Depuis combien de temps erre-t-il ainsi dans les plaines moroses, blanches et jaunâtres... à la recherche d'un 'gentil' patelin, d'une vie plus tranquille, peut-être ?

Il y a encore peu de temps, s'occuper d'enterrer et de surveiller les morts était un métier 'simple', sans 'grand risque'. Si la profession répugne les esprits chastes et propres, il n'en est pas moins que la seule arme utile restait la pelle et un sens alerte contre les pillards...
-Quoi que ces derniers soient plutôt rares lorsqu'il s'agissait de petits cimetières ! A part quelques tordus, aucun n'aurait l'idée de profaner la tombe d'un pauvre hère ?-

Sapo a froid, Sapo a faim... Il lui faut se reposer un peu, dormir sans être en permanence sur ses gardes ? Trouver la chaleur d'un âtre, d'un lit confiné dans une chambre ? Acheter de quoi refaire ses maigres possessions ?

Sur 'sa route', il semble que Bourg-fer se détache du paysage. Le temps, brumeux et matinal, gèle l'air de l'hiver sans trop de mal. L'herbe roussie craque sous la dureté de ses semelles. Et il a grand-peine à se réchauffer derrière sa maigre pèlerine... Mais la vue de cette colline, couronnée d'une fortification, aura tout l'air de le rassurer et de le presser ?
Les bourgades du Sud, il les connait. Probablement plus de réputation et parce qu'il sait bien le Régime qui sévit ici depuis des siècles.

Le sentier de boue gelée qu'il gravit serpente sur la bosse de terre. Elle offre un point de vue imprenable à la ville sur les plaines qui l'entourent. Il est alors fort probable que Sapo ait été repéré à des kilomètres avant de pouvoir passer ses portes gardées.
Personne ne l'arrêtera, car il ne possède rien. Alors, à moins que l'homme ne joue au plus malin, aucun soldat ne le dévisagera plus qu'un autre.
Croisant quelques voyageurs et charrettes, Sapo passera sans mal la frontière de Bourg-fer, afin de pénétrer ses murs et ses ruelles.

Les maisons de pierre s'élèvent sur un étage, plus rarement à deux. Il n'y a de pavés qu'aux artères principales menant au centre de la ville. Les autres ruelles sont lardées de sillons glacés et de piètement; de traces de sabots et de bottes.
Bourg-fer a l'air assez tranquille ce matin. Il y a assez peu de monde à l'extérieur, autre que les obligés et corvéables, le martellement d'un forgeron qui sonne de façon répétée, le parfum glacé de la terre et âcre des cheminées.
Mais il y a tout de même un fichu détail.

Sapo traverse l'enceinte. Il y a devant lui au moins trois directions : L'une d'en face est pavée; elle doit probablement mener au centre, les deux autres suivent les fortifications à ses flancs.
Au milieu de ce paysage sonore et odorant de la ville, il perçoit au dessus de sa tête un raclement de gorge étouffé et étranglé. Ce bruit devient perturbant, parce qu'il se fait plus clairement entendre après qu'il se soit fait dépasser par un cortège de paysans.

Contre le mur d'enceinte, en arrière de Sapo, les pieds nus battants le vide au niveau de la clé de voute qui soutient la porte de la ville, un pendu cadavérique gesticule.
Ce qui reste de l'homme n'est que lambeaux et peau cireuse de couleur parchemin, noircit... Il bouge dans le vide, les bras le long du corps, ne semblant pas prendre conscience de ce qui lui retient la nuque... Et sur sa poitrine est écrit sur panneau :
'l'Hérésie est dehors.
Préserve ton voisin
de son entrée'.

Bon. Le message est censément clair. Dehors il y a la Mort mais elle peut aussi entrer -Et ça devient compliqué. Puisqu'il suffit d'un vieillard trépassé dans la nuit pour que la soirée dégénère ?!- Quoi que le message généralise sur l'Hérésie. C'est une habitude dans le Sud, que de vouloir protéger son prochain par la psychose et la dénonciation.

Après ce petit spectacle. Qu'est-ce que Sapo voudra chercher en premier ?

Spoiler:

Recherche aléatoire de bâtiment 1D6

Le voilà arrivé en ville. Ha ! C'est au moins autre chose que ces vastes plaines vallonnées, desquels n'importe quelle créature peut surgir pour essayer de vous piller, de vous bouffer ou peut-être pire encore ?
Le monde est morne à l'extérieur des rempares. Les herbes, cramoisies par l'été, ravagées aux humidités de l'automne, ne sont plus que des nappes figées dans le gèle.

Quand on est du Sud, la 'civilisation' apporte son lot de sécurité. Certes, 'elle' est écrasante, observatrice, punitive et démonstrative dans tous ces domaines... Mais si l'on s'y tient droit, on peut s'y détendre et apprécier un repos mérité, tenter quelques perspectives d'avenir en mangeant un bon ragout ?

Autour de Sapo, le village se réveille sur un front de brumes éparpillées. Les fumerolles des cheminées s’aplatissent sur un ciel bleu glacé et laissent flotter leur parfum piquant tout en motivant une certaine faim. Faim d'une place chaude, faim d'un bon potage où de viande grillée.

Entre chalands et obligés, le fossoyeur s'avance. Le creux de son estomac se mue peu à peu en abîme, exacerbé par la brulure du froid et la fatigue... Il espère donc se renseigner auprès d'un habitué des lieux ? Pour trouver auberge abordable et agréable ?
Son dévolu tombe sur un homme attelé à la décharge d'un cul de charrette, pleine de ballots de foin. L'individu à l'air du coin, il vient de soupirer bruyamment et se masse une épaule, déliant son bras d'un demi cercle.
Le séant posé sur les planches il se laissera interpeller.
"Heuuummm"
L’œil rond, accroché au voyageur, il se gratte la tempe de ses doigts terreux et répond :
"Bah j'saurais pas trop dire, j'vais pas souvent en auberge. Remontez la ruelle principale, vous verrez bien."
Il pointe du pouce la grande rue dans son dos, la seule qui soit pavée au plus proche.

Sapo n'aura qu'à suivre ce 'conseil', après tout, cette artère doit posséder quelques bâtiments marchands et auberges qui sauront l'attirer ou le repousser ?
N'est pas moins qu'après quelques mètres seulement, il pourra lever les yeux sur un écriteau suspendu et taillé grossièrement en forme de chaudron.

"Au chaudron doré****" -évidement

C'est visiblement une auberge de qualité moyenne. Le nom de son gérant figure également sur l'épigraphe 'tenue par Herial Nimamel'.
La façade est de pierre grise, d'une structure bien dure, assez ancienne et haute de deux étages.

Au rez-de-chaussée, l'on trouve une salle pouvant contenir vingt personnes. Et si Sapo passe le pallier, il pourra faire claquer ses bottes conte les dalles de la taverne, actuellement peu fréquentée... Un âtre mural se tient au centre, contre un mur de pierre qui sépare de moitié la salle en deux. L'une est investie de grandes tables et bancs, l'autre d'une cuisine 'ouverte' et d'un comptoir -sans oublier un escalier non visible depuis l'entrée-.
L'ambiance est assez sombre, éclairée par des lanternes et un feu de cheminée aussi puissant qu'un bucher. Il n'y a que de rares fenêtres pour laisser passer la clarté grise de ce début de journée. Une atmosphère confinée mais accueillante, des parfums légers de tabac, de houblon et de soupe de courge. Plutôt âcre et sucré dans une approche globale.
A l'étage l'on saurait y trouver des chambres. Quatre pièces avec un minimum de commodité, bain personnel mais latrines communes.
Au deuxième palier se trouve deux autres chambres plus spacieuses pouvant accueillir un couple, mais également salle d'eau et latrines séparées.
Il est possible de bénéficier des cinq services dans cet établissement :
- Chambre; 6 pièces avec des commodités agréables.
- Un écriteau à annonces; où l'on retrouve autant de demandes de services que d'offres.
- Un barde; qui, pour quelques piécettes, chante et joue.
- Une dame de compagnie; qui sera d'autant plus conciliante si le prix est élevé.
- Une petite échoppe; qui vous proposes le 'très courant'.

Sapo peut se diriger vers le comptoir ou se trouver une place assise en attendant la serveuse ? Le gérante est occupée à préparer quelques commandes mais elle saura s'occuper rapidement de lui s'il le faut. Il y a des tables vides, pleines et à moitié occupées. Sapo peut facilement s'isoler et s'imposer à une table.

C'est bien la serveuse qui interceptera le nouveau venu. De retour d'une livraison de soupes, plateau vide glissé entre le flanc et le bras, elle se dirige vers le comptoir et croise la route de Sapo.

"Bienvenue." Ponctue-t-elle entre deux mots d'introduction, fixant son regard dans celui de l'étranger qui lui semble parler beaucoup et sans interruption.
"Oui c'est... nous servons de la soupe de courge." La demoiselle semble se reprendre en main, passant son plateau entre ses doigts tout en inspirant profondément. Elle rassemble ses idées d'un bref papillonnement et ajoute dans la foulée :
"'Ils' ne les laissent pas 'souvent' comme 'ça'... Si vous parlez du... gibet qui pend au-d'ssus d'la grande porte..." Ses épaules se resserrent, semblant ne pas trop savoir comment 'commenter' cette vision.
Un malaise passe dans son regard puis elle change rapidement de sujet :
"Je vais vous faire servir votre repas et vous préparer une ration. Vous pourrez retirer votre achat au comptoir, on vend d'autres choses si vous chercher le tout v'nant pour un voyage... Pour la chambre, j'vous en fait réserver une à l'étage." Opinant du chef elle lui indiquera la salle d'un regard puis d'un mouvement du menton :
"J'vous en pris, installez-vous ou vous voulez."

Si Sapo n'avait rien à ajouter il pourrait s'asseoir et laisser la blonde à ses commandes.
Prendre place seul à une table déserte ? Ou trouver un banc auprès d'une compagnie...
Il y a deux voyageurs assis à une table et penchés sur leur soupe. Ils sont chaudement vêtus et visiblement affamés. Dans un autre coin, une femme en armure, le visage martelé par le froid, cale une pipe entre ses dents et cherche quelque chose dans une poche... probablement une allumette. Une autre perspective pourrait l'amener à rejoindre un groupe de joueurs de dés. Trois étrangers se tiennent tranquillement assis autour d'un godet retourné.

Compétences utilisées:

La réponse de l'étranger, brève et étonnement jouasse, eut un effet presque foudroyant sur la jeune fille. Dans ce très court instant de surprise elle raidit sa poitrine, ses épaules, puis le dévisage d'un regard arrondi avant de relâcher un léger sourire.
La serveuse se détournera enfin pour rejoindre le comptoir, jetant un ultime regard par dessus son épaule en direction de cet homme qui a capté son attention.

Sapo ne tarde pas a être servi en potage et lait de chèvre fermenté. Le cuisinier a pris soin de passer la courge au moulin... ce qui rend la soupe épaisse et onctueuse.
L'on ne sent bien là que le goût du potiron, légèrement sucré et agréable -simple, mais plus raffiné que certains autres légumes d'hivers-. A ce parfum chaud et gourmand s'ajoute celui du pain frais, une odeur légèrement acide et amer de farine grillée. La tartine est simple, large et rompue à la main, sa croute dorée et pârsemée de graines de courge... Quant au lait il se sert dans une demi corne. Son goût est un peu acide mais la fermentation le rend moins fort...

"Voilà pour vous !" Commente la serveuse en déposant le tout accompagnée d'une cuillère devant l'homme assit et détendu. "Ça fera deux pièces d'argent."
Pour le repas et la boisson, le prix est à payer dans l'instant du service. Sapo pourra se prendre une chambre et d'autres effets au comptoir en entrant directement en contact avec la gérante de l'établissement... rien ne presse sur ses épaules, il a le temps qu'il veut.

Ainsi délecté de son repas, le fossoyeur observera le duo et la femme seule.
Les deux étrangers assis s'expriment entre eux calmement, penchés l'un vers l'autre afin de tenir leur conversation à l'écart des oreilles indiscrètes. Entre eux, une carte du monde a été déployée.
Leurs bottes sont croutées de boue, leurs fourrures usées par la poussière et les éléments. Parmi leurs armes et sacs, reposées au flanc d'un mur, se trouvent épées et arcs courts.

Une odeur âcre et épaisse flotte dans l'air -la guerrière recrache quelques bouffées de fumée afin d'attiser l'âtre de son fumoir-. Réajustant sa posture au fond de la chaise, elle fixe le vague en se concentrant sur sa pipe. Elle a l'air d'être d'un âge moyen. Son visage est griffé de cicatrices et encadré d'une chevelure brune tranchées de mèches grises.
Elle porte un plastron rehaussé du symbole du Loup et des jambières de cuir. Non loin d'elle, c'est une épée deux mains qui repose -une arme assez impressionnante- accompagné d'un sac de voyage.
Sapo aura tout juste le temps de glisser son regard sur la guerrière et ses effets, qu'il sent à son tour un œil se fixer sur lui et le détailler. La femme le dé&visage entre les volutes de sa pipe, lui rendant son air curieux en plus d'être suspicieux.

Si Sapo délaisse son observation des clients de la salle pour s'intéresser au panneau d'annonces, il pourra se lever et se diriger vers le comptoir; là, non loin du rayonnement chaud de l'âtre.
Voici les gros titres rapidement lisibles sur les différents parchemins piqués:
- Recherche des déserteurs du 'Fer'
- Chasse à la Sorcière
- La bête de Bourg-fer
Sapo peut s’intéresser au contenu de l'un d'eux, il n'aurait qu'à baisser les yeux sous l'un des titres [préparation de MP selon ton choix]. Mais en tête du panneau il est indiqué :
'Pour tout renseignement complémentaire, adressez-vous au comptoir'

Sapo observe rapidement les gros titres d'annonce mais rien ne lui semble être à sa portée. L'homme cherche un travail de base, ce qu'il sait faire, qui le rassure et lui apportera le minimum de sécurité. Ce gage d'assurance et de tranquillité pour son nouveau départ dans un monde aussi piquant que confiné. Un univers clos qui s'ouvre sur de vastes plaines glacées, si libre de champs qu'elles en deviennent aussi angoissantes qu'une geôle de l'Inquisition -une cage de laquelle on n'oserait plus sortir, de peur de se faire prendre ou d'être attaqué par cet extérieur dont il ne reste aucun souvenir... ni aucune joie-.
Le sort l'en préserve.

Ce monde est froid et il s'insinue à chaque instant dans les âmes. L’étincelle qui cherche à redonner espoir et enthousiasme est souvent étouffée par la banalité et la pénibilité du quotidien, la cadence des troupes armées qui font la surveillance... le regard inanimé d'une fille pour laquelle le cœur s'emballe et qui ne sait plus faire montre d'aucun sentiment heureux, tout au plus un pale sourire pour chasser l’apriori et l'effroi.
Alors oui, le Sud est probablement l'un des lieux les plus moroses au monde. Et le tableau s'empire au regard jugeant d'un étranger fraichement débarqué. Il détaillerait d'un air hagard cette population voûtée et serrée sur elle-même. Il reniflerait l'odeur âcre des buchés à peine refroidi, sur un fond d'air aussi glacial que l'âme de ceux qui le respirent.
Sa vie au Monastère l'a tenu éloigné d'une misère qui venait pourtant s'écraser à houle tempétueuse contre les murs de son îlot. Après avoir goûté à l'amertume du fer et du feu, le voilà projeté de plein pied dans les tréfonds...

Derrière son comptoir, la gérante lève les yeux sur l'étranger qui se présente. Elle repose ce qu'elle a en main et s’appuie sur sa table en l'écoutant.

La femme est mature mais sa peau est lisse, presque cireuse. Son regard brun, piquant, s'entiche d'un nez court et de lèvres pincées, entourés d'une chevelure poivre et sel qui se détache en quelques mèches d'un chignon bas. La stature un peu molle et potelée elle semble légèrement voûtée malgré sa petite taille.

"Une cape ? Oui, bien sûr... C'est de la fourrure d'ours que j'ai. Brune ou noire ? Elle coûte cinq pièces d'or." Dira-t-elle, en baissant les yeux sur l'homme pour se rassurer d'y voir une bourse à la ceinture. Mais rapidement elle plongera son regard sur le sien en ajoutant :
"Pour le travail j'sais pas trop quoi vous dire, vous savez... Cet écriteaux cherche surtout des gars qui savent se battre ou penser. Des fois même les deux.
J'peux peut-être vous aiguiller vers quelqu'un si vous m'dites c'que vous cherchez vraiment... ou c'que vous savez faire ?"
Ses sourcils se froncent légèrement en le sondant, comme si elle cherchait à le dévoiler avant même qu'il ne l'exprime avec des mots.
Puis elle fera un signe en arrière d'elle, vers une personne non visible depuis la place de Sapo, commandant vraisemblablement son bol de soupe supplémentaire.

Compétences utilisées (??):

La gérante observa le petit manège de son client.
En réponse à sa question sur ses aptitudes de travail, l'étranger lui présenta une pirouette assez improbable -et qui en l'état lui parut peu spectaculaire-. A moins d'essayer elle-même cette manœuvre, et de se ridiculiser en échouant, elle observerait sa gestuelle d'un air grave, peu convaincue et gênée.
Roulant sa lèvre inférieure sur le haut de sa bouche d'une expression pincée elle garde le silence.
Son regard se met à estimer l'étranger de bas en haut avant de se fixer sur ses yeux. Alors quoi... un saltimbanque ? Et c'est en auberge qu'il se cherchait un travail d'artiste ?
"Si vous saviez jouer d'un instrument j'aurai pu vous embaucher quelques soirs, mais la plupart de mes clients préfèreront regarder le fond de leur bock que le minois et les reins d'un homme élastique..." son ton s’alourdit et ralenti, ses paupières se pincent.
Puis elle redresse la ligne de ses épaules en inspirant profondément, accrochant un instant son attention sur le comptoir avant d'y placer une fourrure noire.
Voilà une transaction de faite.
La gérante enchaîne en attrapant une chopine pour l'essuyer d'un torchon propre.
"Cette annonce de 'sorcière'... Elle est assez ancienne... Personne n'en veut. Le seul qu'aurait pu vous en dire d'avantage est mort y'a une semaine. Son cœur a lâché.
Le vieux john nous a quitté." Soupire-t-elle pour elle-même..



"Moi c'que j'sais, c'est qu'y'a une femme qui rôdait et qu'on dit qu'elle qu'elle tuait tout c'qui v'nait dès la nuit tombée." Son regard se perd un instant vers sa gauche, sur le plafond :
"Enfin si... Y'a une femme qui l'a vue. Ilda.

C'est la seule qu'a pu nous rapporter un témoignage. T'façon plus personne va rôder par là-bas... Si vous voulez aller voir l'endroit dont elle est rev'nue est à moins d'un kilomètre d'ici, en longeant la rivière vers l'Est.
L'Inquisition et la Garde sont très occupées en c'moment, donc le vieux John s'est dit qu'il pourrait faire résoudre le problème en attirant quelques aventuriers, qui sait... Il a laissé une bourse de vingt pièces d'or pour celui qui trouverait cette 'sorcière'.


Après, si vous voulez faire vos pirouettes j'vous recommande d'éviter la place principale de la ville... Et trouvez-vous un costume, on aime pas trop les mendiants dans l'coin..."
Dit-elle en accrochant son attention au séchage de sa choppe.

Assommer métaphoriquement la gérante ? Si le regard de la femme pouvait se décomposer de lassitude il le ferait. L'étranger qui vient de lui acheter cape et soupe a une langue pendue... très pendue... à tel point qu'elle s'en rongea gentiment l'intérieur de la lèvre, pinçant bouche et coin de l’œil.
"J'lui ai pas d'mandé." répondra-t-elle un peu sèchement et sourciller. "Si vous voulez lui r'muer la mémoire, elle habite la maison à côté du porcher. Vers la muraille. Côté Grande Porte..." Précise-t-elle, pesant volontairement ses derniers mots, pour inciter le départ du gêneur de devant son comptoir; en instaurant un malaise.
La gérante est caractérielle. Sapo trainera donc du pied pour retrouver sa table, accompagné de son second bol de soupe et de sa nouvelle cape de fourrure.

Il semble se faire à l'idée d'aller parler à la vieille, mais ce sera par défaut. Le jeune garçon aurait probablement préférer passer sa journée à ramasser du bois ou creuser des trous pour les fosses à feu ? Chasser les rats d'une cave ? Décharger une carriole... tisser ?
Oui. Il serait probablement prêt à remplir n'importe qu'elle tache, même la plus ingrate, qui ne relève pas de celle de la Garde !
Qu'est-ce qu'Elle fout, cette Garde, avec cette affaire à moins d'y kilomètre hors des murailles ? C'est tant la 'mort' que d'aller envoyer une foutue patrouille pour camper et se gausser devant une histoire de fantôme pour mômes ? S'il y avait vraiment une sorcière... alors quoi... une 'femme' contre des hommes armés. Tss. Quelle bande de feignants ces Sudistes. Vraiment ?
A moins qu'autre chose ne retienne l'attention des protecteurs de la cité intérieure ou que l'affaire ait été tournée en dérision par un supérieur...
Quand on enferme autant de citoyens pour quelques erreurs de parcourt, qu'on juge à tour de bras des hommes et des femmes pour les cramer en place publique 'Pouarf ! Une sorcière, une bête ?! Si vous ne voulez pas mourir, ne quittez pas votre foyer ! Seri veille sur vos maisons ! Alors les quitter c'est un défi ! Ne vous plaignez pas, les curieux se punissent peur eux seuls.'
On peut bien trouver milles excuses, pour justifier que cette affaire n'ait pas été résolue. Il y a tellement d'aléas hors des Murs, que de crier au croquemitaine dans la vallée n'intéresse pas grand monde -rien de nouveau sous le soleil !- Arme toi ou va au trépas.

Tandis que Sapo savoure son nouveau potage épais et chaud de courge, la table proche de la sienne s'agite un peu. Une chaise racle et l'autre suit, avant que les deux étrangers encapuchonnés ne viennent le rejoindre :
"Salut." Dira le premier sans même le regarder, occupé à prendre place d'un mouvement naturel. La femme à son côté se tirera un tabouret et l'imitera tout en levant le bras pour se commander une bière.

La gérante suit le déplacement des yeux, un instant interpellée par ce changement de place avant de reprendre son travail.

L'homme sort une paire de dés qu'il enfermera dans sa paume, l'air de rien. Tout en semblant préparer un terrain propice au jeu, il dira :
"T'as l'air d'être un homme de bon sens, un gars sans problème qui se cherche une vie tranquille. Tu aimes le Sud ? Ou tu veux voir autre chose..." Ponctuant sa phrase, son regard se redresse sur le sien et sa paume claque doucement les dés qu'il remuait légèrement en main.
La fille, de son côté, croise les jambes un inspire profondément avant de dire :
"On connait pas grand monde de sympathique dans le coin, on a besoin d'un gars d'ici pour nous aider. Et vu que t'aime bien parler... tu sembles tout indiqué ?"

Visiblement, ces deux là ont été témoins des échanges entre la gérante et lui. Sapo a dépeint sans le vouloir un portrait qui aura attiré l'attention des deux étrangers qu'il avait repéré plus tôt parmi la petite clientèle.

Compétences utilisées:

L'étranger cale mollement son dos contre la chaise, écoutant l'homme qui lui fait face et réceptionnant sa 'bonne' humeur d'un air à la fois surpris et 'rassuré'. La femme à son côté, elle, hausse un sourcil un peu désappointée. Pour sûr qu'il aimait parler celui-là -et pour eux, cela semblait être un 'bon' présage-.
"On a remarqué que tu trimbales une pelle avec toi..."
"... et on a justement besoin de quelqu'un qui sache creuser des trous..."
"... sauf qu'on doit officialiser la chose."
Les deux compères se complètent sur une explication partielle avant que la jeune femme ne se penche vers la table pour plus de confidence :
"Va donc te faire recruter par le gars qui gère les fossoyeurs de la ville. Tu d'vrais pas avoir grand mal à le faire. La plupart des fossoyeurs du coin se sont reconvertis. Y'a plus grands monde aujourd'hui qui se fait enterrer, de peur d'être relevé ou de s'imaginer être décapité avant la mise en bière. T'es un gars du coin, il te prendra."
"Si c'est le cas, toi et ton commanditaire vous n'tarderez pas à recevoir un 'client' à inhumer."
"On sait de source sûre que le gars en charge du cimetière laisse pas un fossoyeur sans défense. On se chargera de prendre la place de ton accompagnateur pour faire notre affaire.
Si c'ra sans conséquence pour toi, on a juste besoin d'un ticket d'entrée officiel.
Après ça t'auras ton travail dans la ville ou tu pourras partir ailleurs si ça te chante."

Une brève introduction, qui en révèle sans trop en dire non plus. Quoi qu'il en soit, les deux étrangers dévisagent Sapo sans ciller, avide d'une réaction ou d'une émotion pouvant les faire rebrousser chemin.

Sapo ne sent pas de danger émaner de ces deux là, mais ce sont des guerriers, cela se lit sur leur visage et... à leur paquetage d'épées et d'armures. En l'état, il n'imagine aucune menace venir de leur part.

Sapo répond. Et les deux étrangers le dévisagent, médusés, avant de s'échanger un coup d’œil silencieux. Pendant ce laps de temps qui s'alourdit, la serveuse se présente pour déposer le breuvage commandé. -La jeune femme s'en retournera travailler, à moins qu'on ne l'interpelle.-

Au moment où la table se retrouve à nouveau 'isolée', l'encapuchonné s’accoudera pour se pencher un peu plus vers son interlocuteur.
"Tout le monde prend des risques dans cette affaire. Nous les premiers... t'as nettement exposé le principal problème, donc ce que tu viens de dire, ça vaut pour nous d'abord.
Si c'est de l'or que tu veux, on a vingt pièces pour toi. Tout du moins... si tu nous permets de te suivre sans déraper et sans nous révéler.
On n'peut pas être embauchés dans cette ville. On est, comme qui dirait, vraiment pas du coin..."
A son côté, la blonde cille lourdement sans quitter des yeux le fossoyeur :
"C'était bien le pire endroit et le pire moment pour venir récupérer son dû... dans une tombe." Soupire-t-elle à demi-mot, affaissant son front contre l'une de ses mains. L'étranger se redresse alors en glissant sur elle un coup d’œil préoccupé. Il s'adossera contre sa chaise et ajoutera :
"Par chez nous, on n'appelle pas 'voleur' celui qui récupère son bien auprès de ceux qui le lui ont pris... sans son accord.
La Guerre a privé beaucoup de gens de leur possession. Les soi-disant 'vainqueurs' se croient dans leur bon droit. Nous, nous rétablissons une forme Justice. Et il est clair que la nôtre diffère de la vôtre...
J'oserai même te prévenir que, si t'es finalement du genre trouillard, comme tous les 'bons' gars de cette ville maudite, et que tu as dans l'idée de nous dénoncer... J'apprendrai volontiers à manier la pelle pour te creuser un trou sur-mesure."
La femme écarte les droits qui lui couvrent une partie du visage, fixant son acolyte en biais avant d'étudier l'homme qui les écoute. Elle reniflera nerveusement en fixant la table, laissant son bras reposer devant elle.
"Qu'est-ce qu'on peut faire pour que tu nous fasses confiance.
Parce que là... la plus grosse prise de risque c'est pas toi. C'est nous." Tente-t-elle de prendre en pitié avant d'empoigner son breuvage et de se perdre dans le bock.

* :

Les deux étrangers dévisagent toujours le jeune garçon à leur table, écoutant l'expression de son doute et sa façon de glaner plus d'informations, encore ?
"On a pas été assez clair ?" Dira l'homme, en biaisant le regard sur sa comparse, l'interrogeant elle en plus de sa propre mémoire sur ce qui a été dit jusque là. Elle haussera les épaules en prenant une lampée de bière, figeant enfin le bock entre ses doigts et la table :
"On a évoqué un gars à inhumer, mais pas de meurtre, non...
C'qu'on a dit, c'est qu'en plus de gagner un travail dans cette ville il ne t'arrivera rien si tu fais ce qu'on te dis." Son attention fixe sur le cercle de son godet, elle relève enfin les yeux vers le garçon :
"On est désespéré. C'était pas sous entendu tout à l'heure, quand on parlait de récupérer ce qui a été volé et qu'on t'a démarché, toi, le bon gars du sud qui cherche un travail et qui se fait refouler par une vieille aigrie."
L'homme se pince le nez entre les yeux et soupire :
"Bon. Soit on bouge, soit on parle pendant deux heures et on a rien de plus à dire pour rassurer ce bougre. J'vois pas pourquoi on se risquerai à révéler nos plans alors que 'lui' peut bien nous balancer quand ça lui chante." Glisse-t-il à sa comparse.
"Quittons cette ville et foutons le feu à leur cimetière." Grogne l'homme à voix basse avant de se relever 'calmement'.
La femme lève les yeux sur son mouvement et rétorque :
"Autant attendre que cette région se fasse raser par la Mort, là on prendrait moins de risque..."

En observant ses deux interlocuteurs qui s'emballent gentiment devant lui, Sapo remarque dans leurs mouvements de cape l'ombre de quelques oreilles étranges. Il lui viendra probablement à l'idée que ces deux là ne sont pas humain... et que... s'ils ne sont pas humain, il ne sont pas de la milice de ce Pays. Et donc qu'il prend malgré tout un risque.
Sapo est libre de tourner cette rencontre à l'avantage qui lui sied le plus. Participer, ignorer, dénoncer.

Compétence utilisée:

Un silence s'imposera à la table après le discours du jeune fossoyeur. Les deux elfes le fixent, ruminant quelques pensées, hésitant à s'éterniser dans la salle. Puis le mâle soupirera en jouant de quelques pressions nerveuses des mâchoires. Son attention glisse vers sa comparse qui, elle, n'a pas cillé.

"... civilisé..." Elle détourne les yeux d'un air rongé par le cynisme, sans s'étendre sur l'histoire des Hommes du Sud.
"Bon." La jeune femme réajuste sa posture et fixe un instant les veines du bois qui soutient sa bière.
"... Dans le cimetière, il y a la tombe d'un homme... qui a hérité de la page manquante d'un ouvrage Elfique. Un ouvrage important qui raconte notre histoire et... voudrait nous permettre de résoudre une énigme.
Cette tombe n'est accessible que si on peut légalement entrer dans ce cimetière. Si tu es fossoyeur pour cette ville tu sauras y entrer et nous te suivre dans le meilleur des cas afin de trouver ce tombeau particulier... récupérer la page... relire la Légende et espérer aller là ou elle nous mènera.
Il n'est pas question d'agir comme ceux de ton peuple, mais nous ferons ce qu'il faut pour récupérer ce qui nous a été arraché. Toi, dans la forme, tu gagnes un métier et tu nous oublis si tôt que ce sera fait... t'auras pas de sang sur les mains."
"... A moins que tu n'veuilles quitter cette terre maudite et te joindre à nous..." Dira l'homme un pinçant un regard de défiance dans sa direction.
"... Laisse-le donc pisser, déjà." Grognera-t-elle.

Compétence: