Le grand jour

Maître du Jeu

Aujourd'hui est un grand jour pour Amaresh, il part à l'aventure. Même si le fond de cette toile ressemble à une excommunication, il est 'officiellement' missionné à faire des trouvailles et à les présenter au Seigneur Yolt...
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Les Marais Maudits sont une zone assez particulière du monde. L'hiver ne semble pas avoir d'emprise sur cette jungle dense et ancienne. Le sol est jonché d'embuches -des bourbiers infestés de moustiques aux prédateurs embusqués dans les fourrés-...
La faune est tropicale, colorée, bruyante. La flore est luxuriante, noueuse et empêche tout horizon de se dessiner clairement.
Dans cet amas de lianes et de hauts arbres, se cachent d'anciennes Cité Rakshasas. Des temples sertis de végétation, dorés par une pierre chaude et décorés de bas-reliefs représentant des humanoïdes à têtes fauves.
Certains de ces hauts lieux ont été détruits, ils ne sont plus que des trésors oubliés ou des ruines sans intérêts, dévorés par la végétation...
Les Rakshasas se combattent régulièrement entre eux, par intérêt de territoire ou jalousie... Le Seigneur Yolt a éradiqué l'un de ses voisins. Il y a plusieurs siècles, son armée a écrasé une cité afin d'y dérober ses savoirs et ses savants.
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Les Cités Rakshasas sont des oasis de beauté. Cadrées de hauts murs, elles disposent d'un palais central qui s'entourent des habitations de ses citoyens et de fermes à Humains.
Les Rakshasas adorent tout ce qui brille et la chair fraîche. Ils aiment les parures, les coussins, les fontaines... la musique et la danse.
Le Seigneur Yolt est devenu assez oisif. Il passe ses journées vautré dans des tas de tissus rembourrés et tissés d'or, vapotant une chicha disproportionnée dans un nuage d'encens, se rinçant l’œil et l'oreille devant de grands plateaux dorés vomissant chairs et fruits décoratifs... -non plus à guerroyer-.
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Ce matin, Amaresh se réveille dans sa chambre.
En tant qu'apprenti d'un grand savant de la cité, il dispose d'une petite pièce de quinze mètres carrés. Il a porté de main un lit, un bureau, une armoire... Pour la toilette, il rejoint les thermes du Palais ou se mêlent et se prélassent ses semblables, pataugeant dans une eau chaude, cristalline et florale...
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A son levé, il a reçu une missive lui indiquant son départ dans la journée afin de découvrir le monde et à rapporter ses trouvailles.
Rien de plus.
Le voilà bien avancé, lui qui sort tout juste des jupons de son maître...
Il devra se préparer, mais il a bien la journée pour quitter le Palais.

...~oOo~...

Invité

Ce matin Amaresh ne se laissa pas languir dans le bassin thermal. Il ne prit pas non plus le temps de savourer les fruits frais laisser à sa disposition. Toute sa pensée restait aujourd'hui à la tâche qui lui avait été confiée. Non pas qu'elle soit surprenante, le Rakshasas se doutait que l'on ne perdrait pas de temps avant de le mobiliser au service de son seigneur. Il avait même attendue ce jour impatient de pouvoir enfin faire ces preuves devant la coure et son maître. Mais il s'attendait à une mission au caractère bien défini et la petitesse de la missive seigneuriale l'avait décontenancé.

Vêtu de son habituel tunique de laine recouverte d'un large manteau à pèlerine Amaresh se dirigeait vers les appartements de son ancien maître à la recherche de ce dernier. Son respect envers lui imposait qu'il soit le premier informer de son départ prochain... Et la bibliothèque de son laboratoire lui offrirait toute la documentation nécessaire pour lancer ces préparatifs.

Alors qu'il ruminait dans les couloirs du somptueux palais de Yolt il fouillait dans sa mémoire à la recherche bribes d'information où de légende qui lui fournirait un cap à suivre.

Quand il trouvera son maître il pourra, après les traditionnels « Salutation messires Koshesh. Puissiez vous avoir eu bon sommeil et profiter de ce matin radieux. », lui annoncer fièrement « Mon maître, le jour est venu de vous dire au revoir : d'ici le coucher du soleil je devrais vous avoir quitté, vous et les murs de Yolt, afin d'explorer les mystères de ce monde pour la gloire de notre seigneur. » avant de rajouter avec moins d'entrain « Sa missive s'en tiens à cela Koshesh et je dois reconnaître qu'elle me laisse un peu court, aussi je me demandais s'il n'y aurait pas un lieu auquel vous auriez désiré vous rendre afin que je vous en épargne la peine. ».

Maître du Jeu

Amaresh se prépare. Il sait ce qu'il doit faire. Peut-être son maître est-il le premier à savoir son départ ? Et même si c'était bien le cas, devrait-il s'empêcher d'aller le consulter et l'informer ?
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En quittant sa chambre, le jeune Rakshasa remonte quelques couloirs dallés d'une pierre ocre ; mis en lumière par des lanternes de métal, projetant aux murs les ombres de leurs cages ornementées de courbes et d'entrelacs.
Que lui vient-il en tête, tandis qu'il s'engage machinalement dans ce palais, empruntant des voies moins somptueuses qui accèdent directement au laboratoire qu'il convoite ? Ses connaissances se limitent à son Espèce... au plan des Ombres et des Lumières, des Messagers de leurs Pères et de quelques textes de témoignages d'étranges rencontres...
Il pourrait tout aussi bien démarrer des recherches afin approfondir l'un de ces récits ? Ou demander conseil à son Maître s'il en faut.
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Visiblement plongé dans ses pensées, Amaresh ne prend pas garde à ceux qui croisent sa route. Des ombres humanoïdes, humaine ou d'apparence seulement, qui chuchotent, qui marchent et s'affairent à leur taches du quotidien.
Les corridors s'épuisent et se désertent, le laissant se présenter devant la porte des appartements de son Maître -collé au laboratoire dans lequel il travaille-.
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La porte est ouverte et il y verra son Maître affairé à un bureau, rassemblant quelques parchemins éparpillés. Sa seule venue sur le pallier lui fera dresser les oreilles et lever un œil perçant vers entrebâillement.

"Ha ! Je t'en prie, entre."
Amaresh entrera surement et son Maître l'écoutera le saluer et se lancer dans quelques discours amenant à lui présenter son départ et ses questions.

"Hé bien je..." Ses babines se pincent d'un air contrit, dévisageant son obligé dans un léger silence.
"Amaresh... Je suis vraiment désolé d'apprendre que le Seigneur Yolt t'envoie seul découvrir le monde. Tu n'as jamais quitté ce palais... ni même mis un pied dans cette jungle.
Je ne doute pas de tout ce que tu as appris ici, tu es un très bon élément... Mais je me désespère de cette décision que je trouve, une fois encore, vraiment peu méritée, précipitée même. Tu étais fait pour apprendre et découvrir dans ce palais.
Mais soit, le monde t'attend. Aussi... ayant appris cette nouvelle irrévocable avant l'aube et avant que la missive ne te parvienne je... me suis permis d'engager un guide pour t'accompagner.

J'espère que tu ne m'en veux pas. C'est un Garde du Corps de confiance et il te suivra où bon te semblera."
Contournant son bureau pour réduire la distance entre lui et son apprentis, il lèvera ses doigts arrondis de coussinets pour les reposer calmement sur ses épaules, se rassurant ou tentant de le rassurer.
"Il n'y a pas de trésor que je convoite et qui soit à ta portée, fils. Prends le temps... Ces livres poussiéreux ne vendent qu'horreur et fantaisie." Chasse-t-il d'un revers de main. "Tu dois d'abord mettre un pied dans l'eau... plutôt que de voir l'océan de loin et imaginer en sortir une cité engloutie.
Le Seigneur Yolt n'attends rien de toi. Mais si tu veux lui prouver ta valeur alors tu trouveras cette perle qui lui brillera dans l’œil.
Ne te précipite pas et apprend d'abord le monde."
Termine-t-il... ayant eu l'impression d'avoir beaucoup parlé pour chasser sa propre angoisse et confirmer ce sentiment de surprotection qu'il a toujours voué à Amaresh.

...~oOo~...

Invité

Habituellement Amaresh buvait les paroles de son mentor tel un nectar de sagesse dont l'on ne pourrait laisser une goutte se perdre, mais cette fois-ci les premières gorgés furent difficile à avaler. Durand la décénnie qu'il avait passée à ces côtés, peut-être parce que lui-même ne s'était longtemps pas senti légitime de l'honneur qui lui avait été accordé, il s'était efforcer de prouver à son mentor la raison de la confiance que celui-ci avait placé en lui.

S'entêtant alors de faire abstraction de ce monde au-delà du seuil du laboratoire et c'est peu dire que c'était là chose difficile, il s'était enfermer dans les phrases des recueilles et les symboles des parchemins. Au-delà des leçons que le vieux Rakshasa lui avait enseigné il était allé mémoriser les formules les plus alambiquées, avait tenté de comprendre les concepts les plus abstraits de la science et du langage pour pouvoir plus tard, le plus naturellement possible, les ressortir au détour d'une phrase, les annoter en marge d'un devoir. Tout cela pour créer sur le visage de l'apothicaire ce regard d'entonnement, ce sourire de satisfaction qui est la marque de la reconnaissance. Durand ces longues années il ne s'était pas contenté d'atteindre la maîtrise des arts alchimiques : il avait cherché à être surprenant, à se surpasser là où son maître ne l'attendait pas. Que ce soit en réalisant seule sa première potion – et premier échec – ou en obtenant sa qualification d'apothicaire là où nombre de congénère le jugeais de trop basse naissance pour tel diplôme.

Mais aujourd'hui il constatait avec amertume qu'aux yeux de Koshesh il était resté ce garçon de lingerie trop durement punie par des gardes échauffer et qu'il fallait protéger du danger et élevé en intérieur. Amaresh cherchait un but par lequel il pourrait enfin faire donner lumière à son potentiel, son maître préférait l'entraver d'une sécurité supplémentaire, tel un enfant dont l'on tient la main non pas pour lui montrer la voie à suivre, mais pour ne pas qu'il chute dans le bassin.

« Bien maître, je suis honoré de votre prévoyance. Je vais m'en aller trouver ce guide et ensemble nous pourrons commencer nos préparatifs. À qui dois-je m'adresser ? » Après avoir pris connaissance de l'individu il enchaînera « Quand je serai partis je vous tiendrai au courant de mon avancement. D'ici là je vous salut... » Au moment où il prononçait ces mots les souvenirs des années passés en compagnie du vieux sage lui assaillirent la mémoire. « ...et vous remercie pour tout. »

Alors qu'Amaresh se retournait vers les méandres des couloirs du palais pour partir rencontrer ce fameux guide il s'arrêtera sur le seuil de la porte pour adresser à l'érudit une dernière requête : « Maître, puis-je vous emprunter votre exemplaire de la Carte Commenter des Terres de Galgals ? Il me semble qu'entre deux livres poussiéreux ce soit là le meilleur outil pour apprendre le monde... »

Maître du Jeu

Ne sachant quel mot serait le plus approprié dans sa réponse, l'érudit hochera simplement de la tête aux remerciements de son apprenti. Puis il dira :
"Ton guide t'attends devant la grande porte du Palais. Il sait qui tu es, il viendra à toi."
Laissant alors Amaresh se détourner de lui, dressant le front pour réfréner son émotion, le Savant se fera interrompre dans ses pensées par une demande plus particulière.
"Oui bien sûr !"

Il se met en branle et se retourne sur son bureau, cherchant précipitamment dans quelques tiroirs pour en sortir diverses paperasses et en tirer une carte. Mais le savant ne s'arrête pas à sa trouvaille. Il continue de chercher et se met à bougonner, pestant dans ses moustaches et fronçant du nez.
Au bout de quelques secondes, il extirpe des tréfonds une petite sacoche de cuir, l'observant un instant interdit avant de se diriger vers son apprenti.

"Voilà la carte... et... ceci est à toi."
Lui donnant la pochette, il le laissera l'ouvrir et commentera :
"Le Seigneur Yotl t'as privé de ton bijou de naissance il y a dix ans. J'ai fais en sorte de le récupérer et de le conserver... en espérant pouvoir te le rendre au bon moment."

Amaresh l'a peut-être oubliée, ou pensait-il ne jamais revoir cette bague ? L'anneau est en bois. Tous les Rakshasas possèdent ce type d'alliance. Et la sienne est sertie d'un petit cristal bleuté.
"Il s'agit d'un portail. Ne l'utilise pas dans ce Palais.
Ton portail te guidera là où tu le souhaites, à condition qu'un portail fixe t'y reçoive... Regarde la carte et songe à ta ville de destination. Si elle peut te recevoir elle le fera.
Fais bon voyage..." Termine-t-il d'une voix ondulant d'émoi.

...~oOo~...

Invité

En contemplant l'anneau dans le creux de la pochette Amaresh fut prix de sentiments contraires. Ce petit bijoux le renvoyait dix ans en arrière, justement vers ce temps révolu dont son maître l'avait extirpé, quand il n'était qu'un serviteur de plus du vaste palais de Yolt. L'objet lui avait été confisqué au moment où on l'avait jeté aux geôles, un rappel de l'ascendant du seigneur sur tous ces sujets, symbolique qui échappait à l'époque à l'enfant qu'il était. Un souvenir emplie du regret de la nostalgie et du rejet de cette condition servile. Condition dont l'avait élevé l'interventionnisme du vieil apothicaire qui lui tendait aujourd'hui l'objet. Comment son mentor avait il put ce le procurer ? Amaresh l'ignorait, mais nul doute que le maître Koshesh avait dû jouer de toute son influence auprès du Seigneur Yolt, car ce dernier n'a pas pour habitude de rendre ce qu'il a pris...

« Je... Je ne sais pas quoi dire maître, je... » L'émotion était palpable dans la pièce. « Merci. » C'était amplement suffisant, les regards disaient déjà le reste.

Amaresh gardera un désormais un pincement au cœur pendant qu'il constituera son paquetage. Il faudrait se préparer à un voyage long. Rien de ce que possédais le Rakshasa ne lui appartenaient réellement et tout ici restais la propriété du seigneur Yolt. Retournant à sa cellule il rassemblera l'ensemble des ustensiles indispensables à son étude : pilon, mortier, fioles et ses quelques économies, avec bien sûr cette carte du monde qu'il rangerait le plus proprement du monde dans son étui. Réunissant le tout dans un sac il ira ensuite se fournir en rations avant d'emmener tous cet équipement vers l'entrée du palais, là où devrait l'attendre ce fameux guide.

Sur son trajet il s'arrêta un instant devant une fenêtre qui donnait sur une ferme d'humain et il posa son regard sur les créatures sans poils qui peuplaient l'enclos. "...apprend le monde..." Les paroles de son maître résonnaient dans son crane. Ce monde n'était pourtant pas le leur, il n'était qu'une transition entre deux ères, un plan de passage où ces êtres, les "humains", pullulent et font société. Que peut-il y avoir de si intéressant sur cette terre pour que l'on daigne en étudier les mystères ? Amaresh n'avait jamais prêté attention outre mesure à ces êtres humains, mais il savait que bientôt il devrait s'intégrer parmi eux, voir même devenir l'un d'eux. Il posa son regard sur l'un d'entre eux, un mâle moins laid que les autres et observa les traits de son visage, la forme de son crane, les proportions de ces membres comme pour saisir l'individu dans son intégralité, pour le faire siens.

Surpris lui-même tenter de rentrer en empathie avec du bétail il reprit sa route et laissa derrière lui l'humain et ces congénères pour enfin rejoindre le guide qui patientait dans l'entrée du palais. Si ce dernier le reconnaîtrait comme spéculais son maître ce dernier se présenterait à lui ils pourraient alors causer de la route à prendre et de l'expérience du voyageur.

Maître du Jeu

Amaresh a récupéré son dû -même s'il l'a oublié ou n'espérait pas le retrouver-.
Comment son maître l'avait-il acquis... Légalement ? Ou au nez et à la barbe du Seigneur ?
Peu importe. Le connaissant, Amaresh n'obtiendrait pas une vérité qui l'inquiéterait.
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Cet anneau lui permettra de se téléporter.
Le tout, sera de savoir quand et pour quoi l'utiliser.
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Une fois les émotions passées, barrées par le pallier, le jeune Rakshasa remontera les longs couloirs pour espérer regagner la sortie du palais.
Au bout d'un temps il s'engage dans un corridor au flanc percé de colonnades et de fenêtres, donnant sur une ferme à Humains.
A quoi ressemblent-elles ces 'fermes à Humains' ?... Lui, qui en a déjà vu plus d'une, constatera que celle-ci n'est pas si différente des autres.
Les Hommes n'y sont pas franchement parqués comme des animaux.
Les Hommes connaissent et devinent bien le sort qui leur est destiné... Alors, quand ils ne sont pas mis au service de leurs prédateurs, ils sont retenus dans des zones habitables et surveillées du palais.
Ils disposent d'un certain confort et subissent le martelage d'une doctrine qui les rend -la plupart du temps- bien fiers de mourir dévorés par des demi-dieux.
Rien que ça.
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L'élevage d'Humains est long et 'fastidieux' -les Rakshasas ne s'en nourrissent pas comme les Nocturnes-... Il est difficile de ne pas faire tourner la chair de celui qui sait pressentir les milles tourments de sa mort -rongé par les bouts les plus tendres et terminé par les plus durs-.
La chair Humaine coûte d'ailleurs bien cher. Et celle qui vit dans l'adoration du prédateur est réservée au Seigneur ou à ses hôtes.
Ce qui n'empêche pas Yotl de croquer dans quelques esclaves non prévus à l'usage ; quand il s’ennuie profondément et se moque du goût de la peur.
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Le patio qu'il regarde est occupé par cinq Humains. Cinq créatures sans vraie fourrure et sans griffe... avec des dents plates...
L'une se baigne dans une fontaine de pierre, une autre tresse quelques lamelles de bambou, encore un fait la sieste et un autre emporte quelques linges vers une porte du fond.
Celui qui attire le regard d'Amaresh est un humain assit dans un coin, occupé à lire un bout de parchemin...
Va-t-il prendre son apparence ? Va-t-il lire dans ses pensées pour se donner une raison de voler un visage ?
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Il quittera la zone avec cette inspiration... mais gardera sa tête originale, jusqu'à se présenter dans les parties plus lumineuses et somptueuses du palais.
L'atmosphère est doucement charriée d'un vent chaud qui traine avec lui les parfums d’encens et de macérats de fleures sucrées... Au-dessus de sa tête s'ouvrent de grande salle rectangulaires, chargées d'ornementations sculpturales piquées de pierreries, peintes dans des tons azur, blanc et émeraude, rehaussant la roche ocre dans laquelle le Palais se taille.
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Amaresh traverse le grand hall d'entrée, spacieux et éclairé par ce début de journée. Il se présente dans le haut encadrement d'une porte à double battants, ouverte sur un escalier menant à différents quartiers.
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Le Rakshasa s'arrêtera là un instant. Il sait qu'un guide doit se présenter. Mais peut-être se perdra-t-il en pensées sur cette cité autour du Palais ? Cette ville qui l'a vu naître jusqu'à l'enfermer dans un laboratoire... lui et sa curiosité...
Si ses souvenirs l'empoignent alors il se laissera surprendre par une ombre à son flanc.
"Plutôt joli... Mais on devrait songer à faire pousser plus d'arbre par là... Le soleil sèche et brule les dalles." Dira la voix en tendant le doigt sur une place nette.
"La jungle s'entête et on la repousse toujours... Elle n'attend qu'une chose, qu'on disparaisse. A moins qu'on ne trouve le moyen de vivre ensemble ?"
En tournant la tête, Amaresh verra le visage d'un humain. Un homme d'un certain âge mais vigoureux. Il a la crinière argenté et la peau burinée.

Spoiler:

"Alors... t'en pense quoi ?"
Dira-t-il en reculant d'un pas dansant, sautillant avant de virevolter sur lui-même pour se montrer.
"Ce jardinier bougon m'a fait de l’œil pendant des jours... J'crois qu'il se fondra bien dans le décors où qu'on aille.
D'ailleurs... ou c'est qu'on va, l'artiste ?"

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Le grand jour

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