallait faire vite, Norlail ne se gênerait pas pour partir sans lui s'il n'arrivait pas à l'heure. S'il trouvait une âme qui vive derrière le comptoir ou dans la salle commune, il demanderait le nom d'une enseigne convenable. Dans le cas contraire, il chercherait pas ses propres moyens.

» Diviser...

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