2 livres d'alchimie, arme simple, bâton de sorcier. Mehaëlle possède également son objet portail, un bracelet d'argent simple.

Quelconque, Mehaëlle ? Certainement pas. Agée de 17 ans, celle qu'on pourrait prendre pour une jeune femme si elle n'avait pas cette longue paire d'ailes noires dans le dos est plutôt du style atypique. En effet, Mehaëlle est grande, très grande, presque trop pour son corps tout fin : elle mesure en effet un bon mètre quatre vingt et ne doit pas peser plus d'une soixantaine de kilos. Son visage, aux traits fins et réguliers, est encadré par de longs cheveux brun qu'elle laisse flotter dans le vent. Grande, mince, les cheveux flottants aux vent : oui, Mehaëlle peut faire un petit peu peur – surtout lorsque l'on aperçoit seulement sa silhouette qui se détache dans l'obscurité. Mais ses traits restent beaux et la demoiselle sait parfaitement jouer de son grand regard noir. Elle sait notamment à le rendre triste, si triste qu'elle parvient ainsi à donner envie à autrui de la consoler … Un regard noir qui sait parfaitement lancer des étincelles lorsqu'elle se fâche. Elle a une peau qu'une humaine jugerait délicatement bronzée et surtout très, très dure.
D'un point de vue vestimentaire, Mehaëlle ne porte que du noir. Elle cache ses longues jupes sous une cape de laine l'hiver et porte continuellement un large collier de métal qu'elle affectionne tout particulièrement.

Depuis son enfance, Mehaëlle a changé du tout au tout. Elle était avant une enfant et une adolescente curieuse, dynamique et enjouée, sociable. Depuis sa chute et la mort de Roland, la jeune femme de dix sept ans n'est plus là même. Certains très de caractère, sa curiosité, par exemple, sont restés, mais ils sont rares. Triste, Mehaëlle s'est enfermée dans la solitude, fuyant la compagnie des autres, restant secrète. Si cela la change déjà de ce qu'elle était avant, ce n'est rien en comparaison de ce désir de vengeance qui l'étreint depuis la mort de celui qu'elle aimait. Elle a toujours en elle un dynamisme qu'elle a décidé de mettre au service de ses pouvoirs afin de devenir encore plus puissante.

« La curiosité est un vilain défaut. » Quel enfant n'a jamais entendu cette phrase ? Pas Mehaëlle, en tout cas ! Toute petite déjà, la petite ange était d'une curiosité sans borne, voulant tout savoir sur tout. Absolument tout ! Rien ne faisait exception à la règle. Ses grands yeux noirs observaient tout, partout, tout le temps. Voulant tout savoir, elle abandonnait ce qu'elle faisait dès qu'elle apercevait une chose qu'elle ne connaissait pas. Joueuse, un peu blagueuse, elle prenait un plaisir tout particulier à tirer sur les ailes des anges plus âgés qu'elle. Sa petite mine … d'ange faisait son travail et Mehaëlle s'entendait adresser une petite remontrance accompagnée d'une tape sur la tête tant dis qu'un sourire attendrit s'affichait sur le visage de l'ange au quel elle avait tiré les ailes. Très tôt, on lui a parlé de cette terre de Galgals, de cette occupation si étrange qu'en font ces mortels, ces humains. A quoi ressemble la mort ? Si elle est une chose qu'un jeune enfant peine à imaginer, c'est plus difficile encore pour une ange immortelle. Très tôt donc, Mehaëlle n'eut qu'un désir : aller sur Terre, rencontrer les Hommes. Âgée de huit ans, elle se fit la promesse qu'un jour, elle rencontrerai un humain.

Mehaëlle avait treize ans la première fois que le phénomène survient. Elle s'en souvient parfaitement – comment pourrait-il être possible d'oublier cela ? Loin d'être stupide, la jeune ange se rendait parfaitement compte de ce qui se passait autour d'elle. Tout d'abord, ces personnes qui semblaient graviter autour d'elle, comme hypnotisées. Mehaëlle n'avait pas compris. Ensuite, ce fut la végétation qui commença à lui jouer des tours, s'épaississant sur son passage. Un peu plus tard, ce fut ce qu'elle identifia comme une mince lance de givre qui semblait sortir tout droit de sa main. A partir de là, Mehaëlle commença à croire que quelque chose ne tournait pas rond chez elle. Elle eut vite la certitude de ne pas être une ange comme les autres. Sa première décision fut de ne rien dire. Effrayée par ce qui semblait venir tout droit d'elle même, Mehaëlle se renferma, devenant plus solitaire, passant de longues heures seule dans ses rêves, toujours attachée au rêve de rencontrer un humain. Mais la nature semblait prendre un malin plaisir à gonfler derrière elle et quand elle rêva qu'elle parvenait à lancer ce qui ressemblait à de longues pointes de glace, Mehaëlle décida d'en parler à une personne de confiance.

Contre toute attente, ce fut la gentillesse et la bienveillance qui lui répondit. Si la jeune ange avait peur d'être rejetée, elle se rendit vite compte qu'elle s'était bien trompé. On lui offre même un mot à mettre sur ce que Mehaëlle va vite considérer comme étant son don : Ensorceleuse – elle est ensorceleuse. Rêveuse, elle trouve qu'il s'agit d'un très beau mot. Doux et piquant. Elle apprend peu à peu à en gouter les saveurs et maitrise rapidement mieux ses dons, notamment la médecine douce, qu'elle trouve si facile à utiliser. Il lui suffit de poser sa main sur un front pour guérir un maux de tête – qui aurait cru cela possible. Et pourtant. Sous les dehors charmants de ses dons, c'est la chute qui l'attends.

Mehaëlle à dix sept ans quand elle va pour la première fois chez les humains. Elle n'est pas exactement censée y être mais pour elle, ce n'est pas grave : elle attend ce moment depuis tellement longtemps. Pour se rendre sur Galgals, Mehaëlle a tout simplement utilisé son bracelet d'argent qui lui sert de portail. L'ange a dissimulé ses longues ailes sous une cape noire. Elle a su se faire discrète et jamais, à aucun moment, elle ne se fait remarquer.
Elle marchait aux abords d'une ville, quand c'est arrivé. La quelle ? Aucune importance. C'est tout d'abord un cri qui l'a attiré. Puis un petit attroupement se forme. Intriguée, Mehaëlle s'en approche. Un homme est allongé au sol. Selon une femme, il aurai fait un malaise. Elle est inquiète et reste incapable de réagir. Mehaëlle comprend tout de suite que son don de médecine douce va lui être utile. Pragmatique, elle demande aux gens de s'éloigner un peu, de lui laisser de l'air et petit à petit, les badauds partent. Elle pose une main sur son front, un linge humide. Elle trouve cela étrange. La femme, qui est resté à ses côté et qui lui a dit être la sœur de l'homme, lui confirme qu'il est en bonne santé. Elle ne sait pas ce qui c'est passé. Mehaëlle la rassure comme elle peut en lui disant qu'il n'a apparemment rien de grave, qu'il suffit d'attendre. En attendant, Mehaëlle fait connaissance avec sa sœur, une certaine Alix, femme réservée et censée qui lui semble très amicale qui va lui proposer de faire un bout de chemin avec eux. C'est avec joie que Mehaëlle accepte, ravie au fond d'elle d'avoir la possibilité de mieux connaître des humains.

L'homme se nomme Roland. Grand, brun, ouvert et d'une agréable compagnie, Mehaëlle est vite attirée par lui. Elle ne parvient cependant pas à identifier ce qui se passe en elle et s'étonne à tout moment de se surprendre en train de l'observer en douce, de sentir son cœur battre plus fort que d'ordinaire. Une foule de détails qu'elle comprend mal va petit à petit faire sens en elle : elle l'aime. Est-ce réellement possible ? Elle passera peu de temps avec lui mais elle en est sure. Elle sait pourtant parfaitement que les anges n'aiment pas réellement, qu'ils n'ont pas de réelle vie de couple. Mehaëlle, toute intelligente qu'elle soit, ignore presque tout des sentiments qu'elle est en train de découvrir.

Son retour dans les cieux est difficile. Elle a désobéi en se rendant chez les humains et les autres anges ne tardent pas à remarquer qu'elle semble différente. Plongée dans ses pensées, Mehaëlle est moins concentrée qu'elle ne l'était sur ses pouvoirs. Elle rêve souvent de cet homme qu'elle aimerait tant revoir et cherche cette occasion de partir le rejoindre, pour un bref instant, pour une nuit seulement … Cette occasion va vite lui être offerte et, à un moment où elle ne se croit pas surveillée, elle utilise en douce le portail qui la mène vers Galgals. Tout droit vers Roland. Il ne paraît pas surpris de la voir et la serre dans ses bras. Mehaëlle décide alors de lui avouer la vérité avant qu'il soit surpris de voir les deux ailes blanches accrochées à son dos. C'est d'une petite voix hésitante qu'elle lui avoue être un ange. Si elle sait qu'il vaut mieux lui dire, elle a peur de le perdre, peur qu'il ne parte en la laissant seule. Il ne part pas. Il sourit, dit ne pas être surpris. Il va l'embrasser quand une voix retenti derrière eux. Une voix que Mehaëlle a déjà reconnu. Elle ferme les yeux. Elle sait déjà ce qu'il va se passer.

Cette scène, Mehaëlle n'a jamais pu l'oublier. Ils étaient deux à l'avoir suivi, deux anges qu'elle connaissait bien. Deux anges de la part de qui elle aurait pensé pouvoir être comprise, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Elle lit dans les yeux de Roland de l'incompréhension. Mehaëlle ne trouve pas le courage de lui expliquer. L'un des anges tire sèchement la jeune ange des bras de Roland. L'ami qu'avait Mehaëlle en lui semble avoir disparu. Le second ange tire son sabre avant de se diriger vers Roland. Mehaëlle n'avait pas pensé à cela. Elle se dégage d'un geste vif.

- Non !

Mais la rage lui fait perdre ses réflexes. Elle sait qu'elle pourrait le sauver. Elle sait qu'il lui suffit de presque rien pour provoquer une lance de givre. Elle sait qu'elle peut donner à Roland la chance de fuir. Elle le sait mais réagira trop tard. Quand une lance givrer vient se fracasser contre l'ange, Roland est déjà mort. Le mot qui sort de la bouche d'un de ses confrères, Mehaëlle le devine plus qu'elle ne l'entend. Bannie. Déchue. Elle sait. Le regard fixé sur le corps sans vie de Roland, elle remarque à peine le départ des anges. Déjà, ses ailes deviennent noires ... C'est à peine si elle remarque le chat qui, silencieusement, c'est glissé jusqu'à elle. D'un noir d'encre, il s'arrête à ses côtés, réclame une caresse. Le chat ne l'a pas quitté, depuis, et lorsqu'il est à ses côtés, la démarche de Mehaëlle devient on ne peut plus silencieuse.

Depuis, il ne s'est rien passé. Mehaëlle a rejoint sans se poser la moindre question les Royaumes Sombres et s'est concentrée sur son art, se lançant dans l'exercice d'Alchimiste. A ces yeux, rien d'autre ne compte. S'exercer, s'améliorer, faire toujours mieux. Son caractère joviale et rêveur a disparu pour laisser place à une tristesse qui ne semble pas avoir de fin. Une tristesse ainsi qu'un désir de vengeance. De Roland, elle n'a gardé que cet étrange collier de métal qui se trouvait dans son baluchon le jour où il a été assassiné. La mort est synonyme de néant, elle ne doit en aucun cas être une source d'inquiétude.

Rien de particulier pour le moment :) C'est un univers qui change de ce que je connais et j'ai hâte de le découvrir ! (même si je risque de commettre quelques boulettes ...)