A La Marmotte Verte ***

Maître du Jeu

Rhodonies d'Obsidienne

L'aube grise. Cette même journée, froide et blanche, accueille Aran à la Cité Impériale. Pour peu, on pourrait croire que le portail ne l'a pas emporté si loin -il faut dire que ses derniers 'déplacements dans l’Éthéré' étaient autrement plus 'grands'. Mais il est toujours dans le Nord, à quelques jours de voyages seulement, dans un temps et une ambiance très similaire à celle qui flotte autour du monastère-.

Le blond réapparait sur la terre ferme dans le second cercle de la Capitale. De là où il est, il peut deviner la haute tour de Qain. Elle se dessine au bord de l'enceinte, à quelques pattés de maison, dépassant de loin toutes les toitures environnantes.

Dans son entourage proche, Aran peut contempler une petite place pavée, avec sa fontaine de pierre gelée, un temple fermé, des maisons encore endormies ou transies par le froid.
Son souffle vaporeux l'accompagne tandis qu'il quitte le socle de pierre gravé, et fera ses premiers pas dans la Cité; au milieu des citadins attelés à leurs taches du quotidien.

Dans cette sphère 'haute' de la Capitale, les maisons sont plus vastes, plus hautes et prestigieuses. Les flammes de la Rébellion de l'an 12 en ont vidé certaines. Et pour celles qui n'ont pas été détruites, elles ont finit par se remplir de nouveaux 'riches' plus ou moins aristocrates -bien planqués s'ils en sont-.
Le Nord a brulé contre la Religion enchevêtrée au pouvoir. Mais aussi contre les lauriers poussiéreux de ceux qui exploitent le peuple et restent oisif sur leur vieux tas d'or.
La colère du peuple est restée marquée sur les façades de certain bâtiments, mais les plaies cicatrises avec le temps et il ne reste alors de ce soulèvement, que les stigmates de rares ruines ou de temples abandonnés, réhabilités en structures administratives, présentant toujours la face de la Mère 'martelée'.
Il est probable que Aran demande son chemin pour trouver la Marmotte verte ? A moins qu'une quelconque autre idée ne lui traverse l'esprit avant de trouver le 'fameux duo de frères mercenaires' ?
Qu'il demande sa route ou cherche de lui-même, il finira bien par tomber sur l'auberge.

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La chaîne qui grince au-dessus de sa tête doit attirera son attention vers un écriteau de bois, renseignant sur le nom de l'établissement "A la Marmotte Verte***".

L'auberge se présente en forme de U. Elle offre son entrée sur l'une des deux branches du bâtiment qui s'étire dans la ruelle, tandis qu'une cuisine s'y oppose. Une délicieuse odeur de ragoût de lapin stagne dans l'atmosphère glacée.
Haute de deux étages, elle semble proposer des chambres; dont quelques volets mal fixés claquent contre la façade.
Le vent se lève.

Au rez-de-chaussé, la salle principale peut accueillir trente personnes. Elle s'étend sur le corps du bâtiment.
Le message sur la porte d'entrée s'accompagne d'autres renseignements. L'auberge dispose de :
- 6 chambres avec coffre personnel
- vente de rations sèches
- un bain à l'arrière du bâtiment
Le gérant se nomme Part Drogur et le cuisto Sautsille Dinis.

Si notre visiteur décide de pousser la porte de l'auberge, il entrera dans un couloir immédiatement occupé à sa gauche par un comptoir, vide... Il sert visiblement à gérer les diverses chambres.
Dans la prolongation de ce comptoir, un escalier monte sur les ténèbres d'un étage à la porte close.
En continuant sur ce corridor, guidé par un sol de bois, il déboulera dans une salle à la clarté ocre et grise, ambiancé par une clientèle assoiffée et légèrement agitée.

Il est encore tôt ce matin, mais la taverne bat son plein. Le brouhaha n'est accompagné d'aucune musique, ni d'aucun chant... En revanche, la discussion va bon train. Elle se mêle aux odeurs de vin de la veille, de la bière et du lapin mijoté.
Lorsque le jeune homme se sera avancé jusque là, il découvrira cette grande salle portée dans la longueur, proposant une petite estrade dans le fond. Elle se dresse au flanc d'un bar occupé par le gérant. A la droite de la salle, côté ruelle, la cheminée déverse chaleur et lumière, encadrée de fenêtres à la clarté grise et assombrie.
Il y a présentement une quinzaine de clients occupés à festoyer autour de tables tantôt rondes tantôt carrées, d'un bois brute et balafré.

Alors. Sauf si Aran fait un détour, c'est ici qu'il se présentera.

...~oOo~...

Invité

Aran quitta le monastère sans plus de cérémonie pour emprunter un portail vers la capitale. La première fois qu'il avait transité, la sensation lui avait été très désagréable, il n'était alors plus certain d'être maître de son corps et craignait à tout moment de remplir ses chausses du repas de la veille. Cette fois-ci, et même s'il lui avait semblé être encore plus court, le trajet l'apaisa. Il se rendit compte que ces pauses hors du temps et de l'espace étaient les seuls moments de paix dont il jouissait depuis quelques temps et dont il jouira pendant beaucoup d'autres.

Il arriva finalement sur les pavés gelés d'une Cité Impériale encore endormie, transie par le froid. La journée était encore très jeune et l'ancien voleur espérait trouver ces mercenaires rapidement pour profiter de celle-ci sans perdre plus d'un temps que l'humanité ne possédait guère. Restait à prier pour que les deux épées louées ne soient pas cuitées de la veille.
Aran se souvint en voulant se diriger vers l'auberge qu'il n'avait encore jamais mis les pieds dans cette ville mais il avait découvert tant d'endroits lointains et inconnus ces derniers jours qu'il ne se rendait même plus compte d'être un étranger la plupart du temps. Enfin, trouver cette taverne était un jeu d'enfant après ce qu'il avait vécu et sa quête pour la Tour Noire où étaient censés dormir les héritiers. En deux, trois indications, des badauds le renseignèrent et il eût l'odeur de lapin cuit dans les narines quelques minutes plus tard, fumet qui lui rappela cruellement en faisant gronder son ventre qu'il n'avait pas avalé quelque chose depuis un moment.

Il alla voir le tenancier à son bar et le salua sans plus de cérémonie.

« Bonjour mon brave, je vais vous prendre un bol de ce plat qui embaume votre établissement avec du pain et un pichet de vin. ». Le vin, ça tient chaud et ça donne du courage, ce qui essentiel quand on s'apprête à se rendre sous terre, dans un ancien temple dressé à la gloire de la Mort elle-même. Aran ne comptait pas non plus boire tout le pichet, il avait bien l'intention de le partager. « Oh et dites moi... Je suis à la recherche de deux mercenaires, des frères, Harken et Ferken, un truc du genre, on m'a dit qu'ils logeaient ici et qu'ils étaient fiables, j'ai besoin de bras pour une bricole ! Je vais aller m'installer à cette table, là-bas, pouvez-vous me les envoyer ? » Le blond avait volontairement rendu sa voix plus aiguë, plus fluette en prenant des airs mondains pour paraître plus faible et plus crédible dans son histoire. L'Ordre ne devait pas être le seul à savoir que ces guerriers revenaient de ce temple et s'ils étaient intelligents ils devaient être sur leur garde pour au moins deux bonnes raisons : on pouvait leur chercher des noises ou on pouvait leur demander des renseignements voire qu'ils montrent le chemin jusqu'au temple, ce que désirait Aran. Et il y avait fort à parier que ces Krahen et Felkren, ou comment diable s'appelaient-ils, n'avaient pas la moindre envie de remettre un pied sur le sol impie de la demeure du Premier Nécromant.

Compétence utilisée:

Maître du Jeu

Le gérant accueillera son nouveau client d'un coup d’œil rapide, achevant de ranger quelques éléments de son bar avant de se rendre disponible.
"Du lapin, du pain et un pichet." Dira-t-il dans un léger soupire, visiblement préoccupé et peu souriant. Mais les noms écorchés dans la bouche de l'étranger lui fixe le regard. Le gérant dévisage le blond avant de se repositionner, d'humecter ses lèvres et de pincer les yeux :
"Farken... et Herken... vous voulez dire ?" Son front se plisse avant qu'il n'indique du menton un table dans le fond :
"Pas b'soin d'aller les chercher, ils campent ici depuis deux jours, le cul vissé à leur tabouret, j'arrive rien à en faire.
C'est une taverne de mercenaires, ici. Et ces deux là refusent les contrats qu'on leur propose depuis qu'une donzelle les a recruté puis quitté.
Pf-heu !" Grimace-t-il en redressant l'échine :
"Les hommes sont plus c'qu'ils étaient. Avant on allait au combat sans s'retourner sur la première croupe."
Il glisse une fois de plus un œil incisif vers deux hommes assis l'un en face de l'autre, la nuque basse et les bras croisés devant eux.
L'un est plus grand, massif, cheveux courts blond et balafré. Le second presque chétif, brun, la peau palote.
"... Ce s'rait un exploit que vous m'les bougiez de là. A part boire et manger, ils ne servent à rien.
J'peux vous recommander un aut' gars si vous voulez." Son visage s'illuminerait presque...

Une serveuse passe au côté du comptoir et pose machinalement un plateau rempli de bols fumants.
"Prenez en un, j'vous fait porter le pichet et le pain." Conclut-il.

Aran aurait le choix de se présenter à la table des deux frères, il y trouvera bien une place, à moins qu'il ne préfère disposer d'une chaise à une table voisine ?

Les deux frères sont silencieux. Ils fixent les veines du bois encore cerclé d'humidité mousseuse. Ils ont chacun un bock de bière et semblent se trouver dans un creux de conversation ou bien... vides d'âme.

...~oOo~...

Invité

Aran attrape un bol et quitte le comptoir aussitôt pour aller s'asseoir à la table juxtaposant celle des deux frères. Ils tirent une gueule d'enterrement, comme s'en doutait le blond, trahissant la peur qu'ils nourrissaient depuis leur retour du temple. L'ancien voleur poussa un long soupir en imaginant déjà ce à quoi il allait devoir faire face puis commença à dévorer le contenu de l'écuelle. Il allait certainement devoir batailler ferme pour que les deux mercenaires acceptent de le conduire dans le lieu qui était source de leurs cauchemars depuis quelques jours, alors autant prendre des forces. Il jetait un œil discrètement entre deux coups de cuillère, on aurait dit que ses voisins n'étaient plus que des enveloppes livides, dénuées d'âme, incapables de parler. Quand il eût terminé, Aran démarra la conversation de la manière la plus spontanée et pourtant sage qui lui vint :

« Eh ben mes gaillards, vous en faites une tête ! Vous avez vu la mort ou quoi ? ». Pour l'avoir vue, ils l'avaient vue et le blond le savait parfaitement. Rien de mieux que de piquer un homme dans son orgueil et le mettre en colère pour le sortir de sa léthargie et raviver la flamme qui brûlait autrefois ses entrailles. « Je suis Aran Mantarys et je ne suis pas venu vous trouver par hasard. Vous êtes mercenaires et j'ai un boulot pour vous. Un boulot que vous allez accepter pour trois raisons. La première... », commença-t-il en jetant mollement la bourse remplie d'or sur la table, « ... vous serez grassement payés. La seconde, parce qu'il s'agit d'une affaire qui concerne tout le monde mais que vous seuls pouvez accomplir. Et enfin, la troisième..., il fixa d'un regard froid, presque accusateur, teinté d'un peu de sévérité et beaucoup de jugement, le frère brun qui semblait plus malin que l'autre, « ... parce que vous êtes les responsables du bordel que nous devons régler. Vous savez très bien de quoi je parle, ça vous tord les boyaux en ce moment même. D'ailleurs, où est la troisième ? L'étudiante. Bah, peu importe. »

Sa tirade lui avait donné soif, il attendait le vin avec impatience mais il reprit avec plus de calme et d'empathie.
« J'ignore ce que vous avez vu exactement, ce qu'il s'est passé dans ce temple, mais vous n'êtes pas les seuls à avoir confronté les horreurs des dieux. Et si vous ne m'aidez pas, cette auberge dans laquelle vous avez pris refuge, où vous vous croyez en sécurité ne sera plus qu'un tas de gravats et tout le reste également. Je ne vous demande même pas de m'accompagner dans les profondeurs, montrez-moi simplement l'entrée et je m'occuperai du reste. »

Ce sera à décider sur le moment, si les mercenaires acceptaient déjà de le guider et s'ils sentaient un sursaut de courage face à l'antre. Mais pour le moment Aran préférait prendre les devants en occupant l'espace et la conversation, en leur coupant l'herbe sous le pied pour gêner leur réflexion et les mettre au pied du mur.

Compétences utilisées::

Maître du Jeu

Aran prend place à une table voisine, comme n'importe quel client le ferait. Il n'attire donc pas l'attention des deux hommes silencieux. Mangeant son repas sans un mot, il se laisse le temps de reprendre des forces et d'habituer sa présence au lieu, essayant de ne pas débarquer de nul part ?
C'est donc, avec une force latente mais décuplée, que son premier propos surprend le brun qui le découvre, lui, posé là et qui se met à lui parler ? -Mais depuis combien de temps ce gars bouffe à côté d'eux !-
Farken tourne le visage dans sa direction en deux temps. D'abord le regard qu'il plante sur le sien, comme s'il redoutait quelque chose ? Bien entendu, Aran fait mouche en évoquant la Mort... Elle ne raisonne pas en Farken comme une simple métaphore.
Face à lui, Herken reste fixe.
Lorsque une bourse d'or glisse dans leur direction, l’œil du blond la réceptionne. Enfin ses yeux clairs remontent vers l'étranger qui leur parle... et plus Aran s'exprime, plus une tension vient resserrer les doigts du brun. Son regard se décompose, sa nuque s’alourdit, là ou son frère ne bouge pas d'un poil et se contente de dévisager le gars qui les embauche.

'Vous êtes responsable'. Voilà une deuxième secousse, que seul Farken exprime d'un souffle coupé entre ses mâchoires 'décrochées'. Son visage de 'poisson' subjugué aurait réagit à ce moment, mais une serveuse s'interpose entre lui et le blond, le temps de glisser un pichet, un godet et une assiette de pain face à Aran.

Lorsqu'elle s''enfuit' vers d'autres clients, Farken est toujours là à dévisager le blond qui vient de reprendre son discours; comme si de serrer leurs tripes n'avait pas suffit et qu'il fallait les écraser un peu plus.
C'est donc tout naturellement qu'un silence s'impose entre les deux tables. Farken a avorté sa réaction, stoppée par la serveuse, relâchée d'un soupire bref, comme un rire qu'il n'a pas réussi à tirer des commissures. Il fronce donc le regard en direction de son frère, interrogeant sa face blême et inexpressive... contrairement à lui, qui se met à surchauffer et à rosir.

"Mais putain mais t'es qui..." souffle-t-il vers Aran.
"Quelle importance." racle la voix vibrante et basse de Herken.
"Nan mais je..." Farken rentre le menton en fixant un point vide sur la table. Ses lèvres semblent esquisser l'expression de quelques mots qu'il ne prononce pas ou cherche alors à mettre en ordre.

"Attend attend... " Il semble soudain halluciner et soutient son front de deux doigts.
"Tu veux... aller là bas. Sachant c'qu'on fait et vu ? Mais merde mais c'est quoi ton problème !" Le stresse agressif qu'il diffuse sera interrompu par la repose lourde du bock à bière de son frère contre la table. La secousse lui redresse l'échine, comme un coup de fouet et son regard fixe celui d'Herken :
"Deux jours qu'on s'ramolli."
"La faute à qui putain !"
"Toi."
"Hah !"
"On va t'amener là où on a été avec l'étudiante. Si tu promets de pas t'enfuir comme elle..." Gronde le blond en glissant un œil vers Aran :
"'On' ?!
Nan-nan, t'as pas compris un truc..."
"Farken."
"Herkeeeen." Semble jouer le brun avec une acidité rehaussée face à l'inexpressivité de son frère.
"Laisse 'ça' de côté. On en reparlera quand ce s'ra réglé."
Les lèvres du brun se pincent et se tirent d'un trait arqué vers le bas, fronçant le regard comme un gamin qui tente de retenir sa rancœur amère.
"C'est dans les Monts Verts.
T'es prêt ?"
Lâche le blond en détaillant de sa place son interlocuteur, semblant juger son apparence sans la commenter.

...~oOo~...

Invité

Son plan avait fonctionné, les mercenaires allaient lui montrer la voie même si l'un d'entre eux n'était visiblement pas enchanté de le faire.

« Il est des choses que l'on ne peut fuir, fermer les yeux n'efface pas le danger. » dit-il calmement à Farken en plantant son regard vert-de-gris dans le sien.

Aran prit une grande lampée de vin avant d'imiter les frères en se levant.

« Allons-y. »

Il lui restait à payer l'aubergiste pour la pitance, n'oubliant pas au passage de ramasser la bourse qu'il avait lâchée sur la table pour appâter les gaillards. Ce voyage promettait d'être une fois de plus une balade très agréable en compagnie de gens succulents. Enfin, ça ne pouvait pas être pire qu'avec l'autre imbécile balafré, si ? Le temps le dirait.

Maître du Jeu

Aran payera deux pièces d'argent pour le repas et le pichet. Puis il regagnera l'extérieur suivi par les deux frères, dont le premier en tête est Herken. En arrière, Farken bougonne dans le col de sa cape, maugréant sa mauvaise humeur et son désarrois sur la situation.
Devant l'auberge la clarté du soleil baigne la rue d'un drap fantomatique et doré, emprisonné dans une atmosphère glacée. C'est sur le pallier que le brun tentera de retenir l'attention d'Aran en l'interpellant :
"... T'as parlé d''horreurs des Dieux'... Tu veux aller là-bas sans compter sur le fait qu'on descende avec toi. Est-ce que tu sais qu't'as genre zéro chance de t'en tirer ?"
Herken ne retourne pas mais gronde en arrière gorge, ce qui détourne le regard de Farken dans sa direction :
"Mais c'est d'la folie ! On est sorti d'là une fois avec de la chance ! Tu crois que ça s'provoque ce genre de truc ?"
"... Alors on ira avec lui en bas. J'préfère rencontrer la mort au combat plutôt qu'à l'attendre."
"Ha ! Ha bah c'est bien un truc stupide d'enfonceur de porte !"
Le guerrier fait volte face à la surprise de son frère qui se figera :
"Va donc mettre ton nez entre deux cuisses, dépense tout ton or, bois jusqu'à ne plus réfléchir et attend la fin comme un preux."
Farken pincera les lèvres et froncera les yeux, bouillonnant soudain mais retenant son fiel :
"J'suis pas un lâche."
"Alors ferme ta gueule et avance."
Le regard du brun glisse sur Aran afin de l'interroger une fois de plus :
"Qu'est-ce que tu crois trouver là-bas... Pourquoi tu tiens tant à y'aller ? Qui t'envoie..."

L'échange n'empêche pas le groupe d'avancer dans la cité. Évoluant dans la seconde enceinte, ils auront un peu de temps pour parler, faire connaissance ou finir par s’ignorer pour ne remplir que le rôle de guides et quitter la Capitale en direction des Monts Verts.

...~oOo~...

Invité

Était-ce le vin ou le froid qui lui rougissait les joues ? Aran ne chercha pas de coupable et se contenta de resserrer le col de sa cape en rabattant le capuchon. Ses traits fins et ses cheveux blonds donnaient l'impression d'une petite chose fragile prise au piège du froid matinal. Ses paroles vinrent briser cette idée avec une force fracassante.

« J'ai passé une nuit dans l'un des bastions des fils de Nitil, créatures immortelles qui élèvent les humains comme du bétail pour s'en délecter le moment venu. Avant ça, j'ai gravi une montagne sinistre pour rejoindre une tour abandonnée où m'attendaient les champions de Niril. Je connais les risques de mon entreprise, ne t'en fais pas. » lança-t-il à Farken en tournant les talons pour lui faire face, son visage harassé par le froid affichant une expression neutre comme si l'évocation de ces faits hors du commun était pour lui sans importance. « Ton frère a raison, tu peux choisir de faire l'aveugle et de passer le reste de tes jours ivre et en charmante compagnie, mais ces jours ne seront pas nombreux. Ce qui arrive vient pour chacun d'entre nous, on a une chance d'arrêter le feu avant que l'incendie ne se propage alors il faut agir. Je ne vous force pas à venir parce que je sais que le courage et le dévouement sont des qualités en perdition de nos jours, de même que je ne jugerai pas votre décision car je n'en ai ni le temps ni l'énergie. »

Son ton s'était radoucit à mesure qu'ils progressaient dans la ville. Les gens allaient et venaient, réalisant les tâches quotidiennes sans se douter de la menace qui planaient au-dessus de leurs têtes. Et si Aran réussissait sa mission, si l'Ordre parvenait à contrecarrer Sirgull, alors ces mêmes gens ne sauraient jamais à quel point l'ombre de la mort était proche de se saisir de leurs âmes. Quelle ironie, sauver l'humanité sans que personne ne le sache, sans un remerciement, sans une once de gloire... C'était là la définition même de la dévotion, du dépassement de soi, des notions très peu familières pour l'ancien voleur qui avait toujours vécu pour lui-même en essayant d'éviter le mal sans pour autant faire le bien gratuitement. Et le voilà à présent dans les coulisses d'une drôle de pièce où tout allait se jouer, il lui suffisait de choisir quelle corde tirer pour influencer le cours des choses.

« Tout mon périple n'a été réalisé que dans un seul but, arrêter Sirgull. Voilà qu'il me mène dans les profondeurs de la terre dans l'espoir d'y trouver des réponses. L'identité de celui ou ceux qui m'envoient n'a pas d'importance, sachez seulement que nous sommes du côté de la vie et donc, du vôtre. Mais faire équipe implique de se faire confiance, j'ai répondu à tes questions en guise de bonne foi, maintenant j'attends que tu en fasses de même. » Il se stoppa nette et plongea son regard dans celui du brun, un regard que ce dernier avait déjà vu dans la matinée, le genre qui vous met à nu et vous scrute pour déceler la moindre hésitation, le moindre détail oublié, le moindre mensonge. « Qu'est-ce que vous avez trouvé dans ce temple ? On m'a rapporté qu'il était vide, pourtant vous avez pris la fuite, ce qui veut dire que vous avez provoqué quelque chose. La mort du lien humain de Sirgull, ça vous parle ? Et cette étudiante qui vous accompagnait, où est-elle? »

En savoir plus l'aiderait à ne pas répéter les erreurs de ceux qui l'ont précédé et chaque information augmentait un peu plus les chances de survie du trio.

Compétences utilisées:

Invité

La Marmotte Verte. C'était dans cette auberge que ses pas l'avaient conduit en cette heure si matinale de la journée. D'ordinaire, Adam avait toujours du mal à se lever tôt mais il n'avait pas réussi à fermer l'oeil de toute la nuit. Et pour cause. La note qu'il avait trouvée la veille au soir sous son oreiller et le message mystérieux qui l'accompagnait l'avaient empêché de trouver le sommeil. Ce n'était décidément pas ainsi qu'il avait imaginé passer sa dernière nuit à la Tour et pourtant...

Les mots de son amie tournaient en boucle dans son esprit. Il les avait à ce point lus et relus qu'il était à présent capable de réciter le message dans son intégralité, au mot près. Il avait d'ailleurs hésité à conserver cette note griffonnée à la hâte mais n'avait pu se résoudre à la brûler, la glissant finalement dans la poche intérieure de son vêtement. Durant les rares moments d'assoupissement de la nuit dernière, il avait rêvé de ce moment, de cette auberge, de ces deux mercenaires qu'il était censé retrouver et de Nephinae. Elle était là, elle aussi. Ensemble, ils faisaient la lumière sur cette sombre menace et laissaient éclater la vérité.

La réalité s'avéra toutefois bien différente de ce que ses songes lui avaient murmuré.

Point de Farken ni d'Herken en ces lieux, l'informa le tenancier de l'établissement, et encore moins de Nephinae. Il les avait manqué de peu. Mais ces derniers étaient néanmoins accompagnés d'une troisième personne. S'il se hâtait, il devrait parvenir à les rattraper, ils ne le précédaient que d'une minute ou deux. Adam sortit rapidement de l'auberge et jeta un regard à la circulaire pour tenter de repérer le trio. Un grand blond baraqué accompagné d'un petit brun et d'un autre blond taillé comme lui, lui avait expliqué l'aubergiste. Il eut tôt fait de les apercevoir à quelques pas seulement, là-bas sur la place.

Plus que la description faite par le gérant, ce sont ses propres souvenirs qui lui permirent d'être certain qu'il ne se trompait pas de cibles. Ces deux hommes, il les avait déjà aperçus à la Tour de Qain en compagnie de Nephinae et du Conseil. Le troisième larron, en revanche, lui était totalement étranger. Avançant d'un pas décidé vers le groupe, seules quelques bribes de conversation lui parvinrent lorsqu'il arriva à leur hauteur. L'inconnu évoquait l'étudiante qui accompagnait les deux mercenaires, cherchant à savoir où cette dernière se trouvait. Une réponse qui intéressait fortement Adam, lui aussi.

- Je dois vous avouer que j'aimerais également le savoir.

Au temps pour l'entrée en matière. Adam n'était pas du genre à y aller par quatre chemins et qui plus est, il se faisait du souci pour son amie. Après un bref signe de la tête en guise de salutations, son regard glissa du petit blond vers les deux mercenaires qu'il zieuta tour à tour.

- Vous devez être Farken et Herken ? Je ne sais pas si mon nom vous dira quelque chose mais je m'appelle Adam Theryn. Je suis mage. L'étudiante qui vous accompagnait est mon amie et... elle m'a demandé de vous trouver.

Nephinae leur avait-elle parlé de lui ? Il n'en avait aucune idée et espérait que, où qu'elle soit, elle se portait bien. Il l'espérait sincèrement.

Maître du Jeu

Un silence de mort flottera entre les deux frères, tandis que Aran explique et questionne. Si Herken affiche une expression taillée dans le marbre, son frère se décompose à l'énoncé rapide des rencontres improbables faites par le blond... Aussi ne pourra-t-il s'empêcher de le détailler de bas en haut, presque en reculant d'un pas de côté sans trop savoir comment rassembler ses pensées.
Aran le dévisage, alors il se sent un instant déstabilisé... -Sixième Sens en MP-

Inspirant brièvement entre ses lèvres arrondies, le brun s'apprête à répondre... mais une nouvelle question tombe et elle est aussi surprenante qu'inattendue, puisqu'elle s'adresse à eux, mais provient de l'extérieur de leur cercle.
Le bouche en cul de poule, Farken biaise lentement le regard vers le mage, tandis que son frère l'observe en coin.
"Merde un Mage..." Dira-t-il d'un chuchotement à Herken en lui envoyant un coup de coude.
"... vraiment étonnant..." Soufflera le guerrier en fixant la route qui descend vers les portes de la ville.

"On devrait monter une armée d'élèves." Les yeux roulant au ciel il fini par froncer le regard et soupirer; se préparant alors à dire :
"Nephinae est partie, sans rien dire, sans même laisser un indice sur ce vers quoi elle allait... On peut juste imaginer qu'elle a suivi les indications du Conseil -mais en agissant seule- ou qu'elle a préféré fuir toute cette merde le plus longtemps possible.

Par Seri... quoi dire en premier..."

"Le lien est humain est mort. Nephinae l'a décapité." Tranche Herken d'un timbre plat et sans sourciller.
"Le temple était vide. Mise à part cette enfant qui a réclamé son exécution."
"Ouais... et en la tuant y'a ce truc qui est apparu. On a du fuir... Elle nous avait dit de pas nous r'trouner mais j'ai pas eu le choix en fermant la porte." Le regard de Farken se trouble.
"Hem... Nephinae a... lu un truc là-dessus. Elle m'a pas dit c'que c'était, elle m'a juste refilé le livre qu'elle avait trouvé dans le temple... et franchement j'l'ai pas feuilleté.

Avant de quitter les lieux, par un endroit que l'gamine nous avait indiqué, on est tombé sur une salle bizarre... Un genre de dortoir, bibliothèque, un truc de recherche un peu exclu du temple... Il rejoignait l'extérieur par un mur d'illusion.
Bordel de merde j'suis désolé c'est hyper confus..."

"Ce s'ra plus clair une fois dans les Monts Verts..."
"-soupir- mouai... enfin si on est quatre à s'engouffrer là d'dans... c'est déjà mieux que rien."
L'attention du brun glisse vers Adam :
"Nephinae nous a jamais parlé d'toi... mais j'suis pas contre de repartir là d'dans avec un type lié de près ou de loin au Conseil... On était censé avancer mais ta copine nous a lâché... C'est pas plus mal que tu reprennes le flambeau dans un sens. Je tiens à ma réputation... faut qu'on avance..."
"Tss de quoi tu parles. Le Conseil nous a pas acheté et jusque là tu préférais te noyer dans l'alcool."
"Merci pour ton encouragement Herken t'as toujours été plus qu'un frère.
Ta pote t'as demandé de nous retrouver. Elle disait quoi d'autre dans son 'message'... Tu sais quoi sur tout ça..."

La muraille de l'enceinte grandie à vue d’œil. Dans peu de temps, le groupe quittera la Capitale pour se lancer dans les pleines sauvages et glacées.

...~oOo~...

Invité

Une ombre se dessine dans les yeux du mercenaire, une ombre abominable, tantôt araignée, tantôt agglomérat de restes humains. Aran eût un pas de recul sous la surprise de ce spectacle affreux. Si cette chose indescriptible gardait le temple de la mort, les aventuriers allaient devoir redoubler de prudence. Mais alors que le blond allait poser une autre question, un homme fit irruption. Un étudiant ou un mage à en juger par sa dégaine. S'il y avait bien une chose qu'il avait toujours détestée chez les adeptes de la magie c'est bien leur accoutrement, eux qui se pensaient trop beaux et trop puissants pour porter de vraies protections, déambulant dans les plis et replis de leurs toges et autres robes fantasques en laissant la piétaille prendre les coups pendant qu'ils restaient bien derrière, cachés, à marmonner des sortilèges hasardeux qui ne reconnaissent pas les amis des ennemis. Pour une fois, on ne pouvait reprocher à Fordred de faire le mauvais choix, il portait des habits pratiques lui, même si ça ne le rendait pas plus doué pour autant.

Aran accueillit donc le nouveau comme il le fit pour chacun de ses semblables avant lui, avec une grimace dédaigneuse et des sourcils froncés. Non seulement il n'aimait pas les gens de sa caste, mais en plus celui-ci se permettait d'arriver au beau milieu d'une discussion privée avec toute la suffisance du monde, interrompant l'ancien voleur dans ses pensées et coupant court à toutes questions qui restaient à poser. Alors il garda le silence, laissant ce gêneur se présenter et justifier sa présence tout en écoutant les réponses de Farken. Ne tenant à garder plus longtemps le silence, le blond lancera un regard acéré au mage.

« La sagesse que l'on prête au Conseil ne lui permet-elle pas de voir qu'il en a déjà trop fait et qu'il serait temps qu'il s'occupe d'autres affaires de son niveau ? Avec vous, c'est la quatrième fois qu'il met son nez dans cette histoire pour ajouter à chaque fois encore plus de problèmes qu'auparavant. Que vous soyez là sous ses ordres ou simplement pour trouver votre ami, écoutez bien mon avertissement. Je ne permettrai pas que les choses empire à nouveau, j'espère que c'est clair. », ses pupilles tranchantes s'ajoutaient à la menace de son discours, on pouvait lire sur son visage un mélange de consternation et de lassitude, une sorte de vague colère qui puise dans ce sentiment de solitude d'être le seul à agir raisonnablement dans un dossier qui demande énormément de prudence. Pour la première fois depuis longtemps, Aran se sentait fatigué mentalement. « Si vous souhaitez vraiment aider alors joignez-vous à nous, gageons que vous êtes plus malin et plus fin que votre prédécesseur... »

Le groupe continuait de progresser vers la sortie tandis que l'ancien voleur reprit la parole en s'adressant cette fois à Farken.

« Tu as parlé d'un livre que t'a donné l'étudiante, si tu l'as sur toi j'aimerai y jeter un œil. Quant à ce truc dont tu parles... As-tu déjà entendu le nom d'Exuvie ? »

Toute cette histoire d'expériences et de recherches trouvaient un écho inquiétant avec les desseins des Premiers-Nés. Aran se souvenait que Fordred avait évoqué le lien humain face à Zah'a qui lui avait ensuite répondu qu'il était ce qui lui donnait son immortalité. Si les mercenaires disaient vrai, ou en tout cas si ce qu'ils avaient cru voir était véritable, alors Sirgull était à présent mortel. En était-ce pour autant une bonne nouvelle ? Les êtres les plus dangereux sont ceux qui viennent d'être blessés.

Invité

Nul doute qu'il tombait comme un cheveu sur la soupe et que sa présence ne faisait pas l'unanimité. Ce n'était pas comme s'il avait eu le choix, Adam ne s'arrêtait pas à ce genre de considérations. Il n'était d'ailleurs pas improbable qu'il n'ait absolument pas remarqué les chuchotements échangés entre les deux mercenaires et encore moins la mine peu amène du blond qui le saluait, son attention étant focalisée sur tout autre chose.

Il écouta religieusement les explications du mercenaire dans lesquelles subsistaient plusieurs zones d'ombre qui lui firent hausser les sourcils. À vrai dire, il n'y comprenait pas grand chose à tout ce charabia mais retenait l'essentiel : Nephinae ne leur avait pas parlé de lui et avait disparu comme elle le lui avait écrit dans son message. Les deux mercenaires s'attendaient à ce qu'il assure la relève, ce qu'il comptait faire comme de bien entendu. Son amie l'avait prié de reprendre l'enquête et même si tout était pour l'heure très obscur, il n'avait pas l'intention de se débiner. C'est ce qu'il s'apprêtait à répondre quand le blond décida de prendre la parole à son tour. Cette fois-ci, son regard transperçant et ses paroles acérées ne passèrent pas inaperçus. Adam ignorait le motif de son hostilité à son égard alors qu'ils venaient de se rencontrer mais n'en prit pas ombrage. Il n'avait aucune idée de ce qu'avait vécu son interlocuteur ni des raisons dissimulées derrière son attitude. Ne jamais juger un livre à sa couverture, l'un des préceptes que ses parents lui avaient inculqué. Une chose ressortait toutefois du discours du blond, son aversion pour les décisions prises par le Conseil. Adam se tourna vers lui pour lui faire face, sans se départir de son attitude affable.

- Je prends bonne note de votre avertissement. Écoutez, je ne sais quels sont vos griefs à l'encontre de ce que fait ou a pu faire le Conseil, je n'ai pour ma part aucune accointance avec ce dernier. Je viens tout juste de terminer ma formation et si je suis ici aujourd'hui, c'est uniquement parce qu'une personne à laquelle je tiens me l'a demandé.

Il embrassa du regard le trio, poursuivant afin de répondre également à la question du mercenaire sur le contenu du message qu'il avait reçu.

- Nephinae s'est montrée très concise dans le mot qu'elle m'a laissé. Elle cherchait à connaître les motivations du Conseil en lien avec la relève des Morts et a évoqué un autre mage, un dénommé Fordred, lié de près ou de loin à l'affaire. C'est en partant à sa recherche qu'elle vous a rencontrés tous les deux alors que de votre côté vous recherchiez un ami qui accompagnait manifestement le mage. Elle m'a parlé d'une Nécropole que vous auriez découverte, sans doute ce fameux temple que vous venez d'évoquer. Je ne sais rien de plus, si ce n'est qu'elle semblait inquiète et pressée par le temps. Elle m'a exhorté à poursuivre l'enquête et à vous retrouver tous les deux.

Il marqua une pause et fouilla dans les replis de son vêtement, extirpant un morceau de parchemin qu'il tendit au mercenaire brun.

- Tenez, voyez par vous-même.

Adam suivit le groupe qui s'approchait inéluctablement de la sortie tandis que le blond cherchait à en savoir plus sur le livre qu'avait mentionné l'un des mercenaires et prononça le nom d'Exuvie. Pour sa part, cela ne lui évoquait rien du tout et il garda le silence dans l'attente d'une réponse qui lui permettrait peut-être d'en apprendre davantage. Comprenant qu'ils avaient décidé de quitter la Capitale sur le champ, il jeta une bref regard en arrière. Il ne s'imaginait pas partir aussi rapidement sans même pouvoir avertir qui que ce soit de son départ. S'il lui arrivait quelque chose en s'en allant de cette façon, à la manière d'un voleur, Enora aurait sa peau. Un fin sourire se dessina au coin de ses lèvres à cette idée. Mais il n'avait pas le choix.

Maître du Jeu

Adam a été lancé dans la marre gelée. Vue la situation, il était difficile d'ignorer ce qu'il avait entendu ou lu... Quitter l'aventure à cette étape serait se voiler la face sur les enjeux qui menacent l'humanité. Sa présence ne fait pas l'unanimité mais elle est aussi essentielle que bienvenue face au manque de forces jointent à ces secrets et des dangers imminents.
Autour d'eux, la vie des Hommes reste 'tranquille'. Chacun sait que la guerre est aux portes, que les Morts se relèvent, mais tous ignorent la vérité et le spectre qui plane au-dessus de leur tête.

Aran pose là ses expériences passées, sa rencontre avec un Mage versatile, un élève lui aussi... puis cette jeune étudiante qui avait préféré fuir que d'affronter la réalité, transférant lâchement sa crainte plutôt que de se lancer par elle-même dans l'aventure ? Ça devenait quoi... une généralité ?

L’inquiétude est presque justifiée et la conséquence retombe sur un jeune innocent, n'attendant que d'être nourri des problématiques pour faire de son mieux ?

Farken récupère le message, le lit de biais avant de le tendre à Aran... peut-être se moquerait-il bien de cette lettre et préférait récupérer l'ouvrage qu'il demande.
Oui, le brun à gardé le livre sans le parcourir. Il haussera les épaules quand il évoque l'Exuvie :
"Peu importe le nom que ça porte, si ? Peut-être que c'est 'ça'... peut-être pas. J'en sais rien."
Réprimant un frisson, il réajuste sa cape et rendra sa lettre à Adam si Aran l'ignore.

"Fordred ouais... C'est bien ce gars qui a amené un collègue à nous vers le temple qui a été découvert. Il a disparu, c'est pour ça qu'on a accepté de suivre la fille. Le Conseil avait l'air d'être totalement tourné contre ce type, il est probablement à l’origine de toute cette merde."
"Klotar... c'était un copain." Précise le guerrier d'un air austère et triste.
"Ouais ouais... tu le dis à chaque fois. Mais on a pas trouvé son cadavre." Soupire Farken.

Le quatuor s'engage dans l'épaisse enceinte de la capitale, s'exposant bientôt aux vents des terres sauvages qui sévissent sans frein hors les murs. Farken et Herken feront rapidement quitter la route à la troupe, empruntant une voie que seul eux connaissent pour lavoir déjà fait.

Il serait de bonne augure de...
"... à partir de maintenant... tout le monde reste sur ses gardes."

Compétences:

...~oOo~...

Invité

Le mage se défend et c'est bien son droit, il semble calme et réfléchi, peut-être se révélera-t-il être un allié de valeur, aussi Aran ne lui cherchera pas plus querelle même son agacement ne s'estompe pas pour autant en un claquement de doigt. Il ne prendra pas le message de l'étudiante, faisant confiance aux autres et minimisant son importance. Elle était partie en laissant le sale boulot, il n'y avait rien d'autre à apprendre.
Le mercenaire lui tend le livre qui pouvait contenir tant de réponses, l'ancien voleur le dévorera dès qu'il en aura l'occasion mais pour le moment l'heure était au départ et donc à la prudence.

« Sirgull sait que je suis sur ses traces, il doit être en colère d'avoir perdu de précieux pions au sud qui pourraient servir un nouvel ennemi. Redoublons de vigilance, je doute qu'il ne s'abandonne à la torpeur alors que le tourbillon des événements se fait plus violent que jamais. »

La mise en garde pouvait être inquiétante et le blond ne sut si le long frisson qui lui croqua l'échine était fils du froid ou de l'angoisse. Il resserra sa cape autour de lui et se retourna une dernière fois vers ses compagnons de route en affichant un air résolu.

« Quoi qu'il arrive, n'oubliez pas que nous n'avons pas d'autre choix que de réussir. Fuir ne ferait que retarder l'échéance, alors du cran. »

Compétences utilisées:

Spoiler:

Maître du Jeu

-je saute le tour de Adam. Pas de nouvelles depuis 11jrs (3 semaines sans jeu) et il faut avancer sur cet arc narratif. Dsl-

Le groupe reprend la marche; Farken, Herken et Aran formant un peloton à l'avant, tandis qu'Adam reste légèrement en arrière.

La révélation que le blond fait à la troupe interpellera le regard du brun. Si le guerrier semble l'ignorer, son oreille reste à l'écoute.

"Sirgull sait que t'es sur ses traces ?"
Répète le mercenaire en fronçant les sourcils d'un air impliqué, presque estomaqué.
"... Tu l'as vu ?"

Aran avait fait référence aux champions de Niril, mais Farken ne semblait pas avoir mesuré toute l’implication du blond dans cette affaire... ni même penser que le Premier Nécromant se sache concerné par ses mouvements.
Tout ce qu'il pressent, désormais, c'est que le Temple de la Mort ne sera probablement pas aussi 'vide' que la dernière fois...

Les pleines vallonnées qui les entourent s'embrument du passage d'un nuage rasant. L’atmosphère se fait plus humide, plus froide et 'silencieuse'.
Ici, en pleine terre sauvage et hors des pistes, le groupe se risque à quelques rencontres impromptues. Mais il semble assez alerte pour repérer tout mouvement suspect avant d'être éventuellement détecté...

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Rencontre aléatoire
1D10
1D4

Des ombres surgissent à plusieurs mètres devant eux.
Émergeant d'une colline, un troupeau de biches et de cerfs marche en fil indienne... calmement. Leurs silhouettes se découpent dans la brume grise.
Ils ne semblent pas les avoir repérés, mais ces créatures sont toujours aux aguets... Si l'un d'entre eux les aperçoit il est probable que le groupe s'enfuit et se disperse par paquet... A moins qu'un mâle se sentent assez stressé pour charger...

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Admin

Le membre 'Le Narrateur' a effectué l'action suivante : Dés du destin

#1 '1D10' :
A La Marmotte Verte *** 4995819d10

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#2 '1D4' :
A La Marmotte Verte *** 4703864d4

Invité

Les terres que parcouraient le groupe semblaient déjà sous l'emprise du Premier Nécromant. Vides, froides, austères, c'était comme si son étreinte avait déjà serré l'herbe qu'ils foulaient. Mais si lugubres qu'étaient ces plaines elles n'en demeuraient pas moins vides pour le moment et donc, inoffensives.

« Rencontré ? Non. Je ne serai pas là pour en parler, je ne pense pas qu'un simple mortel puisse le vaincre pour le moment. Mais si on arrive à lui ravir ce qu'il cherche tant, peut-être que nous aurons une chance. J'ai rencontré l'un de ses lieutenants qui a manipulé le Longuenuit pour qu'il se range aux côtés de son ancêtre alors même qu'un autre pion passait du côté des Premiers Nés. C'est une guerre qui concerne tout le monde, même les gloutons. » lâcha-t-il en pinçant les lèvres, il gardait un mauvais souvenir de son passage chez les suceurs de sang.

« Sirgull cherche quelque chose ardemment, une chose d'un ancien temps, ni vivante ni morte, en évolution constante. Lui et l'un des Premiers Nés se battent pour mettre la main dessus. Je ne sais pas vraiment ce que c'est, ton livre me l'apprendra peut-être. En revanche je sais qu'il faudra bien réfléchir si nous le trouvons. Peut-on l'utiliser ? À quel prix ? Cette chose devrait peut-être retourner dans l'abîme du temps quitte à nous priver d'un précieux atout. J'y réfléchi depuis que nous sommes partis. »

Le cerveau de l'ancien voleur frôlait la surchauffe, il pesait le poids de chaque décision, essayait de prévoir ses actions avec plusieurs coups d'avance. Mais à mesure qu'il avançait dans sa quête un doute s'était installé en lui. Simple puce qui lui chatouillait les entrailles il était désormais un ver goulu qui le rongeait de plus en plus. Il se sentait seul, terriblement seul. Seul à ne pas empirer la situation, seul à effacer sa personne pour le bien commun, seul à trouver le courage de se battre. Aran commençait même à nourrir une colère froide pour son propre ordre qui ne mettait pas plus de moyens en œuvre pour lutter contre Sirgull. Où était Elric ? N'y avait-il personne d'autre ? Le monde serait-il à ce point dans le chaos et la violence pour qu'une institution si vieille et qui se vautrait tant dans le prestige ne puisse rien faire de plus que d'envoyer un garçon sur les traces d'un demi dieu ?

Un groupe de biches passa au loin, ombres grises sur une terre encore plus grise. Aran les regarda avec mélancolie, même les bêtes savaient rester soudées, pourquoi pas l'homme ? Et pourtant, à la fin des fins, qui mange qui ?

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Maître du Jeu

Aran se sent seul et désarmé ?
Le monde était-il aussi torturé, pour que les moyens mis à disposition contre le Nécromant soient aussi faibles et peu fiables ? Que fait son Ordre, que font les Mages de Qaïn... Quid d'autres Hommes et Espèces ? Des mesures mises en places ? Était-il seul face à ces enjeux... devant la Mort qui menace le monde...
Serait-il l'unique à se sacrifier...

Il y a de nombreuses affaires qui mettent en danger l'Humanité. Toutes trouvent leurs origines auprès du Premier Nécromant...
Sirgull a frappé et frappera sur plusieurs fronts.
La guerre des Hommes du Sud au Nord, l’implication ou non des Nocturnes dans ce combat, la survie de l'Héritier Longuenuit,... le désarmement de nombreux Pions impliquant la réussite ou l'échec des Hommes sur la Mort prématurée...
Aran ne sait pas tout. A cette heure, il est certain que ce paysage morbide et glacé appuie sur son moral...

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Voilà qu'un troupeau de cervidés passent au loin, comme les fantômes d'une vie passée. Combien de temps, encore, avant qu'ils ne disparaissent ? La Mort emporterait-elle tout dans une déferlante meurtrière et prématurée ?
Si la fin des fins est inévitable, celle que propose Sirgull n'a rien d'enviable.
Chaque cycle de vie trouve sa raison d'être dans la perpétuation. De l'apprentissage à la dispense du savoir sur une génération plus jeune... Échelon après échelon, chacun perd ce qu'il acquière au profit de la prochain évolution.
-Il n'y a bien que les Nocturnes qui s'échappent à la règle.
Une race mourante et figée dans le temps.-

Sirgull, lui, est bien là pour mettre son bâton dans la roue. Allant jusqu'à violer les corps défaits de leurs âmes pour en faire ses pantins ?!
C'est un destin aussi peu plaisant voire pire que l'extinction... Car la 'fin de toute vie' n'est pas la 'fin du monde'...

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Le groupe avance encore dans les plaines, tenant le silence. Farken semble réfléchir, tandis qu'Herken observe les environs.
La grisaille s’épaissit et s’obscurcit, annonçant l'arrivée d'une nuit propice au repos... Les deux mercenaires ont fait cette route il y a quelques jours. Ils ne connaissent pas le chemin par cœur, mais ils savent où trouver un endroit à l’abri des intempéries.

Non loin, s'esquisse une falaise de rocs et de terre. Ses pans s'élèvent comme une menace dans la brume qui s'est installée...
"La nuit va tombée. Installons-nous ici avant de reprendre à l'aube.

Nous ne sommes plus loin... mais nous n'y verrons bientôt plus rien."
Dit Herken à voix basse en indiquant du doigt un creux rocheux au pied d'une colline.
"C'est déjà là qu'on s'était arrêté avec... Nephinae." Pince Farken en plissant les yeux.

Si Aran n'a aucune objection, le groupe pourrait s'installer, discuter, se reposer...
Il serait là, dans une sorte de cavité 'ouverte', apportant une avancée de roche au-dessus de leurs têtes et offrant un panorama sur le paysage bouché de brume.
La terre y est poussiéreuse, légèrement collante par le froid et l'humidité. Le vent, qui souffle depuis le Nord, n'a pas d'emprise sur eux.
Ils y seront au calme et mieux cachés.

Compétences:

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Invité

Le froid et le vent se font plus intense, le soleil prend la fuite et laisse un épais tapis de brume et de ténèbres s'installer inlassablement. Bientôt, le groupe n'y verrait plus grande chose et il ne pourrait compter sur la lune pour les aider. Heureusement les deux mercenaires savaient où ils allaient et dénichèrent un abri des plus luxueux dans cet enfer aussi morne que vide. Là, parmi les rocs se dressant comme des spires, ils passeraient la nuit sans avoir à craindre ce vent froid qui faisait grelotter Aran depuis leur départ de la Cité. Et si quelqu'un approchait du campement, ils ne pouvaient pas le louper. Une aubaine la bienvenue dans cette aventure semée d'embûches.

« Je prends le premier tour, j'ai de la lecture à faire.» lança le blond au reste du groupe en posant mollement ses affaires sur ce sol moite qui allait leur servir de lit pour cette nuit. Il laissera ses compagnons s'occuper du feu alors qu'il grignoterait l'une de ses rations en entamant la lecture grâce aux dernières bribes de lumière qui se retiraient avec toujours plus de hâte de ces plaines moribondes.

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Maître du Jeu

L'heure est donc au repos.
Les deux mercenaires ont déjà mangés à la taverne; le repas ne leur semble donc pas nécessaire... Ainsi Farken s'installe dans un coin, déposant sac et couverture sur le sol glacé tandis que son frère prépare un petit feu.
Si le groupe ne souhaite pas être repérer, le froid et l'obscurité pourraient jouer en leur défaveur... Quitte à être reniflés par une goule, autant la voir; puisqu'être vu n'y changerai pas grand chose.

Si Aran monte le premier tour de garde, Herken prendra le second, Farken le troisième et Adam celui arrivant jusqu'à l'aube...
Le mage est resté silencieux jusque là. Il prendra sa lanterne, l'allumera... et au bout d'un instant, s'éclipsera pour pisser... -
Un acte que les deux mercenaires n'encouragent pas sans pour autant le retenir...-

Le trio se retrouve un moment dans le silence... jusqu'à ce que des pas reviennent de leur côté, dévoilant non pas la carrure du mage mais une stature légèrement plus imposante et un faciès étranger...
Sur leurs gardes, Herken et Farken empoignent leurs épées.
Aran pourra réagir lui aussi, mais l'inconnu est déjà là.

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Invité

Le Nord, André n’y était jamais allé avant, en partie parce qu’il n’en avait jamais eut spécialement envie. Néanmoins, là il n’avait pas trop le choix, ce qu’il avait découvert il y a peu exigeait qu’en tant qu’exorciste encore récent, il agisse. Surtout s’il désirait faire pleinement ses armes dans le métier et dissiper l’impression tenace qu’il avait, qu’il s’était peut-être engagé trop tardivement dans la profession pour vraiment espérer s’y démarquer à terme.

Quoiqu’il en soit, il était arrivé au bout de plusieurs jours de voyage, vers les monts verts. C’était dans les alentours que les nécromanciens avaient prévus quelque chose et il espérait bien pouvoir les en empêcher. Surtout que leur réunion aurait lieu demain, autant dire que la situation était urgente... Il espérait néanmoins arriver à obtenir de l’aide pour ne pas avoir à tenter la chose seule, même si pour le moment ses tentatives en ce sens n’avaient pas été trop couronnées de succès, en plus d’êtres rares. C’est à peine s’il arriverait à temps à destination pour le coup.

Enfin, de toute façon il verrait demain, là il commençait à faire nuit et il fallait trouver un abri. Si l’idée de dormir seul à la belle étoile se défendait, en faisant attention évidemment pour ne pas se faire surprendre… Il finit par remarquer un feu non loin et décida de s’y rendre. C’était le signe qu’un voyageur seul ou un petit groupe avait décidé de camper. Peut-être était-ce des brigands et non des aventuriers honnêtes, mais au vu du fait qu’il ne possédait pas grand-chose sur lui, André estimait pouvoir négocier dans le pire des cas qu’on le laisse tranquille. De toute façon, il estima qu’il valait mieux camper en groupe que seul par les temps qui courent.

Et qui sait ? Peut-être pourrait-il les embrigader dans sa mission ? Il imaginait les nordistes du genre un peu naïfs, cela et le fait que de toute façon toute cette histoire les concernait d’autant plus que ces nécromanciens se réunissait chez eux.

C’est ainsi qu’une fois arrivé au niveau du camp, mais s’arrêtant à une distance de sécurité et de politesse, André fit un geste de salutations, avant de dire poliment, tout en surveillant un peu les environs, on ne savait jamais...

« Allons, rassurez-vous, je ne suis pas un brigand, uniquement un exorciste en mission, surtout que vous n’avez pas l’air de morts. » Dit André en faisant attention à l’attitude de ses interlocuteurs, ces derniers étant tout de même des nordistes, alors voir quelqu’un avec des vêtements du sud aurait donc peut-être de quoi les interloquer, en plus de son armure et de sa hache. Il ajouta quoiqu’il en soit cordial.

« Un exorciste qui vous serait gréé de le laisser camper avec vous cette nuit si vous n'y voyez point d'inconvénient. » Sur ce, il attendit patiemment la réponse des autres, ne faisant rien pour imposer sa présence. Espérant au passage que son statut d’exorciste faciliterait les choses, après tout en ces temps difficile, la compagnie de quelqu’un spécialisé dans la lutte contre les morts pouvait être intéressante.

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Invité

La gravité de leur tâche pèse sur chaque esprit du groupe, ils n'échangent pas ou peu et vaguent tous à leurs occupations sans trop se préoccuper du reste. Seul fait notable du début de la soirée, le mage qui part pisser. Comme quoi, même en maîtrisant les arcanes divines on reste tout de même lester du même fardeaux que chaque être vivant. Une ironie qui fait garder les pieds sur terre.

Aran leva simplement un sourcil pour jeter un coup d'oeil furtif à Adam qui s'éloigne donc dans la pénombre avant d'en revenir à sa lecture. Petit à petit le nœud se défait, le mystère s'éclaircit sans pour autant ôter les craintes de son cœur. C'était comme apprendre qu'une armée marchait sur votre ville sans pouvoir espérer battre en retraite. Le danger est là, reconnu, identifié, mais ça ne change rien à la fatalité des choses.

Il fut brutalement tiré de ses pensées et des pages zébrées de son bouquin par une voix qu'il ne connaissait pas. Elle appartenait à un homme tout aussi inconnu, au visage sévère et à l'allure guerrière. Ses vêtements rappelant ceux que portent leurs cousins du sud précipita la main d'Aran sur le manche de sa rapière.

L'homme parla simplement, presque mielleusement, se revendiquant exorciste ne désirant que partager l'âtre du groupe. Si la méfiance était de mise, le blond s'en amusa en remettant sa main sur la couverture de son livre.

« N'y a-t-il donc plus aucun démon au Sud pour que votre lame en vienne à convoiter les nôtres ?» dit-il avec un sourire malin. La lumière des flammes mouvantes rendaient l'expression de son visage difficile à interpréter, ses yeux vert-de-gris illuminés de pensées joueuses. Beaucoup serait méfiant à l'idée de voir un sudiste en arme aussi loin dans les terres du nord, mais l'ancien voleur n'en avait que faire. Cette guerre entre frères, si grave soit-elle, n'était pas du tout dans ses préoccupations. Il n'avait que Sirgul en tête. « Allons, si les autres ne s'y opposent pas, prenez donc place. La nuit peut être longue et les âmes égarées feraient bien de se rassembler si elles veulent voir l'aube. »

Aran n'éprouvait pas de mauvais sentiment, ce bougre semblait sincère dans sa démarche et, au pire des cas, ils étaient quatre contre un seul homme. Quatre ? Où était passé le mage ?

Maître du Jeu

Le mage s'absente, le silence s'installe et un invité se présente.
Si les trois hommes se laissent piquer de surprise, plus où moins dans le réflexe de se défendre ou même attaquer, l'étranger tente de désarmer l'effet de son entrée.

Herken coule son regard sur l'inconnu, le jugeant en silence et relâchant légèrement sa tension.
Farken, de son côté, ne désengage pas sa poigne clampée contre le pommeau d'une dague en repos. Il fixe le guerrier dans les yeux d'un œil pincé, le nez légèrement froncé voire dégoutée à l'idée d'être confronté à un sudiste.

Aran prend la parole et interroge l’exorciste d'une question tintée d'ironie. Il donnera son accord, sous couvert de la majorité, afin de proposer un lieu 'sécurisé' pour le repos de ce guerrier.
Herken hochera brièvement la tête avant de recoucher son dos contre le sol -gardant à proximité son arme-.
Farken claque sa langue contre son palais, exprimant sa gêne profonde d'une grimace brève :
"Est-ce que t'es l'idée qu'le Sud aurait bien mieux à faire de combattre avec nous contre Sirgull plutôt que d'nous attaquer ? Ou bien t'es juste un gars dans le mauvais costume...
Qu'est-ce qu'y'a à exorciser dans l'coin ?..."
Puisque l'homme s'était présenté en tant que tel, toute sa présence se résume à sa fonction... non ses projets et idéaux.

dsl pour le temps de réponse !

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Invité

Ils se montrèrent tous prudents, voir méfiants envers sa personne, chose tout à fait naturelle, mais acceptèrent assez rapidement sa présence, même s’ils ne se privèrent pas de poser quelques questions. Rien qui en somme ne dérangea André. Il aurait pu s’attendre à pire de la part de Nordistes après tout par les temps qui courent.

Il commença donc par s’approcher d’un pas tranquille, maintenant qu’il était autorisé à s’installer avec eux, mais en évitant au passage de susciter la violence, tout en glissant affable.

« Tout d’abord, merci à vous pour votre hospitalité, ensuite... » Il fit mine de réfléchir un petit temps, comme s’il cherchait ses mots, signe qu’il n’était probablement pas juste là pour cueillir des morts… Et reprit d’un ton méthodique et de sa voix légèrement sinistre habituelle, qui collait néanmoins à son apparence sèche.

« Sirgull est une grande menace, une menace qui justifierait que les hommes du Sud et du Nord s’allient pour lui faire face. Pourquoi faire couler le sang entre frères de races, lorsque les morts se lèvent pour nous précipiter au bord de l’extinction ? Néanmoins, comprenez que si un inquisiteur venait à me poser des questions à ce sujet, mon discours serait différent. » Disait-il totalement la vérité ? En tout cas il ne mentait clairement pas comme un arracheur de dents, et le petit trait d’humour à la fin lui était très sincère. Quoiqu’il en soit, de la part d’un exorciste comme lui, ce n’était pas incohérent. Ayant finit sur ce de s’asseoir non loin du feu, mais vigilant concernant les alentours, il décida d’être sincère quant à la raison de sa présence ici. Après tout il statuait que les chances qu’ils soient du genre à vouloir nuire à sa mission étaient si infimes que ça ne valait pas la peine de faire son cachottier.

« Je suis venu m’occuper de nécromanciens. » Puis de développer après cette affirmation. « Alors que j’officiais dans le Sud, j’ai pu en occire un qui rôdait dans un cimetière de la cité des sables. J’ai pu découvrir en sa possession des documents intéressants… Parlant d’une réunion de ces tristes sirs dans les Monts verts du Nord, j’ai même mis la main sur une carte en marquant l’emplacement exact. Une réunion prévue en Ambries d'obsidienne pour la grande ressource dans le temple des morts, et à laquelle je compte me rendre. » Plaça t-il d’un air grave avant de glisser quelques derniers propos. « Malheureusement je ne suis pas arrivé pour diverses raisons à recruter de l’aide sur la route, mais je crains que si nous les laissions faire, le sinistre projet qu’il fomentent aient de graves répercussions. » Il laissa un peu planer cela, après tout peut-être se sentiraient-ils concernés, puis acheva poliment à leur égard.

« Et vous messieurs, que faîtes vous par ici ? Je gage que vous n’êtes probablement pas là pour cueillir des champignons. » Ce en vérifiant légèrement si sa petite suggestion implicite précédente faisait possiblement du chemin dans leur esprit.

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Aran observa avec détachement la réaction de ses compagnons qui, sans laisser de côté leur méfiance, acceptèrent le nouveau venu au bivouac. Ce dernier s'exprima encore, justifiant sa présence si au nord avec de belle parole que le blond écoutait passivement, plus concentré sur son ouvrage que sur sa tirade. L'exorciste voyait juste quand il parlait de la guerre entre nord et sud mais c'était comme rêver d'un monde parfait, sans problèmes, sans haine ni violence. Une lubie de gamin. Les rouages de ce conflit étaient bien plus complexes qu'une simple guerre fratricide, les raisons qui ont fait exploser les relations des deux régions remontaient à loin dans leur histoire. Aran n'avait ni l'envie ni le temps pour débattre sur ce sujet, bien trop occupé à dévorer l'ouvrage qui le faisait tressaillir de ligne en ligne. Il haussa cependant un sourcil quand il entendit le nouveau venu parler de nécromanciens et d'une réunion dans un temple non loin.

« Alors nos chemins convergent. Nous nous rendons également dans ce temple, bien que nous ignorions qu'une réunion de ces abjects adorateurs allaient avoir lieu.» dit-il en scrutant les visages des deux mercenaires. « Le repaire n'est plus vide comme vous le pensiez au départ, donc notre accord a changé. Si vous désirez partir, il n'y aura aucune honte. » acheva-t-il en fixant Farken qui était sans doute le plus susceptible de se désister. Il est préférable de se rendre seul dans la gueule de la mort que d'être accompagné de personnes pouvant vous faire faux bond alors, une fois de plus, l'ancien voleur testait les frères.

Après un court instant, il en revint à l'exorciste.
« Aussi fou que cela puisse être à entendre, je traque Sirgul depuis quelques temps maintenant. Ma chasse m'a conduit à la cité d'Earon, puis dans les contreforts sombres au sud où les Premiers Nés nous cultivent. Il serait bien long de vous faire part de tous les détails mais sachez seulement que les mangeurs d'hommes prendront peut-être eux aussi part à cette guerre et que tout semble se résumer à la retrouvaille d'une chose qui n'appartient pas à ce monde, l'Exuvie. J'espère que ce livre m'en apprendra plus.»

Les flammes dansantes du feu de camp lui faisaient rougeoyer les pommettes.
« Il demeure cependant un plus grand mystère dans toute cette affaire. Quel est votre nom ? Je suis Aran Mantarys.»

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