Moiteur hivernale

Maître du Jeu

Susurrer le nom de sa victime ?
La jeune femme grimace mollement face au tableau qui s'esquisse devant elle... Une toile qu'elle préférait ne pas 'voir' mais qui s'imposera quoi qu'il en soit.

A la question qu'il lui renvoi, son regard s'abaisse lourdement contre le sol, entrainant sa nuque un peu plus bas.
"J'aurai espéré que mon imagination soit plus fertile que la vôtre. Mais je ne veux pas jouer à ce jeu." souffle-t-elle avant d'être interrompue dans son silence par le jet de deux paires de menottes contre la dalle.
Observant un instant les cercles de métal, elle s'immobilise et ajoute sur le même ton morne :
"Il ne vous a pas dit ?
Mon Père... que ce serait inutile."
Ramassant sa chaine au sol elle ajoute :
"Il m'a posé cette chaîne pour que je sois 'docile'. Il a dit qu'elle était enchantée... Vous n'avez pas besoin de 'ça' pour vous protéger de moi.
Je suis enfermée dans cette geôle, dans cette tour... Je sais ce que je vais devenir."
Semblant le juger d'un coup d’œil, la jeune femme termine :
"Je pourrai dire que je m'attends à tout... mais je fais l'effort de lâcher prise... Pour vous économiser de votre temps et mon destin inévitable...
Je ne suis pas votre ennemie."

En observant son corps, rapidement, le médecin ne décèle aucune trace de maltraitance. Ni plus ni moins que de la salissure ; pour une donzelle enfermée depuis deux ou trois jours.

folie : 1/6

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Mental	(4)
Sang	0
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Invité

La demoiselle avait l’air assez résignée pour que ses maigres tentatives de déstabilisations n’aient pas l’effet escompté … Elle ne voulait pas jouer ? Qu’à cela ne tienne, il n’avait guère besoin que l’on l’y aide pour qu’il s’amuse au détriment d’autrui. La docile mielleuse lui donne milles et une envie de lui faire ravaler sa léthargie dans une cacophonie de cris et de gémissements.

« Peu importe … Fait ce que je te dis. Tu n’es pas là pour discuter mes choix … » Soupire-t-il, labourant ses cheveux de ses phalanges pour finalement croiser les doigts.

« Tu m’as l’air en plutôt bonne forme …

Depuis combien de temps jeûne tu ?

J’imagine que c’est Zah’a ton maitre. Depuis combien de temps ?

Tu ressens quoi à son égard au juste ? » Lui demande-t-il, refermant la porte derrière lui pour venir s’adosser au mur glacé, croisant les bras d’un air détaché.

Compétence:

Maître du Jeu

La première remarque de l'étranger scellera ses lèvres un instant. La jeune femme abaisse le regard avant de s'interroger suite à ses questions.
L'homme lui demande depuis quand elle n'a pas mangé, depuis quand elle est Déviante et surtout... ce qu'elle ressent pour son Père.
Cette ultime demande lui imposera une réflexion sur la façon dont elle allait pouvoir décrire son émotion.

"... j'ai été nourrie avant hier. Et le jour précédent encore.
Je suis... ce que je suis... depuis quatre jours."
Souffle-t-elle, semblant se faire l'amer constat du temps qui lui avait paru bien plus long jusqu'alors.
Le regard bas elle ajoute :
"Je sais ce que ça fait d'être enlevée à sa famille. De se retrouver seule et sans rien, mais avec cette incapacité à tourner la page, parce que mes parents sont toujours en vie, quelque part... Mais... ce que je ressens pour mon Père est si différent... C'est un sentiment d'abandon bien plus profond. C'est comme si tout mon corps et mon esprit ne tendaient qu'à le rejoindre...
C'est un amour inconditionnel que je ne peux même pas comprendre..."
Sa voix s'effiloche et son visage se froisse d'une profonde tristesse remuée, cachée derrière ses avant-bras.

"Vous savez ce qu'il se passe, pour les Déviants abandonnés ?"
reprend-t-elle après une inspiration étranglée, relevant la nuque pour dégager sa voix tremblante, sans même le regarder :
"Ils errent sans espoir. Ils deviennent fous, ils se dégradent...
Je vais finir en monstre.
'Il' le sait. Mais il m'a rejeté."

...~oOo~...

Invité

En partant de ce qu’il avait pu observer auprès de ce qu’il reste d’Asterash et de son fidèle compagnon, Caligula part du principe qu’il lui faudra faire renier son père à sa captive. Notre homme cherche à évaluer la distance à parcourir pour arriver à ce point de scission psychique. Sans doute qu’un être rongé par la haine comme Caita aurait été plus rapide à faire flancher, mais, sans qu’il ne comprenne pourquoi, la jeune femme semble attachée à son maitre. Pire, elle parle d’amour inconditionnel et d’attachement profond, une aberration pour celui qui n’a jamais su saisir les subtilités de l’âme humaine. Pourtant, il avait lui-même été transformé sans ressentir pareille ignominie. Était-ce le laps de temps trop court ou sa condition mentale même ? Sans doute n’aurait-il jamais sa réponse …

« J’ai été transformé en déviant … Et j’ai jamais ressenti pareille chose …

Ton maitre ne s’embarrasse pas de sentiments aussi futiles … Tu n’es absolument rien de plus qu’un outil … La question c’est : est-ce-que tu l’aimeras malgré cela, assez pour faire passer ta propre existence après ses desseins ? » demande-t-il d’une voix presque éteinte, dénuée d’espoir.

A sa question, l’assassin opinera.

« Si je suis ici, c’est que je maitrise quelques aspects du sujets … Et toi, sais-tu que tu peux être sauvée ? Mmmh ? » lâche-t-il sans prendre de gants, un rictus sadique se dessinant sur ses lèvres

Compétences:

Maître du Jeu

La jeune femme relève un œil rond, relâchant toute expression pour finalement tirer ses traits vers le bas. Elle jugera rapidement son hôte d'un regard vertical, comme si elle s’interrogeait sur la véracité de son propos.
Il avait été Déviant ? Lui ?
Étouffant ses questions par les siennes, la donzelle cille lourdement avant de répondre :
"En fait... j'ai eu le temps d'me faire à l'idée."
Commence-t-elle avant d'ajouter : "Le Seigneur Yotl a fait de moi un repas. J'ai été élevée dans le but d'être un jour dévorée...

Avez-vous déjà vu un Rakshasa se nourrir, monseigneur ?"
Elle pince l’œil sans lui laisser le temps de répondre :
"... quand on m'a dit que je serai présentée à un Sang-pur, j'ai d'abord été déçue.

Nous, les humains. Ils nous ont élevé tel le bétail. Mais un bétail intelligent... assez idiot, en revanche, pour croire en de fausses icônes...
Je me suis alors convaincue d'être le repas d'un autre Fils de Dieu et que ma mort aurait une chance d'être plus douce. Au lieu de ça, il m'a prise, il m'a donné le message de son Père et il m'a rejeté comme une chair avariée.
Ma chair, qui a qui été si longtemps préparée à nourrir, est aujourd'hui destinée à pourrir.
... Je crois que... j'ai accepté de n'être qu'un objet... quoi qu'il en soit.

Si la volonté de mon Père est de m'utiliser... alors je rempli ce rôle, malgré la souffrance qu'il m'inflige. Soyez heureux de ne pas l'avoir connu avec le vôtre...
Qu'êtes-vous donc, d'ailleurs...
... vous n'êtes pas un Déviant ?
Vous dites que je peux être sauvée... Sauvée de quoi ? De qui ? De vous ? Ou de Lui ? De ce que je dois devenir ?"

...~oOo~...

Invité

Les sourcils légèrement froncés, les doigts de Caligula dessinent un cercle autour de son visage alors qu’il hausse un sourcil.
« Les … Chats ? » Demande-t-il, s’assurant qu’ils parlent bien de la même chose.

« Je ne connais pas vraiment ces choses … Je n’ai jamais eu l’occasion d’en voir ne serait-ce qu’un seul se nourrir. » Explique-t-il promptement tout en l’observant.

La jeune fille avait l’air de s’attacher facilement à ses bourreaux, pire, à adorer ceux qui ne la traitent guère mieux que du bétail. C’était assez fascinant en réalité, et incompréhensible pour celui qui ne supporte pas même la plus invisible des chaînes. Était-ce pour ces raisons que l’on avait jeté son dévolu sur cette délicieuse proie ou bien ce trait de caractère était-il possiblement plus répandu qu’il ne l’aurait cru ? C’était peu être cet aspect qui différenciait l’attachement ressenti envers leur sang-pur respectif.

« Et donc ton objectif de vie c’est de te laisser victimiser jusqu’à en crever … Intéressant … » Soupire-t-il, venant se pincer l’arrête du nez, visiblement décontenancé par tant de sottise.

Notre homme s’aventure un peu plus au-dedans de la pièce, rongeant la pierre de son regard affuté, le pas nonchalant, mains jointes dans son dos.

« Ehhh bien … Je dirais que biologiquement parlant, je suis un hybride … On m’a changé en déviant … J’ai vu cette chose immonde dans ce lac teinté de noir et blanc … Puis l’on m’a changé en lupin …

Ta condition n’est pas la fin de tout, elle n’est pas immuable et tu n’as pas à la subir en vérité …

Tu pourrais être sauvée de ta misérable condition, de la folie et de la mort, pour peu que tu le veuille vraiment …

Je peux faire cela … » Glisse-t-il, faisant mine d’observer ses doigts rugueux qui mériteraient bien une petite manucure pas piquée des hannetons.

Maître du Jeu

Caligula ne pouvait 'pas la comprendre'. Et à plusieurs niveaux. La jeune femme avait même du mal de croire qu'un monde existait encore au delà de sa condition.
Comme chez les Nocturnes, les Humains qui vivent en captivité sont forcés dans une bulle étanche. Elle les contraint à adorer leurs tortionnaires et même à se considérer comme une nourriture divine.
Mourir dévoré devient un honneur ultime. Une raison de vivre jusqu'au jour 'sacré'.
Tous n'ont pas cette 'vision' et certains esclaves sont mangés avant les autres... Caligula est un septique handicapé dans son empathie. Avoir ce genre d'emprise sur lui est compliqué... Mais certaines créatures tombent bien vite dans la secte des adorateurs de demi-dieu et fausses divinités.

Observant l'homme debout devant elle, sans comprendre tout ce qu'il lui dit, la jeune femme resserre ses genoux contre sa poitrine et répond :
"Me sauver de ma condition et de ma mort ?... Que mon Père me reprenne en tant que fille ? Que je devienne... comme vous ?"
Son regard se fronce avec toute la difficulté qu'elle a de se projeter 'libre'.

"Je ne comprends pas..." souffle-t-elle enfin. N'étant plus certaine de savoir ce que cet étranger était venu faire dans sa cellule.

...~oOo~...

Invité

Caligula ne se comprenait pas lui-même, c’était prier au miracle que d’espérer qu’il puisse décrypter le fonctionnement mental d’autrui. L’assassin se dit simplement que l’aubaine qu’on lui ait donné une victime capable d’aduler son bourreau, il lui fallait essayer d’exploiter cette faille. Faire du mal avec un certain sadisme était dans ses compétences mais rallier à sa cause avec une certaine diplomatie … La chose ne lui été point des plus aisée. S’il avait pu faire miroiter le monde libre de l’autre côté du miroir à Rakta, peut-être pouvait-il faire sentir les effluves de l’affranchissement à la jeunette. Le problème c’est qu’elle ne semble point discerner les courbes de la vie sans carcan mental ni fers aux pieds … L’assassin balaie l’air de sa main, comme pour dissiper l’ignorance de cette interlocutrice légèrement frustrante. Peut-être n’était-elle plus capable que d’entendre la symphonie des coups et des paroles acides ?

« Maaah … Non, je te suggère un autre maitre qui saurait davantage te rendre ton affection … Tu ne t’attache pas aux bonnes personnes on dirait …

La jeune femme qui m’accompagne, je l’ai sorti de sa condition d’esclave … Elle pourrait te le dire … Si je te transforme en métamorphe, comme je l’ai été, je te soigne de tes tourments et te libère de ta condition de sempiternelle victime. Tu me serais utile ...» Propose-t-il.

Maître du Jeu

Caligula se pose en sauveur des opprimés.
La jeune femme lève sur lui deux yeux ronds dans la semi obscurité et des flammes se captent au fond de ses pupilles dilatées.
"Métamorphe ?" répète-t-elle à voix basse avant de froncer les sourcils.
"Pourquoi... ne pas le faire maintenant.

Pourquoi me donner cet espoir de vie meilleure, sans chaîne, si votre but est de faire de moi une Sang-noir..."
Un frisson agite ses épaules et lui raidit le dos :
"Je..." Son regard s'abaisse tout en cherchant un vide au sol.
"... j'aimerai être libre... Non. Je veux être libre."
Sa voix s'étrangle dans un sanglot et son front s'abaisse.
"C'est si douloureux dans ma tête..."
D'un mouvement crispé, ses doigts remontent contre son crâne et peignent sa chevelure en de longs sillons auxquels elle se retient.
"... et j'ai tellement faim..."
Sa chaîne tinte à ses mouvements, elle aimerait se redresser, mais elle ne le peut pas.

...~oOo~...

Invité

Caligula se pose en un peu tout ce qui lui chante lorsqu’il s’agit de parvenir à ses fins, les limites morales ne font guère parties de ses bagages. Point de turpitudes pour celui qui n’éprouve aucuns remords … D’autant plus lorsque celui-là même y prend un énorme et malsain plaisir …

Alors que sa victime lui adresse une sorte d’opulent regard béat, celui peine à dissimuler sa satisfaction et son vice, pinçant légèrement ses lèvres charnues.

« L’espoir … Ce n’est qu’un baume sans substance que l’on badigeonne sur une morne existence … Ce que je te propose, c’est quelque chose de concret, de palpable.

Si je ne le fais maintenant, c’est que j’ai besoin que tu me donne avant de t’offrir le plus beau présent qui puisse exister … Toi qui souffres, qu’est-ce qu’une once de turpitude contre d’innombrables soleils qui se lèvent sur ta liberté ?

Si la souffrance t’est tant insupportable, renie au plus vite ton maître qui s’est détourné de toi … Au plus vite tu le feras, au plus vite je pourrais te libérer de tes chaines, de ta folie, de ta vie d’esclave … » Lui explique-t-il d’un ton paternaliste, s’accroupissant auprès d’elle pour lui faire sentir un semblant de soutient et d’empathie dont il est en vérité, incapable d’en saisir la substance véritable.

« Abandonne-toi complètement que je te libère de tes entraves de fer et d’âme. » Murmure-t-il, venant pincer les maillons de glace entre ses phalanges.

Maître du Jeu

La voix de cet étranger est bien la seule qui raisonne ici. La geôle étroite, sombre et haute, devient une case de réflexion, une voie à sens unique où tous pousse à l'angoisse et à l'attente, à l'appréhension de ce qui vient aveuglément...
-
L'introduction de cet homme devait être l'aboutissement d'une patience piquante, la fin d'un silence ténébreux qui sait que la lumière apportera son lot de douleur et de dégénérescence... Et tout portait à croire, en préface, qu'elle allait recevoir la souffrance attendue... et même plus que ce que son esprit pouvait endurer et imaginer...
Mais non.
Le voilà qui lui donne un 'espoir', une perspective. Si, dans un premier temps, la donzelle imaginait la sombre machination d'un rêve à briser, d'une marche offerte sur laquelle elle serait précipitée de plus haut... il semble que l'idée se concrétise et qu'une réelle porte de sortie lui soit donnée.
-
Au bout de sa chaîne noire et lourde, assise sur le sol de dalle glacée depuis des jours, affamée, la jeune femme relève un œil brillant sur son invité.
Il se place à son niveau, lui tend la main comme le messie... se pose en libérateur de sa condition, en bienfaiteur -c'est ainsi qu'elle se conforte à le voir- elle, qui doutait de sa sincérité, étriqué à son sort... coincée par sa condition et ce qui était attendu de son cas.
Son Père l'a abandonné et elle comprend en partie pourquoi sans pouvoir l'entendre. Quel Enfant saurait se faire à la réponse d'une question aussi irrationnelle que l'amour qu'il voue à son Géniteur.
En ça les Premier-Nés possèdent un immense pouvoir sur ceux qu'ils enfantent dans la Nuit. Si les Fils de Nitil sont asexués, ils ont l'influence d'un Parent Divin auprès de leurs progénitures.
L'abandon qu'elle ressent s'associe clairement à celui d'un nouveau né face à son géniteur. Elle ressent un besoin profond de se sentir être accroché, d'être nourrie... et ce rejet lui reste incompris dans le fond. C'est un sentiment très, trop, fort...
Mais le voile se lève doucement.
Cette fille n'est pas un 'bébé'. Elle garde ses expériences, sa vie 'passée' mais elle subit un retour à la case départ de son entrée dans la vie... et l'ascendant que Zah'a a sur elle est puissant.
Caligula n'a pas été sensible à cet état. Il n'a pas été Nocturne bien longtemps... quelques heures tout au plus... et l'expectative de sa mission, de sa fuite, sa conscience, son 'handicape', l'ont préservé de toute soumission excessive et primaire auprès du Père qui lui a donné 'vie'.
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En laissant la chaîne rouler entre ses doigts, Caligula remarque une chose : l'entrave n'a pas de serrure, ni de système verrouillé. Il peut libérer la jeune femme sans s'échiner à forcer quoi que ce soit.
"J'aimerai... mais je ne peux pas. Cette chaîne qu'Il m'a mise à porter... n'est pas une chaîne ordinaire.
Libère-moi d'elle."
Dit-elle en plantant son regard dans le sien, avec profondeur et insistance.
Malgré sa 'volonté' nouvelle, sa bienveillance envers celui qui lui offre une porte de sortie, cette œillade aurait presque quelque chose d'alarmant ?
Caligula libère une femme arrachée à la vie et à son but ultime 'celui de servir de nourriture à des Fils de dieu'. Son destin est de pourrir plutôt que de sustenter pour la qualité de chair qu'on lui a appris à être.
L'assassin aura-t-il éradiqué des années d'éducations et d'endoctrinement, comme Zah'a l'a fait en la plongeant dans une condition tout aussi déplorable et plus humiliante, même ?

...~oOo~...

Invité

Les cliquetis mourants des maillons de fer s’envolent et rebondissent de pierres en pierres, s’évaporant dans les ténèbres. L’ambiance est toute aussi âcre que l’air bien qu’elle soit apaisante pour celui qui se repait de la turpitude d’autrui. L’assassin se sent dans son élément comme s’il était à sa juste place. On en oublierait presque que le monde se meurt à petit feu au dehors tant on s’en sent reclus, un havre de paix dans les abimes.

La chose au bout de cette chaine semble être comme cette frêle et mince passerelle qui mène à une vie grouillante cacophonique. L’idée même de percer cette bulle de sérénité lui parait absurde, au moins pour un court instant. Caché en ces lieux, bien à l’abri, il n’aurait qu’à se satisfaire du fait même que les civilisations seraient englouties par une marée de morts. Il n’en serait point le spectateur expectatif … Sans doute que sa jubilation n’en serait point aussi grande … Sans doute bien moins que s’il sortait plus fort de tout cela pour organiser son propre chaos. Ne se sentait-on pas divinement mieux lorsque l’on était l’artisan du monde ? Peu importe que les desseins soient bons ou mauvais, ce sentiment de toute puissance était le même. Le cafard s’accommode volontiers de n’importe quel taudis, se laissant vivre sans y apporter sa marque. Si l’on veut se sentir chez soi, il faut se construire son propre nid. Tout comme Caligula avait besoin de Lovyr en tant qu’adversaire, son orgueil avait besoin de savoir que si Galgals devait sombrer, ce serait par sa main seule.

L’esprit malade parvient à s’extirper de ses songes maléfiques et l’argent de ses yeux lèchent cette pantomime de petit être sans défense, comme s’ils la voyaient telle qu’elle est, pour la première fois. Ce carcan ne lui était pas imposé par hasard, le loup était semblable à l’agneau solidement ferré. Les nocturnes étaient comme des prédateurs par nature, habiles et féroces manipulateurs. Cette demoiselle ne faisait pas exception et le voile de la servitude n’a aucune prise sur le médecin. Aussi belle soit-elle, la rose se picte d’épines, aussi faible paraissait-elle, la fillette était une bête affamée. Probablement qu’elle ne ferait pas grand cas de sa révulsion pour le sang d’hybride … La faim pouvait pousser à se sustenter des pires immondices …

Un rire à peine retenu vient faire vibrer sa cloison nasale alors qu’elle tente de l’amadouer, son regard quant à lui se plisse de ridules modelées par l’amusement. Ses doigts s’enroulent davantage autour des maillons de fer, affirmant son emprise sur sa proie. L’assassin se rendrait compte que les entraves ne comportaient pas de mécanismes de verrouillage s’il prenait la peine de s’y attarder. Seulement, l’idée même de détacher la créature ne lui effleure pas l’esprit. Sa langue vient frapper son palais tandis qu’il dodeline de la tête d’un air réprobateur.

« Me prendrais-tu pour un sot ? » Soupire-t-il d’une voix fluette et faussement bienveillante.

« Je me sens passablement offusqué ! » geint-il, portant une main à sa poitrine comme si on lui eut transpercé le cœur.

« Perfide créature … » Souffle-t-il d’un ton glacial accompagnant le retour de ses traits à l’indifférence.

« Cette incartade sera ta dernière … Ouvre bien tes oreilles d’être en sursis. » Dit-il d’une voix grinçante, donnant une légère saccade à la chaine afin de rappeler sa place à la nocturne.

« La faim qui te tenaille va s’amplifier, comme un monstre qui grandi dans tes entrailles, se nourrissant de tes propres maux. Un fœtus avide et empoisonné qui te dévore de l’intérieur… Peut-être qu’aujourd’hui le manque est juste assez fort pour te donner la sensation que ton estomac se révulse et se retourne. T’as l’impression que c’est bien assez douloureux ?
Beh c’est que le commencement ma toute belle … Bientôt, tes os se changeront en verre, à chacun de tes mouvements, tu auras l’impression qu’ils se cassent et se ressoudent continuellement. Tes chairs vont comme se liquéfier, devenant une bouillie ardente. Viendront alors les illusions sensorielles et mentales, ton esprit cherchera à s’échapper de sa condition. Seulement, ton retour à la réalité amplifiera ta souffrance, faussement adoucie par ces brèves accalmies. Tu auras l’impression de te noyer sous le poids de ton propre corps … Et tu sais quoi ? Tu n’auras pas même la mince fibre d’espoir de délivrance. Tu ne mourras pas et les maux te déchireront sempiternellement …
Quant à moi … Je serais le tisonnier qui attise les braises. Je vais accélérer le processus et l’entretenir. Ton corps diffusera ce qui lui reste d’énergie pour tenter de réparer ce corps meurtri …
J’en bande rien que d’y penser … » Ricane-t-il, se relevant tout en replaçant sa semi.

« Je te laisse réfléchir … Tout cela m’a ouvert l’appétit … Je penserais à toi lorsque j’engloutirais mon bon petit gueuleton … » S’amuse-t-il avant de refermer la porte sur l’obscurité de la geôle.

A moins que l'on ne le retienne, notre homme s'en retournerait rejoindre ses comparses.

Compétence:

Maître du Jeu

Cette illusion... qu'elle avait mise tant de mal à accepter, s'effondre soudain.
Quelle gourde.
Ainsi, Caligula a monté un reflet d'espoir... pour rien ? Elle qui s'attendait à la chute -renonçant à cette crainte pour finalement accepter la libération- se confronte à la violence d'un mur.
L'homme refuse de la libérer de sa chaîne alors qu'il l'incitait à le faire.
Il 'refuse'.
Et pire.
Il la laisse seule avec son incompréhension et une tourmente de mots qui fertilisent son imagination aride...
Depuis des jours, elle s'attend à mourir de faim, à être torturée, blessée, brisée. Cet étranger vient, la 'réconforte' sur un avenir plus doux, une échappatoire dans laquelle son rôle auprès du Père serait sans entrave ? Elle a accepté la liberté, mais il l'a lui a refusée.
-
La porte se referme dans l'obscurité, sans qu'elle ne prononce un mot... Incapable d'en formuler dans son esprit embrumé.
-
Caligula est donc libre de remonter le boyaux de pierre qui regagne la grande zone circulaire, dédiée à l'expérimentation et aux études.
S'il passe par le centre piqué de ses hauts tubes, il croisera Zah'a ; toujours assis sur quelques marches à feuilleter lascivement une pile de livres anciens... Pas de trace de son 'ombre'.
S'il contourne la salle et emprunte un escalier, il percevra des bourdonnements de voix familières. Il semble que son groupe se soit installé dans une zone proche ; une grande pièce rectangulaire disposant d'une longue table garnie de chaises.

...~oOo~...

Invité

La chute est rude, certes, mais la jeunette doit prendre conscience qu’il n’y aura aucune douce échappatoire. Peu importe la méthode, douce ou dure, il lui faudrait combattre des démons, même si elle n’avait rien demandé. Une main l’avait choisi elle, puis, abandonnée, la laissant choisir comment elle voulait sombrer. Si Caligula lui permettait de conserver un semblant de libre arbitre, c’est uniquement parce qu’il manque de temps. Amadouer n’était pas sa procédure favorite, bien au contraire, mais si elle lui permettait d’aller un peu plus vite, il consentait à mettre son petit plaisir de côté.

Les barrières mentales n’étaient point aisées à faire choir et l’assassin ne comptait guère y parvenir en un claquement de doigt. Céder et détacher une bête affamée n’était point envisageable non plus. Donner des brides d’espoir, accorder quelques gentillesses, soit, sans pour autant prendre de risques fort prévisibles. Si l’on avait pu changer le sbire bien aimé d’Asterash en monstre, rien n’était impossible. Ces deux là semblaient partager un profond et sincère attachement … Ce n’était pas une péronnelle fraichement transformée qui allait résister.

Pour l’heure, la proie marinerait dans son jus, attendant qu’on vienne la sortir de sa marmite de turpitude pour s’enquérir de son choix. La porte grince une dernière fois, rompant brièvement le monde obscur du silence captif. Il serait probablement le dernier son qui tinterait aux oreilles de la nocturne avant leur prochaine entrevue. D’un pas léger, notre homme rebrousse chemin d’un œil tout aussi admiratif qu’à son arrivée. Bien que Zah’a paraisse à portée de main, l’hôte semble bien trop occupé pour donner un peu de son temps. Sans doute que des questions sur sa progéniture ou les chaînes magiques lui paraitraient désuet. Dans le cas contraire, l’on aurait plus informé avant son intervention. Celui qui est conscient d’être un nuisible n’a point envie de titiller la patience de son convive.

Continuant son cheminement, il ferait une escale afin de récupérer quatre aiguilles et quatre bandes en lin afin de pouvoir pratiquer des soins sur ses comparses. Après quoi, il chercherait à les retrouver, suivant les oscillations sourdes de voix.

Compétences:

Maître du Jeu

Caligula traverse la grande place circulaire qui se barre de murs, de pans de bois articulés, propose des espaces sans plafonds ni porte... Là, il trouve aiguilles, bandes de lin et décide de retrouver ses compagnons en suivant le bourdonnement des voix qu'il perçoit.
-
Les marches de pierres suivent la courbe de la tour et desservent plusieurs paliers. La première porte rencontrée émane d'une clarté orangée, rappelant celle d'un bon feu de cheminée.
La salle qui se dévoilera à tout d'une pièce commune dédiée aux repas. Et d'ailleurs, ce qui frappera en premier celui qui entre, ce sera cette vision d'une montagne de nourriture sortie de nulle part, étincelante de graisse et de sucre, un véritable repas de roi... Et qui se tien là, assit parmi les places disponibles ? Misha, Rakta et Saller... La Rakshasa mange du bout des doigts, l'air las. La Métamorphe se porte à son habitude, voutée sur une assiette de viande, les mains plantées dans son plat, imperturbable.
Quant à Saller il s'est placé en bout de tablée, jambe tendu et pied reposée sur le plateau. Il boit... et tirera un œil en direction de celui qui passe le pallier.

"Ha bah on parlait justement de toi. Rakta demandait quand on pourrait quitter cet endroit... avant qu'elle ne trouve tout son comptant dans cette pièce... Quant à Misha elle a l'air de ne pas être à l'aise..."
"Si tu crois que ma vie se résume à la tienne ! Boire et me prélasser pendant que mon Seigneur attend des résultats !"
"Au moins c'n'est pas moi qui te retient."
Grogne-t-elle d'une colère installée.

...~oOo~...

Invité

La traversée de ce lieu provoque une certaine sérénité, notre homme s'y sent bien à son aise, apaisé et serein. Seulement, cet état d'esprit ne sera que de courte durée, car, à peine foule-t-il le sol de la pièce où se sustente ses comparses que son calme se disloque aussitôt. Les jérémiades lui parviennent aux oreilles, lui vrillant les tympans et sa bonne humeur au passage. Ses lèvres charnues se pincent et se crispent, trahissant une certaine exaspération, puis sa mâchoire se débloque finalement. Toutefois, sa bouche arrêtera sa course, restant mi-close devant cette profusion de denrées à laquelle il ne s'attendait guère. Si les cuisines du château de ce bon vieux Lovyr étaient bien garnies, il n'y avait rien d'étonnant à cela puisqu'il devait nourrir pléthore d'esclaves. En revanche, les habitants de ces lieux ne s'abreuvait que de ce précieux liquide pourpre qui parcourait les veines des vivants ... A moins qu'ils ne soient point les seuls à hanter cette tour d'ivoire savamment gardée ? Ses yeux d'empoisonneur détaille cette nourriture qui semble être apparue de nul part, s'assurant qu'elle ne soit pas un savoureux cadeau venimeux. Ses paupières papillonnent légèrement avant qu'il ne pose son sac sur le bois dans un léger claquement feutré. Ses phalanges viennent effleurer sa poitrine tandis que sa main libre semble fesser l'air.

"Aw, vous m'en voyez flatté !" s'esclaffe-t-il d'une voix cristalline.

"Pourquoi, qu'est ce qu'il a cet endroit ? On est à l'abri et il y a à manger ... Vous prenez vos aises pendant que j'me tape le boulot. Que voulez vous de plus ? Mmh ?" S'étonne-t-il, jetant un regard empli d'incompréhension à Rakta.

"Toi ... " se croasse-t-il, retenant ses élans de voix à l'encontre de Misha.

"Tu ferme ton claque merde ... J'veux pas t'entendre débiter des conneries sur eux, t'as foutrement aucune idée de leur parcours ... Les gens que tu traite de branleurs t'ont fait arriver ici et en vie." Crache-t-il, conservant un semblant de sang-froid.

"Eh bien ... Je ne suis pas devin." souffle-t-il, croisant les bras pour se laisser choir sur sa chaise.

"Faire sombrer quelqu'un ... C'est quelque chose de très variable ... Cela ne se fait pas en un claquement de doigts, d'autant plus que je cherche à lui faire renier son père qu'elle aime tant ... A moins ..." S'interrompt-il pour finalement se redresser promptement.

"Les parchemins de ton frère ... On pourrait peut-être l'y contraindre en utilisant le même procédé ... Si cela ne fonctionne pas, l'on serait fixé assez rapidement !" Suggère-t-il, jetant un oeil de médecin sur ses comparses pour se rendre compte de la tâche à venir.

Compétences:

Maître du Jeu

... un bien étrange festin. Une illusion au milieu des décombres ? D'où vient cette nourriture montée, luisante de miel et de sucs... Ces fumets aigres-doux, fruités, crémeux...
Caligula se rapproche, aimanté par le tableau.
Rien ne ressemble à du poison. Rien n'a l'odeur du poison.
Rakta mange depuis un moment, à en voir la part entamée de son plat personnalisé.
-
Saller garde sur lui un œil de biais et le bec coincé dans son verre.
Son expiration résonne doucement dans sa cage avant qu'il ne s’agrémente d'un soupire contenu pour duré... bullant dans le fond de son godet...

Rakta se fige dans ses gestes et ne redresse que le front de sa bectance.
Misha pince le regard d'un air mauvais, tenant pour elle l'acidité qui la ronge.
Quant à Saller, la question qui lui tombe dessus lui fait souffler ses bulles et agrandir les yeux.
Dégageant le nez de son vin, il fronce le regard et répète :
"Les parchemins de Valien... Des Charme-personne ?"
"Et qu'en ferais-tu, sinon de la transformer en pantin... Elle oublierai momentanément Zah'a pour toi, mais elle t'obéirai aveuglement jusqu'à ce que tu la piques !" affirme Misha d'une voix plus rauque.
Rakta avale la boule contenue dans l'une de ses joues et reste silencieuse. Figée.

"T'as dit 'Même procédé'..." répète Saller en battant du cil et en plombant le front.
"... J'pensais que t'allais la torturer. Physiquement." Son regard tombe sur les mains du médecin puis remonte à ses yeux.
"Tu veux que je vienne ?Ou qu'on fasse venir Zah'a ?" Son coude se lève pour achever son verre et ses mots attirent l’œil de Rakta.

PVs:

...~oOo~...

Invité

Le décalage entre ce que peut véhicule l'endroit et ce tableau fort aguichant interpelle et commande à la prudence. Clairement, l'assassin ne s'attendait guère à trouver des denrées fraîches et alléchantes dans un lieu reculé où les habitants ne se nourrissent que de sang. Mais, puisque rien ne semble suspect, c'est tout à son aise qu'il va pouvoir se sustenter.

Une fois que ses comparses eurent fini de parler, notre homme dessinerait de son pouce et son index les contours de sa bouche qui s'ouvre exagérément. Puis, d'un léger claquement sec sur sa cuisse, il se lèverait brusquement, comme si ce geste lui donnait l'impulsion nécessaire pour s'exécuter.

" Beh, tu sais bien que je serais jamais réfractaire à l'idée de m'amuser ..." Commence-t-il, levant une paume en l'air, doigts écartés.

" On a deux possibilités ... Soit je la titille physiquement ... Ce qui selon moi, prendrait davantage de temps pour la faire sombrer ... Ou bien on lui fait renier son père ..." Explique-t-il, s'armant d'ustensiles afin de se repaitre dignement.

" Oui, même procédé, magie, poison, il y a plusieurs façon de contraindre ..." Dit-il en levant sa fourchette dans un haussement d'épaule.

Les dents viennent agripper un morceau de viande pour l'attirer avant qu'il ne reprenne d'un air circonspect.

" M'aider ? Pense-tu que je perde la main ou que je sois trop gentillet ?" Demande-t-il avant de s'assoir pour savourer sa bectance.

"Zah'a ne s'impliquera pas ... Quand bien même il y concéderait, on y perdrait trop en crédibilité ...
Si c'est cela qui t'inquiète, je sais comment parvenir à mes fins, c'est seulement que les morts sont à notre porte ... Je cherche une alternative plus rapide. " Conclu-t-il avant d'engloutir un gros morceau de viande.

Maître du Jeu

Le piège de cette nourriture à l'air vrai... Mais est-il vraisemblable ? Dans une tour protégée par la magie ; et dans laquelle des générations de Savants se sont succédé ?
Caligula oubli qu'il ne se trouve pas en terre Nocturne et que les Rakshasas ont découvert cet endroit il y a des siècles.
Le Laboratoire d'Ysash a encore de lourds secrets.
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Rakta passe son regard de Saller à Caligula, surtout qu'il s'agit de torture, d'empoisonnement, de manipulation mentale. Elle se lèvera discrètement, lorsque le médecin rétorque à Saller qu'il n'a pas besoin d'aide... ce à quoi ce dernier répondra d'un bref haussement des épaules.
Rakta compte bien quitter la pièce, comme une ombre discrète... laissant ses compagnons discuter sur un sujet dont elle a déjà exposé ses appréhensions et sa volonté de non participation. Quant à Misha, ses oreilles se plaquent vers l'arrière et son regard s’aplatit :
"Perdre en crédibilité ?" Lâche-t-elle en retroussant ses babines d'un côté.
"Barf... Disons que si on vient pour faire le travail, c'n'est pas pour que l'bourgeois le fasse à notre place... Mais il se peut que son aide reste utile au besoin. Il suffit de lui proposer un plan qui fonctionne ?"
Misha tord son regard vers le rôdeur et ajoute :
"Les Sang-purs sont des fainéants. Plus le temps passe plus il attendent que les autres se bougent à leur place... La plupart estime avoir fait leur travail il y a des siècles ! Zah'a vous regarde faire parce que ça l'amuse surement..."
Saller retrousse sa lèvre inférieure et fronce les sourcils d'un air faussement suspect :
"Ha oui... J'suis pas bien certain que Lovyr valide ce portrait. Je ne connais pas bien Zah'a, peut-être qu'il a finit par devenir fou... Certains Premier-nés perdent la tête... La vie ne devrait pas être faite pour durer éternellement... " Hoche-t-il avec cynisme et agacement, allant à l'encontre de Misha qui se répand dans le hors sujet.

Mais un cri retenti alors. Une voix de femme ricoche vers la salle principale...
Misha dresse les oreilles dans un réflexe soudain, Saller se froisse à nouveau comme si une gêne l'avait piqué, avant de se rendre compte du problème.
"Ou est Rakta..." Souffle Misha en observant la chaise vide.

...~oOo~...

Invité

Trop occupé qu'il est à manger tout en laissant divaguer son regard de Saller en Misha, notre homme ne se rend absolument pas compte de la présence qui se dérobe de la pièce. Personne n'a pensé à surveiller la gosse, engloutis par leurs problèmes de torture et de résultats ...

A ses questions, Caligula n'aura reçu qu'un mouvement d'épaule, dont, il se gardera bien de donner un sens. L'esprit qui interprète les pensées d'autrui, sans réelle connaissance, peu facilement se perdre sur les chemins tortueux. L'assassin a assimilé certaines choses par mimétisme sans y associer une réelle compréhension, tant de chose lui échappent ... Quand bien même l'éclaireur ne lui ferait plus confiance, cela ne serait guère productif de se le répéter en boucle.

En revanche, les signaux d'hostilités de Misha sont aussi limpides que le contenu d'un globe oculaire. Mis à part son seigneur, personne ne semble trouver grâce à ses yeux ... Le chat semble avoir des idées assez arrêtées sur ce qu'elle ne semble pas forcément aussi bien maitriser qu'un autre. En tout les cas, l'éclaireur est sans nul doute celui qui connait le mieux les nocturnes dans cette pièce.

Le cri qui déchire le presque calme de la tour le fait se redresser vivement et machinalement porter sa main à son sac. Ses yeux ont à peine le temps de remarquer l'absence de Rakta qu'il s'empare d'une épée et de sa dague de cobalt pour se précipiter en direction de la complainte à toute hâte.

Action 1 et 2 : S'arme d'une épée et d'une dague

Action 3 : Se dirige vers le cri

Compétences:

Maître du Jeu

L'alerte coupe les discussions autour de la table.
Caligula se lève, dégaine sa lame et se lance en direction de la sortie. En arrière, Misha et Saller en feront de même...
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Sur cet escalier qui longe le grand mur courbe de la vaste tour, une ombre se précipite en direction de Caligula. Venue des marches supérieures, Rakta se laisse littéralement trébucher sur le pallier dans un élan d'effroi, s'accrochant à ce quelle peut de roche, de tissu ou de chair pour s'assurer une sécurité.
"... Un... Un monstre, un monstre !" Se déchire sa voix en tenant l’œil tourné vers l'arrière, redoutant autant de voir que de ne pas voir ce qui la mise dans cet état.
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Saller et Misha pivoteront d'un mouvement accordé en direction du haut escalier, n'y voyant rien d'autre que des marches de pierre, une rambarde courbe, des portes fermées et d'autres ouvertes, jusqu'au ténèbres qui s'épuisent vers des hauteurs indiscernables.
"Quoi comme monstre ?"
Demande Misha d'un air inquiet, tandis que Saller range son arme, déliant ses lèvres et sa mâchoire d'une détente blasée.
"Surement une ombre." soupire-t-il.
"Non... Non non... C'était... Il s'est levé devant moi je l'ai vu !"
"Il t'a touché ?"

"Qu'est-ce qu'il se passe ?"
Demande une voix en bas des marches, à quelques mètres.
Zah'a ne tardera pas à se montrer, montant calmement, semblant imperturbable.
"Notre compagnon dit avoir vu quelque chose se lever devant elle... à l'étage ?" Souffle Saller en croisant les bras, septique.
"Ho..." Le regard de Zah'a se porte sur l'incarnation de la peur, accrochée au mieux à Caligula, au pire à la rambarde de pierre, écrasée au sol par sa crainte -tel le chien battu.
"Il n'y a rien d'autre que nous dans cette tour. Vous y avez vu l'entièreté de ses habitants libres." Lâche le Premier-Né d'une voix calme.
"Probablement un cauchemars éveillé ? Beaucoup de gens font des rêves étranges dans cet endroit. Moi y compris. Il est chargé d'énergie... et de son passé."
Rakta baisse la tête, dodelinant nerveusement du visage pour signifier son refus de la réalité qu'on lui propose.

...~oOo~...

Invité

L’argent des yeux n’a pas même le temps de scruter cet escalier montant que l’on s’écroule sur Caligula. C’est au tour de notre homme de laisser un cri déchirer le silence déjà passablement ébranlé par le tumulte. Son corps se crispe sous cette chaleur inopportune, ses phalanges laissent la dague glisser pour choir sur la pierre dans un vacarme raisonnant. L’assassin ne s’attendait guère à c contacte qui le révulse tant et qui lui demande tant de préparation et d’effort lorsqu’il l’anticipe et doit s’y résoudre. Pourtant, il lui faut se ressaisir, et promptement, il y a un monstre en haut des marches ! Il ne manquerait plus que la chose ténébreuse lui bondisse sur le poil … Pourtant, rien ne s’en vient … Et Rakta semble y croire dur comme fer … Se pourrait-il qu’elle eût absorbé quelques substances hallucinogènes ? Le médecin s’en assurera, scrutant l’allure de ses pupilles bien que fort peu convaincu …

Personne d’autre ne semble déceler la chose et Zah’a ne semble guère préoccupé par le monstre de l’étage … S’ils étaient les seuls occupants libres des lieux, peut-être qu’un captif avait rompu ses fers ? La thèse du premier né au sujet des énergies ne convainc pas vraiment l’assassin qui fronce ses sourcils, effaçant son ait légèrement hébété.

« Chargé d’énergie ? Pourtant elle a bien vu quelque chose … Se pourrait-il qu’un sujet d’étude vaporeux se soit échappé de sa cage ? » Demande-t-il l’air perplexe.

Si les explications du grand manitou des lieux ne satisfont point la métamorphe, elle peut compter sur le soutien de Caligula.

Compétences:

Maître du Jeu

L'examen des pupilles est normal... Hormis l'emballement du cœur et les tremblements de peur, Rakta n'a pas de maux physiques. Elle se détachera de Caligula pour se tenir fermement à la rambarde de pierre, tentant de reprendre son souffle en pinçant ses lèvres pour le réguler de grandes amplitudes.
Derrière, Saller et Misha biaisent leurs attentions vers Zah'a. Un élément vaporeux ?
"... Si un prisonnier c'était échappé je le saurai..."
"... mais nous le savons peut-être déjà ? Puisqu'elle dit avoir vu quelque chose."
"... Je vous l'ai dis, mis à part nous... ll n'y a personne d'autre de libre ici. Je suis ici depuis des jours."
Saller haussera les épaules et écartera les bras d'un air impuissant.
"Bien, alors Rakta à peur du noir, sachons-le."
"J'te permets pas !" se défend la donzelle dans une perte de contrôle sur son retour au calme.
"Je sais c'que" "tu as vu oui... Hé bien je vais aller voir ce qu'il y a son ton lit, tu permets ?" Propose-t-il dans un hochement de tête et d'un levé de sourcil, s'apprêtant à monter les marches.
"C'est par là ?"

Misha rabat ses oreilles en arrière et blase son regard :
"Je crois qu'on est tous fatigués... On devrait se reposer..."
Saller, pied en avant sur la proche marche, se tourne en partie vers la Rakshasa pour répondre :
"Oui... mais les enfants ont fait un cauchemar. Tu veux leur chanter une berceuse pendant que je chasse le monstre du placard ?"
"... à toi l'honneur."
Conclu Misha en se détournant pour regagner la salle au festin, laissant Saller et son humour sur place.
Quant à Zah'a, il observe la scène d'un œil détaché et dira :
"... Je retourne à mes affaires..."
Rakta reste accrochée à sa rambarde, figée par sa peur et sa colère.
Saller monte les marches.

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Invité

Rakta ne semble pas aux prises de quelques substances hallucinogènes qui soient et d'une sincérité qui lui fait sortir les griffes en plus de bouleverser son corps. Elle ne simule pas, semblant passablement éprouvée par la vision fantomatique qui l'eut assailli un peu plus tôt.

Zah'a quant à lui, paraît sure de ce qu'il avance, au point que Caligula ne se serait point douté qu'il ne fût ici que depuis quelques jours seulement. Pouvait-on raisonnablement penser que l'on connaissait tout d'un lieu aussi mystérieux au bout d'un laps de temps aussi menue ? Il y avait de quoi être sceptique … Ou le suspecter de noyer le poisson …

Notre homme reste en retrait, laissant les uns les autres défendre leur bout de gras … Seul un soupir d'aise s'en viendra l'étreindre sans qu'il ne s'en cache lorsque Rakta le libérerait enfin de ce contact qu'il ne souhaitait point. L'argent de ses yeux passe d'un belligérant à l'autre, l'envie de se masser les tempes le tenaillant grandement.

De son point de vu, la métamorphe a assez côtoyé la noirceur des domaines nocturnes pour avoir peur de l'obscurité. Si Saller choisi de prendre la situation à la rigolade, l'assassin lui, préfère lui emboîter le pas afin de l'aider en cas de besoin.

Avant cela, le médecin prendra le temps de se voûter légèrement, afin de réduire son écart de taille avec sa jeune compagne.

« Je te crois … Je vais aller voir de quoi il retourne, reste auprès de Misha, on revient vite, d'accord ? » Murmure-t-il l'air légèrement préoccupé.

Sans quitter le magnifique derrière de Saller des yeux, notre homme fléchi les genoux afin d'attraper sa dague déchue du bout des doigts. Assurant sa prise sur la poignée de l'arme, ce dernier commence son ascension, tous ses sens alertes.

Compétences:

Maître du Jeu

Zah'a retourne à son plancher des vaches, résolu à reprendre ses lectures et ses études pendant que le reste du groupe inspecte les lieux.
Misha fait volte-face en direction de la salle au festin tandis que Saller entreprend de gravir les marches d'un pas léger...
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Rakta baisse la tête. Elle penche le regard sur le côté, tandis que le médecin se met à sa hauteur pour lui susurrer quelques mots de 'réconfort'. Prenant sur elle de croiser ses yeux, elle noirci son front :
"Je n'suis plus une enfant..." Soupire-elle, chassant sa colère, fronçant les sourcils avant d'ajouter : "Faites attention à vous..."
Puis elle se détournera pour rejoindre la Rakshasa.
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Les marches montent en épousant le long mur circulaire. Le prochain pallier atteint, les deux hommes pourront franchir le seuil d'une porte ouverte.
La pièce est en partie plongée dans l'obscurité, seulement ponctuée de flammes de chandelles réparties sur quelques meubles de chambre.
Il y a là une première salle de plusieurs mètres carrés, confortable, dotée d'un grand lit à baldaquin, ses rideaux fermés comme un cocon de tissu que le temps a scellé dans le silence et la pénombre.
Sur les côtés de la pièce, deux autres portes semblent donner sur des chambres similaires... Plusieurs se succèdent ainsi... mettant à disposition des coffres vides, des armoires, des coiffeuses...
Le mobilier est richement ouvragé... on se croirait dans la suite bourgeoise d'un autre temps.
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Le rôdeur s'avance prudemment, sentant l'assassin à sa suite. Il observe scrupuleusement les ténèbres de son regard habitué, s’accroupissant avant d’écraser ses genoux sur le plancher, soulevant un pan de couette pour dégager le dessous du lit... rien. Puis il écarte un pan de rideau pour dévoiler la couche... rien.
Les coffres, les armoires... tout y passe.
Hormis un parfum sec de vieilles broderies et de plancher ancien... aucune ombre mouvante, aucune vision cauchemardesque ne vient les troubler.
Au mur, des tableaux à la croute noircie se dessinent... Il y a aussi d'étranges fenêtres ; dont les vitres ne possèdent pas de poignée et qui donnent sur une obscurité épaisse...

"Elle a du s'endormir et faire un rêve... j'vois que ça. Cette tour n'a rien de naturelle... Zah'a a dit que l'endroit était propice aux fantasmes sombres...

Y'a pas de trace en dehors des siennes..." Dira Saller en haussant les épaules, se tournant vers le médecin qu'il regarde de bas en haut.
"On lui dit qu'on a soufflé les fantômes ? Qu'on a fièrement combattu le mal qui lui a rongé l'esprit ? Tout le monde au lit..." Lâche-t-il d'un battement de cils alourdis et décalés.
"Rakta a pas l'air d'être dans son élément ici... On aurait du la relâcher dans une forêt." Sourira le rôdeur en collant ses reins avec nonchalance contre un bureau vide.

"Tu crois que Zah'a nous mentirais sur cet endroit ? Il doit aider son Frère et nous venons l'épauler... J'pense pas qu'il ait intérêt à nous nuire... à moins que sa folie soit plus grave que je n'l'ai entendu dire ?
A quoi tu penses..." Demande-t-il en croisant finalement les bras d'un air plus sérieux.

Compétences:

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