Havus Jiel

Âge : 43 ans

Surnom : /

Droitier / Gaucher : Droitier

Race : Humain

Classe : Paladin

Métier : Inquisiteur

Alignement : Loyal mauvais

Les Inquisiteurs chargés de faire régner la parole de Seri sont souvent amenés à être confrontés à maints ébats, dangereux et violents, ou simplement misérables. Et c’est à cela qu’Havus, trop tôt rejeton de la vie, a été préparé.

Son regard froid et accusateur, très méfiant, en fait à lui seul un être semblant dépourvu d’humanité, tel un juge divin obéissant à la main de sa déité. Ses sourcils froncés, appuyant deux yeux bleu foncé, sont les témoins du champ de bataille que représente son visage, buriné çà et là, créant de multiples rides de sérieux et de constante inquiétude. Trônant un nez plusieurs fois fracturé, un large front supplante le reste, laissant place à une chevelure courte et imprécise.

De fines lèvres, orientées de sorte à confirmer cet aspect méfiant, sont presque dissimulées derrière une barbe mi-longue et fournie, mal entretenue. D’une pilosité certaine, son corps, dessiné par l’exercice mais fatigué par le temps, laisse entrevoir plusieurs cicatrices : tantôt des lames, tantôt des griffures…

La démarche droite et pleine d’entrain, c’est enfin par une voix grave et sûre que cet Inquisiteur communique, le plus souvent pour exprimer son mécontentement.

Il est des hommes sensibles, quand d’autres restent de marbre. Il est des hommes bons et honnêtes, quand d’autres gardent le secret et vénèrent le doute. Mais, par-dessus tout, il est des hommes pieux, quand d’autres renient la parole de leur Mère.

Havus, exécutant au service de l’Inquisition depuis de nombreuses années, sait reconnaître tous ces traits différenciant l’Homme de la bête. Car son physique semble en tout point refléter ses traits de caractère, aussi aigus et bien trempés que son tact.

L’homme reste souvent là, à scruter les réactions, évaluant les possibilités, les failles, à déceler le moindre signe. L’hérésie peut être partout, et Havus le sait : souvent sûr de lui, il peut parfois se montrer têtu, quitte à laisser s’échapper sa proie. À ce trait s’ajoute la prévisibilité, contre laquelle il semble ne pas pouvoir lutter ; les plans sont sa doctrine, tout comme l’ordre et la discipline.

Mais l’Inquisiteur, en dépit d’une méfiance quasi-omniprésente, sait faire confiance en ceux qu’il juge dignes, et respecte la vie tant qu’elle est menée sous la coupe de Seri. Le reniement de certains, qu’ils soient bons ou mauvais, en revanche, entraîne souvent Havus dans des excès qui semblent ne plus l’arrêter. La foi brûle en lui tel un grand fanal, et rien ne saurait le priver de la satisfaction d’agir contre la dissidence.

L’intérêt du plus grand nombre lui importe davantage que sa personne, mais il espère rapidement, après tant d’années de service, accéder à de plus hauts rangs de la hiérarchie.

Havus Jiel est né et a grandi dans les plaines au Nord-Ouest d’Earon. Fils de forgeron, cadet d’une fratrie comptant trois garçons et une fille, il vécut une enfance rude et emplie d’incertitude quant à sa condition, malgré la relative aisance de vie que pouvait espérer un forgeron.

Malgré tout, son éducation fut rudement menée, par un père davantage intéressé par une seconde paire de bras que par l’amour d’un fils. Plus tard, l’on apprit que celui-ci travaillait des armes pour des bandits postés aux alentours, qui prévoyaient de se rendre en ville ; le manque de travail à la campagne devenait de plus en plus oppressant. Le père fut emprisonné, l’aîné tué au cours d’une rixe, et la mère violée, laissée pour compte. Dans les flammes de son ancienne demeure, Havus comprit le sens du mot responsabilité.

Plusieurs années passèrent : son frère et sa sœur étaient partis pour le Nord, quand lui avait quitté les bas quartiers d’Earon, délaissant sa mère, devenue trop abîmée par les épreuves. Redoublant d’efforts pour entrer dans la garde, c’est par un heureux hasard qu’un certain homme vêtu d’une grande bure avait tenu à être présent un jour d’entraînement : l’Inquisition recrutait parmi ses fidèles.

Ainsi se tourna une autre page, celle d’une vie de misère et d’abandon. Les rangs de Seri l’accueillirent, le nourrirent, pour peu qu’il ait fait preuve d’une foi inébranlable, et ainsi partit-il pour cinq années de solitude dans un temple reculé, mettant à l’épreuve sa volonté, le poussant dans ses retranchements. Ces années furent accordées à la réflexion, à la passation, au rite de renaissance ; il quittait une vie pleine de désespoir pour une autre faite de promesses d’un avenir meilleur.

Revenu plus endurci, assuré d’avoir trouvé sa voie, l’Aspirant qu’il était devenu fit son possible pour se dévouer corps et âme à cette cause qu’il jugeait noble. Vint le temps de faire face à l’Oracle, et avec lui, son entrée en fonction officielle. Des missions lui furent confiées, et les horreurs commencèrent à affluer : hérésie, horribles meurtres, accidents perpétrés dans l’ombre de la Mère, tant d’ignominies qui lui rappelèrent les erreurs d’antan d’un père qui n’avait su protéger sa famille.

Aujourd’hui rompu à la tâche, des années de servitude et de sacrifice ont rendu Havus prêt à tout pour faire appliquer les dogmes auxquels il croit, parfois aveuglément, mais bien souvent d’une main de fer.