Moiteur hivernale

Maître du Jeu

Pyries d'Obsidienne

Le portail de la Cité Impériale s'active de nouveau sous l'impulsion de trois étrangers. Le flux les amène tout droit vers les Marais Maudits -dans cette zone encore étrangère et dont certain d'entre eux auraient déjà pu entendre parler ?-
-Proche des Hybrides et de leur Frontière, elle réputée dangereuse à sa manière...-
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La croute neigeuse de la Capitale laisse place à la dureté de la roche, à une ambiance chaude, épaisse.
Caligula reprend pied sur un sol dallé, nauséeux après son déjeuner et ces utilisations fréquentes du portail... Il se sentira noué, malmené par ses entrailles.

A sa vue se dévoile un plafond de pierre, d'où le regardent quelques chimères sculptées à l'apparence monstrueuse, grimaçantes et félines. La lumière du soleil perce par un pan de mur effondré, privé de sa colonne de soutient... Elle se répand à son pied en morceaux éparpillés.
Le groupe ne tardera pas à comprendre qu'il a été téléporté sur un portail entouré de ruines. Il se trouve actuellement dans un couloir à l'origine fermé et qui a crevé avec le temps.

Dans l'ombre du boyaux encore entier, des lianes végétales ruissèlent entre chaque interstice. Des bruits d'oiseaux inconnus raisonnent, et la vie d'une forêt étrangère s'accompagne d'une lourde moiteur...
L'hiver ne semble pas avoir d'emprise sur ces lieux et Saller retirera sa cape, soudain fiévreux... en même temps que Rakta.

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Invité

Le portail brille et secoue le corps de l'assassin déjà passablement ébranlé par ces derniers et multiples voyages. Pire que le meilleur tord boyaux, la transplanation remue les entrailles et fait monter une nausée accentuée par le climat. L'assassin chancelle sous l'impulsion de ces agressions et se met à tituber, bras tendu, à la recherche de quelque chose pour s'appuyer. Lorsque sa paume trouvera quelques pierres pour le soutenir, la main qui obstruait sa bouche s'écarte, bousculée par un reflux incontrôlable. Notre homme tremblant se voûte dans un gargouillis guttural qui bute et raisonne contre la roche. Le petit déjeuner n'était pas la meilleure des décisions qu'il eut prise ...

L'assassin boitillera pour s'éloigner de ses vomissures, à la recherche d'un endroit pas trop sale pour s'asseoir un instant. La pression de son crâne commence seulement à s'atténuer alors qu'il retire sa cape en fourrure, paupières clauses. Lorsque ce monde moite aurait fini de tourner, l'argent d'un des yeux injecté de sang prendrait la peine d'analyser l'endroit où il se trouve. Sa respiration haletante s'élève comme donnant un semblant de vie aux ruines silencieuses qui l'entourent. Le léger halo de lumière qui transperce le plafond souligne la musculature difforme de sorte de chimères menaçantes. Serait-ce là un ancien temple à l'égérie des horreurs de ces terres.

Le médecin se rend compte qu'à défaut de renifler la crasse, il allait refouler la transpiration acide. Notre homme prend le temps d'essuyer la commissure de ses lèvres souillées du revers de sa main, seulement après, il se relèverait d'une manière peu assurée. Les stigmates du malaise s'évaporent petit à petit, le pas se fait assuré et Caligula se met à tourner en rond dans sa cage. Ses yeux cherchent une sortie ou des éléments qui pourraient s'avérer intéressants.

Compétences:

Maître du Jeu

Trop noué, trop retourné, l'Assassin se répand dans le boyau de pierre percé; attirant par quelques raisonnements, les attentions de Rakta et Saller. La jeune femme ne reste 'perturbée' que quelques instants, retournant vite à l'étude des bruits qui percent depuis l'extérieur, de ce changement d’atmosphère et d'air qui lui sont étrangers. Le Rôdeur, lui, dégagera son outre pour la tendre au Médecin :
"De l'eau ?..."

Se retenant de tout commentaire, il observera à son tour les lieux d'une attention plus particulière.
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Le tunnel s'étend devant et derrière eux -il s'enfonce dans l'obscurité.
La percée du mur l'a fait s'effondrer vers l’intérieur. Elle brise l'arrête supérieure et s'évase jusqu'au sol, offrant la voie facile à une végétation dense et ligneuse...
La tranche du passage est carrée; elle mesure quatre mètres par quatre, se monte d'une pierre taillée ocre et se décore de petites sculptures monstrueuses au front des colonnes de maintien.
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En observant le sol, Caligula remarque une couche de poussière mélangée à l'humidité chaude des lieux. -Un chahut récent se marque sur la dalle; d'autres, peu de temps avant, ont emprunté ce portail et ont décidé de marcher par ce côté là...-. Il y a d'ailleurs contre le mur -non loin de sa zone de repos- une fiole de verre brisée et quelques gouttelettes de sang -sans gravité-.

"Trois personnes sont passées par là..." Précise Saller en se penchant sur les traces.
"Il y a deux paires de bottes distinctes et une homme pied nus, vu la dimension de l'empreinte..."
Dira-t-il plus bas en relevant le nez sur le fond obscur du tunnel.

L’Éclaireur se redresse observe l'horizon dans son dos puis la faille du mur.
"On suit la piste, on va à l'opposé ou on se taille un chemin dans les lianes..."
Son regard interroge Rakta mais il finira sur l'Assassin.

Compétences:

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Invité

a la proposition de Saller, l'assassin répondra avec un hochement de tête plein de gratitude.

" Oh uiii." S'exclame-t-il, ravi de se débarrasser de cette acidité envahissante.

Notre homme fait glisser un peu d'eau entre ses lèvres, se refusant à toucher l'outre de sa bouche souillée. La fraîcheur balaie sa bouche remuante tandis que ses yeux approfondissent l'état des lieux. Caligula crachera le liquide nauséabond avant de réfléchir à haute voix.

" Mmmh ... Si on a emprunté ce chemin, c'est sans doute qu'il est plus commode ... " Suggère-t-il avant de se rincer le gosier d'une bonne goulée.

L'assassin se dit qu'il ne connait pas la faune locale, qu'au vu du climat, elle doit être différente. L'idée même de faire tomber une bébête peu avenante sur ses épaules alors qu'il fendille la végétation, ne l'enchante guère. Si l'on avait atterri ici, c'est que l'on connaissait sans doute la sortie et la petite tâche de sang ne le dissuade pas vraiment. Un peu de chahut ne l'effrayait point et, Caligula rendrait l'outre à son compagnon pour dégager ses mains. Après avoir appliqué un peu d'anti-transformation au creux de son cou, il s'armerait de son épée, prêt à en découdre en cas de conflit.

Notre homme commencerait à suivre la piste, son regard alternant entre le sol en pierre et les murs. Précautionneux, car l'endroit serait parfait pour dissimuler quelques pièges, un petit coupe-gorge en pleine nature. L'attention et la discrétion sont de mises durant cette filature en terrain inconnu.

Compétences:

Maître du Jeu

Saller récupère son outre d'un œil à moitié distrait. En la rangeant, il reporte l'attention sur les traces de pas et la suggestion de son acolyte.
"Oui... peut-être." Conclut-il avant d'observer Rakta, qui tente d'apercevoir l'extérieur entre les lianes épaisses.
"C'est tellement étrange comme endroit... Je crois que je m'souviens des arbres, ça ne poussait pas vraiment dans nos plaines mais j'en ai vu... j'en suis sûre... Ceux-là sont différents."
Saller lèvera les yeux sur l'ouverture griffée de lumière et d'ombre avant d'ajouter :
"... Tu sais quelque chose à propos de ces marais ou de cet endroit ? C'est 'ça', le Laboratoire d'Ysash ?"
Rakta se tourne vers lui et le fixe d'un œil un peu surpris :
"... Si c'est le Laboratoire il n'est pas si perdu que ça.
Je ne connais pas les Marais. On raconte juste une légende sur ce pays... Qu'il abrite des 'Hommes Bêtes' et que la terre est Maudite par une déesse."
L’Éclaireur fronce les sourcils avant d'ajouter :
"Des 'Hommes Bêtes'... Et c'est une légende racontée par les Hybrides ?" Ses yeux se lèvent vers les sculptures "... ça me dit quelque chose maintenant que tu en parles..." Souffle le Rôdeur avant de se pencher sur les traces et suivre Caligula :
"Avançons."
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L'obscurité dévoile ses détails dans le conduit de pierre ocre. Il n'y a pas de piège, ni cadavre ni autre trace de sang. Lorsque l'épaisseur de la 'nuit' devient trop dense pour être percée de leurs yeux, une clarté apparait au loin.

Des flammes pointent en torches sur une petite place rectangulaire de vingt mètre carré pour six mètres de haut; cette fois. Elles sont disposées autour d'une porte rectangulaire, elle-même soutenue à ses flancs de piliers esthétiques à base carrée, le tour gravé de frises décoratives chargées d’entrelacs végétaux; d'un motif symétrique et systématique.
Au pied de ce passage clos, deux félins sculptés adoptent une posture agressive face aux visiteurs. Les créatures à taille réelle sont voutées, les griffes plantées sur leur socle, muscles saillants, gueules crispées et langues incurvées. Leurs regards luisent de pierres d'onyx qui accrochent la lueur des flammes dans un semblant de vie.
"Raksasha..." Murmure Saller telle une épiphanie en se tournant vers Rakta :
"C'est bien ça ?"
La jeune femme haussera les épaules en dodelinant de la tête, voutant légèrement l'échine en reculant vers un mur plus proche.

Hormis le bourdonnement des flammes, il n'y a aucun bruit ni aucun mouvement.

Compétences:

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Invité

Saller semblait sceptique au sujet de son choix, mais l'assassin ne s'en offusque pas, c'était une habitude ... Puis, compte tenu du contexte, peut-être n'était-il qu'absorbé par cet endroit étrange et son architecture peu commune. L'argent de ses yeux viendrait brièvement chercher Rakta pour qui les arbres semblent être un lointain et brumeux souvenir. L'éclaireur et l'hybride échange sur le possible emplacement du laboratoire en ces lieux désolés. Sans le dire, notre homme n'y croit guère du fait de son accessibilité qui ne correspond pas vraiment à l'idée qu'il se fait d'un endroit caché. L'histoire des hommes bêtes le fait légèrement frissonner, le terme est fort peu engageant. Puisque les contes rejoignent la réalité ces derniers temps, cela a de quoi inquiéter l'assemblée.

Le couloir débouche sur une salle plus ample, éclairée par des torches ce qui laisse à penser que l'endroit n'est pas vraiment abandonné. L'assassin a le réflexe de s'accroupir un instant, évaluant ce qui lui fait face alors qu'il est encore nimbé d'obscurité. Son coude se pose sur sa cuisse alors que ses doigts végètent dans le vide. Finalement, il se décide à s'avancer, à la recherche de symboles qu'il pourrait reconnaître, tendant l'oreille par delà cette porte qu'il observe pour savoir s'il était en mesure de l'ouvrir.

Compétences:

Maître du Jeu

Caligula se retrouve confronté à une porte close...
Hormis sa décoration, la salle ne comporte pas grand chose. L'Assassin observe les éléments qui pourraient le renseigner et lui permettre d'avancer; franchir ce palier. Sur les murs, les fresques semblent délier quelques formes étrange, des symboles, des écritures... mais l'homme n'est pas en capacité à les décrypter. Saller et Rakta en feront de même, mais rien ne viendra transcender leur esprit.

Lorsqu'il s'approche du double battant clos, Caligula passe entre les deux félins de pierre et d’onyx. Les flammes dansent dans leurs yeux brillants; ils semblent dégager quelque chose d'intrigant... -posés là, en posture menaçante et vigilante.
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Le groupe n'aura pas à patienter bien longtemps dans le silence.
Les deux battants de métal lourdement décorés s'ouvrent sur une lumière ocre plus intense; dévoilant un passage large et dallé, une galerie de colonnes en coupe hexagonale et qui s'étend droite, devant eux.
Contrairement aux pierres noires et grises majoritairement présentent dans les constructions Nocturnes et Humaines, ici, la roche est d'un jaune or.
L'architecture est particulière. Ses décorations chargées d'arabesques énantiomorphes, ses bas-reliefs représentants des humains à tête de tigre couchées sur le flanc, abreuvés, nourris ou dans des postures de danses. -Il n'y a pas de tapisserie ou de tenture pour exposer des scènes de vie. Elles sont gravée dans la pierre. Pour toujours.-

Quatre bipèdes se présentent rapidement.
-Lance à la main, ils sont vêtus d'une sorte de toge crénelée couleur crème sans séparation de jambe, couvrant le genoux ainsi que des braies violacées. Leur taille est nouée d'une étole rouge, les épaules renforcées d'un tissu émeraude profond. Sur les têtes s'enroule un turban pourpre.-
Les regards aux pupilles jaunes et fendues dévisagent les trois protagonistes avant de pointer leurs armes sur eux.
"Tum kaun ho"

Saller reste figé à la vue de ces têtes félines qui se juchent sur un corps humain. Il les dévisage comme des curiosités, ignorant la crainte qu'elles pourraient inspirer.
Rakta se détache de son mur et fait quelques pas dans la direction de son groupe, fixant les gardes d'un œil tout aussi curieux.

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Invité

Les symboles ne font pas écho aux souvenirs de Caligula qui les effleure du bout de ses doigts circonspects. Malheureusement, le rugueux de la pierre ne lui donnerait pas plus de réponses bien que les reliures et entrelacs soient fort agréables au toucher. Notre homme ose braver les sculptures à l’allure vindicatives, loin de se méfier de ces puissants gardiens prisonniers de leur peau de roche. L’assassin était loin de se douter qu’il puisse déclencher quoi que ce soit de son regard argenté, aussi la stupeur le fera reculer d’un pas alors que les portes grincent sous leurs propres poids. La lueur ocre s’intensifie et provoque un battement de paupières tandis que les pupilles se rétractent légèrement. L’architecture est maussade pour l’œil habitué à la simplicité et aux lignes lisses de la cité impériale.

Les quatre silhouettes prennent en faute l’assassin qui se raidit comme l‘enfant pris à piquer un bonbon et qui ne peut ni fuir ni se justifier. Les mots raisonnent comme des coups de hachette sur la boite crânienne du médecin qui se demandera quel est ce curieux dialecte. La pointe de sa lame s’abaisse dans un élan pacifique, d’autant plus qu’il n’est pas de taille face à quatre « hommes armés ». Au passage, Caligula se demandera si ce n’est pas de son fait s’il prend toujours les mauvaises décisions … Quand bien même l’on prendrait la peine de le mettre en garde avec d’immenses panneaux réprobateurs qu’il s’engouffrerait dans le mal.

« Euh … Bonjour ? » Tente-t-il, pas vraiment convaincu de parvenir à se faire comprendre.

Compétences:

Maître du Jeu

La stupéfaction retiendra un instant le petit groupe.
Face aux trois gardes immobilisés qui les pointent de leurs lances, Rakta, Saller et Caligula pourraient en retenir leur souffle.
L'Assassin parlera le premier, telle une introduction brisant la glace... et Saller soufflera un nouveau d'une voix semblant confirmer son premier jet :
"Rakshasa..."

Il lèvera une paume devant lui et se voutera légèrement en posant l'une de ses armes à terre.
"On est pas des ennemis..."

Si les quatre gardes sont restés fixent à l'annonce du premier blond, le dévisageant d'une grimace grandissante sur leurs faces félines et épaisses, le second déviera leurs attentions.
"Vous n'êtes ni humain, ni Raksasa... Que venez-vous faire par ici."
Tonne l'une des voix, telle un raclement rocheux et guttural.
Rakta s’accroupit lentement au sol, plantant ses avant bras entre ses genoux.
"Nous sommes Hybrides... Des Métamorphes, vous connaissez ?"

Deux félins s'échangent un regard un peu circonspect avant d'enjoindre le groupe à les suivre 'sans faire d'histoire'. Si l'un deux fait un mouvement brusque ou inattendu, l'ensemble sera privé de ses armes et biens.
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Saller ramasse son arme et la range.
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Il n'en faudra donc pas plus pour que la troupe soit guidée à travers la salle de colonnes -dont le sol s'abaisse et se rehausse de marches, de sorte que l’œil ne se lasse jamais-. Plusieurs bassins d'agréments sont creusés, remplis d'une eau opaque; bleue et blanche.
Dans ce lieu, une vingtaine de Rakshasas sont entourés de serviteurs humains et membres de leurs propres espèces. Certains se baignent, d'autres se prélassent et fument.
Des odeurs ambrées, camphrées et de parfums exotiques flottent dans l'air.
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On les présentes à la salle attendue; plus imposante et chargée, jonchée de tapis superposés, de meubles en bois sombres, le tout pris dans une forêt de colonnes reliées en voûtes bretessées, carrelées de mosaïques bleues, vertes et dorées, qui séparent les plafonds droits et la zone totalement ouverte...
Des marches, des bassins et dans le fond -contre un mur-, une estrade de pierre lève de quelques marches un trône de confort.
Il y a là une pile de coussins bariolés qui vomissent des étoles tissées d'or et de pourpre... Autour de cette montagne dansent des femelles. Elles projettent leurs voilages et révèlent des corps félins. La musique qui s'élève en percutions rapides, étincelle de quelques grelots et impose un rythme endiablé.
Et c'est sur tout ce bazars visuel, que se pose un Seigneur à tête de tigre figée sur le masque.

D'un mouvement, il étouffe la musique qui se fera plus lente et moins présente. Des Rakshasas déposent des plats dorés remplis de viandes et de fruit juteux au pied du Seigneur qui fera un geste en direction de ses gardes.

"Qu'est-ce que c'est que ça..."
Le timbre rauque de sa voix dévoile un agacement certain, en partie dissimulé d'un masque.
Ses yeux ignorent les étrangers. Sans se lever de sa couche, il invite les gardes à parler.
"Des Métamorphes, Seigneur Yotl."

Le regard perçant du Seigneur déviera sur les trois visages :
"Et que viennent faire trois 'Métamorphes' aux portes de ma cité."

...~oOo~...

Invité

Le terme rocailleux que souffle l’éclaireur ne remue que de vagues souvenirs lointains et abstraits. Une collaboration entre Lovyr et ces Rakshasas avait été évoquée lors du sacre où, alors qu’il devait assurer son ascension, ces êtres avaient gonflé les rangs de ses combattants. Les félins n’étaient que des chimères dont on avait brièvement parlé sans trop entrer dans les détails alors, se faire une idée précise de ces choses était impossible. L’on pourrait tout aussi bien chuchoter sur licornes et manticores que vous ne vous en feriez pas une image fidèle faute de voir de vos yeux vu.

Nombre de question bouscule l’esprit de Caligula, déjà ébranlé par sa certitude brisée de ne trouver nulles âmes qui vivent en ces ruines. Par quelle magie parvenaient-ils à éluder une possible nature humaine alors même que l’assassin ne se sentait point hybride. Cette simple phrase fait poindre en lui un certain malaise, parce que, bien qu’il ne veuille l’entendre, son corps a muté tandis que l’esprit reste accroché aux brides du passé. Malgré tout, notre homme se garde bien de faire quelques réflexions, n’ayant pas vraiment fait mouche avec sa tentative d’approche peu assurée.

A décharge, le jeu du médecin manque cruellement de cartes clefs qui l’empêchent de se positionner avec assurance. Caligula ignore tout du contexte géopolitique entre Rakshasas, hybrides et nocturnes. Peut-être que sa nature elle-même fait de lui un ennemi des maîtres de ces lieux sans qu’il ne le sache … Ses doigts éprouvés réajustent leur prise sur le pommeau de son épée, reconduisant cette lame vers l’obscurité de son fourreau, reflétant les effluves d’or une dernière fois dans un éclair lascif. Ses mains s’entrelacent lentement, se piquant à la rugosité de cette peau calleuse tandis que les pensées de l’assassin s’envolent vers cette douce époque d’oisiveté qui lui parait si lointaine. La nostalgie ne s’éprend guère de ces moments d’ennuis, seulement de ce toucher agréable qui lui était propre il y a encore quelques temps.

Le médecin suivra sans opposer quelconque résistance, l’argent de ses yeux se perdant dans cette beauté particulière des lieux. Il flotte dans l’air comme un parfum de bordel, pas de ces bouges immondes qui fleurissent à la capitale, mais plus de ces quelques établissements où la volupté se mêle avec un certain prestige fastueux. Les couleurs des voilages et tapisseries font chavirer les pupilles tandis que les effluves bousculent les sens. Les silhouettes humaines se mélangent à la félinité dans ce qui semble être un microcosme harmonique en dehors du temps et même de Galgals. Les fines étoles des danseuses ondulent voluptueusement comme un prolongement de ces corps graciles qui se meuvent avec une délicieuse subtilité.

Cette incursion de ces trois malandrins brise ces festivités nimbées d’insouciance, faisant s’envoler même les oiseaux symphoniques. La voix du maitre de cet endroit de débauche ouvre une parenthèse, diffusant une ambiance haletante. Caligula attendrait que l’on daigne poser les yeux sur lui pour se voûter légèrement, sa main soutenant son poitrail dans une révérence solennelle.

« Toutes mes excuses Seigneur,

Nous ne venons point vous chercher querelles, et nous n’avions point pour volonté de vous importuner.

Nous sommes à la recherche d’un certain Za’ha et il semblerait que nous nous soyons quelques peu égarés. » Explique-t-il, les bras du corps, légèrement raidi.

Compétences:

Maître du Jeu

L'attention du Seigneur Yotl restera fixe sur l'étranger qui se met à parler. Derrière son masque ornemental, il est difficile de saisir l'expression de sa surprise.
Il s'esclaffera :
"HAHAHAHA !!"
Son rire fait dérailler les crincrins et trembler les danseuses. La salle se mute dans le silence et les attentions se tournent sur lui.
"Zah'a ?! Un 'certain' Zah'a ?" Répète-t-il en se penchant sur ses genoux, serrant ses doigts griffus et baguées contre ses cuisses.
"Le Seigneur de Mara'reus a des amis surprenants ! Des Humains, des Métamorphes ! Ce Sang-pur n'est pas commun, pas vrai ?!"
Il se repose dans le fond de son trône mou et bariolé, étudiant le petit groupe en massant ses babines d'une main lâche.
"Vous vous surprenez d'être égarés alors que vous cherchez un Premier-né ? Ici ?
Zah'a n'a pas d'esclave à ce que j'en sais... alors qui êtes-vous vraiment pour lui... et que cherchez vous."
"Nous savons que Zah'a est dans les Marais. Vous vouliez savoir pourquoi nous sommes devant vous, c'est parce que nous le cherchons et que nous sommes tombés, par hasard, sur votre palais..." Paraphrase Saller avant de poser une question :
Vous connaissez bien le Premier-Né, Seigneur Yotl ? Il est passé par ici avec un Humain. Vilgefortz."
Le Rakshasa dévisage Saller avant de détourner son attention sur sa salle qui est silencieuse. D'un geste il balaie un malaise et ordonne par la même la reprise de la musique et de ses valets qui le servent.
Un 'homme' prépare un charbon ardent sur une chicha, tendant la hanse au Seigneur qui l'attrapera de ses griffes avant d'en tirer une longue bouffée; crachant un nuage blanchâtre devant lui.
"Le Seigneur Zah'a travaille pour moi... Je ne connais pas le nom de l'humain qui l'accompagne. Rien ne peut m'assurer que vous ne cherchez pas à le tuer ? Vous, les Hybrides, vous n'les aimez pas trop les Premiers-Nés-hein ?"
Son œil vire sur Rakta; silencieuse et voûtée jusqu'alors.
"Asseyez-vous donc et servez-vous... Votre visite impromptue perturbe mon air, alors... quitte à faire, soyez mes hôtes." D'un geste, il invite les trois étrangers à prendre place au pied de sa petite estrade. Il y a là une table basse, ronde en forme de plateau doré et martelé. Elle met à disposition de l'eau, du vin, des assiettes de nourriture. -Sur chaque plat de chairs se trouvent des fruits coupés - Des fruits à la pulpe blanche, piquée de petits grains noirs, la peau rose foncée et à l'aspect d'écailles-.
Autour de ce petit cercle, le sol n'est qu'un immense parterre de coussins et autres tissus rembourrés.

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Invité

Les iris argentés toisent furtivement l'assemblée qui retient son souffle pendant que le ricanement puissant fait vibrer l'air. Cette parenthèse silencieuse n'est guère de bonne augure ... Soit le seigneur suscitait la crainte chez ses sujets, soit ces derniers savaient que ce rire annonçait le début des hostilités. Si cet environnement avait de quoi intimider, l'hôte de ces lieux avait de quoi tenir les inconnus en respect.

L'annonce d'une collaboration entre le sang-pur tant convoité et Yotl provoque la surprise chez l'assassin dont les paupières papillonnent. Pire, Za'ha est considéré comme un vulgaire homme de main aux ordres du majestueux félin. C'est assez difficile pour Caligula d'imaginer un premier né dans cette posture de soumission alors qu'il les voit comme des êtres hautains, au dessus de tout et insubordonnés. était-il possible que Za'ha soit différent ? Ou qu'il sache courber l'échine par intérêt ou instinct de survie ?

" Si Za'ha travaille pour vous, c'est que vous devait être un Seigneur particulièrement puissant. Il nous serait mal avisé de tenter quoi que ce soit contre l'un de vos protégés." Suggère-t-il avec une once d'expression d'homme impressionné sur le visage.

" Asterash nous a libéré de notre condition d'esclave ... Je ne m'attaquerais jamais à celui qui serait le plus prompt à m'aider dans mon entreprise de le guérir de son affliction.

Peu importe la nature, cela n'a aucune importance lorsque l'on s'attache aux faits et seulement aux faits.

Je suis envoyé en ma qualité de médecin afin d'apporter mon aide puisque le balafré qui l'accompagnait a échoué dans cette quête. " Explique-t-il, biaisant son regard sur les coussins qui jonchent le sol.

L'assassin n'est pas à l'aise avec cette manière décontractée de discuter, se vautrer dans le moelleux des étoles réduirait sa réactivité en cas d'attaques. Toutefois, il se retrouve fort obligé de s'accoutumer de ces coutumes, ne voulant point froisser le seigneur déjà peu ravi de les accueillir. Compte tenu de son précédent malaise, il ne toucherait point à la nourriture de peur de souiller le prestige de l'endroit. Quant à cette chicha qui le nargue et lui fait pincer les lèvres, il ne dirait rien bien qu'il n'en pense pas moins.

" Merci de votre hospitalité envers les pauvres importuns que nous sommes Seigneur."

Maître du Jeu

"Hahaha !" S’esclaffe à nouveau le Seigneur du haut de son trône de coussin.
"Mon protégé ? Non... Mon collaborateur !

Asterash ?
Qu'est-ce qu'il se passe avec 'Asterash'.
En quoi Zah'a pourrait-il bien vous assister, je croyais qu'il se rendait dans le Laboratoire pour terminer sa Créature...
Tu dis qu'il peut t'aider mais tu vas l'aider, hm..."
Derrière son masque le regard du félin se pince. Il tire une nouvelle bouffée dans un long ronflement de bulles et recrache sa fumée blanche.
"... et qui t'envoie ?"
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Rakta suivra pour venir prendre place autour du plateau doré, précédant Saller, lui-même en arrière de Caligula. Si l’Éclaireur garde l'attention sur le Seigneur Rakshasa, la jeune femme fixera les plateaux de viandes fraîches et sanguinolentes.
La dernière réflexion de l'Assassin incitera le Seigneur à laisser ses hôtes disposer de ce qui se trouve sur la table d'un geste de la main.

Autour du groupe, trois esclaves humains préparent de petits narguilés sans même poser de question.

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Invité

L'assassin hausse un sourcil, légèrement perturbé par ce nouveau changement hiérarchique avec lequel il doit composer. Le matou avait insufflé l'idée de se tenir au dessus de Za'ha, précisant qu'il travaillait pour lui et pas avec lui. Maintenant il parlait d'une collaboration, ce terme induit une certaine équité entre les deux hommes.

" Asterash ... Est devenu un sang-noir ...

C'est pour cela que nous sommes là, guérir les sang-noirs.

Sans doute que Za'ha est trop occupé avec sa créature et que c'est pour cela qu'il avait confié cette besogne à Vilgefortz.

C'est de l'entraide, j'ai besoin d'échanger avec lui puisque je reprends la quête du mage. Je ne sais pas où en était exactement l'humain et sans doute que Za'ha doit avoir quelques directives et éléments à me communiquer." Explique-t-il avant de venir se gratter la joue de son auriculaire.

" Je suis venu de mon propre-chef ... Je collabore avec Lovyr. " Conclue-t-il, essayant de formuler au mieux l'état des faits.

Notre homme refuserait gentiment d'un geste de la main si on voulait lui offrir quoi que ce soit. Il trouverait une manière plus confortable de s'agenouiller sur les coussins, plaçant ses paumes sur ses cuisses.

" Consentez-vous à nous guider jusqu'à lui Seigneur ? " Demandera-t-il.

Compétence:

Maître du Jeu

"Un Sang-noir... Je ne savais pas que ce mal pouvait toucher les Premiers-nés... et je suis étonné que Zah'a ait confié cette tache à un simple subalterne. Ce 'balafré' dont tu parles ne m'a pas semblé très 'érudit'... enfin soyons sérieux c'est un humain, hahaha." S'étonne le Seigneur en tirant une nouvelle fois sur son fumoir vaporeux.
"Zah'a n'est pas très Famille..." le regard du Rakshasa se perd un instant dans le vague avant de reprendre dans une grimace :
"... Lovyr ?" Il se penche vers un félin debout à son flanc et lui murmure un mot avant qu'on ne lui réponde du même ton secret.
"Il me semblait que le Grand nouveau Seigneur était en froid avec Asterash."

"Le Grand Seigneur du Nord est responsable de la survie de ses Frères." Répond Saller en attirant à lui l’œil du Rakshasa.
"Ces Fils de Niril sont bien compliqués... pour peu !

Moi. Quand j'ai un problème avec la famille... je l’éradique." Dit-il en se penchant légèrement main sur la poitrine... avant de rire à crocs dégagés.
"Hahaha ! Qu'ils se chagrinent les uns les autres, leurs histoires sont ennuyantes... Pleines de drames et de guerres infernales... et bla bla bla..." termine-t-il en chassant sa vapeur d'un coup de patte.

"Allons... je me moques des affaires Nocturnes. En revanche, Zah'a utilise mon 'Laboratoire'. Ce qu'il y découvre m'appartiendra... Alors allez-y donc... je vous fournis le guide.

Misha !"
Caligula sera attiré par une présence en arrière de quelques colonnes et drapés. Un félin s'approche, l'air apathique, et se postera bras croisés derrière son Seigneur.

"Va donc sur la piste de She-ah."
"Si la piste est fraîche je saurai la trouver..." Dira Saller, un air inquiet froissant son regard :
"... Mais non. Vous êtes encore perdu." Infantilise le Seigneur en utilisant un argument facile.
"Je vous impose ce guide, j'ai mes intérêts à sauvegarder dans cette affaire..."

Si le groupe n'avait rien à ajouter, 'Misha' contournerait son Seigneur pour rejoindre le trio et les accompagner...

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Invité

Si on le lui avait dit, probablement que Caligula ne l’aurait point cru lui-même, le fait est que ce qu’il avait vu de ses yeux dans les boyaux des ruines n’avait plus rien d’un sang-pur. L’assassin ne pouvait guère se prononcer sur le sens de la famille de Za’ha puisque l’image qu’il avait des sang-purs à ce sujet n’était guère reluisante. Lovyr n’avait pas hésité à condamner l’un de ses frères à une sempiternelle souffrance et une éternité d’errance d’âme. Si Saller évoquait la responsabilité du Seigneur nocturne, l’on pouvait se demander ce qu’il avait fait jusqu’ici pour soigner son peuple de son affliction. Il semblait davantage concerné par ses propres intérêts que ceux de ses stupides larbins. Notre homme se garderait bien de s’étendre sur sa responsabilité quant à la dégradation entre Lovyr et Za’ha. Le matou savait qu’il en devait une à son sauveur et c’était très bien comme cela, inutile de remuer un passé trouble.

Le médecin aurait bien nuancé les méthodes expéditives du chaton, mais celui-ci ne semblait guère préoccupé par la nécessité de gonfler une armée pour affronter une horde de morts relevés. Sa manière même de gérer ses esclaves humains laissait entendre qu’il ne sentait pas la menace planer au-dessus de son royaume. La seule chose qui semblait l’intéresser, c’était la production de son laboratoire et sa main mise sur ce qui peut en sortir. La guérison des sang-noirs en faisait-elle partie ? Pour sure qu’on ne lui piquerait point aisément le fruit de ses recherches, le chien ne desserrait point facilement les crocs de sa prise.

L’arrivée de l’escorte qu’on lui propose attire toute son attention … Cet air désinvolte, cette ride du lion, cette fabuleuse tignasse … Pour sure, si Saller eut été un chat qu’il aurait eu cette tronche-là ! L’idée même fait sourire l’assassin qui se mord l’intérieur de la joue pour retenir sa petite blagounette. L’humour ne faisait guère mouche en ces temps laborieux …

Tout comme la confiance, cette denrée devenue rare … Notre homme aurait bien soutenu Saller en pestant, le fait est que le Seigneur n’entendrait pas raison, trop occupé qu’il est à pissé sur son territoire. Caligula se relèverait donc, adressant une nouvelle courbette solennelle pour prendre congé de son hôte.

« Merci bien Seigneur … » Ponctue-t-il, pressé d’en finir avec ces frivolités.

Maître du Jeu

Le trio se lèvera, rejoint par un nouvel 'accompagnateur'; à défaut de savoir s'il s'agit d'un allié.
Saller l'observera prendre les devants, suivant le félidé bipède d'un air rembruni -mais il se fera à l'idée. Il n'a pas le choix.-

Bientôt la vaste salle et son allée centrale s'ouvrent sur une large double porte et un grand escalier descendant. Le groupe s'engage dans un extérieur nocturne et l'on voit désormais la façade des bâtiments qui entourent une large place encadrée de flammes, arpentée de nombreux félins et quelques humains, tous plus où moins affairés sur un marché de diurne.
Des étales bariolés de couleurs et débordant d'objets en tout genre se disposent de manière assez chaotique sur cette place qu'il faut traverser. La zone dallée est grouillante de vie et appartient à la plèbe de ce palais.
Une fois dans la foule, il sera plus compliqué de voir les maisons qui entourent les lieux, faites d'un goût similaire à l'extérieur du vaste domaine... Un style très exotique décoré de bas reliefs, de statues, de colonnes et de fenêtres couvertes de tentures bigarrées.
L'astre déverse ses rayons dorés. Ils luisent contre les plats et les arrêtes, les courbes qui façonnent cette cité ramassée. L'air est moite, chaud... comme si la saison qui emprisonne le reste du monde n'avait pas d'emprise ici...
Des odeurs d'encens, de venaisons, de viande fraîche et de poisson, des parfums de cuir, de métal, se mêlent à la cacophonie générale.
Misha aura pris les devants. Veillant à ce qu'on la suive, elle ne jettera qu'un rapide coup d’œil par dessus son épaule, afin de s'assurer que personne ne se disperse.

Est-ce l’oppression de la foule ? La chaleur soudaine ?
Caligula ne se sent pas bien. Il a une torsion dans les viscères, une pression contre son cœur. Sa bête gronde...
L'Aconit est encore active sur sa peau, il saurait probablement échapper à sa Hyène... ?

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Invité

Bon gré mal gré, la petite troupe devrait composer avec le chaton … Ou la chatte ? Le petit groupe devenait une meute hétéroclite d’animaux de tout horizon … Une belle fresque en somme ! L’assassin essaierait de se relever le plus gracieusement du monde sans y parvenir, passablement ébranlé par le voyage. Notre homme suivrait le félin, bien trop occupé à le détailler de long en large, d’épaules en croupe, de taches en rayures, pour ouvrir la bouche. Si des doutes subsistaient, cette créature semblait plutôt féminine …

C’est alors qu’un tressaillement l’envahie, comme un rappel à l’ordre durant cette séance de lorgnade qui n’avait que trop duré. La bête semblait vouloir s’amuser de cette assemblée de félins sans doute trop aguichante à son goût. Les couleurs vives se mélangent et ondulent devant sa vision brouillée par le voile de la métamorphose imminente. Le chahut du marché se trouble derrière un acouphène qui étend ses griffes sur son audition et la déchire. Ses pas se désordonnent claquant une ondée titubante dans l’air alors qu’il tente de faire bonne figure. Sa main gauche vient serrer cet estomac malmené depuis le début de la journée, comme cherchant à traverser les étoles pour étendre son pouvoir réprobateur. Son autre paume vient protéger ses globes bouillants de l’astre solaire dont les rayons semblent vouloir lui transpercer le bleu.

Ce n’est pas le moment … Ce n’est jamais le moment, n’est-ce pas ?

La chaleur racle ses muqueuses qui ne parviennent plus à ventiler correctement, engluées dans ce magma essoufflant. Caligula ne peut continuer à suivre et cherche un petit coin reclus le temps de reprendre sa respiration … Ou de se transformer … Ses paupières ont grand peine à délivrer l’iris tremblant. Si ce n’est point possible, notre homme se contenterait de se casser en deux, les paumes s’appuyant sur ses cuisses chancelantes, tentant de donner l’impulsion pour soutenir son buste haletant devenu trop lourd.

Fort heureusement la vague bestiale parviendrait à être contrôlée, l’aconit aidant … Elle laisserait l’assassin encore un instant dans un moment de détresse, le corps encore bousculé par ce climat et la téléportation puis aux prises de sa propre faiblesse de lycan. Il lui faudrait quelques minutes pour remplir ses poumons et évacuer le coton de ses jambes bourdonnantes.

Transformation aléatoire de Caligula
- 1D6 de risque de transformation
- 1D2 d'Aconit
- 1D10 de rounds d'état transformé

Admin

Le membre 'Caligula Luddial' a effectué l'action suivante : Dés du destin

#1 '1D6' :
Moiteur hivernale 7340411d6

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#2 '1D2' :
Moiteur hivernale 4595321d2

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#3 '1D10' :
Moiteur hivernale 7282178d10

Maître du Jeu

Tandis qu'ils traversent la grande place et son marché, Caligula détaille leur guide. -Dans cette foule, son attention n'est pas bien poussée...-
Tous comme les Hybrides, les Rakshasas sont vêtus. Les tenues qu'ils arborent peuvent distinguer les mâles des femelles; -même lorsque les lignes sont confondantes-. Celui qui les guide pourrait tout aussi bien être un mâle en réalité. Quoi que sa gueule est peut-être trop étroite ? Plus fine ?
Caligula ne peut pas pousser plus avant son observation. Entre la foule qu'il évite et la chaleur ambiante il sent une pression qui le met à mal. Derrière lui, Saller et Rakta redirigent leurs attentions. Le Médecin a sur lui de l'Aconit, il en a même mis sur lui plus tôt...
La crise passe... le calme revient.
"Ça va ?" Demande le guide en jetant un coup d’œil par dessus son épaule, tonnant une voix assez neutre.
Sans vraiment attendre de réponse, voyant de lui-même que la situation se stabilise, il reprend la route.

Le groupe quitte enfin la foule et ses odeurs, ses cris... Tout ça pour commencer à s'enfoncer dans la jungle.
Des lianes, des troncs noueux, de hautes 'fougères'... ses trous d'eau et de terre spongieuse...
"Attention à vos pas." Indique le meneur en enfonçant sa botte dans un tas de vase répugnante.
Une odeur de végétaux pourris monte dans l'air et des bourdonnements d'insectes viennent chatouiller les oreilles.
"Soyez sur vos gardes..."
Misha a détecté des traces de pas et Saller suivra les mêmes empruntes. Il y a trois paires de bottes différentes et toujours ses pieds nus détectés plus tôt...
"Si nous suivons bien les traces de Vilgefortz, il n'était pas seul avec Zah'a...

Zah'a a la réputation de trainer avec lui un monstre." Glisserait-il à l'oreille de son compagnon.

Compétences:

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Invité

Fort heureusement pour l’assassin, personne n’aura remarqué la défaillance temporaire qui venait l’étreindre. La voix du guide raisonne, finissant de raccorder Caligula à cette réalité devenue floue un peu plus tôt. Si le félin n’attend guère de réponse, notre homme prendra la peine de lui adresser un pouce tendu pour signaler que tout allait bien. Le timbre de sa voix n’aurait probablement pas eu l’impact escompté au sortir d’une métamorphose avortée.

Le petit groupe troque le tumulte de la foule pour le calme boueux de la jungle … Chacun avait ses avantages et ses inconvénients. La vue même de la végétation fait redouter la crasse et les bestioles virulentes au médecin. Toutefois la piste ne laisse aucun doute quant au fait qu’il leur faudrait crapahuter à travers les nuages d’insectes piquants tout en s’enfonçant dans une gadoue visqueuse. Son attention se biaisera sur le bourbier qu’on lui montrer et notre homme prendrait gare à ne point s’enfoncer dans la vase.

Za’ha avait l’habitude de se protéger d’un gardien monstrueux ? La belle affaire ! Cela dit, c’est qu’il devait à minima le contrôler ou avoir une certaine emprise sur lui … Tout du moins il fallait l’espérer … Dans le doute, la précision de Saller l’incite à la prudence et Caligula préfère s’armer de son épée, prêt à riposter en cas d’attaques de n’importe quelle sorte. L’argent de ses yeux alterne entre la végétation, la piste et le guide dans lequel il n’a pas confiance pour le moment.

Compétences:

Maître du Jeu

Le groupe se taille une route en suivant le passage d'un autre... Ça et là, les fougères sont écrasées, les lianes éraflées, la boue retournée. Misha, Caligula et Saller repèrent sans peine les traces qu'ils doivent suivre -mais l’Éclaireur ne peut s'empêcher de les comparer à celles qui s'étendaient proche du portail... Sans parler de l'évidence d'une rencontre entre Zah'a et le Seigneur Yotl.-
Ils sont donc sur la piste du Sang-pur et de feu Vilgefortz...
Mais ce qui apparaitra au regard de Saller, c'est une trace de pied nus différentes. Le Rôdeur s'accroupit au sol pour mieux étudier l'emprunte avant de demander :
"Qui suivons-nous..."

Tandis que Caligula s'arme et que le guide se retourne sur la question, figeant un instant l'avancée... un bruit se fait entendre non loin d'eux.

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Rencontre aléatoire
1D10 : type
1D4 : puissance
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L'agitation est semblable à celle d'une liane rampante ; elle se fige aussitôt que le groupe la détecte.
Misha reste en alerte, ses oreilles se dressent en pointe, ses pupilles se rétractent et son dos se voûte, cherchant une dague à lame bleutée dans son fourreau.
De la main, elle fait un signe d'immobilisation au reste du groupe...
Saller coupe son souffle et observe les fourrés denses d'un œil alerte, Rakta se courbe lentement... Leurs doigts s'enroulent autour de l'arme la plus proche.
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Le silence s'impose aux oiseaux tropicaux ; ne restent que les sifflements de moustiques attirés par les souffles chauds.
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Le bruissement reprend dans un gargouillis semblable à un nid de serpents en pleine saison des amours... Il s’intensifie, gronde... et devant eux, une masse gonfle derrière les amas de fougères. Le tas qui se forme grouille -semblable à l'enchevêtrement d'une centaine de reptiles noirs et luisants-, une odeur incroyablement nauséabonde prend les hybrides au museau. Le vent pousse vers eux les effluves âcres et acides que le sol renfermait.
La chose monte sur un mètre cinquante... deux mètres... puis semble se tasser avant de se diviser en deux... puis en quatre.

Misha est figé autant que ses autres compagnons à cette vision.

Misha : Perception, Déplacement silencieux rural, Pistage
Saller : Perception, Déplacement silencieux rural, Pistage
Rakta : Perception, Déplacement silencieux rural

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Admin

Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Dés du destin

#1 '1D10' :
Moiteur hivernale 19661210d10

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#2 '1D4' :
Moiteur hivernale 4703864d4

Invité

La voix de Saller ne raisonne que brièvement, s'enfonçant dans le néant, bien vite recouverte par un bruit menaçant qui s'anime. Ce n'est pas identifiable pour l'assassin, mais c'est près, beaucoup trop près. Heureusement, Caligula s'est armé, prêt à sauter sur la chose qui le menace.

L'espoir de ne point être repéré a beau l'étreindre, rien n'est moins sure compte tenu des agissements de la ou les créatures. Faut-il prendre le risque de céder l'avantage à cette chose que même la nature semble avoir voulu fuir ? Pourtant Misha a expressément demandé à ce que le groupe ne bouge pas, elle reste figée et semble la mieux renseignée sur les hôtes de ses bois.

Notre homme se contente donc d'attendre, les jambes fléchies, dos voûté.

Compétences:

Maître du Jeu

Devant eux, la masse s'affaisse pour s'élargir. Elle se divise en plusieurs monticules sous l’œil médusé des quatre compagnons. Devraient-ils fuir ? Rester ?

Les apparitions se sont redressées complétement, leurs tailles se sont modulées. Durant cette période de temps où l'ombre mute et se constitue, sa peau a changé plusieurs fois de couleur en taches informes et mouvantes. La texture elle-même s'est modifiée, passant de petits piques à la consistance d'une fourrure, puis de ce qui s'apparente à de longues plumes...
Elles semblent se figer sur la matière d'une chair nue à la couleur aussi pâle que la glace; grise et cherchant encore à se stabiliser.
Les fougères frissonnent, les insectes s'agitent et quatre silhouettes apparaissent ; au milieu de la végétation émeraude des regards se forment.

Spoiler:

Chaque silhouette s'affaissent à la manière de celui qu'elle copie et des armes obscures sont tirées.
-
Saller abaisse son visage et son souffle avant de se redresser lentement, tirant son épée tandis que Rakta serre les poings.
Misha semble dépassée et recule d'un pas avant de s'immobiliser.
"Qu'est-ce que c'est..." demandera l’Éclaireur d'un murmure audible.
"... j'en sais rien..." répond Misha d'un ton similaire.

Les quatre copies font un pas en avant et traversent la végétation devant elles. Leurs yeux sont noirs et vides, leurs peaux sont grisâtres. Les vêtements qu'ils portent n'ont pas plus de couleur et leurs textures cherchent encore la justesse d'une apparence, semblant coulé dans la même masse que le reste des chairs.

L'apparition devient clairement menaçante et les 'armes' sont tirées.

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