Fordred n'ajoutera rien de plus, se laissant aller à ses amertumes et sa discorde... Cette idée qu'il se fait de Zah'a après l'avoir découvert la veille seulement. Peut-être se fourvoie-t-il dans ce qu'il croit entrevoir, derrière ce rideau d'Amour toxique et de tourment ?
Zah'a le quitte sans le fuir, lui demandant de le suivre en prenant avec lui la déviante censée être sur le déclin.

La fille se lèvera sans un mot et emboitera le pas de son geôlier. La ligne de ses épaules est courbe, son échine légèrement incurvée et elle suivra son rythme sans rechigner, sans trainer... imposée par ce collier de maille noire qui accable sa volonté.

Le groupe traverse la pièce principale du bain, puis remonte le couloir de l'aile... Fordred sent dans son dos la présence de la fille, mais il y a aussi l'ombre de Lio. L'entité avance dans les ténèbres, semblant avaler les flammes et la clarté qu'elle traverse en s'étendant sur tout l'espace du corridor.

Les Rakshasas se présentent à nouveau. En dehors de l'aile Sud, la vie de leurs hôtes est toujours là, toujours festive, vivante et oisive. Les esclaves humains osent parfois un coup d’œil à cet étrange cortège qui passe. Un Sang-pur -parce que c'est toujours un spectacle rare par ici- un humain qui en tient un autre au bout d'une chaîne -moins rare mais toujours surprenant, semble-t-il- et une brume noire qui se fait plus compacte à la sortie du couloir -ça, c'n'est pas simplement 'rare'-.

Zah'a semble connaitre la route qui mènera à la sortie du palais. Mais en chemin, il sera arrêté par Yotl et sa suite de serviteurs félins qui le porte à la force des épaules sur une chaise à bras...
Le Sang-pur lèvera les yeux vers son ami et lui rendra un sourire charmant :
"Hé bien... Le Seigneur de Xāzal est toujours fidèle à sa chaire... Tu ne marches donc que pour écraser tes ennemis tombés, Yotl ?"


Le Rakshasa accueille le 'compliment' d'un sourire plein de crocs.
"Marcher comme un simple mortel, je préfère dominer tout ce monde de haut... C'est plus reposant et satisfaisant."
"Je te comprends tellement..." rétorque lentement Zah'a en plongeant ses mains dans les larges poches de son vêtements colorés et ample, cette même tenue qui efface ses formes et coule droite sur sa hauteur.
"... Bien. Alors... je m'en vais chercher le temple de ton vieil ennemi."
"Attends une seconde, Zah'a."
Le Premier-Né, qui se pressait déjà de quitter les lieux, se figera et biaisera l’œil en le remontant vers le Seigneur.
"... 'Mon' laboratoire n'a pas été visité depuis ton départ, je crois. La porte doit être à nouveau scellée... Te souviens-tu comment tu t'y étais pris la première fois ?"
Zah'a redresse le menton dans un sourire pincé, le regard étriqué d'un faux air amusé :
"... J'imagine que ça me reviendra en temps voulu... Ne crois pas que je vais t'en donner les clés, 'ton' laboratoire, c'est 'moi' qui vais travailler dedans..."
"... Bien, alors je t'offre une compagnie supplémentaire.
Qui dit 'ruine' dit 'danger' dans ces marais. Si à l'époque tu as su laver les lieux des gêneurs qui l'infestaient... tout fougueux que tu l'étais dans tes jeunes années accompagné de ce..." Son regard coule sur l'ombre, pris d'un soudain dégoût "... enfin, ce qu'était l'humain que je t'avais offert avant qu'il ne devienne un déchet éthérée... Ce n'est probablement plus une voie libre."
Le visage de Zah'a se décompose. Entre ce moment où Yotl insulte sa fougue et Lio. Il semble osciller et pencher vers la retenue de sa colère.
"... Merci. Tu fais bien de protéger tes intérêts." Répondra-t-il en fronçant le flanc du nez et pencher l’œil vers ce qui s'avance pour les accompagner.

Spoiler:

"Revient en entier, j'ai une partie de jeu à te proposer et ce s'rait dommage de m'en priver. J'économise mes humains en ce moment, alors je me suis tourné vers d'autres activités."
Le Seigneur coule son œil sur Zah'a qui lui rendra un air impassible et blasé : "Ho... C'est vrai que nous n'avons pas répondu à cette fameuse et épineuse question hier... Tu auras de mes nouvelles."
Dit-il en balayant l'air de la main et s'engageant vers la sortie.

L'humain qui leur a été assigné dévisage Fordred en silence. Il suivra le groupe...
Alors... Ce qui est étonnant en plus de la seule vue de cet homme là, c'est qu'il est bien vêtu comme un homme du Nord. Pas comme ces autres Rakshasas et esclaves...

La réaction de Fordred figera un instant l'assemblée. Zah'a se retourne dans un mouvement fluide mais excédé, transperçant le mage d'un œil mauvais avant de fondre vers le visage de cet 'humain' qui les rejoints. Alors quoi !!
Yotl, lui, se contente de couler son regard vers le mercenaire engagé d'un air désintéressé. Il se contentera de fouetter plusieurs fois l'air du poignet, comme s'il cherchait à se dégourdir la patte, engageant sa suite à reprendre le mouvement.

Ne reste alors que Fordred, la prisonnière qui restera impassible - visage entre les cheveux, ligne courbe-, le Premier-Né qui jauge le duo dans une posture crispée et l'ombre de Lio qui se glissera devant le groupe pour prendre les devants de Zah'a.
L'humain qui se tient là et que Fordred accuse d'être mort hausse le sourcil avant de redresser le menton d'un air conquérant :
"Hé bah elle est bien bonne celle là..." Marquant une légère pause il jaugea le mage et reprend : "Tu m'vois pourtant alors je te laisse à tes pensées stériles pour tenter d'conclure ça... comme ça on pourra peut-être espérer avancer ? J'suis pas payé à m'poser des questions présent'ment..."
Sans bouger, il laisse ses yeux bondir vers le Sang-pur, qui redresse alors l'échine d'un air plus froid :
"Ne manquait plus que ça au tableau... Avance don' pantin... J'en ai assez d'être ennuyé depuis ce matin."
Siffle-t-il de mauvaise humeur en se détournant.
Le mercenaire hausse les épaules d'un mouvement lâche et rendra un ultime coup d’œil amusé à Fordred en suivant le Nocturne :
"Alors... Ma mémoire flanche un peu, l''ami'... Toi qui dis que je suis mort, j'ai l'impression qu'une éternité vient de m'échapper... Tu m'excuseras si j't'ai oublié."

Le groupe avancera si Fordred suit; il y serait d'ailleurs contraint à moins d'une bonne raison de ralentir une fois encore ce convoi.
Bientôt la vaste salle et son allée centrale s'ouvrent sur une large double porte et un grand escalier descendant. Le groupe s'engage dans un extérieur nocturne et l'on voit désormais la façade des bâtiments qui entourent une large place encadrée de flammes, arpentée de nombreux félins et quelques humains, tous plus où moins affairés sur un marché de nuit.
Des étales bariolés de couleurs et débordant d'objets en tout genre se disposent de manière assez chaotique sur cette place qu'il faut traverser. La zone dallée est grouillante de vie et appartient à la plèbe de ce palais. Une fois dans le foule, il sera plus compliqué de voir les maisons qui entourent les lieux, faites d'un goût similaire à l'extérieur du vaste domaine... Un style très exotique, de bas reliefs, de statues, de colonnes et de fenêtres couvertes de tentures colorées.
La lune déverse ses rayons argentés. Ils luisent contre les plats et les arrêtes, les courbes qui façonnent cette cité ramassée.
Des odeurs d'encens, de venaisons, de viande fraîche et de poisson, des parfums de cuir, de métal, se mêlent à la cacophonie générale.
Klotar sera juste devant Fordred qui ainsi ferme la marche avec la prisonnière.

Tandis qu'ils traversent la grande place et son marché, Klotar lance un coup d’œil par dessus son épaule. Il observe rapidement Fordred en l'entendant parler, puis sourira avant de repositionner son visage face à lui... Il haussera donc le ton pour se faire entendre au milieu de la foule :
"Ha oui, la grande blonde et le grand moche !"
Avant de s'esclaffer et de ralentir le pas, afin de biaiser l'attention sur le mage, le menton haut et l'air indigné :
"Maintenant qu't'en parle oui, j'ai des images plein la tête... Et dis moi, j'étais quel genre de gars... Du genre loquace, comme là ? Ou renfrogné comme j'en ai l'air ? Je me suis vu dans le miroir c'matin et j'me demandais encore quel genre de vie j'pouvais bien mener... Parce que bon... ça... être dans le mercenariat ça me parle, j'me souviens avoir fait un bout de route avec toi mais tout est encore bien obscure." Termine-t-il d'un ton un peu plus lâche, laissant ses yeux se perdre contre la silhouette de Zah'a qui évite bien tout contacte avec la population et zone en compagnie de sa Brume. Lio fait naturellement s'écarter les chalands qui le regarderont d'un air ahuri et surpris, avant de se laisser aller à l'observation du mage, de sa prisonnière et de leur accompagnateur bourru.
En somme... cette bande ne passe pas inaperçu... Un groupe aussi hétéroclite que saugrenu ? Ici ?

Au flanc de la troupe, une estrade aux esclaves hurle quelques informations sur trois pauvres humains mis à la vente.

Klotar marche désormais au côté du mage qui traine sa prisonnière molle. Tenant le regard de biais sur son comparse lorsqu'il lui parle, il gardera aux lèvres ce rictus en coin, parfois agrandie, parfois plus simple... avant de rétorquer d'un rire :
"Ha ! Hahaha ! Haaa... Oui, j'avoue que ça a l'air d'une histoire à dormir debout... Tout comme la tienne. J'me d'mandais justement comment t'étais passé de Sirgull - aux Nocturnes... " Pesant le pour et le contre de ses deux mains il reprend sur sa lancée "... pour finalement te retrouver ici avec Ce Sang-Pur, Son ombre et une donzelle au bout d'une chaîne.
Avoue que c'est bien plus intriguant que mon humble cheminement..."
Finalement il pincera les lèvres d'un air dubitatif.
"Moi mort, c'est toi qui le dis. Tout c'que j'ai sais, c'est que j'suis là et que j'ai un vague souvenir de toi et de Sirgull. Maint'nant j'vie dans le présent et ses problématiques. Ma problématique actuelle c'est de t'accompagner avec ce Nocturne dans un laboratoire perdu au fin fond du marais..."
Haussant le sourcil en détaillant Zah'a de dos, le mercenaire inspire profondément.

Le groupe quitte enfin la foule et ses odeurs, ses cris... Tout ça pour commencer à s'enfoncer dans la jungle et ses ténèbres.
Des lianes, des troncs noueux, de hautes 'fougères'... ses trous d'eau et de terre spongieuse...
"Ho. Attention les pieds." Lance Klotar en enfonçant sa botte dans un tas de vase répugnante.
Une odeur de végétaux pourris montent dans l'air et des bourdonnements d'insectes viennent chatouiller les oreilles.
"Chouette, des suceurs de sang miniatures..."
Zah'a ne relèvera pas la boutade en se tournant vers le mercenaire. Il continu d'avancer en écartant les obstacles, cherchant un sentier du regard avant de glisser un : "Magnifique... ça te vient comment ce genre d'improvisation..." lâche-t-il d'un ton mollasson... Blasé.
Klotar semble se raidir un instant avant de répondre d'un ton rieur :
"Bah quoi, faut bien tester. J'la sentais bien celle là. Non ?"
Il sondera Fordred du regard.

Spoiler:

Zah'a se détournera du duo en révulsant les yeux, affublant le tout d'un soupir -en pleine imitation d'émotion humaine mise à l’excès.
"Y prendre goût... ce serait étonnant.
Parfois je me demande ce qui a pris à Nitil de pactiser avec Faerun..."

Klotar biaisera l'attention dans la direction du Sang-pur, un rictus figé sur sa face refroidie :
"Ha bah faudra lui poser la question-tien, ce s'rait probablement intéressant."
"Rhan !" Gémit Zah'a "Par le Père, libérez-moi de 'ça' !"
"Pardon pardon... Mais Yotl a ses ordres et..." "...et ton Seigneur ne t'a pas demandé de parler, si ?" Grognera sa voix tandis qu'il se remet à chercher ce fichu sentier.
"Hé merde ! cette végétation qui n'en a pas fini de modifier mes repères !" Soufflera le Sang-pur en figeant ses doigts crispés à la racine de ses cheveux. Fixant le sol d'un air enragé, il fouettera la branche d'un palmier de la main et disparaitra au devant d'un arbre tordu.
"Hey calmons-nous, on va l'retrouver ce sentier..." Klotar accélère le pas pour retrouver le Nocturne arrêté dans une clairière à tourner sur lui-même. Son regard balaie la zone avant de s'immobiliser à son tour. Il lèvera la paume dans la direction de ses compagnons, alerte.

Au côté du Sang-pur, Lio se met à grésiller. Et, sans prévenir, avalera Zah'a dans son obscurité, le rendant invisible à la vue de ce qui arrive.

A la lisière de la clairière, dans la zone dense et enchevêtrée, deux créatures râlent une respiration sifflante et difficile.



Elles ont tout d'abord repéré Klotar, puis l'une d'entre elle voit Fordred...
Le mercenaire dégaine son épée et laisse les créature venir à lui :
"Ça f'sait longtemps... du coup..."

Les deux morts suintent la pourriture des marais. Ils luisent dans la clairière, sous un rayon de lune qui se déploient pour observer la scène.

Spoiler:

Spoiler:

Zah'a disparait dans un tourbillon de brume noire, emporté par Lio... Ne restent que Fordred, Klotar et leur prisonnière. Le mercenaire trépigne à la vue de ces morts si lents qui se rapprochent. Ainsi monté sur ressort, épée redressée devant lui, il se motive à avancer le premier.
Une lueur sans mal vient frôler le buste du mort qui jette son dévolue sur Fordred... Il ne démordra pas de sa cible.

La lame du guerrier réussie de peu à toucher sa cible au buste... là où le Mort, dans un mouvement d'animal fou, se mord le bras comme s'il eut été celui de son adversaire... Il s'en rendra bien vite compte.

Spoiler:

Klotar n'a pas raté sa cible. S'il n'y avait pas eu cet art du combat à l'épée, un autre que lui l'aurait manqué. Malgré tout, sa lame aura blessé légèrement son ennemi, lui-même amoché de ses propres coups de crocs.
Allons-bon, voilà que le mercenaire se retente à l'expérience et que les Morts s'en joignent... D'ailleurs, celui du mage se prend une lueur moins guillerette au bras gauche. Le projectile s'augmente du lancé parfait qu'exécute Fordred, contrebalançant cet état léthargique dans lequel il se trouve.

Cette fois... Klotar a l'air bien décidé. Sa lame s’abat d'une telle violence sur le membre qu'il venait de toucher, que le os éclate et que la chair se tranche nette.
Le bras gauche du mort tombe au sol dans une trissette de sang noir et pourri. Mais le mercenaire portera un second coup. Un mouvement brutal qui entaillera profondément la cuisse de son adversaire...

De leurs côtés, les zombis mordent le vide...

Spoiler:

Une deuxième salve de projectiles vient percuter de plein fouet la jambe du mort qui cherche à agresser Fordred. Et dans un coup de main agile, le nécromant fige de pierre le bras de son ennemi, qui, non plus content d'être un membre véreux, devient aussi dur et froid que le roc. Ce qui est dommage, c'est que le mort n'utilise pas ses ongles et ses doigts pour agripper son ennemi, mais bien ses crocs suintant d'une bave putréfiée.
Il n'y avait plus qu'à espérer que Klotar en finisse avec son adversaire...

Klotar n'est pas fin dans ses mouvement. Il fouette violemment l'air mais ne touche pas sa cible... C'est bien sa veine, il en aurait probablement été à bout ! Son adversaire, lui, en revanche, vient s'agripper à son bras gauche et transpercer son armure de cuir pour entamer sa chair... Mais il y a peut-être pire.
Le mort qui s'entête contre Fordred lui rend son coup méchamment et sa bave, mêlée à son sang, dissémine en lui une maladie à laquelle il ne saura peut-être pas s'immuniser ?
(Fordred lance 1d6 de maladie / 6 = rien)

Spoiler:

La salive du mort n'aura pas d'effet sur le nécromant. Si bien qu'il contre-attaque et touchera rudement cette jambe qu'il venait juste de blesser légèrement.

Klotar commence à s'essouffler, peut-être ? Il ne demande qu'à en finir avec son adversaire immonde et qui lui souffle à la gueule son haleine nauséabonde... Une vapeur qu'il aimerait voir, si seulement cette respiration était chaude. On peut esquiver la vomissure puante qui émane la décomposition réchauffée... là, ce n'est pas le cas.
Alors subissons... subissons. Fordred est logé au même hôtel de la mort.

Et Bim !
Une grimace satisfaite s'esquisse sur les lèvres du mercenaire. Le Mort s'effondre sous son premier coup de lame transversale. Tenant un instant la posture, celle qui vient de finir son mouvement de taille au buste du zombi, Klotar se féliciterait.
Mais la partie n'est pas terminée. Et plutôt que de s'acharner sur un corps définitivement achevé, il se retournera vers le mage dans son dos.

Et décidément... pour dire que Fordred n'est pas du genre à finir comme Calice pour la qualité de son sang, il se fait sacrément pomper en ce moment. Le Mort qui se lance tout crocs dehors viendra se pencher sur sa gorge et lui aspirer un peu de cette viscosité brulante...