... mort et enterré

Maître du Jeu

Suite de Mauvais hommes font mauvais hôtes

Le fossoyeur fût, bon gré mal gré, tenté de 'conserver' ce travail chaudement acquis.
Par sa promesse faite aux elfes ou l'opportunité de pouvoir travailler dans ce qu'il savait visiblement faire au mieux, il se contenta d'acquiescer.

"Bon !"
Ponctua le menuisier en frappant le cul de son fumoir retourné sur le rebord de sa cheminée.
Frottant ses mains sèches et poussiéreuses, il marcha vers le jeune garçon et fouilla dans sa poche.
Il en ressorti deux pièces d'argent.
"Je paye d'avance pour celui de d'main. Sois là à l'aube, que je n'sois pas obligé de laisser un cadavre sans surveillance dans ma boutique... même un cadavre 'désarmé'." Il haussa doublement les sourcils pour appuyer son besoin de ponctualité.

Puis sa paume libre se posa gentiment mais lourdement sur son épaule, fixant un œil plus doux sur les siens :
"Y'a un escalier qui va à l'étage depuis la pièce que t'as traversé. Tu disposes entièrement d'la chambre de droite et de c'qui s'y trouve.
Va t'reposer, on commence tôt et il est déjà tard."
Pinçant ses lèvres et son sourire, il hocha de la tête d'un mouvement entendu et plus réservé.

Si Sapo n'avait rien à ajouter, il pourrait retourner dans la salle principale pour suivre la ligne oblique et sombre qui se dessine sur l'un des murs.
Là, un escalier en bois grince sous son poids et le mène jusqu'au palier suivant.

Il y a à droite une pièce ouverte -à gauche une porte close-, une chambre de dix mètres carrés se dévoile. Elle est percée au fond d'une fenêtre rectangulaire et étroite, couverte de carreau embué par le gel.
Un lit fait, une petit table avec vasque et pichet d'eau, un tabouret, un paravent tressé cachant tout ou partie un demi tonneau bas.
Si Sapo voulait se prendre un bain, maintenant, il faudrait probablement déranger son employeur pour savoir où trouver le puits et la crémaillère servant remplir et chauffer tout ça... S'il se cherche des latrines, il trouvera un banc dans le fond du couloir... une deuxième porte ouverte donnant sur un réduit disposant d'un trou dans une planche... et du quel souffle un vent hivernal.
De quoi redouter d'y laisser descendre ses parties.

Et la nuit se passera s'il le veut, le laissant tranquille -quoi qu'il fût peut-être tourmenté par sa prochaine et première journée de travail-.

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Ambries du mois d'Obsidienne

L'aube se lèvera, grise, aussi glacée que la précédente, perçant par sa fenêtre au verre floue... et quelques voix masculines bourdonnant depuis le bas.
Il n'est pas tard, il est même très tôt, mais le menuisier est déjà sur le pied de guerre.

...~oOo~...

Invité

Sapo empocha les quelques pièces avec joie, et s'inclina de nouveau légèrement et monacalement devant son « maître », quoiqu'il ne fût pas l'apprenti du menuisier. S'il avait pu commencer à creuser son trou cette après-midi, il aurait été parfaitement heureux, déjà échauffé par sa longue marche matinale, et un copieux repas. Là, il n'était plus en phase de digestion, il se sentait un peu désœuvré, et l'idée de travailler tout de suite après un difficile réveil à l'aube ne l'enchantait guère. Mi-figue mi-raisin, Sapo écouta les instructions et les conseils de Randal. Il hocha la tête, mais posa deux questions au menuisier. Où se rendre pour profiter de ce repas à une pièce d'argent dont il lui avait soufflé mot tantôt ? Et pour s'acheter un couvre-tête couvre-oreilles à bon prix ? Muni de sa réponse, Sapo se hâterait de découvrir sa chambre, pour y déposer sa pelle, et se débarbouiller, brr, le visage. Quand au bain... peut-être demain. Sans traîner davantage, il retournerait en ville s'acheter n'importe quoi qui tiendrait son crâne et ses oreilles au chaud, puis irait dîner rapidement. Il lui restait la moitié de son fromage, mais il le conservait précieusement en cas de faim soudaine. Il prendrait enfin une ou deux bières dans l'espoir de s'endormir plus rapidement, mais s'étant levé tôt, il comptait sur la bonne fatigue du voyageur pour ne pas lui jouer de tours.

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Le lendemain, il se leva naturellement. Il faisait nuit, mais quelle heure était-il ?, Sapo était bien en peine de le savoir, il tendit l'oreille aux bruits de la maison, quelques grincements sans signification évidente, puis il jeta enfin un coup d'œil par la vitre grossière et couverte de givre sans espoir de distinguer quoi que ce soit dans la nuit noire, si ce n'est la vague lueur des étoiles. Pris d'un coup de froid, il se précipita de nouveau sous ses chaudes couvertures. Randal le réveillerait bien à temps.

Achats souhaités + compétence utilisée:

Maître du Jeu

Sapo sera monté observer ses quartiers avant de ressortir... Il était alors question de manger à nouveau et de boire.
-jets en interne 2d6-
Sans discuter ou remarquer quoi que ce soit dans cette 'auberge' qui l’accueille et le nourrit, notre homme ne se laisse pas même imbiber par l'alcool...
Il rentrera presque sobre après avoir fait l'achat d'un capuchon dans un commerce quelconque... puis il se couchera et attendra l'aube.

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Le lendemain, Sapo se réveille naturellement mais le soleil n'est pas encore levée ?
Il prend alors la décision de se recoucher, ne remarquant ni la grisaille se lever, ni les voix qui montent du rez-de-chausser...
Ainsi. Le fossoyeur attend qu'on vienne le chercher.
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Un étage en dessous le menuisier est déjà actif et très occupé.
La matinée est froide et figée, quoi de plus normal pour un hiver...
Dans cette boutique, les premières lueurs s'accompagnent d'une livraison particulière.
Deux gardes apportent un cadavre entièrement couvert d'un sac de toile brunâtre et allongé sur une civière en bois. On dépose le corps dans la pièce principale, sur une table provisoire et débarrassée à cet effet...
Les voix qui remontent en bourdonnant à l'étage ne semble pas réveiller l'intéressé.
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Elles annoncent l'arrivée d'une femme auprès du corps. Peu enclin à ce genre de visite, Randall hausse le ton mais les gardes n'ont rien de plus à répondre...
-Il pourra toujours s’adresser à l'éplorée qui se montrera alors-...

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Lorsque la femme passera le pallier, elle découvrira le commerce qu'on lui a indiqué la veille. Suite au décès prématuré de son protecteur, la demoiselle a été priée de se tenir écartée de l'intervention des forces de l'ordre...
-On lui aura indiqué le lieu de la livraison du corps tôt le lendemain-.

Elle découvrira une porte surmontée d'un écriteau en forme de cercueil et pourra y lire en lettres de métal le nom de 'Randall Roil'.

Une salle rectangulaire et profonde se dévoile. Éclairée par la faible clarté grise de l'aube, aussi froide que l'air extérieur, elle y découvre de nombreuses étagères, des étales et des 'expositions' de cercueils le plus souvent mis en appui sur un mur.

Une fine couche de poussière de bois couvre un plancher usé. Le sol se dévoile au milieu d'un amoncellement d'étales et guide le regard dans un cheminement tordu et encombré.
Il règne ici une odeur de résineux, de vieillerie et de tabac froid...

Si elle repère d'abord le gérant de l'établissement, elle ne tardera pas à tomber le regard sur la silhouette allongée et totalement couverte.
L'homme la regardera alors d'un œil mécontent, tout en respectant le chagrin d'un proche suite à ce genre de perte...

Tu n'as pas la priorité de réponse, Sapo

...~oOo~...

Invité

Il est des temps où il faudrait ne pas même mettre un chien dehors, un peu comme celui qui avait accompagné le lever du soleil - si l'on peut dire - ce matin-là. Le ciel était encore orné des couleurs pastels accompagnant l'aube mais elle était déjà sortie de l'auberge qui l'avait accueillie pour la nuit. Elle n'avait pas eu le coeur à grand chose depuis qu'elle avait appris la mort d'Eldric et la nuit avait été à la fois bien trop courte et bien trop longue. Elle ne serait sûre de sa mort que lorsqu'elle le verrait. Après tout, il était un farouche combattant et il aurait fallu plus qu'une bagarre de taverne ou autre stupidité pour l'éloigner de sa couche !

C'est donc une jeune femme aux traits tirés et dont le visage était encadré pas une longue chevelure bouclée auburn aux reflets rouge et violacés qui pénétra en fronçant son petit nez dans ce qu'elle qualifia immédiatement dans sa tête comme un bouge où elle allait attraper la mort. elle avait beau n'avoir que peu dormi, elle était propre, coiffée, maquillée et parfumée comme il se devait et sa présence dénotait quelque peu dans un tel lieu.

Si elle aperçut bel et bien le gérant de l'établissement à l'air mécontent - sans doute ledit Randall - elle ne se formalisa pas et s'approcha immédiatement du drap qui recouvrait celui qui devait être son protecteur si les gardes avaient dit vrai. Elle posa la main sur un pan du drap dans l'idée de le soulever et de voir la réalité de ses yeux mais sa dextre était tremblante, mal assurée, un comble pour une jeune femme à la grâce presque innée. Mais elle devait voir, elle devait savoir. Elle ferma les yeux en fronçant toujours le nez et souleva le drap sans pour autant rouvrir ses paupières pour avoir la vision. Si elle regardait, allait-elle voir la chevelure de jais mi-longue étalée sur la table comme elle l'avait si souvent vue en d'autres lieux ? Elle prit une grande respiration et ouvrit doucement les mirettes ...

Invité

Sapo ouvrit les yeux. Il ne faisait pas tout à fait jour, mais la lueur qui émanait des carreaux givrés suffisait pour distinguer le plafond qu'il ne reconnaissait pas. Le lit était confortable, il percevait une certaine activité à l'étage du dessous, où se trouvait-il ? La réponse surgit soudain dans sa conscience, il sursauta, se leva, s'habilla à la hâte, se lava les mains et le visage, s'essuya dans ses draps, à moins d'avoir trouvé une serviette dans la pièce, secoua les draps, les retourna, refit son lit, puis la bouche pleine d'eau, courut sur la pointe des pieds se gargariser dans les toilettes au fond du couloir, recracher l'eau, uriner, et descendit calmement les escaliers en s'efforçant d'être discret.

Il découvrit dans la pièce Randall, un corps sur une table recouvert d'un drap, à part la tête, et au niveau de cette tête, une jeune femme qui respirait profondément. Il souhaitait se confondre en excuses auprès de Randall, craignant de soutenir son regard désapprobateur, mais il avait assez de jugeote pour attendre un moment propice.

Il se plaça presque au garde à vous dans un coin de la pièce, près de la porte par laquelle il était entré, prêt à faire une moue contrite si le menuisier lui lançait un regard pendant que la jeune femme aux ondoyants cheveux roux, habillée comme une fille de bourgeois aisé, contemplait le visage de l'être perdu. Si la femme levait les yeux vers lui, il la saluerait doucement, chaleureusement mais pas trop, mais quand même ? Il retint un soupir face à ce dilemme. Il n'avait pas encore aperçu le visage de la jeune fille, mais elle avait l'air en bonne santé.

Maître du Jeu

L'étrangère qui passe son pallier, il la regarde sans jugement ni égare. Elle s'avance dans sa boutique, attirée par ce corps qu'elle est venue voir et reconnaitre ?
Randall la suit des yeux sans rien dire. Des mots bordent ses lèvres mais il ne les prononcera pas, par respect, par incertitude...
Le silence s'impose.

Lorsqu'elle lui fait face, de l'autre côté de la table qui reçoit le sac de toile, il la fixe toujours... Elle a l'air incertaine, mal préparée mais 'déterminée'.
Ses doigts viennent chercher le haut de l'étole grossièrement tissée dans le but de découvrir le visage.

Lorsqu'il la voit fermer les yeux et hésiter, tirer le tissu en prenant une sorte de grande inspiration, il arrête son geste en posant sa main carrée et calleuse sur la sienne.
"Ne vous infligez pas 'ça'..."

Dans quel état est le corps ? Aucune idée, Randall ne l'a pas encore vu. Mais il pressent que le spectacle ne sera pas 'beau à voir' en plus d'être perturbant. Le menuisier redoute de devoir ramasser une donzelle à l'allure si fragile tomber dans les bras d'une émotion subversive...
En coin, il remarque enfin la présence de son fossoyeur, fraichement levé et apprêté.
Randall ne lui fait aucune remarque ni aucun regard sous entendu.
"Ce jeune garçon va s'occuper du corps. Il faut le préparer. Le laver avant que vous puissiez le voir..."

Chacun sait ou devrait savoir que, depuis la relève des Morts, les corps ne sont que rarement mis en terre. La plupart du temps ils brûlent sur un bucher funéraire ou sont 'préparés' à ne pas pouvoir se relever... A moins que Eowyna n'insiste, Randall ne retirera pas sa main de la sienne pour préserver son esprit.

De son côté, Sapo devra les rejoindre pour transporter le cadavre. En l'état, Randall n'a pas encore fait visiter les lieux à son nouvel employé. Mais il possède une salle réservée à la préparation du corps avant la mise en bière.

...~oOo~...

Invité

La jeune femme avait été arrêtée dans son élan par une grosse paluche calleuse posée sur la sienne. Elle releva son visage délicat vers celui plus bourru du barbu et secoua la tête, d'abord avec hésitation, puis un peu plus de détermination. Elle ne pouvait décemment laisser les choses incertaines. S'il y avait bien une chose qu'elle avait apprise dans son monde protégé, c'est que la connaissance était la clé de tout.

Une voix claire et pure sortit d'entre ses lèvres lorsqu'elle répondit au tenancier des lieux avec beaucoup de douceur et presque des intonations de reconnaissance malgré son dégoût des lieux.

Je vous remercie de votre sollicitude sieur, mais si cet homme était bien mon protecteur, j'entends à savoir ce qui lui est arrivé et à venger sa mort si cela devait s'avérer nécessaire. Je connais son corps dans les moindre détails. Croyez bien que je n'aie pas envie de voir la mort, mais j'entends bien savoir pourquoi, non seulement par respect pour l'homme qui m'a accompagnée durant longtemps que pour savoir si je risque ma propre vie !

Elle leva les yeux pour venir les poser sur un jeune homme qui ne semblait pas très dégourdi à ses yeux et dont le crâne luisant lui fit immédiatement penser à un derrière de nouveau-né. Elle dût retenir un éclat de rire et se mordit la lèvre inférieure pour y parvenir. Les dés étaient jetés, elle aurait du mal à prendre ce gamin au sérieux. Quel âge avait-il ? Etait-il seulement adulte ? Son visage poupin ne devait pas voir souvent le soleil et méritait à coup sûr de nouveaux vêtements et quelques repas copieux en tout cas.

Sincèrement, pensez-vous vraiment qu'il soit utile de s'amuser à préparer un corps qui risque de se relever si on l'enterre ? Je voudrais le voir, récupérer ses biens avant qu'il soit brûlé au plus vite s'il s'agit bien d'Eldric. Je doute de supporter de devoir le voir ressortir de la terre pour tout vous dire, sans vouloir aucunement critiquer votre professionnalisme.

Si Randall la laissait faire après son plaidoyer, elle soulèverait le drap et vérifierait s'il s'agissait bien de son protecteur avant d'attendre l'accord éventuel de l'homme à ses autres demandes.

Invité

Ah, non, le drap n'était pas encore relevé, la tête restait invisible en attendant que la jeune femme achevât son geste suspendu. Elle releva la tête. Le visage de Sapo se contracta, coincé entre le trop grand sourire qui lui venait naturellement aux lèvres, et le regard noir qu'il tentait d'y opposer pour garder une contenance appropriée. Le résultant rictus ne demeura qu'un quart de seconde, avant que le calme ne revînt et qu'il pût desserrer enfin sa mâchoire tremblante. C'était la deuxième jolie fille qu'il voyait de sa vie, et à un jour seulement d'intervalle ! Au moins il ne regrettait pas sa transmigration, même s'il se retrouvait coincé à faire le même boulot qu'avant. Et fossoyeur, ce n'était pas la meilleure situation pour se marier et fonder une famille. Quoique, laver les morts, Sapo espérait qu'il n'était pas censé faire ça auparavant quand il officiait dans son ancien patelin des collines. Parce qu'il ne l'avait pas fait. Il lui restait de nombreuses facettes du métier à découvrir.

Et donc, elle... connaissait le corps de son protecteur dans les moindres détails ? Ça voulait dire... non, pas d'images (ça ressemblait à quoi d'ailleurs ? non, pas d'images, pense à ton premier amour, la serveuse d'hier, au moins elle n'est pas là, c'est plus simple de respirer, et elle n'est pas veuve, elle... alors qu'eux, ils devaient être amants, autrement comme le connaissait-elle, son corps ? c'est donc vrai ce qu'on dit des citadines ? pas d'images, non). Si jeune, foutue tragédie. Pauvre demoiselle. Et désormais sans défense, et ce qu'elle disait de sa douce voix de soupe de courge... Sapo voulait aussi savoir ce qui était arrivé à... Eldric ?... et pourquoi ! Mais, une fois qu'elle aurait examiné le corps, que pouvait-il faire ? Elle allait le faire brûler ? Ou Randall chercherait-il, réussirait-il à la convaincre de procéder à l'inhumation ? Et Sapo, allait-il devoir rendre ses deux pièces d'argent et espérer un nouveau cadavre dans la journée ? Où demanderait-elle quand même à enterrer les restes après crémation ? Mais pas sûr ce soit lui qui s'en chargerait, dans ce cas.

Enfin, il ne pouvait pas se proposer comme garde du corps temporaire, il fallait impérativement qu'il garde sa place le temps de tenir sa promesse aux deux elfes.

Maître du Jeu

Se retenir de rire... Était-ce nerveux dans cette situation ? Dans ce contexte où un mort vient d'être entreposé sur une table et qu'aucun n'a l'idée de son 'état' ?
On se fait probablement tous une image de la tristesse dans sa plus grande faiblesse. Rage, colère, sentiment de manque soudain et d'impuissance, ironie masquant la douleur profonde...
Le crâne de Sapo en fait probablement les frais.
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Tout ce que Randall peut bien anticiper -et avec raison- c'est que le cadavre a été 'empêché' d'un éventuel retour à la vie... Et c'est bien pour 'ça' qu'il refuse à la donzelle de voir le corps en l'état ! -Sans chercher à entrer dans le détail et ainsi éviter de provoquer une imagination fertile presque aussi dévastatrice que la réalité !-
Encore... s'il avait été en présence d'une créature à l'allure moins frêle que cette demoiselle, il aurait laissé le voile tomber. Mais Randall juge à l'apparence de cette étrangère et ne compte pas ramasser une jeune fille submergée par l'émotion et l'horreur.
La nuit a probablement été assez compliquée pour elle.

"Navré, mais cet homme a déjà été 'préparé' à être enterré. Si toute fois vous souhaitez le bucher funéraire pour lui, plutôt que la tombe à laquelle il est destiné et dont il ne se relèv'ra pas... il faudra nous signer une décharge. Vous étiez mariés ?

La volonté de cet homme était de rejoindre la terre, pas d'être mis au bucher. C'est ce que la Garde a spécifié."
Conclura-t-il d'un ton légèrement plus sévère et procédurier.

"Si vous tenez à voir le corps... -léger soupir agacé- je vous ferai suivre celui qui va le préparer."

Randall fera un signe à Sapo de la main, l'invitant à le rejoindre pour transporter le corps à deux. Le menuisier indiquera une porte menant au sous-sol... c'est assez peut pratique mais c'est ce qu'il a deux mieux -un endroit encastré dans la pierre, frais et moins poussiéreux que sa boutique/atelier-.
"Je te recommande d'observer le corps avant de la laisser 'voir'. En tant que fossoyeur tu es préparé à 'ces choses'...
Il faut le dévêtir et lui passer l'éponge. Ensuite il sera placé dans un linge propre puis préparé au cercueil. Je descends dans un instant pour les mesures..."
Glissera-t-il à l'oreille de son apprenti.

La salle qui se dévoile est déjà éclairée de plusieurs lampes à huile. Elle mesure vingt mètres carrés et dispose de cinq tables en pierres rainurées; pour faciliter tout écoulement évacué par un petit trou grillagé au sol.
L'accès à un puits couvert de bois permet de prendre l'eau fraiche. Et il se dispose dans un coin le nécessaire au nettoyage. Éponge, savon, vasque propre, peigne, linge...

Le cadavre sera donc posé sur l'une des tables -toutes vides-.
Et, si rien ne le retient, Randall retournera à l'étage pour laisser son apprenti faire... Surtout si la donzelle a décidé de suivre pour veiller aux manœuvres qui toucheront au corps et aux effets de son protecteur passé.

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Invité

*Le pragmatisme semblait ne pas être aussi normal pour les humains qu'il ne l'était pour elle. A quoi bon perdre son énergie pour rien ? Evidemment, elle savait que les morts se relevaient, comme tout le monde. En revanche, elle n'avait jamais eu vent de ces histoires d'empêchement de retour à la vie. Etait-ce l'oeuvre d'un prêtre ? Il y avait donc moyen de lutter contre ces retours intempestifs ? Voilà qui ferait le coeur d'une chanson utile si elle pouvait en découvrir davantage sur la question.*

~Par la déesse, ton amant vient de mourir et tu penses à la gloire ! Vilaine Eowyna ! Vilaine !~

*Le barbu semblait être certains de ses dires, mais le visage poupin se plissa de rides alors que ses sourcils se fronçaient à la suite du discours du tenancier. La volonté de cet homme ? Quelle volonté ? Sa seule volonté depuis des mois était de la servir pour ce qu'elle en savait ... à moins que ... ? Avait-elle été flouée et n'avait-elle jamais réussi à le charmer ? Jouait-il un rôle ? Après tout, il avait été son premier véritable essai. Le doute s'insinua dans son esprit et voilà que son regard se voilait d'une inquiétude dont elle ne parvenait pas à se défaire.

Elle se retourna vers le gérant et secoua doucement la tête.*

Nous n'étions pas époux, il était mon ... employé et protecteur comme je vous l'ai dit. Je suis cependant surprise de ces volontés dont vous me faites part car il ne m'en avait jamais soufflé mot. Je n'ai donc pas voix au chapitre pour aller contre son désir. Néanmoins, eut égard au chemin parcouru ensemble, je vous saurai gré de me laisser le voir et découvrir comment le pleurer, le venger et me protéger si nécessaire. Rien ne me dit que je n'étais pas la cible réelle de sa mort.

*Elle suivit donc Sapo sans hésiter plus longuement, effrayée à ce qu'elle allait bien pouvoir découvrir. Elle n'avait pas mangé grand chose mais rien qu'à l'idée de ce qu'elle allait peu-être voir, elle avait l'impression d'avoir avalé une pleine marmite d'asticots qui grouillaient dans son estomac. Il était heureux qu'elle soit toujours maquillée avec soin car elle devait avoir un teint verdâtre du moins bel effet.

Elle ne se sentit guère mieux en suivant les deux hommes dans la cave de pierre. Son regard vola vers le trou au sol, les éponges, le savon. De verte, elles devint plus blême. Même le maquillage avait ses limites ! Elle serra les poings et s'approcha du corps tout juste déposé sur la table. Elle ne connaissait rien au métier de fossoyeur et elle appréhendait d'autant plus la suite des événements. Elle regarda vers le tout jeune homme en déglutissant.*

Je ne voudrais faire votre métier pour rien au monde ... mais je ferai exception pour cet homme, si vous le voulez bien. Je dois savoir ce qu'il lui est arrivé Sieur.

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Pensées~

Invité

Sapo aurait voulu répondre à la jeune femme que la Garde avait sans doute déjà examiné le corps (ou allait le faire?), puisqu’on ne pouvait pas supposer une mort naturelle, et qu’il n’était pas nécessaire qu’elle le fît elle-même, mais avec le bref aperçu qu’il croyait avoir des priorités de cette dite Garde, et les menaces qui pouvaient peser sur la jeune femme d’après elle, il pouvait comprendre que cette dernière préférât s’assurer que les choses fussent bien faites. Elle n’avait quand même pas l’air d’avoir le cœur bien accroché, malgré ses courageuses déclarations. Et pour d’autres raisons que d’épargner à la jeune femme un spectacle assez difficile, il hésitait à la laisser s’approcher du corps. Elle pouvait vomir dans le trou au sol et il nettoierait, mais si elle n’était pas capable de se retenir au-dessus du corps, ou si elle tombait évanouie sur la pierre froide, il aurait des histoires. Enfin, monsieur Roil accepterait de croire qu’elle avait insisté, et ce n’était pas une coutume si rare de laisser la famille, parfois les amis, participer à la toilette du mort. C’était comme ça dans son village. Il stressait aussi un peu à l’idée de faire la toilette lui-même. Seul, il n’aurait pas hésiter, mais devoir réfléchir sur la marche à suivre sous des regards pour qui il valait mieux le croire expert à la tâche, c’était un peu déstabilisant.

Enfin, il allait balayer son indécision pour la gente demoiselle :

« C’est votre choix… mais laissez-moi regarder. »

De ce qu’il savait et de ce qu’il avait entendu, il supposait que le corps avait été séparé de la tête, tête qui dans ce cas n’était sans doute pas belle à voir, selon les écoulements. Il souleva le drap, sans que la jeune femme, de l’autre côté de la table, pût apercevoir la tête ou le corps. Il pensait, que quel que fût l’état du cadavre, puisqu’elle tenait à l’examiner, il valait mieux la préparer en lui disant à quoi s’attendre. Ce qu’il fit, en évitant seulement les termes trop imagés, de façon qu’elle pût changer d’avis, ou persévérer dans sa décision. Le cas échéant, il fermerait aussi les yeux du mort avant de dévoiler le corps.

« Je vais commencer par le déshabiller. Ensuite, on l’épongera de haut en bas avec de l’eau et du savon. Vous pouvez vous charger de ce côté (s’il y en avait un de moins dégradé) et moi de l’autre. Mais avant tout, je vais monter de l’eau du puits. Courage. »

Ce n’était pas exactement ce qu’elle avait demandé, mais Sapo n’avait pas vraiment envie de la laisser travailler toute seule tandis qu’il se tiendrait dans un coin de la pièce à la regarder faire, et peut-être serait-ce plus simple pour elle si elle avait quelqu’un dont elle pouvait imiter les gestes sûrs, ou qu’il pouvait au moins s’efforcer de lui faire croire tels. Et comme il était curieux, et qu’il ne voulait pas croire que certains elfes avaient précipité l’affaire pour l’accompagner plus vite au cimetière, il ouvrirait lui aussi grand les yeux pour aider la jeune femme à trouver des indices.

Mais avant-tout vérifier que les écoulements avaient été bien stoppés au niveau de la décollation, autrement s'en charger.

Compétences utilisées:

Maître du Jeu

Les deux étrangers se retrouvent seuls avec le cadavre couvert d'un sac de toile dans la salle de préparation. Randall est remonté et a refermé la porte, les laissant dans le silence bourdonnant des flammes et des mèches baignant dans l'huile.
L'instant de flottement pourrait avoir quelque chose de 'mystique' ou de tranquillisant, mais la présence de ce cadavre ajoute à l'ambiance une sorte de tension morbide et d'incertitude...
Dans quel état se trouve l'homme étendu là ? Une évidence semble poindre dans l'esprit de Sapo; la tête a du être séparée de son corps... C'est bien par ce biais que la plupart des morts sont préparés à être enterrés par ces temps de malheurs.
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A une époque, les cadavres étaient mis en terre avec un symbole religieux. Cette maigre barrière évitait à tout nécromancien de faire remonter les morts de leurs tombes.
Depuis que Sirgull est revenu, que les Dieux se sont éloignés, ce glyphe n'a plus aucune utilité.

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Le gérant n'a pas répondu à l'exposé d'Eowyna. S'il s'est contenté de hausser les épaules, il n'aura pas joué le rôle de la Garde ou d'un quelconque responsable d'enquête concernant ce cadavre.
Il n'est pas là pour 'dire' ce qui est arrivé ou 'trouver' le responsable... ni même qui devrait se charger de venger qui dans cette affaire.
La loi reste la loi et elle ne fait pas franchement partie de son travail.
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Sapo n'est pas à l'aise avec cette tache de nettoyage du corps. Probablement ne l'a-t-il jamais fait...
A part transporter, creuser et enterrer, son métier semble simple... Mais nettoyer le cadavre ? C'était quoi... la tache d'un autre larbin ?! Pas la sienne ?
Le voilà devant le fait accompli. Seau, éponge, savon en main. Et cette 'difficulté' ne s'arrête pas ici. Il y a aussi cette femme entêtée et accrochée qui se tient là...

Prévenant la donzelle au moins autant que Randall au sujet de ce que le cadavre a à montrer, il se prépare lui-même à découvrir l'aspect du corps.

La toile grossièrement cousue se défait facilement. En écartant les deux pans, il dévoile d'abord une touffe de cheveux bruns, agglutinés par un coup porté au crâne, collés d'un sang noirci par le temps et le froid.
La tête a penché sur le côté. La peau est aussi pâle que le gel sur les plaines, hérissée dans sa dernière douleur et figée par la mort.
Les yeux sont grands ouverts et exorbités, l'iris est inerte, la cornée piquée de petits serpents ensanglantés et les mâchoires sont déliées. Les lèvres s'entourent d'un écoulement sec et blanchâtre, la langue s'est épaissie, noircie et se coince entre ses dents.

Si la tête la repose sur une joue, le corps s'étend sur le dos et se détache de son moteur d'action par le tranchant d'une lame survenu après la mort.
Le sang à cet endroit est coagulé, il n'a pas jailli par la force d'un cœur stressé, ni par celle d'une vie expulsée.

En écartant d'avantage le sac de toile, afin de délivrer le corps de cette chrysalide de fortune, Sapo découvre le cadavre dans son entièreté.
L'homme a la stature d'un garde du corps... Il porte une veste de cuir, des jambières de cuir, des bottes... et en-dessous des vêtements communs aux Hommes du Sud.
Ses pièces d'armures ne sont pas abimées, il n'y a aucune autre plaie à déplorer...

Dans ses poches se trouve quinze pièces d'or et il porte encore une dague au fourreau... L'étui de son épée est vide. La perception de Sapo attire également son attention à sa main gauche. L'annulaire est 'amaigri' à sa base, marquant le port d'une chevalière épaisse et manquante.

Scène violente : 2D10 (Sapo;Eowyna)

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Admin

Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Dés du destin

'2D10' :

Invité

*Elle était loin d'être à son aise dans cette cave. Elle avait froid, non pas par rapport à l'hiver, mais plutôt à la sensation face à ce mort. Elle avait pourtant déjà vu des cadavres, mais aucun n'avait partagé son quotidien de cette façon. En bonne courageuse mais pas téméraire, elle resta en retrait pendant que le gamin avec le crâne en peau de fesse regardait l'état du corps avant de la laisser approcher. Elle était à la fois curieuse de savoir et effrayée en imaginant ce qui avait bien pu lui arriver ou dans quel état il se trouvait peut-être.

Le jeune homme tentait d'être rassurant, mais elle n'arrivait pas à entendre et comprendre réellement ce qu'il lui disait. Son esprit semblait à des lieues de là, perdus dans un passé qui leur appartenait à cet homme et elle. Elle s'était contentée d'hocher la tête et avait attendu que le sac de toile soit ouvert pour voir Eldric. Sa teinte avait dû changer de couleur à peu pris quinze fois en quelques secondes à peine. Elle avait fermé les yeux un court instant, marmonnant entre ses dents "Par la déesse". Il faisait peine à voir. Était-ce un cadavre normal ? La langue était d'une couleur tellement étrange. Aurait-il pu être empoisonné ou n'était-ce que le fait de la coagulation ?

Elle s'approcha de lui après le contrecoup de la découverte de son corps et posa sa main avec douceur sur sa joue. Elle avait la chair de poule et frissonna comme s'il faisait froid alors que la température n'avait pas diminué depuis qu'ils étaient entrés dans la pièce. Ses vêtements étaient ceux qu'elle connaissait et la mort mise à part, il ressemblait fortement à celui qu'elle avait connu. S'accrochant, elle commença à délacer sa veste en cuir et à le déshabiller respectueusement, le fouillant et regardant toute marque avec attention, ses mains tremblant légèrement ce faisant.*

Il ne semble pas blessé à première vue. C'est anormal. C'était un guerrier, pas un paysan. Il a dû se passer quelque chose. Il ne serait pas mort sans se défendre !

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Le membre 'Eowyna Bellaka' a effectué l'action suivante : Dés du destin

'1D10' :

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Sapo surveille la jeune fille du coin de l'œil, avec méfiance et prévenance. Il a bien fait de regarder d'abord, et de fermer les yeux du mort, avant de dévoiler le corps à son ancienne maîtresse. Elle ferme les yeux, prie Seri, mais elle tient bon. Ils commencent à deux à déshabiller le corps. Sapo laisse faire, se chargeant de soulever le corps quand il faut. Le bas est assez compliqué, mais le haut et ses manches, c'est encore une autre affaire. Le fossoyeur s'empare des ciseaux à disposition, à moins que la jeune fille ne tienne vraiment à ce qu'il prenne la voie longue pour garder intact la veste de cuir, c'est plus simple ainsi, et ça lui évitera de régaler son apprentie improviste de craquements sinistres en manipulant des bras rigides.

Il met à l'abri les vêtements, intacts ou en lambeaux, les quinze pièces d'or, la dague, le fourreau orphelin de son épée, elle pourra les récupérer plus tard. Ils vont pouvoir laver le corps. La demoiselle grelotte mais s'en sort plutôt bien.

« Il ne semble pas blessé à première vue. C'est anormal. C'était un guerrier, pas un paysan. Il a dû se passer quelque chose. Il ne serait pas mort sans se défendre ! »

Sapo fait la moue. Comment dire ça ? Les mots ça va, mais trouver le ton, c'est plus compliqué. Il commence sur un doux ton monocorde, mais dont les compatissantes syllabes traînent trop en longueur et lui irritent l'oreille d'hypocrisie. Il essaie d'y insuffler un peu plus de normalité. Erf.

« Il est blessé. Hum... Au niveau du crâné, un coup violent, il n'a peut-être même pas vu son agresseur. Vous voulez voir quand même ? A part ça, il a tout son or, enfin quinze pièces d'or, mais un voleur n'aurait pas laissé tout ça ? »

Manque juste l'épée, et... une chevalière ? Sapo remarque une trace au niveau de la main gauche, et se prend d'enthousiasme à sa découverte. Il est toujours possible qu'un membre de la garde y ait vu une rapine plus discrète que la bourse, ou que par demi-honneur, ils aient prélevé leur taxe sans s'attaquer au tout. Enfin, Sapo commençait depuis la veille à nourrir les pensées les plus suspicieuses à propos de la garde, peut-être sans fondement, mais l'autre hypothèse, plus probable, évidemment, c'était que l'agresseur avait emporté avec lui les objets manquants.

« Son épée manque, et il y a cette dépression sur la main gauche, m'voyez, je suppose qu'il portait une grosse bague, une chevalière ? Mais pourquoi la prendre ? Enfin, si c'est l'agresseur qui l'a prise. »

Des questions ? Autrement, Sapo ne pouvait pas faire grand-chose de plus de ces découvertes. Peut-être trouveraient-ils quelques indices supplémentaires en retournant le corps, mais le jeune homme n'avait guère hâte d'exposer aux yeux de la frêle demoiselle le dos sans doute parsemé de grosses taches lie-de-vin, là où le sang des vaisseaux sanguins s'était accumulé en suivant sa pente naturelle. En attendant, il s'empara des morceaux d'étoupe, ou autre matériel à disposition, pour 'calfater' les orifices. Dans un seau il prépara, au pif, un mélange d'eau et de savon, et commença la toilette par le haut du corps. Il pouvait s'occuper de la tête tout seul, lui épargner ça. Mais elle pourrait l'aider à le coiffer comme à son habitude bien sûr.

Compétences utilisées, même si normalement, c'est bon, m'enfin, au kazoo:

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*Elle l'avait approché de face et n'avait pas vu le coup porté à sa tête. Elle le regardait avec inquiétude. Était-elle aussi en danger que lui ? Le gamin semblait connaître son affaire. Peut-être était-il moins jeune qu'il n'y paraissait au premier abord.

Elle se fichait pas mal des vêtements du garde et laissa Sapo découper pour les aider. Elle n'avait pas énormément de force mais compensait par sa dextérité pour aider à déshabiller le défunt. Il était tellement raide par rapport à ce qu'elle avait pu connaître de lui. Elle revoyait les positions dans lesquelles elle avait pu le voir et ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était si loin de la planche qu'il était devenu.

Elle lance un regard sévère au jeune homme en entendant son ton compatissant, caressant d'hypocrisie dégoulinante, tout ce qu'elle détestait.*

Je vous semble peut-être une poupée de porcelaine, mais je n'en suis pas une. Parlez-moi donc normalement ! Mais en effet, il lui manque son épée et sa chevalière. C'était un bijou de famille de ce que j'en sais. Je me demande si quelqu'un ne tenterait pas de se faire passer pour lui !

*Brave - autant qu'elle le pouvait - elle attrapa une éponge dans le seau et commença à nettoyer le torse de celui qui avait partagé ses jours, attentive au moindre détail qui sortirait de l'habitude.*

Dites-moi ... qu'est-ce qui peut pousser quelqu'un à tuer selon vous ? Enfin, hors du fait de sauver sa vie bien sûr, mais cet homme ... il était en quartier libre et ne faisait normalement que se divertir. Je ne sais que penser ...

*Son regard était triste, ses gestes doux et délicats, comme si elle avait aimé cet homme. Elle épongeait avec soin, traitait la peau de feu son amant avant autant de délicatesse que s'il s'était agi de son propre enfant. Elle murmura doucement entre ses lèvres, perturbée par toute cette affaire et bien consciente de sa méconnaissance de cet homme.*

Qui étais-tu finalement Eldric ?

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Grmbl. Le jeune homme a le regard un peu noir malgré lui, mais il ravale sa bouderie. Elle avait raison. Il nettoie délicatement la tête tandis que la demoiselle féroce et triste s'interroge, l'interroge, à haute voix. Il fait la moue, il ne sait rien. Et puis il est un peu concentré sur cette toilette, une première pour lui.

Au bout d'un moment, affairé à shampouiner la victime, il finit par répondre, sur un ton normal, cette fois, sans doute ? :

« ... Hmm... Vous en savez plus sur la façon dont le corps a été découvert ? Est-ce que l'agresseur aurait pu être obligé de s'enfuir avant de tout prendre, si c'était un vol ? ... Sinon... Je ne sais pas... A quoi ressemblait sa chevalière, peut-être ? Est-ce qu'il aurait pu se disputer... dans l'établissement où il se divertissait ? ... Vous aviez l'air de penser qu'on aurait pu vouloir s'en prendre à vous, pourquoi ça ? »

Il versa un peu d'eau pour évacuer le savon. La tête était bien calfatée. Il la sécha délicatement avec une serviette, et arrangea comme il put les cheveux, avant qu'ils ne finissent de sécher naturellement et que la jeune femme pût le coiffer comme dans son souvenir. C'était la tête d'un mort. Propre, les yeux fermés, le spectacle était plus supportable, mais la décollation ne l'avait pas servie. Randal saurait sans doute la travailler encore un peu. Sapo saisit une serviette propre et en fit un coussin pour caler la tête dans une position plus normale, pas la peine de la laisser reposer sur une joue après tous ces efforts.

Invité

*On ne se rend jamais compte à quel point l'on tient à quelqu'un avant de le perdre et c'était tout-à-fait ce qu'il se produisait pour la jeune femme. Elle avait cru n'avoir pris cet homme que comme garde du corps soumis et le vide qu'elle ressentait depuis le milieu de la nuit ne faisait que crier à quel point elle se trompait lourdement. Elle n'avait même pas cherché à le connaître particulièrement, se contentant d'utiliser ses talents comme ... une succube !?!

Devenait-elle réellement contre tout ce qu'elle avait voulu fuir en quittant les siens ? Elle ne pouvait y croire ! Elle devait à tout prix savoir ce qu'il lui était arrivé et le venger si nécessaire. Elle refusait de se transformer en vile manipulatrice parce que la nature disait que c'était ainsi qu'elle aurait dû se comporter.

Ses mâchoires se serrèrent de détermination et sa main se fait plus sûre sur le torse de son ancien amant. Le silence entre le jeune homme et elle n'était pas pesant. Ils ne semblaient avoir ni l'un ni l'autre le besoin de le briser à tout prix. Elle releva les yeux vers lui lorsqu'il posa des questions. Elle réfléchit un instant avant de répondre, tenant de remettre ses idées en place.*

Eldric avait quartier libre. Il était en taverne ... le tonneau de fer si je me rappelle bien ce que les gardes m'ont dit. Ils sont venus me réveiller au coeur de la nuit mais ont refusé que je les accompagne. Ils m'ont dit que le corps était dans la taverne mais je n'ai pas de précision et sous le choc, j'avoue ne pas avoir eu l'idée de demander plus de précisions. Un vol ... dans une taverne ... Ca me semble fort audacieux tout de même. Un règlement de compte ou une dispute... oui peut-être. Je pense que je vais rendre visite au tenancier par la suite.

*Elle essaya de se remémorer la chevalière, mais pas moyen, elle n'y avait jamais plus fait attention que cela. C'était un blason, mais lequel ? Un héritage de famille, mais quelle famille ? Elle ne le connaissait pas au final. Un frisson la parcourut et elle se sentit honteuse d'être tombée aussi bas que sa famille en le traitant de cette manière. nul ne méritait cela ! Elle termina de nettoyer le torse de l'homme et descendit s'occuper du bas de son corps, hésitant néanmoins à toucher son entrejambe.*

Il était mon protecteur, je peux donc craindre pour ma vie, mais mis à part ma ... nature, rien ne me fait suspecter d'être une cible à vrai dire. Cela ne se voit pas ... mais je ne suis pas humaine et c'est parfois ... dangereux, surtout dans le Sud jeune homme ! C'est pour cela que j'avais pris garde du corps et avec le recul, je n'ai pas bien fait les choses. Ce n'était pas bien de ma part. Cela étant, je ne lui ai jamais souhaité le moindre mal et je n'ai pas l'impression qu'il ait été maltraité non plus, mais qu'en sais-je finalement ?

*Elle laissa voler les mouches un moment sans rien rajouter.*

Je ne sais rien de la vie ... Une enfant qui balbutie ses premiers pas en faisant des erreurs. Je vous ai pris pour un enfant au début par rapport à votre apparence, mais vous en savez sans doute bien davantage que moi sur la vie !

*Elle termina de nettoyer l'homme en se mordant la lèvre avec un mélange de honte et de dégoût d'elle-même d'une part, et de questions qui pullulaient dans son esprit d'autre part.*

D'où venez-vous jeune homme ? Vous avez toujours voulu côtoyer les morts ainsi ? C'était votre rêve dans la vie ? Vous n'aviez pas d'autres idéaux ? Moi j'en avais ... et je viens de me rendre compte que je les avais bafoués...

*Elle avait les larmes aux yeux, pas juste de tristesse pour son amant, mais des apprentissages qu'elle faisait d'elle-même. Elle se sentait sale, si sale ! Elle n'avait jamais jugé que sur l'apparence et tout-à-coup, il existait peut-être autre chose ?*

Invité

Sapo s'était figé à la première mention d'inhumanité, au point de laisser la jeune... machine achever sa chanson sans l'écouter. Encore une ? Il avait vaguement adressé la parole à six personnes dans le village. Trois autochtones, des humains, pouvait-il croire, et trois voyageurs, trois étrangers, trois non-humains. Sapo n'était pas obnubilé par ses préjugés, il pouvait traiter d'égal à égal avec des elfes, surtout si l'alternative était de les dénoncer à une justice féroce et expéditive, mais...

Il se retrouvait face au même dilemme. C'était trop en trop peu de temps. S'il avait été entouré de gens un peu comme lui, il aurait fait capturer cette non-femme, simplement pour mieux entendre ce qu'elle avait à dire et savoir ce qu'elle était, mais ici il ne pouvait pas trahir sa nature sans la livrer au bûcher. Comme ça... il ne pouvait pas, alors il était coincé. Même au sens propre, dans cette cave confinée.

Elle avait l'air d'une gentille demoiselle, un peu démunie mais déterminée, mais... ses oreilles ? Avec un peu d'espoir, une demi-elfe ? Ou une métamorphe peut-être, bref une sorte d'humaine malchanceuse ? Parce qu'autrement... Il faisait une distinction entre ces vieilles races, et les autres créatures, mal connues, qui prennent l'apparence des hommes et se nourrissent de leur chair, et qui, elles, ne sont pas de simples imitations un peu remaniées des enfants de Seri. On entendait des histoires... Ou bien, une nocturne ? Elle portait vraiment beaucoup de maquillage. Est-ce qu'elle lui déballait tout ça pour l'attaquer sur le champ ? Randal était dans le coup ? Parce que l'innocence... ça ne tenait pas la route ! On était pas naïf à ce point-là ! Même bouleversée ? Ne sois pas naïf, Sapo !

Il n'osait pas se retourner et quitter des yeux la confessée. Il fit un pas en arrière, prêt à se défendre :

« Qu'es... Qui êtes-vous ? »

Compétences utilisées:

Invité

*Sa naïveté faisait partie d'elle, presque autant que sa frivolité. Elle savait pourtant que les non-humains n'étaient pas très appréciés dans le Sud, mais ça ne lui était pas venu à l'esprit de fermer son bec pour autant… sans doute une bonne raison d'avoir toujours eu un garde du corps si l'on y pensait bien.

Elle n'avait même pas remarqué que le jeune fossoyeur s'était arrêté net tant elle était penchée sur sa découverte d'elle-même et sur son babillage incessant – éloquent certes – mais inapproprié avec un inconnu. Néanmoins, Sapo pouvait bien l'observer sous toutes les coutures, elle ressemblait pleinement à une simple humaine, plutôt avantagée par la nature. Il lui aurait donc été impossible de deviner en elle une autre nature juste à son physique.

Alors qu'il se reculait et lui adressait la parole d'une voix hésitante, un peu bafouillante presque, elle se rendit compte que quelque chose clochait. Elle s'arrêta dans ses gestes, laissant retomber l'éponge dans le seau d'eau savonneuse désormais souillée et se retournant vers le jeune homme en lui souriant gentiment.*

Vous répondez souvent aux questions par d'autres questions ? Vous vous rendez bien compte que c'est au comble de l'impolitesse je présume ! Croyez-vous donc que je vais vous manger tout cru parce que je ne suis pas humaine ? Nous ne sommes ni des animaux, ni forcément des êtres à tuer vous savez !

*Elle était quelqu'un de tactile. En réfléchissant, elle aurait sans doute évité de faire ce qu'elle allait faire, mais la réflexion n'était pas son fort. Elle s'approcha de lui et posa sa main simplement sur son bras et le regardant dans les yeux.*

N'ayez crainte et continuons de préparer cet homme je vous prie. Je ne vous ferai rien. Je suis comme tout le monde, je me défendrai si l'on m'attaque, mais je ne suis pas pour la violence. Je m'appelle Eowyna et je suis barde et danseuse pour vous répondre !

*Savait-elle que ce n'était pas ce qu'il voulait savoir en lui demandant qui elle était ? Bien sûr, elle n'était pas si stupide, mais elle avait répondu selon ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Elle se sentait bien plus barde et danseuse que succube.*

Invité

Visiblement énervé, Sapo se dérobe au contact : « C'est bon ! J'sais ! ». Il bouillonne sur place, de blanc il est passé à un peu rouge. Sa mâchoire serrée bouge comme s'il s'apprêtait à parler, mais il ne dit rien, et reprend la toilette du mort.

La jeune fille se fout complètement de lui ! Il écarte délicatement, sans forcer, les doigts du mort, et frotte, délicatement. Mais il marque à chaque fois des pauses quand ses mains se remettent à trembler, et il se retient de frapper la table du poing. Respect du mort et travail bien fait, tout ça. Elle évite de répondre à ses questions, pourquoi pourquoi pourquoi ?

« Sapo. »

...

« Pas sa peau ! Sa-po, c'est mon nom. »

Mais il n'a pas fini de bouder pour autant. Et en reprenant la toilette, mêmes arrêts soudains, même mutisme tremblant.

Maître du Jeu

Le temps passe, toilette et discutaille se faisant. Sapo reprend l'ouvrage et la porte au-dessus de l'escalier s'ouvre soudainement; s'accompagnant d'une galopade lente et lourde contre les marches :

"Bon !
J'dirai pas que j'suis rassuré parc'que j'vois là... mais vu le temps que cette toilette te prends j'me demandai si y'avait pas un autre problème ?"
Dira Randall en s'arrêtant au pallier de leur étage, croisant ses bras avant de dévier le regard de son Fossoyeur à la donzelle qui observe :
"Je ne vous accuse pas de distraction, mais celui-là il 'travaille'...

Si tu comptais creuser sur les coups de minuit t'es bien parti. Heureusement qu'y fait frais ici et qu'il est tout seul à reposer celui-là..." Souffle le menuisier tout en se détournant, prêt à remonter :

"J'vais faire appeler un transporteur... Dans l'meilleur des cas il sera là dans quelques minutes* !"

Alors à moins que l'un des deux ne le retienne, l'homme repassera à l'étage.

*arrivée du transporteur : 4 rounds

...~oOo~...

Invité

*Il ne semblait pas apprécier le contact. Elle aurait dû s'en douter. Avait-il peur d'elle ? C'était en tout cas l'impression qu'elle avait. Elle avait eu l'impression qu'ils en avaient à peu près fini avec le toilettage de son défunt amant mais apparemment, elle avait négligé des détails, ou peut-être était-ce parce qu'il voulait s'éloigner et s'occuper pour oublier sa peur ?

Elle haussa un sourcil en entendant arriver l'employeur qui osait sous-entendre qu'elle pouvait être responsable de la lenteur du gamin. C''était un comble pour le coup. Ce n'est pas parce qu'il prenait des plombes sur chaque détail qu'elle en était responsable tout de même ! Et encore moins s'il avait peur d'elle tout à coup ... ces humains ! Tous pareil !*

Incroyable ...

*Elle laissa un moment de silence s'installer entre eux, laissant le jeune homme manifestement en proie à d'intenses émotions se retrouver et se calmer. Elle en profita pour prendre les effets encore en bon état de son défunt ami contre elle, sentant le cuir qui avait pu être épargné pour tenter de s’enivrer d'une odeur de lui qui n'était pas vraiment là. Elle plia soigneusement les pauvres jambières et les posa sur son sac. Elle profita de tourner le dos au fossoyeur pour laisser un instant libre court à ses sentiments, laissant les larmes qu'elle retenait depuis le début de ce toilettage couler le long de ses joues en silence.

Serrant fermement la dague dans son fourreau, elle tritura sa ceinture avec les doigts légèrement tremblants pour la ceindre à son côté droit, sa rapière décorant déjà sa hanche gauche. Elle déglutit, essuya ses larmes et glissa les pièces dans sa bourse, le fourreau vidé de son épée dans son sac et essuya ses larmes d'un geste rageur avant de reprendre contenance et d'afficher un sourire sur son visage pour se retourner à nouveau vers lui.*

Excusez moi. Nous semblons avoir du mal à nous comprendre et je m'en voudrais de vous causer des ennuis avec votre patron. Du coup, que reste-t-il à faire pour le préparer Sapo ? Je n'ai pas votre habitude de m'occuper des défunts.

Invité

Sapo fronçait ostensiblement les sourcils tout en finissant la toilette du dos au pas de course, mais quand la maléfique entité aux yeux rougis lui demanda ce qu'il restait à faire, il se demanda à quoi lui servirait de continuer à faire la moue et de répondre sur un ton acide, et se sentit un peu ridicule et inconvenant. Il fit au mieux pour avoir l'air normal, et, sans parvenir à se détendre pour autant, inventa sa réponse professionnelle :

« Il est prêt. Vous pouvez le coiffer avec le peigne-là. Nous l'enroulerons ensuite dans le... (lin... lin...) linceul. Si vous souhaitez déposer un objet dans son cercueil, vous pourrez encore le faire en haut. »

Il laisserait le temps à la funeste engeance de coiffer son bien-aimé. Et puis...

« Je vais chercher maître Roill pour qu'il m'aide à transporter le corps. Je vous laisse attendre auprès d'Eldric. Si vous le souhaitez. »