Moiteur hivernale

Invité

Si cette sphère d’ébène gardait ses secrets pour le moment, Caligula comptait bien en percer les mystères ultérieurement. Ce n’était que partie remise pour la boule chauffante.

Le petit groupe reprend son cheminement à travers la jungle alors que celui-ci se fait de moins en moins pénible. La terre devient moins meuble à chacun de leurs pas de même que les insectes et leur piquant s’amenuisent. La nature est reine en ces lieux nimbés de végétations et c’est l’Homme qui doit s’adapter à ces passages étroits qu’elle consent à lui dessiner. Les humanoïdes sont pareils à de petits nuisibles qui se faufilent entre arbres, racines et fougères. Ni seigneurs, ni maitres, rien de plus que des parasites de cet hôte grandiloquente.

Des ruines essaient d’émerger ça et là, bien vite rattrapées et dévorées par cette forêt dense. Ces vestiges de civilisation ne sont qu’un mirage lointain sur lequel la nature a repris ses droits. Une certaine satisfaction étreint l’assassin de même que l’hébétude le saisi. Galgals tout entier allait-il ressembler à ce portait chaotique après le passage des morts ?

C’est alors qu’une statue le fige de son regard vide, trônant au milieu de ce rien, scrutant les voyageurs les plus téméraires de son œil torve. Le passage ne mène à aucunes issues, les pas s’arrêtent devant cette statue avant de s’aventurer par-delà un mur. L’assassin s’approche de cette barrière de pierre, cherchant à en deviner les mécanismes. Il se retournera vers le colosse qui semble être la clef de cette énigme, celle qui lui ouvrira la voie vers ce qu’il convoite.

En ne détaillant que sommairement la statue, notre homme part du principe que cette coupelle présentée réclame son offrande. Mais laquelle ? S’il le peut, le médecin cherchera à discerner la matière que l’on a pu disposer au-dedans. Le serpent est un symboles très présent dans le domaine de la médecine et, le fait qu’ils sortent de la poitrine l’invite à penser instinctivement au sang. Ne serait-ce pas un raccourci un peu trop facile et convenu ? L’assassin choisi d’aiguiser son regard pour chercher d’autres indices qui pourraient le mener à résoudre cette facétie impromptue.

Compétences:

Maître du Jeu

La statue mystérieuse trône au milieu d'une clairière de végétation dense et dévorante. Le groupe précédent a débroussaillé les lieux. Il a soulevé la couverture qui cachait cette face sculptée, front au mur sans gond ni poignée...
Caligula l'observe.
Elle est faite de plusieurs morceaux de roches, elle n'a pas été taillée dans un seul bloc ; les serpents, les mains, le masque et le casque, le bol et le grimoire. Voilà des éléments cerclés de rainures et qui les rattachent au buste -nul mécanisme n'est détecté.
Sur le grimoire de pierre est gravé une ligne de symboles étrangers. Ils sont d'une langue oubliée ou interdite, peut-être ? En tout cas, Caligula n'a pas les connaissances pour la traduire.
La main qui se tient au-dessus des pages se referme sur un vide...
Dans le petit bol en bronze, hors quelques résidus de feuilles arrachées, Caligula y trouvera les traces noirâtres d'un sang séché et récent. Les éléments ont lavé puis sali la pierre avec le temps. Le sang n'aurait pas survécu aux ondées, au vent, à la poussière, à l'humidité des lieux... Ces quelques gouttes sont pourtant là... serait-ce la solution ?
En tournant autour de la masse de pierre, son regard se laissera attirer par un scintillement argenté. Au pied de la statue et de ses serpents, trône un objet brillant. Une plume ciselée, oubliée là... légèrement noircie par le temps.

Misha se rapproche pour observer a son tour, se hissant pour voir le 'grimoire' avant de s'affaisser en redescendant :
"Ces runes sont étranges, je n'en ai jamais vue de pareille."
Saller en fera de même avant de se tourner vers le Rakshasa :
"Qui a construit cet endroit..."
"Nous sommes sur les ruines de Zi'lotl, cité rasée par le Seigneur Yotl."
"Rasée ?" Saller observera autour de lui d'un œil stérile avant d'ajouter, crédule : "Mais... cette ville n'appartenaient-elles pas à des Rakshasas ?"
"Si... Est-ce que ça doit empêcher les membres d'une même espèce de se faire la guerre ?
Ici, se cache le Laboratoire d'Ysash. Personne ne sait qui l'a construit avant que Zi'lotl ne s'y installe avec ses Savants."

Rakta reste en arrière, écoutant, restant à l'affût de la jungle ; pleine de bruissement et de chants d'oiseaux étranges.

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Invité

Si cette porte ne comporte aucun mécanisme, s’activerait-elle de manière magique ? C’est ce que laisse supposer toute cette mise en scène.
Les symboles de ce grimoires de pierre lui sont complètement étranger, impossible d’en percer les secrets ni d’en comprendre les subtilités. L’argent de ses yeux est attiré par une forme brillante et ce dernier s’en empare, l’auscultant tandis qu’il réfléchit. L’objet lui plait, cette petite plume malmenée par les éléments est jolie mais il ne voit pas le lien avec le reste des vestiges.

L’assassin a bien la piste du sang … Mais elle est bien maigre. Au fond, notre homme ne pense guère que son propre sang soit la solution, s’il en fût une … Ces ruines sont ce qu’il reste d’une civilisation Rakshasa, s’il lui faut du fluide, il est fort probable que ce soit Misha qui soit obligée de se dévouer.

Cette dernière semble complètement perdue, ce que Caligula ne comprend pas. Leur guide n’était guère efficace … N’était-elle pas ici plus utile pour surveiller ? Car dans les autres domaine, pour le moment, ses capacités laissaient plutôt à désirer …

« Le laboratoire d’Ysash hein ? Si personne ne sait qui l’a construit, on ne peut que dire qu’il s’agit d’un laboratoire, rien de plus … Est-ce que cette porte a été construite par ton peuple pour le protéger du monde ? Parce que … Je serais tenté de mettre du sang dans le bol de bronze, sauf que … Si cette protection est de la mère des hybrides, mon sang conviendrait probablement. Si c’est ton peuple qui l’a mis en place, probable que l’ouverture se fasse par les fluides d’un des tiens … » Suggère-t-il, attendant une réponse avant de prendre une décision.

Compétences:

Maître du Jeu

Caligula ramasse la plume d'argent et attire l'attention de Misha. Un léger silence s'impose après sa proposition et la Rakshasa répond :
"On ne sait pas qui l'a fait. On dit qu'il était là avant la cité... Je ne sais pas qui a construit cette porte, ni cette statue... Peut-être a-t-elle été faite pour protéger l'endroit... mais l'écriture sur ce grimoire... je ne la connais pas.
Tout ce que je sais sur ce Laboratoire, c'est que le Seigneur Yotl la convoité pour lui et qu'il n'a jamais su le trouver ou même y entrer. Ceux qui y travaillaient le faisaient dans le secret de cette cité et de ce qui s'y trouvait probablement 'avant'."
"... Mais Zah'a y est pourtant entré ?"
"Zah'a a trouvé le moyen. Ça ne veut pas dire qu'il partage ses secrets avec Yotl. Ils ont simplement un accord sur ce qu'il y fait... puisque cette terre appartient au Seigneur."
Elle hausse les épaules et s'approche du bol, tirant sa dague.
"Le sang d'un Rakshasa ? Votre dieu... est Faerun ? Nitil fonctionne souvent avec le sang, mais Faerun ?"
"Je ne sais pas." Répond Misha en s'entaillant le creux de la paume au-dessus du récipient ; serrant le poing pour y laisser tomber quelques gouttes.
-
Le bol en cuivre reçoit l'offrande et, un instant, seul l’environnement chante et frisonne autour du groupe.
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Il ne se passe rien.
-
Saller affaisse ses épaules et soupire en détournant le visage, observant d'un œil hagard la jungle qui ronge le décor.
"Si l'on parle du Laboratoire d'Ysash, c'est que ce lieu appartenait à la Mère des Hybrides... sinon, pourquoi ce nom."
Sans grand espoir, il dévisage Rakta. La jeune femme se laisse surprendre par l'attention qui lui incombe et passera de Saller aux autres membres :
"... J'ai pas plus de réponse, moi. Tout ce que je peux dire, c'est qu'Ysash est connue pour les expériences qu'elle a faite avec différentes espèces. Ce Laboratoire a probablement hérité de son nom pour ce qui y a été fait... et si c'était tenu secret... c'est qu'ça devait pas être bien joli-joli ce qu'on y faisait... Vous 'croyez pas ?"
"La science n'a pas de morale !" pouffe Saller avant d'ajouter "Ysash a créé les Hybrides en croisant des peuples et des bêtes. Si 'Elle' ou ses premiers fils ont bâti cet endroit, alors aucun Rakshasa ne saurait en percer le mystère... Et si un savoir a été partagé avec ceux qui ont construit cette cité, le Seigneur Yolt a enterré un secret avec la guerre qu'il y a mené..."
Son regard coule vers Caligula, ajoutant :
"L'objet que tu as trouvé au pied de cette Statue... a peut-être un lien avec la porte. Pas de serrure ?"
"Pas de serrure... ce mur est vierge de toute inscription, encoche... mais les pas le traversent..."

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Invité

L’argent des yeux de Caligula s’attarde sur cette plume, l’observant sous toutes les coutures pour finir sur ces doigts de pierres pincés. Se pouvait-il que cet objet se glisse entre ces phalanges pour permettre à la statue d’écrire ? L’assassin n’a rien à perdre à essayer … Si rien ne se passait, il tenterait de se cisailler la paume pour y verser son sang, persuadé que ce fluide est la clef. Après tout, il est persuadé que les dépôts observés plus tôt sont des tâches de sang et il est fils d’Ysash maintenant. Peut-être plus légitime pour ouvrir la porte du laboratoire de sa nouvelle mère muette …

Le raisonnement de Saller semble somme toute logique mais, le médecin en bon cartésien a du mal à y croire. Il n’a jamais vu de dieu, ils ne se manifestent plus, alors ont-ils seulement un jour existés ? Les différentes créatures obscures qu’il avait rencontrées jusqu’alors avaient ce je ne sais quoi de surprenant, de déroutant, de déboussolant. Mais leurs existences mêmes ne prouvaient en aucun cas que des dieux de chairs et de sang eut foulées cette terre …

Tout du moins, la petite boutade de l’éclaireur aura le don de faire se hausser un sourcil de son amant, celui-ci ne s’attendant guère à cela en de telles circonstances. Il détendait l’atmosphère chaude et étouffante, c’était toujours ça de pris …

Compétences:

Maître du Jeu

L'objet s’enchâsse parfaitement entre les doigts figés. La plume d'argent glisse dans la pince que forme le pousse et l'index, jusqu'à ce que la partie 'plume' dédiée à l'écriture s'arrête contre la page de pierre.
A cet instant, une lueur irradie au creux des symboles gravés et, dans le dos du groupe, un trou béant se révèle ; comme si une magie de dissimulation venait d'être levée.

Misha, Saller et Rakta se retournent face à l'encadrement taillé grossièrement. Au dedans, il fait noir.
"Pas besoin d'se faire souffrir, finalement..." soupire l'éclaireur avant de suivre le Rakshasa.
Misha ne fera pas de commentaire et traversera le pallier en suivant les pas.
Rakta ferme la marche.

Pas de piège, pas de décombre. Le couloir est sombre mais chacun y verra s'il en fait l'effort... La piste s'efface contre la pierre lisse qui encadre la zone. La poussière est inexistante, la boue s'épuise...

Après plusieurs minutes de marche sans bifurcation ni courbe, le boyau prend un escalier et descend sur quelques mètres.
A leur passage, des torches s'enflamment -une magie se met à l’œuvre au contacte de leurs souffles-. Enfin, la troupe s'engage dans une salle qui semble s''activer' à leur arrivée.
Plusieurs vasques d'huiles se mettent à vrombir, révélant des flammes bleues qui teintent les lieux d'une ambiance particulière et 'magique'.
La base de cette pièce est carrée, longue de dix mètres.
Les braseros fonctionnent par deux et entourent quatre portes, sur quatre murs.
Le groupe apparait à l'une des portes. Il reste alors une ouverture en face, à leur droite et à leur gauche.

Les membres du groupe s'étaleront sur le pallier de la salle pour se faire de la place et pouvoir étudier les lieux.
L'environnement change : nous ne sommes plus dans un couloir rectiligne, mais dans une nouvelle étape. Et comme l'on peut parier que chacun ira de sa 'perception', aucun ne manquera les détails suivants :
Le sol est dallé en damier de roche ocre, coloré de bleu par les flammes des braséros. Chaque pavé reste assez similaire à son voisin, si l'on ignore le dessin d'une petite rose des vents en plein centre de la pièce carrée.
Les murs n'ont rien d’exceptionnel. Ils sont tous pareils ; hauts de trois mètres, soutenant un plafond bien plat et sans chichi. Au dessus des portes, centrées sur chaque pan de mur, figure un message en bas-relief.
Nous Obéissons Et Elle Nous Octroi Son Savoir
Les lettres sont joliment formées, en curviligne et soulignent les fronts de chaque pallier; dont celui qu'ils viennent de passer.
Pas de piège, mais une ambiance magique légère qui flotte et ondule...
"Hm. J'commence à comprendre pourquoi Yotl n'a jamais trouvé cet endroit..."
Misha tourne un œil lent sur l'éclaireur.
"Ha oui..."
"Bah...franchement, s'il faut se taper des énigmes..." La Rakshasa grimace de ses babines épaisses : "Tu insultes mon Seigneur ?"
"Nan. Mais il est déjà entré ici ? Remarque... S'il n'avait jamais compris que la statue de là-bas était une clé magique... c'est chaud."
"... Le Seigneur Yotl n'a pas cherché aux bons endroits... C'est un Seigneur de Guerre... pas un... Penseur."
"... et le Seigneur de cette cité détruite était un Penseur ?"
"... Un grand érudit, oui... Comme Zah'a l'est."
"Faire la guerre ou étudier... Vous êtes supers spécialisés."
Rakta se blase et observe les lieux sans en relever de les grands détails.
"Bon... et qui est le penseur de ce groupe... On va par où..."

Compétences:

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Invité

Un sentiment de satisfaction envahit l’esprit gonflé d’orgueil alors que la plume retrouve naturellement son fourreau de phalanges. Une ondée magique semble inonder la statue puis le passage bloqué qui finit par lever son voile. La douce lueur diffuse le soulagement et se reflète dans l’argent des yeux de Caligula. Ce dernier jette un coup d’œil sur la porte maintenant hospitalière, un rictus présomptueux dessiné sur ses lèvres.

Saller quant à lui, à en juger par les paroles qu’il soupire, semble bien moins enjoué. Peut-être une certaine lassitude l’étreignait et qu’il ne parvenait point à apprécier une petite victoire … Qui serait de courte durée, il fallait l’avouer … A peine les dédales de pierre d’ébène finissent de vomir leurs boyaux que le groupe se retrouve bloqué dans un nouveau cul de sac. La magie semble avoir investie les lieux tout entier et pèse sur les épaules de notre homme, peu à l’aise avec sorte de science dont il ignore tout. Ces torches qui s’allument sur son passage, bien que d’une praticité fort appréciable, donnent le sentiment qu’un œil invisible et tout puissant le suit partout. La toison qui orne les avant-bras du médecin se hérisse sous l’effet du vrombissement des vasques, alourdissant cette atmosphère qui ne lui convenait guère jusqu’alors.

L’assassin s’avance alors, bien décidé à s’extirper de ce coupe gorge au plus vite, se sentant légèrement diminué en ces lieux, presque vulnérable. C’est le sol composé de dalles colorés qui attirera son œil avisé en premier lieu, avant que sa tête ne se redresse pour toiser les portes. Ses bras qui s’étaient croisés un peu plus tôt s’éveillent, et, l’une de ses mains s’en vient lisser son menton autrefois piqueté de poil dru. Son index et son pouce glissent contre les repousses piquantes de sa peau, l’aidant à apprécier les différents éléments qui s’offrent à lui. Notre homme semble se couper de ce qui pourrait le distraire, le son s’étouffe avant de parvenir à ses oreilles.

Cette phrase joliment gravée au-dessus de ces portes l’intrigue, sa typographie elle-même n’est pas commune. Les majuscules qui trônent à chaque début de mot doivent forcément avoir un signification, en plus de ce sens affiché de la phrase au complet. Alors que Rakta déverrouille enfin sa mâchoire pour parler afin de ne rien dire, Caligula s’avance vers cette rose des vents qu’il n’avait jusqu’alors que survoler. Elle est on ne peut plus normale et indique les points cardinaux. L’assassin pose ses pieds sur cette dalle, son regard passant subrepticement des portes closes à ses pieds.

« Nous Obéissons Et Elle Nous Octroi Son Savoir … » Répète-il, comme pour lui-même.

« Et si … Ces majuscules ne sont pas là par hasard. Chacune peut-être associées à une direction. Le N pour le nord, O pour l’ouest … Vous voyez l’idée ? » Demande-t-il sans trop s’attendre à une réponse.

Sans plus de silence ni d’attente cérémonieuse, notre homme fait un pas pour statuer sur la dalle que la rose indique se situer au nord. Puis un pas sur la gauche pour l’ouest qui correspond à la première lettre du mot « obéissons », ensuite deux pas vers la droite, un autre droit devant lui, puis un nouveau pas à droite suivi d’un double retour en arrière. Cette manœuvre lui rappelle les pas de dance lors des fêtes fastueuses auxquelles il assistait jadis et qui font maintenant parti de son passé. Notre homme se sent légèrement ridicule de faire cela devant cette assemblée pointilleuse.

Compétences:

Maître du Jeu

Nord, Ouest, Est, Est, Nord, Ouest, Sud, Sud.
La troupe se prêtera à ce jeu étrange sans dire un mot de plus. -Saller lève les yeux sur les lettres, passe devant la dalle centrale, au même titre que Misha et Rakta qui se contentent de suivre en observant l'environnement d'un œil suspicieux.-
"Si on suit la logique ça nous fait revenir au point de départ... c'est idiot..." soufflera le rôdeur sans figer le pas.
Pourtant... alors qu'ils passent les cadres de porte, à aucun moment le groupe n'a l'impression de tourner en rond. Aucune trace, aucun détail particulier... Toutes ces salles sont identiques, rien n'indique qu'ils soient sur la bonne solution d’énigme... hormis l'atmosphère qui s’épaissit au fur et à mesure.
Arrivés à l'avant dernière salle, ils entendent un écoulement ricochant et lointain, un son cristallin qui rempli doucement le silence pesant.
Un parfum piquant flotte dans l'air.

Lorsqu'ils passent l'ultime direction donnée et l'ultime pallié, une pièce différente s'ouvre à eux...
La troupe débarquera par la porte d'une salle rectangulaire ; plus profonde que large, pavée de dalles, décorée de colonnes qui guident le regard sur vingt mètres. Le groupe pourra sentir l'air se faire plus acide encore. A chaque inspiration, ils sentent leur arrière gorge sécher et piquer, leurs yeux les démanger.
Mais aucun 'mal' n'est à déplorer, tout ceci reste sans conséquence.

L'écoulement se fait un peu plus fort à chaque pas réalisé. Et ils se dirigeront naturellement vers le fond ? Guidés par ce chant de l'eau et la lumière qui n'éclaire que cette zone encombrée.
Devant eux, une myriade de jarres de tailles, de formes, de couleurs différentes sont agencées de manière chaotique. Elles cacheraient presque une petite fontaine murale...
Dans le fond, sur un mur en pierre sans fioriture -ni inscription, ni dessin-, perce un bec de pierre dont s'écoule un liquide translucide.
L'odeur est plus forte ici qu'ailleurs.

L'onde tombe dans une vasque de cette même roche, en demi cercle, murale, dont le siphon s'écoule au rythme de l'arrivée du liquide -puisque le contenant ne déborde pas mais qu'il garde un fond permanent. Un fond qui couvrirait une main jusqu'au poignet... si quelqu'un devait y plonger les doigts pour récupérer... la clé qui gît là.-
Caligula sent bien que l’atmosphère particulière des lieux est liée à cette 'eau'... et qu'il vaudrait mieux ne pas y mettre la main...

Compétences:

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Invité

L’assassin, habitué à ce que son compagnon le plus fidèle doute de ses idées de génie, ne réagira pas à son énième manque de foi. Notre homme reste concentré, déterminer à réussir cette tâche et enfin accéder à ce maudit laboratoire qu’il convoite tant. Fort heureusement pour lui, l’avant dernière salle tinte gaiement aux oreilles du groupe, les clapotis de l’eau annonçant leur réussite. Ils avançaient, et même plutôt bien, c’était encourageant.

Quelle désillusion alors, que de se retrouver face à une nouvelle montagne à gravir alors que Caligula est tenaillé d’impatience. La nouvelle épreuve s’ouvre sur une ambiance bien différente et humide … légèrement malsaine. L’endroit est rectangulaire, l’air étouffant et piquant. Ce qui coule là est assez corrosif pour que ses effluves irritent et démangent les muqueuses et chairs. Une sorte de fontaine diffuse sa douce mélodie emplie d’acide.

Les yeux du médecin s’arrêtent sur chaque jarre emplis d’une certaine lassitude, avant de fixer une structure qui se détache du reste. Il s’approchera d’un pas prudent, observant d’un peu plus près ce bec dégueulant sur une précieuse clef.

"Il faut rediriger cette eau où la contenir le temps que le siphon se vide, qu'on puisse récupérer la clef." Suggère-t-il, cherchant du regard ce qui pourrait lui permettre d'arriver à ses fins.

Compétences:

Maître du Jeu

Boah... Saller ? Douter de Caligula ? Pour une fois que c'est 'lui' le septique en magie... Aller en avant, en arrière, revenir sur son point de départ ; pour trouver le Laboratoire ?
-En fait il est dehors, c'est ça ?-
Le rôdeur aurait pouffé de rire si la fatigue ne lui avait pas chatouillé la nuque sur une sensation dérangeante. Le groupe -une partie tout du moins- peut bien se sentir lasse avec cette journée déjà chargée. La veille n'était pas folichonne, et les voilà, à se dandiner dans un labyrinthe à la recherche d'un Sang-Pur pour combattre la menace des Morts...

L'heure est à l'observation de cette nouvelle étape qui se dévoile.
Le rôdeur ferme les yeux avant d'appuyer sa main sur le flanc de son visage ; forçant un massage grossier sur son œil endoloris.
Il garde pour lui toute remarque tandis que Rakta se penche au dessus de l'un des nombreux pots vides.
Micha, elle, s'éloigne de la fontaine pour se rapprocher des murs.
"Y'a pas d'issu... pas de porte..."
"Ouais mais y'a une clé." Chante lascivement Saller.
Caligula émet son hypothèse.
Rédiger le liquide ?

Il y a une clé, mais pas de porte ?
Autour de la fontaine, l'ambiance acide est aussi épaisse qu'une magie dont l'image se déplacerait sans cesse. Il y a quelque chose de flou dans cette zone et 'tout' semble indiquer que la clé est... la clé du problème.
Trouver la porte n'est visiblement pas la priorité. Et si l'un d'entre eux savait la détecter dans cette 'brume' magique, il est probable que cette énigme ne soit pas remplaçable par un vulgaire crochetage ou une forte épaule carrée ?
Jusque là, les épreuves ne pouvaient pas être contournées par quelques tours de passes passes. La fontaine n'échappe pas à la règle.

Les deux acolytes observent donc les jarres. Elles sont de tailles et de formes différentes mais toutes sont déplaçables à la main; allant d'un simple kilo et six tout au plus ? Métaux de fer, de cuivre, de fonte... Terre cuite, pierres taillées de couleur orangée, noires, poreuse ou lisse voire d'une texture et teinte similaires à toute cette salle et ce qu'elle construit en colonnes, en dalles, en vasque et bec verseur.
Le dallage au sol ne semble marquer aucun motif qui pourrait laisser croire que les jarres sont un puzzle à réorganiser, au déprofit de l'attention à porter sur cet écoulement acide. Il n'y a rien à l'intérieur des pots, ni en dessous -pas même la griffe de l'artisan-.

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Invité

Saller était le sceptique tout court dans cette meute de bêtes … Caligula se passerait donc d’une ovation, une fois de plus … Il fallait croire que son génie était une chose plutôt attendue et, par là même, normal … Notre homme se gausserait tout seul la nuit venue, qu’à cela ne tienne !

S’il n’appréciait guère la magie, c’est plutôt les murs suintant de liquide corrosif qui l’inquiétait en ces lieux … Beaucoup plus concrets et palpables à ses yeux de cartésien … Il ne fallait point demeurer en ses lieux, sous peine de se retrouver dans un coupe gorge dévorant … Sans compter que, plus les minutes s’égrenaient, plus les sensations de picotements s’amplifiaient. Le médecin a le désagréable sentiment qu’il ne faut pas traîner la patte ici, alors, il s’approche des cruches vides pour les examiner.

« Mmmh … Je me charge de l’eau … L’un d’entre vous devra récupérer la clef si cela fonctionne … Si vous pouviez vous protéger la peau d’une étole ; ce serait préférable. » Suggère-t-il, s’emparant d’un contenant qui lui sied, avec une texture se rapprochant de la paroi si possible et, assez profond pour recevoir le liquide maudit et bien entendu, sans brèche.

Il n’y avait pas de porte … Soit, sans doute pas de sortie qui ne se révèle à leurs yeux aveugles. Mais il y avait forcément une solution. Peut-être que tout été lié à cette fameuse clef dans cette pièce nimbée de magie … De toutes les manières, l’assassin ne dispose pas de capacités lui permettant de faire quoi que ce soit face à cette chose maléfique qu’il ne maitrise absolument pas.

Caligula approcherait l’amphore de l’eau, testant sa résistance à la corrosion.

Compétences:

Maître du Jeu

Caligula reste concentré.
Tandis que les autres cherchent à leur façon, il s'intéresse aux jarres et à leur capacité de contenance, à leur texture, à leur état général.
Il s'entichera donc d'un contenant similaire pour le remplir d'acide au bec.
Qui se propose pour récupérer la clé ?
Saller s'avancera. Non content de faire le premier pas, il veut bien se rendre utile quitte à prendre un risque...
Tirant sur la manche de sa tunique, recouvrant sa main, il se penche au dessus de la vasque et observe l'acide remplir le récipient.

Le siphon se déverse au rythme de la jarre qui se remplie. Et au moment où le vase va pour déborder, la clé est accessible.
Saller plonge le bras et la main sous le pot pour se saisir de la clé et lui faire quitter sa prison corrosive.

Dès lors que l'objet de convoitise est sortie du réceptacle, qui se remplira à nouveau doucement, un craquement de roche se fait entendre au côté de la fontaine. Deux rectangles s'enfoncent d'un demi centimètre dans la paroi, dégageant une faible poussière de pierre.
Deux serrures sont à disposition.

Au dessus de la fontaine, un message apparait de la même manière.
Ysash t'écoute,
-exprime-toi à voix haute et claire que je puisse t'entendre-
Dis-lui une vérité et elle prendra ton âme.
Raconte-lui un mensonge et tu seras dépecé.
Si tu ouvres sans répondre choisi bien car l'une de ces deux voies est mortelle, l'autre te reconduira dehors.

Saller bat des paupières d'un air crédule. Rakta s'avance lentement à son flanc, suivie de Misha. Chacun lèvera les yeux vers la porte...
Trois choix.
Mourir, retourner à la case départ ou passer...
"Ew..." soupire le rôdeur.
"Entre mensonge et vérité, j'hésite.
Qui n'a plus d'âme, dans ce groupe, pour casser cette énigme." dit-il en souriant à sa propre blague...

...~oOo~...

Invité

Aussi vite la clef récupérée, aussitôt la cruche bascule son liquide venimeux sous l’impulsion de Caligula, celui-ci reposera immédiatement la jarre pour venir se frotter les mains l’air satisfait. Toutefois, ce moment de joie sera bien vite supplanté par cette nouvelle énigme qui leur barre la route. Les sourcils de l’homme semblent tomber, lui barrant le visage dans une expression circonspecte. Son pas est lent et traînant lorsqu’il s’approche de cette nouvelle porte qui se montre enfin à eux. Ses pupilles dansent sur les lettres frénétiquement alors qu’il tente de s’en approprier la substance, les sourcils froncés.

Saller aura le don de dessiner sur ses lèvres un léger sourire, lui qui semblait bien prendre la chose.

« Entre mensonge et vérité … » répète-t-il, visiblement concentré « Il y a la demie vérité … Ou alors devrait-on poser une simple question ? Quelque chose qui ne soit pas une affirmation.

Je ne suis pas sure d’avoir une âme … Mais je ne sais pas si je suis assez fou pour le vérifier… » Fini-t-il par soupirer.

Maître du Jeu

Saller croise les bras et soutient son menton entre le pouce et l'index, tapotant ses lèvres d'un air faussement songeur.
"Poser une question. Hm..."
Son regard se tord sur Rakta et Misha à son flanc.
Voilà deux canevas. Deux potentiels testes pour essayer de résoudre l’énigme.
Le tout, est de les persuader de le parler à sa place.
"J'crois plutôt qu'il faudrait une affirmation... au contraire."
Répond-t-il en détournant l’œil vers la porte close d'un air incertain.
"Hem... Relisons donc...
Dis-lui une vérité et elle prendra ton âme. Raconte-lui un mensonge et tu seras dépecé."
"Bah... Je serai dépecée ?"
"Tu poses la question ?"
S'empresse de dire Saller à la remarque de Rakta.
La jeune femme se tend, le dévisage, puis elle fait un pas en avant et dit :
"Je... serai dépecée."

Le silence et l'angoisse n'ont pas le temps de s'installer. Les deux portes disparaissent, reprenant leur place affleure du mur dans un craquement de poussière légère.
Se créée alors une nouvelle ouverture, une troisième porte, qui s'enfonce à gauche de la salle dans la semi obscurité.
Le message dans la pierre s'efface, la vasque se remplie à nouveau d'acide... la clé que Caligula tient en main pourra être utilisée.

Lorsqu'il coincera l'objet dans la serrure, ce dernier y restera en place. Il suffit de déverrouiller vers la droite et 'clac'... la clé y sera scellée.
Ainsi le pan de pierre s'ouvre seul vers Caligula et le groupe, dévoilant une obscurité soudainement levée par les embrasements de lampes et braseros.

Voici une vaste tour qui s'élance tel un tube creux sur plusieurs étages.
La place au sol fait cent mètres de diamètre. Elle dessert d'anciennes portes en métal, fichées au bout de quelques escaliers de pierre, qui serpentent le long de son mur circulaire.

Spoiler:

Pour ce qui est du contenu de 'tour'... les lampes à huile brulent de flammes jaunâtres et ocres, encourageant quelques miroirs suspendus à diffuser plus de clarté et à diriger des rayons vers des zones particulières. Ces lampes sont fixées par de longues chaînes et s'accrochent à la pierre, à des poutres noircies, à quelques barres de fer horizontales.
Cette clarté générale ne touche pas le fond haut de la tour qui reste enténébré.
Le mobilier est placé de telle manière qu'il sépare plusieurs zones.
Dans cette place circulaire et vaste, des pans de bibliothèques en bois, de hauts panneaux en 'Z', forment un labyrinthe plutôt simple, mais qui empêche d'embrasser son ensemble à vue et hauteur d'Homme.

Il faut noter qu'au centre de la place s'élève un monticule de tubes en verre au contenu saumâtre et non identifiable... Cet îlot est visible depuis la porte d'entrée.
Des 'choses' y trempent depuis des années, pour ne pas dire des siècles. Ces tubes font entre un mètre et un mètre cinquante de diamètre, pour deux voire quatre mètres de haut...
De loin, cet amas ressemble à des pointes de cristaux, droites, soutenus par un socle de métal commun duquel s'échappe des sortes de tubes en partie translucides et bruns -faisant d’avantage penser à quelques viscères sales-.

Si l'on se promène un peu entre les différents pans qui séparent ces zones, l'on y verra des tables, des autels de pierre ou de bois, des ustensiles rangés, des rouleaux de parchemins empilés,...
On aurait bien la place, ici, de mettre à l’œuvre une horde de Savants...

Un parfum particulier habite les lieux. Une odeur âcre et piquante. Elle flotte légèrement dans ce grand espace. Elle est différente de l'acide de la fontaine précédente et se mélange au effluve de la vieille poussière, du caveau, du bois pourri et de la décomposition du vivant.
Ce n'est pas irrespirable mais c'est assez particulier.
D'autant que l'on remarquera peut-être... qu'il n'y a pas une seule fenêtre.

Rakta s'avance et reste plantée dos au premier mur circulaire qu'elle passe. Misha marche en levant le nez, déliant sa mâchoire d'un air impressionné :
"J'aurai pas imaginé ça comme ça..." souffle-t-elle pour elle-même.

Saller, de son côté, rejoint le flanc de Caligula et ajoute :
"Zah'a est très probablement ici. Nous devons rester prud'..."
Le rôdeur se fige. Un grésillement retiendra le groupe, un stridulement d'insecte, comme un essaim doucement réveillé dans sa boite en arrière de quelques pans de bois.

...~oOo~...

Invité

Le regard de notre homme biaise sur Saller, ses pupilles suivant cette phalange qui va et vient sur ses délicieuses lèvres. Son esprit se perd alors dans un imbroglio de souvenirs sirupeux et langoureux, comme une brève échappatoire à cette situation d’attente. La voix de Rakta le réveil subrepticement, dans un battement de paupières. Point le temps de se demander s’il divaguait ou bien si son amant avait bel et bien révélé une part sombre de son âme. Déjà, les portes disparaissent dans un léger crissement de roche pour laisser la place à une troisième ouverture secrète. Dans un haussement de sourcils, l’argent de ses yeux passe de la clef pincée entre ses doigts à la sortie dévoilée. L’atmosphère été pesante depuis leur arrivée, assez pour que l’assassin s’arme de son épée avant de faire grincer le mécanisme. Le cliquetis ferreux qui raisonne contre les parois s’ouvre sur un embrasement devenu presque habituel.

D’un pas prudent, le médecin s’avance pour prendre connaissance de ce nouvel environnement qui s’offre à lui. Place est faite à ce qui pourrait ressembler à un donjon aux milles tortures. L’édifice est haut, piqueté de portes glaciales que l’on n’a guère envie d’ouvrir, retenu par la peur de ce qu’il pourrait se trouver de sordide au derrière. Son regard entame l’ascension de ces escaliers avant de se perdre dans la noirceur impénétrable de la structure de pierre.

S’octroyant quelques pas supplémentaires, Caligula plisse les yeux pour observer l’agencement de cette base circulaire. Son avidité s’éveille alors qu’il touche la bibliothèque de sa vision acérée. Après cela, sa curiosité est piquée par ces immenses tubes au contenu fort mystérieux dont l’homme voudrait percer les secrets. La pointe de sa lame s’abaisse légèrement alors qu’il cherche à déterminer de quoi il retourne. Ce laboratoire de l’horreur faisait poindre en lui une sorte d’excitation malsaine mêlée à de la satisfaction profonde. Cet endroit lui faisait tant envie, n’importe quel savant fou se serait damné pour trouver pareille merveille.

Tant de choses à regarder que l’on ne sait plus où poser le regard, alors, notre homme prend le temps de respirer ces effluves âcres qui ne sauraient lui piquer les narines. Cette espèce d’odeur de renfermé, mêlée à la poussière et aux notes de décompositions étaient un ravissement pour le médecin. Non pas qu’il raffole de cet air tenace mais plus de ce que son esprit tortueux y associait.

A la remarque de Misha, notre homme pose sur elle une mine désabusée et légèrement réprobatrice de celui qui juge l’hérétique souillant un lieu béni. On l’avait sorti de son état contemplatif avec une réflexion si futile …

C’est alors qu’un bourdonnement sourd fait vibrer l’air et se lier les langues. L’assassin cherche à déterminer la provenance de ce bruit de fort mauvaise augure, restant sur ses gardes bien que son épée et sa dague fraîchement sortie ne lui soient point d’une grande aide en cas d’attaque d’insectes.

Compétences:

Maître du Jeu

Le groupe pénètre les lieux tandis que, lentement, les portes se referment dans leur dos. Sous l’œil du Rôdeur, Caligula se séparera de la masse afin d'inspecter un premier pallier.
-
L'escalier court le long du grand mur arqué de la tour. Il s'arrête une première fois... devant une porte verrouillée.
Sa ligne se poursuit plus haut encore, proposant au regard d'autres étages aux portes fermées et donnant vers un 'extérieur' à ce gigantesque tube central qui se perd dans les ténèbres d'un ciel aveugle.
-
Au delà de la rambarde et de ces marches, la vue lui est donnée sur l'ensemble de la salle circulaire. Le 'labyrinthe' de bibliothèques, de paravents et de cloisons, dévoile ses 'secrets'. Il y a là des zones dédiées à l'étude, à la lecture, des tables, des baignoires, des armoires d'ustensiles.
Tout a subit les ravages du temps et de l'abandon.
Au centre de tout, l'îlot des éprouvettes géantes.
-
En regagnant le plancher des vaches, Caligula retrouvera le groupe là où il l'a laissé. Saller est resté dos à la porte, non loin de Rakta. Misha, quant à elle, n'a produit que quelques pas feutrés vers la première cloison...
La troupe marchera donc entre les murs de la salle, ondulant au flanc les cloisons pour rejoindre le centre. Sur leur route ils ne détectent aucun piège, aucune présence... et Caligula ira même jusqu'à s'approcher des hauts tubes en verre sales pour s'émerveiller et s'interroger...
Quand le stridulement commence et interrompt ses pensées.

Les crissements d'insectes s'amassent en arrière d'une parois et semble se déplacer vers un bord, vers une ouverture qui le dévoilera aux yeux des étrangers.
Une brume noire se met à couler sur la dalle, puis à se rassembler. Ce petit nuage émet un chant étrange et semble douer de vie, lorsqu'il se redresse à quelques mètres d'eux et devient flou au rythme d'une palpitation interne.
"Qu'est-ce que c'est..."
Souffle Saller pour lui-même en reculant d'un pas plus prudent.

"Lio..."
Tonne une voix depuis les hauteurs ; un timbre fade et désenchanté, ni masculin, ni féminin...
L'obscurité brumeuse se fige et ses crissements s'apaisent.

En levant les yeux vers les bords lointain de la tour, le groupe pourra voir une silhouette descendre les escaliers.
"Nous ne nous attendions pas à de la visite... aussi vite ?"
La forme disparait à l'horizon des parois.

"Vous êtes Zah'a ?"
Demande Saller d'une voix claire.
"Cette introduction est d'une impolitesse..."
Saller pince le regard d'un air contrit. Rakta s'efface dans son dos tandis que Misha s'avance d'un pas.
"Le Seigneur Yotl m'envoie quérir des nouvelles de son émissaire."
"Ho...

... déjà."
La voix se rapproche et apparait de chair et d'os au côté de l'Ombre immobile.

Il y a un 'air de famille' évident entre les Sang-purs... Nul doute qu'il s'agit de Zah'a. Ce Premier-né là, a une posture approchante à celle d'Asterash... ni tordue vers le féminin, ni tirée vers le masculin ; comme Lovyr. Il porte une tunique ample, fine et souple, agrémentée de motif runique aux tons foncés et d'une panoplie de bijoux ciselés dans le bronze.
"Ou est-il ?"

Zah'a se laisse mollement appuyer d'une épaule contre le bord d'une cloison, croisant les bras avant de dire :
"Je n'ai 'rien' pu faire pour lui. L'humain qui m'accompagnait est parti vers le Nord pour rencontrer Lovyr. Je lui ai donné la tache qui venait de se libérer et il s'est fait tuer par ma prisonnière..."
Misha tique et sa nuque se hérisse.
"Impossible."
Zah'a cille lourdement et tord ses lèvres d'une expression désappointée :
"Je n'ai pas à me justifier, les faits sont là. Et vous êtes là.
Qui êtes-vous ?
Yotl m'envoie... quatre étrangers pour me faire surveiller ? Je pensais que nous avions un accord."
Son œil passe sur chaque visage et interroge.

...~oOo~...

Invité

Aussi sordide soit cette tour infernale, c’est une merveille pour quiconque voudrait apprendre et développer quelques sombres talents. Le grondement des portes qui se referment ne fait pas même frissonner l’assassin, subjugué qu’il est. Si l’endroit ne l’effraie guère, le bourdonnement éveille en lui quelques troubles. Son souffle lent se coupe de manière imperceptible alors qu’une voix inconnue déchire les vibrations sourdes ambiantes. L’élocution sonne de manière familière aux oreilles de notre homme. Les yeux de Caligula déshabillent les environs à la recherche du propriétaire de ce timbre bien particulier qu’il ne connait que trop. Les sangs-purs avaient cette nonchalance toute particulière dénuée de quelques émotions qui soient.

Ses pupilles finissent par se fixer sur cette silhouette ténébreuse dans un battement cils, l’observant dans sa descente lascive pour regagner le monde des vivants. Sans mots dire, l’ombre féline se dérobe à sa vue un court instant, le laissant se vautrer dans l’impatience, froncement de sourcils au visage. Zah’a fini finalement par se montrer, apparition fantomatique comme prisonnière d’un autre monde. L’homme n’est pas vraiment différent des autres spécimens de son espèce qu’il eut approché durant sa courte épopée. Jamais ils ne l’eurent impressionné et ce n’est pas celui-ci qui changerait cet état de fait.

L’argent de ses yeux ronge cette silhouette filiforme qui fait raisonner ses souvenirs tant l’air de ressemblance avec Asterash. Les ondulations de cette étole fluide et gracile le perdent un léger instant, bercé par le frivole tintement du bronze. Le semblable de Lovyr ne semble point enclin à ployer le genou devant le seigneur Yolt, ce qui eut été assez étonnant pour quelqu’un de sa trempe. Notre homme reste silencieux durant cet échange duquel émane quelques tensions.

Des nouvelles d’un émissaire ? Alors l’on ne les avait point seulement accompagnés par grandeur d’âme … Le contraire en aurait été plutôt étonnant cela dit. Probable que le seigneur chat ne quiert point la nouvelle avec haut enthousiasme …

« Messire, vous vous méprenez … » Commence Caligula d’une voix assurée et calme.

« Nous ne travaillons pas pour le seigneur Yolt » Continue-t-il, désignant Saller et Rakta de la paume de sa main aux doigts serrés.

« Je suis envoyé par le seigneur Lovyr, escorté de mes deux compagnons, afin de reprendre la tâche confiée à Villgefortz, celle qu’il a lâchement abandonné. Le … Félin … Nous a été imposé par le seigneur Yolt » Conclue-t-il, préférant ne point se répandre davantage.

Maître du Jeu

Le regard du Premier-né se fixera alors sur l'un des deux blonds, écoutant son propos non sans exprimer une certaine surprise froide.
"Lovyr ? M'envoyer de l'aide ?"
A nouveau il observe les trois protagonistes concernés d'un œil plus rapide avant de lâcher un rire léger :
"Après tout...

Je n'ai pas retenu l'humain à mes côtés, il voulait retourner voir son 'maître'. La tache que je lui ai confiée lui semblait insoluble à son niveau... alors qu'elle l'est plus concrètement pour moi... Et voilà qu'il en fait part à mon Frère et que ce dernier vous envoie."
D'une main il soutient son front d'un poids certain, hésitant entre honte, amusement et colère.
"Lovyr a révélé son tout nouveau plan tordu. J'aurai du l'anticiper mais je n'aurai rien pu faire d'autre..."
Puis il soupire lascivement :
"Que vous a-t-on dit..."
"Que vous cherchez à libérer Lovyr de ses Sang-noirs."
"... Haha !... vraiment..."
"Pour résoudre la condition du Seigneur Asterash."
"Oui. Lovyr vous a parlé de lui... J'imagine que son sort lui sert d'exemple et de fierté.
J'espère qu'il n'entame pas une nouvelle 'collection'.
Quoi qu'il en soit, le sort d'Asterash n'est pas l'objectif de Lovyr il est le mien.
Asterash n'est qu'un outil pour parvenir à ses fins. Et il gagnera quoi qu'il en soit... sauf si je me retrouve seul ici. C'est pour ça qu'il vous envoie..."
"Nous l'avons vu au domaine du Crelirr." Précisera Saller.
Zah'a reçoit l'information en tirant un sourire vers le bas, arrondissant l’œil, incrédule.
"Ça me laisse imaginer le pire. Bon...
En attendant, bienvenue dans le 'légendaire' Laboratoire d'Ysash. Vous avez résolu les énigmes de son entrée, je vous félicite.
Le Seigneur Yotl a cherché cet endroit et tenté d'y pénétrer plus d'une fois..." Se piquant d'un sourire il se détourne, entrainant l'équipe à marcher avec lui dans le petit dédale de décombres et de poussières.
"... et qu'est-ce que c'est, cet 'endroit' ? Pourquoi porte-t-il le nom d'Ysash ?" Demande Rakta, quittant sa cage d'immobilité et de silence.
Levant un rapide coup d’œil par dessus son épaule, Zah'a répond :
"... Parce qu'Ysash est la Mère de toutes les expériences. Le Laboratoire a longtemps servi à la Science, à l'Alchimie, la Magie. Je crois que si personne ne sait vraiment qui a bâti cette tour, le fait qu'elle ne se trouve pas sur le 'plan terrestre' met en place une théorie difficilement contestable.
Ysash a été à l’œuvre ici même, j'en suis convaincu.
Ce Laboratoire a révélé de nombreux secrets... mais il n'a pas encore tout dévoilé. Je l'ai arpenté et utilisé en partie pendant de très nombreuses années et je découvre encore des choses à son sujet."
"Yotl est un Seigneur de Guerre, pourquoi votre travail ici l'intéresse ?"
Demande Saller en biaisant l'attention sur Misha.
"Ha...
Parce que le Seigneur Yotl aime posséder les choses. Il n'est pas Savant mais ce Laboratoire a son entrée sur un territoire conquis.
Il se moque de ce qu'il s'y passe mais il estime que ça lui appartient.
Ce qui en sort, il le veut. Donc il me 'prête' ce lieu pour mes recherches en espérant en tirer quelque chose.
Il ne me considère pas comme un larbin mais comme un collaborateur qui enrichira ce tas sur lequel il s’assoit. Ça fait parti de son trésor de guerre.
Mais le Laboratoire n'est à personne. Pendant des siècles, Savants et Mages ont expérimenté librement ici. Leurs créations se sont perdues sur le monde, leurs savoirs manuscrits ont pourri entre ces murs... tout comme leurs ébauches ont moisies dans des tubes..."
"Pourquoi l'ont-ils quitté..."
"Attendez... vous voulez dire que vous ne tiendrez pas vos engagements avec le Seigneur Yotl ?" Coupe Misha.
"Ho pardon... J'oubliais qu'il venait de m'envoyer un second émissaire..." Sourit en coin le Premier-né, dévoilant la nacre de ses crocs -sans mauvaise intention marquée-.
La Rakshasa fige le pas en dévisageant le dos de Zah'a qui s'interrompt à son tour :
"Je n'ai fait qu'exprimer mon point de vue sur 'qui' peut ou ne peut pas prétendre à 'posséder' pareil endroit. Je n'ai pas remise en question ma collaboration fructueuse avec le Seigneur Yotl ni contesté le fait qu'il soit le digne détenteur de cette cité, bâtie autour de la 'porte'.
Ne t'enflamme pas...
Et puis...
... mon lien de confiance avec lui est plus ancien et plus tenace que le tien."
Il reprend ensuite :
"A ma première arrivée, ici, les lieux étaient perdus et déserts depuis de nombreuses années. Je ne sais pas vraiment ce qu'il s'est passé... J'ai vu des cadavres, des expériences inachevées... Je dirais que c'est une guerre Morale qui il y eu entre ces murs... Que les choses ont été stoppées par des intervenants extérieurs aux enjeux qui se déroulaient ici... et que les choses ont fini par être 'oubliées' jusqu'à ce qu'un Seigneur Savant Rakshasa ne se présente."
Le groupe a traversé un diamètre de la salle pour se rendre vers un escalier plongeant, perçant le mur arqué.
-
Depuis un moment déjà, la brume noire n’émet plus aucun son. Son souffle compacte se glisse entre les pans de bois, fermant la marche.
-
Quelques escaliers s'enfoncent dans un passage sous arches croisées.
Le chemin dallé est large de quatre mètres pour une hauteur de trois. La troupe y avancera sans peine mais les ténèbres s'épaississent.
-
Saller lance un coup d’œil vers un halos qui se diffuse dans son dos, tout comme Misha et Rakta... sans pour autant s'arrêter.
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Derrière le groupe le nuage noir de Lio pulse ses embrasements aux rythmes lourds de quelques battements. La clarté orangée qui émane du centre révèle le réseau d'ombres de ses artères et de son cœur, figés au milieu d'une tourmente de brumes déchirées et qui permet de libérer sa lueur vers l'extérieur.

Le parfum qui flotte est ancien... C'est un mélange léger, une sorte de résidu collé aux murs et qui s'en détache au chahut de ceux qui passent ; de la poussière de pierre, une odeur cuivrée, ferreuse et de mort ancienne.

Aux murs qu'ils longent sur quelques mètres, des portes de métal s'étendent. Et ce spectacle sera probablement surprenant. L'on a d’avantage l'habitude de voir des portes de bois, plus ou moins bardées ou cloutées... des passages bloqués de barreaux... ou des pans de murs sur pivots -plus compliqué, mais ça se fait-. Ici, les portes ont l'air de plastrons... Ce sont de hautes plaques de cuivre, rivetées avec un rectangle fermé à hauteur d'yeux...
Asterash s'arrêtera devant l'une d'elle tandis que le couloir continu de s'enfoncer plus loin.
"Derrière cette porte se trouve l'unique objet de mes prochaines expériences sur les Sangs-noirs. Mais 'elle' n'est pas prête... et elle ne le sera pas sans une intervention extérieure à la mienne."
"Objet ?... Elle ?"
Répète Rakta en appuyant sur ces deux mots.
"Elle... comme... 'la' coupe qui nous sert à boire, 'la' chaîne qui vous retient..."
"Je ne comprends pas."
Zah'a se retourne vers la jeune femme aux clartés méfiantes. Il se penche légèrement vers elle d'une attention presque infantilisante.
"Bien sûr que si.
As-tu déjà entendu un Nocturne considérer un Humain autrement ?... Et bien celle-ci n'est ni Humaine, ni Fille de Premier-né. Elle entame sa lente agonie vers la Folie et la dégénérescence."
Son regard se plisse d'une certaine malice en le plantant sur celui de Rakta :
"Qu'est-ce qu'un amas de chairs, de viscères et de sang... sans plus de raison ? Moins qu'un animal dans son cas. Et son destin sera de servir, autant qu'un ustensile peut le faire... avec cette particularité de sauver des centaines... voire des milliers d'autres âmes immortelles."
Ses sourcils se froncent et son visage penche sur le côté, naïvement.
"Mon Frère t'a envoyé ?"

...~oOo~...

Invité

Probablement que Zah’a n’était pas individu à se soucier de ce qu’il se passait dans le monde tout autour … Son isolement, cette exclusion volontaire avait tendance à appuyer ce fait … Il s’était déjà mis en marge des siens, se sentant sans doute peu concerné par son peuple quand Caligula se décidait à se remonter les manches. Notre homme ne s’attendait guère à être acclamé pour sa venue, encore moins à ce que l’on l’ovationne.

« Je n’ai pas de maître. » S’attache-t-il à préciser, l’index tendu pour appuyer son propos.

« La vérité, c’est que j’ai eu vent de ces éléments et me suis proposé. Je suis sans doute à l’opposé de ses fiefs. » Ajoute-il avant de croiser les bras.

Lorsque la condition d’Asterash sera évoqué, le médecin se fera comme tout petit, responsable qu’il est de cette punition sordide. Nul besoin de faire germer une animosité supplémentaire auprès d’un sang-pur, il y avait déjà fort à faire avec l’irréductible Lovyr. Il ne faisait aucun doute quant au fait qu’il ne portait pas le dirigeant des domaines dans son cœur, un point qu’ils partageaient. Cela pourrait peut-être devenir une force le moment opportun venu. Le maitre des lieux semblait accepter cette main tendue et c’était à peu près tout ce qui comptait à cet instant. L’assassin se contentera de répondre aux félicitations de Zah’a d’un léger mouvement de tête, préférant l’humilité pour une fois. Caligula l’écouterait palabrer sur les lieux, posant son regard sur à peu près tout ce qui se présentait à lui, dans une légère fascination malsaine.

Il ne serait pas homme à en percer les mystères, si le sang-pur n’avait pu en débusquer toutes les subtilités, il était évident qu’il lui serait impossible de faire mieux. Son histoire était subjuguante, un amuse-bouche pour celui qui est né avec une curiosité insatiable.

Zah’a ne semble point porter le seigneur Yolt dans son cœur et quelques tensions naissent avec Misha. Le félin n’avait aucun intérêt à ses yeux et s’il fallait l’occire pour avoir la paix, l’assassin n’aurait aucune hésitation. L’argent de ses yeux cherche l’essaim ténébreux, tapi dans l’ombre, comme prêt à se jeter sur celui qui s’en prendrait à son maitre.

Donnant quelques esquisses sur ce qui se trouve au-delà de la porte, Zah’a entame comme un jeu du chat et de la souris avec Rakta qui n’est guère en mesure de lutter. La jeunette est fraîchement sortie de son nid de servitude, pour autant, il n’est pas question de la laisser se faire malmener.

« C’est moi qui me suis envoyé. » S’interpose-t-il, protégeant Rakta de son corps.

« Je l’ai fraîchement sorti de la servitude de Lovyr, et je m’entoure de qui je veux. » Ponctue-t-il.

Si Rakta ne brillait pas d’intelligence, les étrangers n’avaient pour autant pas à juger les membres qu’il avait choisi pour constituer sa meute. Il ne prenait pour lui, parce que, c’était comme douter de sa perspicacité quant à l’évaluation de ses paires.

« Je suis l’intervention extérieure, peut-on commencer ? » Demande-t-il avec nonchalance.

Maître du Jeu

Caligula se positionne entre Rakta et Zah'a.
-Saller biaise sur lui un œil discrètement arrondi, avant d'étudier la réaction du Sang-pur. Il restera autant en retrait de l'action que Misha l'est.-
-
Zah'a se redresse devant la stature du blond qui prend la 'défense' de la donzelle. Coupé du regard de la jeune femme il remonte vers celui de l'étranger qui se dit être 'envoyé' par lui-même et finalement... opposant de Lovyr ?
Le Premier-Né garde une seconde le silence, moulinant les quelques informations contraire dont on l'avait laissé s'abreuver sans effort.
Finalement, il fera mine d'inspirer profondément, croisant l'un de ses bras pour soutenir le second et encadrer sa mâchoire du pouce et de l'index.
L’œil lasse il répond :
"Envoyé par Lovyr, envoyé par soi-même, libérateur d'esclaves... Ho... voici l'origine de cette odeur." Souffle-t-il a peine plus bas en pinçant les lèvres.

"J'ai un peu du mal à comprendre, vous m'excuserez..."
Abaissant légèrement le front, il ferme les yeux et barre son nez de sa main de soutient.
"Si vous ne travaillez pas pour Lovyr à libérer ses Terres ou pour Asterash... Qu'est-ce que vous faites.
Vous n'êtes visiblement pas des Humains alors..." "... La guerre du Nécromant ira se répandre en dehors des Frontières Humaines. Le problème des Sang-noirs empêche à Lovyr d'entreprendre une action importante contre le Premier Nécromant."
"... Oui.
Mais vous."
Saller s'humecte rapidement les lèvres et répond tout aussi nerveusement "Vous faites aussi parti de ce monde, Zah'a ? Ou cette tour est-elle le refuge hors de la terre et du temps que vous comptiez investir pour le reste de votre immortalité ?
Vous voulez libérer Asterash et vous enfermez ici avec lui ?"
Zah'a quitte sa main pour dévisager Saller, affichant une expression décomposée par une mollesse soudaine.
"... qui sait.
Vous même pourriez rester ici pour l'éternité avec moi. Je n'aime pas tant la compagnie mais la tour est probablement sans limite. Ça permet une certaine distance."
"... Mon compagnon vous a posé une question."
Coupe le rôdeur d'un soupir.
"Vous voulez commencer ?
Alors commencez.
Sachez que si vous la tuez, vous et moi, nous perdront un temps précieux. Aucun de vous n'est humain. Aucun de vous ne la remplacera."
D'un mouvement léthargique, le Premier-né dégage une clé de ses tissus lâches avant de la tendre à Caligula.

"Une clé, une porte, un travail à peine ébauché en arrière.
Autre chose ?..."
Misha suit le mouvement des yeux et esquisse un mouvement agacé des babines... se laissant encore un moment avant de devoir prendre une décision dans cette histoire...
Les informations qui lui sont données ne lui plaisent guère -ça se lit littéralement sur sa gueule-. Zah'a avoue que le monde ne l'intéresse pas et va dans le sens de Saller ; sous-entendant que cette tour sera un ilot au-dessus de la rage des Morts Vivants... dont la menace lui semblait si lointaine...

Rakta ne sait simplement plus où se mettre et restera fixe et ramassée dans le dos de Caligula.

...~oOo~...

Invité

Comme à son habitude, Caligula ne mentait pas, mais racontait seulement quelques parties de l’histoire, celles qui l’arrangeaient. Son orgueil le faisait en dire un peu trop et l’évasif faisant le reste, Zah’a en devenait dubitatif. C’était plus fort que lui en vérité, pensez-le esclave ou contestez la valeur de ses choix et il vous montrera les crocs … Rien que le mot maître l’avait fait monter sur ses grands chevaux alors la pique contre sa protégée ne lui avait qu’un peu plus hérissé le poil.

L’assassin observe Saller venir réparer les pots qu’il avait lui-même brisés, c’était devenu sa croix à lui … A l’évocation de sa nature, notre homme arbore un sourire carnassier, loin d’être offusqué par cette odeur nauséabonde qu’on lui prête volontiers depuis sa transformation. Celui-ci balaie l’air de sa main alors que le sang pur prononce le mot excuse, comme s’il lui pardonnait dans sa bonté d’âme.

« Il n’y a plus que deux camps, celui des morts et celui des vivants …

On fera ce qu’il faut pour la donzelle … Il y aurait-il du matériel médical dans le coin ? » Demande-t-il, s’attendant à devoir rafistoler la prisonnière.

Le médecin se saisit de la clef avec délicatesse, préférant cacher sa hâte d’entamer son travail morbide. Son regard biaise sur Rakta qui s’est rapetissée dans son dos puis Saller et enfin s’arrête sur Misha qui ne semble guère d’humeur jouette. Il ne savait pas vraiment quoi faire du félin, elle ne faisait pas de sa meute et il ignorait ce qu’elle avait l’intention de faire … Si Misha ne tente rien de stupide, notre homme entrera dans la dite pièce dans un cliquetis de fer.

Maître du Jeu

La vie contre la mort. Ce combat concerne tous les peuples qui foulent la terre de Galgals. Seuls les plus éloignés aux premiers champs de batailles, les immortels lassent ou isolés, prendraient avec tort et retard l'importance de l'enjeu.
Quoi qu'en pense Zah'a son rôle ira dans le sens de la sauvegarde du vivant.

"Vous trouverez le matériel qu'il vous faut dans la zone centrale de cette tour. Elle servait aux Savants pour leurs expériences."
Dira le Premier-né en s'éloignant, emportant avec lui la lumière de cette ombre qui le suit.

Clé en main, Caligula peut entrer dans la cellule.
L'obscurité s'épaissit et son regard ne sera bientôt plus à même de voir quoi que ce soit.

Rakta recule d'un pas.
"Je... je ne veux pas voir ça."
"Laissons Caligula faire son premier constat. Retournons au centre."
Misha hausse les épaules, agacée, se détournant sans un mot de plus.

Le trio ira donc sur les pas de Sang-pur -à moins que le médecin ne les retiennent-.
-
Le métal tinte, un verrous claque et la porte s'ouvre sur une pièce totalement noire. Sans Lumière, Caligula n'y verra absolument rien. Tout au plus, lui viendra au nez l'odeur du vieux sang, de la saleté du vivant et de la poussière sèche.
-
Dans cet espace réduit de quatre mètres carrés, il n'y a ni fenêtre ni paillasse. Les murs qui encadrent cette 'geôle' sont haut de cinq mètres... ce qui semble excessif et étrange. Les parois de pierre révèlent quelques anneaux de métal fiché dans des interstices. Le sol est piqué de taches noires mais rien n'y traine.

"... quel jour sommes nous." Formule jeune femme ramassée dans un coin, visage derrière les genoux et bras croisés, semblant peu se conformer à 'qui' passe le pallier.

...~oOo~...

Invité

Caligula répondra d’un hochement de tête aux indications qu’on lui apporte avant de scruter avidement cette porte qui le sépare des délices. D’un coup d’œil éphémère, il voit l’auréole ébène suivre son maitre qui se retire, trop occupé qu’il est avec ces immenses lieux.

« Saller … » Murmure-t-il, arrêtant son geste pour refermer sa paume sur la clef.

De son index qui se recroqueville frénétiquement, ce dernier appelle son amant pour l’attirer à lui.

« Ahem … Peux-tu garder un œil sur Misha ? … J’ai bien peur qu’elle eût été piquée par le discours de Zah’a … On ne sait jamais … » Soupire-t-il discrètement.

Notre homme tapoterait l’épaule de son acolyte avant de passer aux réjouissances, non sans une certaine lueur de joie dans les yeux. Le cliquetis ferreux est une sorte de préliminaires qui tinte délicieusement jusqu’à ses oreilles, annonçant les hostilités.

La porte grince mais l’argent de ses yeux ne pourra que se noyer dans les ténèbres, incapable de filtrer quoi que ce soit à travers ce voile d’ébène opaque. Ses paupières se plissent par réflexe alors qu’une ondée d’effluves sanguinaires et poussiéreuses viennent lui caresser les narines. Tâtonnant, l’assassin cherche une de ses allumettes qu’il craquera du bout de ses doigts pincés, voulant percer cette bulle obscure qui dévore sa future victime. D’un regard rapide, l’homme sonde cette pièce dans l’espoir d’y trouver une torche à allumer.

« Pyries … Est-ce que cela a une réelle importance dans ta condition ? » Ricane-t-il, un sourire carnassier trônant sur ses lèvres.

« Comment dois-je t’appeler pauvre petite chose ? » S’amuse-t-il.

Compétence:

Maître du Jeu

Saller s'approchera de Caligula, se penchant vers lui en tenant le regard baissé pour tendre l'oreille. Son attention biaisera sur Misha et Rakta, opinant du chef sans un mot de plus, ne réagissant pas à la tape qui motivera son départ 'courageux'.
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L'allumette craque et la flamme lèche les parois hautes et resserrées de la geôle. La clarté ocre fait danser les ombres des masses fixes... Dans cette obscurité levée, Caligula remarquera une torche flanquée au mur.
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"Non... ça n'a pas d'importance." soufflera la jeune femme derrière ses bras.
Mais lorsqu'il lui demande son 'prénom', elle hoquettera un souffle et dira :
"Est-ce que ça a une réelle importance à ma condition...
Il veut que je ne sois personne. Mais je sais que nous sommes en Pyries."

Laissant ses bras glisser mollement au flanc de ses genoux remontés elle redresse la nuque de quelques degrés et lèves les yeux sur l'étranger :
"... Je sais ce que vous êtes venu faire."

Autour de son cou, la jeune femme porte un collier de métal et la chaîne qui s'y suspend pendouille et serpente sur le sol sans attache.

...~oOo~...

Invité

La captive est relativement libre de ses mouvements, un peu trop au goût de son bourreau qui s’en rend compte rapidement. Ce dernier, méfiant, tend son bras afin d’embraser la torche, gardant un œil sur sa proie. Même si la femme a l’air docile et en position de faiblesse, elle n’en demeure pas moins un prédateur habile. La sous-estimer n’est pas chose à faire, d’autant plus lorsque la personne n’a plus vraiment grand-chose à perdre. La détresse visible de la jeunette ne l’émeu guère, fort peu concerné qu’il est par la peine et la douleur d’autrui.

« Hey bien j’aime bien susurrer le doux nom de mes victimes au creux de leur oreille lorsque je m’occupe d’elles … » S’amuse-t-il, replaçant son service trois pièces sans gêne.

« Aw … et que suis-je donc venu te faire … Mmmh ? » Demande-t-il d’une voix faussement dégoulinante de curiosité.

Notre homme cherchera à retrouver deux paires de menottes dans un léger bruit de fatras émanant de son sac. Le contact avec le fer glacé le grise et lui provoque une décharge de plaisir. Ce dernier les lances sur le sol, le bruit ferreux battant la pierre s’élevant, se répercutant contre les parois, comme s’il prenait la fuite avec l’esprit de la torturée.

« Met ça à tes poignets et à tes chevilles … Je te préviens, la patience n’est point vertu qui m'habite … » Soupire-t-il d’une voix sèche et dénuée de compassion.

Ses yeux se posent sur la jeune fille, cherchant à deviner ce qu'on lui avait fait subir avant qu'il n'intervienne.

Compétences: