Frais et pimpants

Effi avait passé la soirée avec son nouveau maître. Elle était la seule a bénéficier de son regard constant, comme s'il n'avait pas confiance en elle ou se la réservait trop personnellement. Dans un premier temps, elle refusait de se sustenter... gardant le visage bas, les yeux fuyants. Mais Seri n'aurait pas toléré que l'une de ses filles se laisse mourir si facilement. Elle devrait faire face, manger, survivre... et le temps faisant, elle saurait quoi faire.

La nuit suivante, le nouveau propriétaire qu'était Ethan fit irruption dans son propre bâtiment. Le proxénète détaille les lieux, l'esprit inondé de rêves et d'ambitions...
Derrière lui, ses quatre poulains s'avancent à tâtons.

Lei et Rolland sont les premiers a passer le pallier. Les regards s'opposent avant de se rejoindre en sondant la salle principale. La jeune femme à la peau cuivrée émet une légère grimace, accompagnée du soupir contenu de Rolland.
Haaa ce n'était pas le luxe auquel Lovyr les avait habitué mais... enfin quoi, il s'était débarrassé d'eux pour 'ça' ? De toute façon on ne leur demanderait pas leurs avis et ils se consolaient avec l'idée de servir à nouveau les Fils et petits Fils de Nitil.

Juste derrière le duo, Marjorie se présente en embrassant la pièce d'un regard étincelant. Elle partage visiblement l'engouement de son maître, trépignant à l'idée de servir dans cette pièce... s'imaginant déjà sur ces canapés à se prélasser sous un baiser envoutant.

La dernière qui ferme la marche sera Effi. La donzelle lève à peine l'attention sur la pièce, levant sa main vers son visage avant de frôler ses lèvres de l'index. Elle retient son dégoût, son écœurement à devoir faire ce qu'on va lui demander de faire. Elle aurait encore préféré finir catin !... Enfin... finir catin ce n'était pas bien servir la déesse... mais être une outre à sang, c'était violer ses convictions et son amour pour la Mère.
Ethan viendra la choisir 'elle' pour la frôler de sa main froide, l'avertissant presque de se tenir correctement et de faire son travail avec dignité... Il laisserait ensuite ses quatre prostitués avec pour seule indication la salle d'eau mise à disposition ?
Avant qu'il ne les 'enferme' à clé, les quatre humains s'échangeront un coup d’œil circonspect.

Mais Ethan n'a rien de plus à ajouter. Il se rend dans ces ruelles qu'il connait bien, croisant les passants et les fêtards peu recommandables de son quartier.
Son établissement n'est pas très bien placé. Dans la première enceinte de la Capitale, il ne pouvait pas vraiment prétendre finir sur la première artère ou même migrer dès maintenant dans la sphère des Grands.
Il avait tout à prouver et tout à perdre.

Quoi qu'il en soit, Ethan prendra la décision de retraverser touuut le premier cercle pour remonter dans le second. Il marchera pendant longtemps avant de trouver la boutique de ses rêves, celle du 'Bâton tordu****' et qui ne vendait pas plus exceptionnel que certaines boutiques de l'artère principale en contre bas.
Pourquoi marcher si loin, demanderait-on ?

La devanture de l'échoppe qu'il cherche est propre et claire, présentant des articles allant des plus courants aux effets rares. Faite de montants en bois de chêne, décorant des murs de pierres à la couleur gris bleue, elle incite le voyageur à pénétrer par une porte laissée entrouverte.
A l'intérieur, le froid ne semble avoir aucune emprise. Réchauffé par un âtre, le commerce a l’accueil chaleureux et lumineux.
Des tentures colorées aux teintes brunes et dorées décorent les murs qui entourent la salle, vaste d'une trentaine de mètres carrés. Sur des étagères et des étales, se montrent toutes sortes d'articles neufs proposés à divers domaines d'activités.

Le comptoir se tien vers l'entrée, à gauche de la porte qui s'ouvre vers l'intérieur. En arrière et autour de lui, le client peut déambuler et faire ses choix d'achats.
L'homme qui tien la boutique se tien prêt à répondre aux demandes de ses clients, affichant un éternel sourire sympathique. D'âge mûr, il offre à la vue du visiteur une barbe et une chevelure grises aux tresses fantasques...

"Bienvenue !" annonce-t-il d'une voix trahissant une mâchoire sans dents.

Le gérant observe l'étranger qui se tien là, jetant un regard sur sa propre salle lorsqu'il le complimente... comme s'il estimait à nouveau la qualité de son échoppe.
"Oui... Ça n'a pas été simple d'obtenir une place dans ce cercle de la cité. Mais je suis proche de l'école de magie, je me suis assit petit à petit dans le coin." Répond-t-il en haussant légèrement les épaules.

La commande qu'on lui passe est lancée comme celle de n'importe quel acheteur et puis... il a l'habitude de vendre aux aventuriers, aux habitants.
Aussi annoncera-t-il :
"Le maquillage c'est deux pièces d'or, le savon huit pièces d'argent, le rasoir deux pièces d'or.
Pour le petit sac comptez cinq pièces d'argent et cinq d'or pour de beaux atours, cinq de plus pour une cape de fourrure, six pour un gilet de cuir, douze pour deux potions de soin... et quatre pièce d'argent pour deux tartes... soit quatre portions." termine-t-il d'une voix plus basse en prenant des notes, calculant le montant global de cette commande à... "Trente trois pièces d'or et quatre d'argent..."

"Ça fait effectivement un moment que je suis ici maintenant. Les affaires marchent plutôt bien, mais en ce moment j'ouvre plus tard dans la nuit pour viser une autre clientèle. Les aventuriers n'ont pas d'heure pour acheter haha ! Je rattrape mon sommeil à l'aube... Pis j'ai pas besoin de dormir bien longtemps.
Ça a toujours été comme ça héhé.

D'ailleurs... ça fait bien longtemps que j'ai pas sortit du maquillage de mon stock... c'est pour vous ?"

L'homme rature consciencieusement les lignes d'achats qu'il avait noté, tirant un trait simple avant de recalculer.
"Alors ça fera quinze pièces d'or et sept d'argent."

Mais voilà que l'étranger en venait à rebondir sur sa propre affaire. A oui, vraiment ? Il avait son propre établissement ?
"Et dans quel secteur travaillez-vous exactement ?"
Demande le commerçant piqué de curiosité.
"En tout cas, je trouve honorable que vous veniez acheter les affaires qui vous concernent dans une échoppe. Beaucoup de gérants font passer leurs propres commandes sur celles de leurs commerces... ça leur coûte moins cher, si vous voyez c'que j'veux dire..."
Soupire-t-il en dodelinant légèrement la tête d'un air navré de cette pratique, perdant son regard sur son carnet qu'il referme calmement.

"Je vais préparer votre commande si vous n'avez rien à ajouter." Lance l'homme en pinçant ses lèvres pour détailler son client.

"Hmmm..." sembla acquiescer le commerçant, lorsque son client lui disait faire vaguement partit des échoppes ouvertes de nuit ? Il n'était en réalité pas certain de bien comprendre mais se contenterait de hocher la tête.

Ethan pourrait donc quitter la boutique avec ses affaires et reprendre la direction de son bâtiment.
La nuit givrée a chassé les derniers passants des ruelles les plus désertes. Et pour ce qui est de l'artère principale, il n'y a plus que quelques ombres qui longent les murs, ou s'agglutinent autour des buchers de Rubis...
Voilà un signe qu'Ethan connait bien.
Les Hommes du Nord fête la Lumière pour chasser les ténèbres qui les rongent en Hiver. Allumer de grands feux en mangeant des galettes de blés, voilà tout l'espoir que l'humanité peut mettre en œuvre contre les bêtes nocturnes qui les chassent ? Ça et des troupes de gardes renforcées... ?

Sur son chemin, le nouveau proxénète observe des tavernes et des auberges déborder d'une ambiance chargée et d'hôtes enivrés. Ces petites bulles de vies ocres surchauffent de flammes et d'alcools, de chants dissonant, de rires et de grabuges.

Il lui faudra quelques temps pour retrouver son quartier... et lorsque sa main viendra s’aventurer sur la porte pour la déverrouiller, il trouvera ses quatre prostitués assis dans l'obscurité, tremblant de froid dans leurs tenues d'apparat.

Prendre un bain avait été pour eux une chose assez facile.
L'eau fut puisée puis déversée dans le bac mis à disposition. Une eau glacée. Et chacun d'eux ne s'était finalement que rincé, ainsi démunis de savon et de chaleur pour tenter de s'y plonger.

Dans l'attente depuis de très très longues minutes, ils s'étaient rassemblés, ainsi enfermés comme des bêtes de somme dans une maison noire et froide. Ayant rapproché les canapés au centre de la pièce, ils tentent de se tenir chaud... ainsi pimpants mais... très frais.

Le retour d'Ethan envoya une onde électrique auprès des quatre humains apprêtés et serrés les uns contre les autres... Tous tremblants, ils l'observent se diriger vers l'âtre pour l'allumer; écoutant ce qu'il avait à leur dire pour la soirée.
Chacun lèvera les yeux dans sa direction mais aucun ne mouftera, malgré quelques esprits contrariés par cette situation décadente qui les plongeait à moitié nus dans le noir et le froid.

Ethan prendra son bain dans l'eau glacée, prenant le temps de se savonner et de se raser. Il se représentera devant ses quatre prostitués, désormais regroupés devant l'âtre pour tenter de réchauffer peaux et sangs.

Un message est tout particulièrement adressé à Effi.
Cette dernière acquiescera sans même lever le regard. Elle payerait donc une pièce d'argent supplémentaire au proxénète pour dormir ici... et ses yeux se tourneraient naturellement vers ses coéquipiers pour voir lequel d'entre eux devrait l'accompagner ? Mais personne ne se désigna dans l'immédiat, tous étaient trop préoccupés à se préparer pour cette nuit.

L'établissement ouvre ses portes à une clientèle particulière. Et il faudra attendre quelques heures pour que les déviants se montrent...

Disposant de quatre prostitués, Ethan décide d'accepter six clients au maximum dans son établissement. Seulement cinq payeront pour boire et profiter, mais sans alcool... sans adjuvant au plaisir du sang.
Marjorie sera choisie deux fois... et elle subira une double morsure ainsi qu'une double perte de sang.
La soirée est fatigante pour tous.

Les clients quitteront l'auberge visiblement satisfaits; d'autant qu'aucun malfrat n'aura tenté de forcer les portes de ce club privé... coincé dans les quartiers chauds de la cité impériale.
+1 réputation

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1D10 clientèle Deviant
Résultat > 6 = x clients refoulés devant l'établissement par Ethan
Tirage = 5 clients présents / aucun client refoulé
Résultat > 4 = 1D4 ordre des prostituées prenant un client en supplément
(1-Effi; 2-Lei; 3-Rolland; 4-Marjorie)
Tirage = 1 client supp. pour Marjorie

6 clients max.
Dégât corporel : 6Dzone / 1pt de dégât de morsure
Dégât de Sang : 1D3 / prostitués (4 prostituées en jeu = 4D3)
+ cumule de 2D3 par client supp en cas de 6 clients présents
Résultat Tirages :
Effi : 1 JD + 1 dgt Sang
Marjorie : 1 B + 1 BD + 3 dgts Sang
Lei : 1 BD + 3 dgts Sang
Rolland : 1 B + 2 dgts Sang
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Exception 1ière soirée : aucun dé de grabuge tiré

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Alcool mis à disposition :
3 bouteilles - 4/4 verres - payées par les clients pour les prostituées

1D6 clients max
Chance de consommation : 1D2 par client (réussite 1)
6 clients max. = 6D2
Tirage = 5 clients désignés / aucune consommation d'alcool.
Ne pas prendre en compte les dés suivants :

Prostituée désignée par l'alcool : 1 bouteille par prostituée max
Cible : 3D4 - 3 bouteilles max.
(1-Effi; 2-Lei; 3-Rolland; 4-Majorie)

Alcoolémie :
4D6 d'alcool / bouteille (bouteilles en conso. max 3 = 12D6 max)

Une soirée éprouvante, oui... et qui se passa bien malgré tout.
Ethan n'a pas vendu d'alcool, mais ses Calices ont travaillé en conséquence des entrées permises.
Et lorsque le dernier déviant quitte la salle, deux humains sur quatre restent allongés, le regard dans le vague...
Autant soufflées par le plaisir d'avoir servi, que vidées de leur fluide vital, Lei et Marjorie restent avachies.

Marjorie a été victime de l'odeur de son sang, très probablement... Puisque deux clients se seront jetés sur sa gorge et sur sa poitrine. Ethan peut-être fier de l'avoir rachetée, de l'avoir arrachée aux coups de reins de ses anciens habitués.
La donzelle est bien plus utile auprès des Nocturnes, pas vrai ?

Mais Lei aura subit le plus vorace d'entre tous... Seulement mordue au poignet, elle a contenté son déviant jusqu'à vaciller entre ses bras, en limite d'une perte de connaissance.

Avec sa morsure au buste, Rolland se sent assez bien. Mais moins que Effi, qui n'aura été que goutée à la cuisse par un nocturne plus joueur qu'affamé.

Prenant place autour de leur proxénète, les quatre humains l'entendent avec plus où moins de présence. La fatigue emporte les corps et, malgré son allégresse, Marjorie n'aspire qu'à un repos amplement mérité. Elle aurait bien dit quelque chose à Ethan... mais elle se retiendra en tenant les sourcils froncés.

Lorsque Ethan leur dévoile un petit cadeau, les regards se tournent vers les parts de tartes achetées. D'un mouvement commun, les yeux des quatre prostitués passent de cette nourriture au regard du déviant, acceptant le cadeau avec un certain réconfort.
Manger... permettrait aux prostitués de régénérer une partie de leur sang perdu. Surtout maintenant.

Dans un geste de reconnaissance silencieuse chacun abaissera le visage. Seule Effi hésitera une seconde avant de baisser le menton, restant ainsi tandis que ses trois acolytes quittent le salon.
Ethan restera alors seul avec elle, tandis qu'elle tien la nourriture entre ses doigts, l'observant comme un cadeau empoisonné auquel elle ne peut se défaire.

La jeune femme ira rejoindre la chambre noire pour y dormir, mangeant par obligation et par faim... avant de sombrer.
Ethan en fera de même, dans sa salle occultée afin de ne pas subir les affres du soleil levant...

Le jour se lève, le jour passe... la nuit tombe.
Lorsque l’astre disparait, derrière les brumes glacées que la nuit étant devant elle, les trois prostitués congédiés viennent frapper à la porte de l'établissement. Même si Ethan a décidé d'en préserver d'eux, chacun se montrera présent ?
Il était probable que les clients de la veille aient fait circuler l'information de l'existence de cet établissement... Qui viendrait ce soir... Comment Ethan voulait s'organiser.

Marjorie, Lei et Rolland lèveront les yeux sur celui qui leur ouvre naturellement la porte. Les regards se croisent et les trois prostitués finissent par s'échanger un coup d’œil rapide avant de passer le pallier... Ethan est surprit de les voir et cette idée les électrise d'un doute.
Ont-ils mal fait ?

"Ou vouliez-vous qu'on aille..." souffle Rolland avant de prendre mollement la place d'un triclinium.
"... Ce n'est pas que de servir me soit agréable à ce point... mais on vient juste d'arriver dans le coin. Je me sens plus en sécurité ici." Avouera Marjorie avant de rejoindre Rolland d'un mouvement plus dynamique.
Lei reste silencieuse et debout vers la porte. Elle croise ses mains devant ses hanches, l'allure droite, avant de dévier des yeux en direction d'une chambre close...

Mais avant même que la question 'Effi' ne se pose, Ethan parle de sa soif, de sa faim. Il ne se nourrira pas dans les provisions qu'il destine à ses clients. Aussi demandera-t-il à Lei et Marjorie -puisqu'elles étaient là- de racoler pour lui apporter une victime ?
Les deux femmes se regardent avec surprise avant de dévisager Ethan.
"Vous voulez qu'on ramène un homme à deux ?... Et s'ils sont plusieurs à venir... comment..."
Lei se stoppe en entendant une porte grincer légèrement, découvrant le visage de Effi.
La demoiselle n'a pas vraiment dormit, trop préoccupée ou angoissée. Ses traits sont tirés et elle s'est apprêtée comme elle a pu. Marquant une pause sur son pallier, pour juger chaque présence d'un regard qui ne se sentait pas vraiment à sa place, elle longera la salle pour rejoindre un triclinium proche... aussi discrète ou prudente qu'un chat.

"... Ethan... l’apothicaire, le grossiste... Pendant que vous faites vos courses on racole, c'est bien ça ? On choisit un humain dans le lot et on vous le ramène en vous attendant ?"
"Et nous on se charge des autres clients ?" Demande Rolland avant de bailler allégrement derrière l'une de ses mains.

Comp:

Attendre... ne rien faire avant son retour. Le message était passé et les quatre prostitués feraient en sorte de se préparer à cette soirée... comme changer de tenue par exemple.
Au moins, cette fois ils avaient de la lumière et un âtre brûlant dans la salle.

Hors de son auberge, Ethan peut sentir le froid prendre d'assaut sa cape de fourrure. Le gel pique ses joues glacées et le vent vient perturber ses cheveux argentés.
Autour de lui, l'obscurité est maîtresse sur plusieurs mètres. La ruelle n'est pas vraiment éclairée et au bout de quelques virages, il tombera sur une petite artère ponctuée de lanternes aux flammes sécurisée derrière un verre scellé dans le métal forgé.

Le quartier est 'calme' et le proxénète n'y croisera aucune âme. Ses sens cherchent pourtant une occasion... La nuit vient de tomber, il avait une chance de tomber sur un ivrogne, un larron ? Un vieillard, un mendiant ? Homme, femme, enfant... chat... rat... La faim le tiraille mais il pourra probablement patienter.
L'idée est de trouver un apothicaire, un marchand disposé à lui vendre une potion toute faite ou un ingrédient... capable d'endormir un 'client'.

Le mortier d’airain **
Voilà une boutique éclairée et qui se tien esseulée dans une ruelle abandonnée. Dans la brume glacée, qui stagne contre le sol pavé, les clartés de cette habitation en ligne collé serrée avec ses voisines, forment un halos flou et léger. Elle semble coincée dans le gel, comme une pâle lueur au fond d'un caveau morbide.
Il stagne, ici et partout ailleurs, une odeur de fumée. Les maisons déversent leurs parfums d'âtres ravivés et les buchers de la cité alimentent l'air d'un léger piquant.
Rubis... Sa chasse à l'obscurité, ses festivités, ses galettes de blés...

Si Ethan pousse la porte de la petite boutique, il pénètrera un antre obscure à peine illuminé par les flammes douces d'une cheminée à sa droite. Le fond de la boutique étroite est découpé par quelques étales, des armoires, des étagères. Au plafond, se suspendent des herbes, figées comme des pendus décharnés. A sa gauche, un petit comptoir retient une ombre peinant à lire quelques lignes d'un livre ouvert, posé devant elle et aplatit par des mains osseuses.
La commerçante n'est pas de prime jeunesse, ses traits sont secs, son visage étroit et sa chevelure se rattache en un chignon sévère d'une couleur aussi pâle que la sienne.
Un regard brillant se posera sur ce client, avant qu'un sourire 'avenant' ne vienne l’accueillir. Que peut-on faire pour lui ?

Compétences:

La gérante de l'établissement recevra son client sans un sourcillement. Pourtant, ses excuses d'entrée la froissent intérieurement. Sa boutique était ouverte, non ? Pourquoi cherchait-il a se faire 'pardonner' de venir acheter, puisqu'elle était là. Et... comment ça 'il n'avait pas le choix'. Ethan cherchait-il a ce que la gérante s’interroge sur le 'pourquoi' ?...
Ha... le pourquoi, justement. Un insomniaque.

"De la Valériane ?... Ça va vous faire couler, ça c'est sûr..." Répondit-elle en baissant les yeux sur le comptoir avant de se tourner vers une étagère dans son dos.
"C'est pas trop la saison pour la Valériane... elle coûte sept pièces d'or en ce moment.
Sinon j'peux vous proposer de la Datura..."
Liant la parole au geste, la gérante se retourne face au comptoir pour déposer une fiole de Valériane et un fruit de Datura.
"Le soucis avec la Datura c'est que vous avez plus de chance de finir halluciné qu'endormi... mais vous ne la payerez qu'une pièce d'or." Dira-t-elle de manière trèèès honnête.

Retenant l'une de ses mains contre sa hanche en changeant de pied d'appui, la commerçante lève enfin les yeux sur ce client qui lui a étaler sa vie de banalités.
"Qu'est-ce que vous entendez par : j'imagine que certains commerçants proposent certaines plantes et décoctions... ça ne me plait pas ?"
Son ton est plus froid, mais hors son honnêteté, l'échoppière n'affiche pas un visage très avenant, très passionné par une longue discussion... et cet étranger à l'air d'avoir la bave longue.

Un filtre de datura ?
"Pas besoin de vous en faire un, j'en vends..." répondit l'apothicaire en se retournant pour replacer ses ingrédients et présenter une fiole de couleur jaune clair.
"C'est cinq pièces d'or et là dedans vous en avez pour dix soirées." lança la commerçante en posant le cul du filtre contre son comptoir.

"Les commerces qui vendent de tout font aussi marcher le mien. Je revend à quelques gros marchands en tant que fabricante, ça ne m'empêche pas d'avoir ma clientèle.
Chez moi on est sûr de trouver tout ce qu'il faut, ce qui n'est pas le cas de tous les commerces globaux.
Quoi qu'il en soit je peux certainement mieux vous informer sur mes produits qu'eux."
L'échoppière croisa les bras en toisant l'étranger du regard, attendant qu'il confirme ou infirme sa commande ?
"Vous dites que vous êtes arrivé y'a peu ? Vous habitez dans le coin... z'entendez quoi par 'tout c'est pas passé comme prévu'. Vous parlez de vos nuits blanches ?..."

Spoiler:

Son client ne lui répondait pas sur sa commande et continuait à lui tenir la bavette. Les bras croisés, la gérant le toise d'un œil blasé.
"Ce quartier me convient très bien... Si je me fais agresser, y'aura probablement un garde dans l'coin pour m'entendre... et puis... j'ai mes relations.
Vous apprendrez qu'ici, quand les forces de l'ordre ne sont pas suffisantes ont sait se protéger par d''autres' moyens."
Son regard se plisse sans ciller, se demandant où son client voulait en venir. Il était 'commerçant' ? S'était installé dans la seconde enceinte et était venu jusqu'ici pour acheter de quoi dormir ? Là haut, derrière la deuxième ligne de remparts, les quartiers étaient plus tranquille, plus sûres... et la clientèle plus riche.
"Marcher dans le froid ça réveille ou ça vous tue, vous savez... Y'a des boutiques ouvertes un peu partout jusqu'à tard dans la nuit dans cette ville.
Qu'est-ce que vous voulez..."

Ethan pouvait estimer que la vieille était plutôt seule dans ce quartier endormit... Pas de clientèle à l'horizon, pas de touriste à cette heure dans la coin. Néanmoins, une boutique comme celle-ci était susceptible d'être surveillée par la Garde.
En cas d'agression, la commerçante pouvait appeler à l'aide. Le problème, c'est que son établissement n'est pas très réputé et que les forces de l'ordre pouvaient mettre du temps à arriver.
C'était un risque à prendre.

Physiquement, la vieille n'est pas de... prime jeunesse.
Elle est froide, tranchante et a probablement toujours trainé dans cette boutique. Ses doigts sont usés par la pratique d'outils de jardinage... elle a encore un peu de terre et d'herbes coincées sous les ongles. Sa peau n'a pas été abimée par une vie en extérieure, séchée par l'aventure sur les routes où marquée par des combats.
Elle est apothicaire, commerçante de longue date, bien ancrée dans son quartier et visiblement peu encline à déménager ou monter en grade. Elle n'a pas un caractère faible... et cette volonté à ne pas évoluer tien peut-être a d'autres choses plus obscures ? Un apothicaire dans ces quartiers peu reluisants... pouvait soulever quelques théories... d'autant plus lorsqu'elle parlait d'autres 'moyens' de défense en cas d'agression lorsque la Garde était trop lente ?

Spoiler:

Les bras de la commerçante ne sont pas prêts de se décroiser. Son client est... 'chiant'. Mais elle en a déjà connu des comme lui; des incapables à se satisfaire de ce qui est à la portée de leur bourse et prêts à négocier ce qui ne l'est pas.

Mais voilà qu'elle en avait trop dit à un étranger sur ces 'autres moyens de défenses'. Elle n'allait pas s'étaler sur ses petits secrets, elle ne connaissait pas assez cet homme pour mettre en péril un système bien rôdé et se faire jeter par ceux qui veillaient sur elle contre... quelques rétributions faites sous le manteau.

Appuyant un cillement pour rouvrir un œil lourd contre celui qui se tien devant elle, la tenancière se met à le juger de la tête au pied.
"... Vous êtes prêt à négocier une fiole de Datura que vous ne pouvez pas vous offrir... alors que le fruit est à votre portée ? Tout ça pour dormir cette nuit ?
J'suis pas fermée le reste du temps, vous savez... Vous pourriez revenir me prendre des fruits de Datura quand ça vous chante."
Puis elle inspire longuement avant de relâcher une tension.

"Vous seriez près à m'offrir quoi... en échange. J'ai pas b'soin de mains fortes supplémentaire... ni de comptes à faire régler. Et j'vous l'dis tout de suite... me promettre fidélité à ma boutique en tant qu'ach'teur est clairement pas suffisant. Vous n'avez déjà pas de quoi 'payer'."

En observant la boutique de son regard habitué à l'obscurité, Ethan remarque une échelle grimpant à l'étage, dans le fond, caché derrière la cheminée.
Hors la porte et la devanture, il n'y a pas d'autres issues dans cette boutique.