La réponse de Zah'a était-elle passée à côté de la compréhension de la question ? -Enfin, le Premier-né ne se figure pas à la réaction intériorisée de l'humain. La porte est ouverte, le groupe peut avancer.

Klotar laissera la chaîne de la prisonnière à Fordred, puisqu'il la demande. Mais lorsqu'il évoque son apparence, le mercenaire fronce les sourcils et plante son regard dans le sien :
"J'me fais bien passer pour 'qui' je veux. En l’occurrence, je suis 'Klotar' et toi... t'es qui pour dire c'que j'suis pas..."
Il se détournera si le Mage n'a rien à ajouter -même si l'idée resterait étonnante-, afin de prendre les devants en compagnie de la blonde, suivit par Zah'a et de son ombre lumineuse.
Fordred choisi de rester tout à l'arrière avec la prisonnière.

Ysmène peut espérer économiser l'huile de sa lanterne grâce à la clarté qui émane de Lio et qui suffit à illuminer la route sur quelques mètres.
Le tunnel avance droit dans l'obscurité, taillée de base carrée trois mètres sur trois, sans fioriture ni inscription. Fordred ne perçoit aucun piège, aucun élément distinctif pouvant aider le groupe jusqu'à la prochaine étape... et puis... détecter un piège à l'arrière du groupe... ce n'est pas très utile en réalité. Si Klotar ou Ysmène devait marcher sur une embuche, Fordred ne pourrait pas l'empêcher. Au mieux, il l'évitera parce qu'un autre l'aura révélé malgré lui... -en espérant que le déclenchement d'un éventuel piège s'étendent pas jusqu'à lui-.

"Nous cherchons le Laboratoire de Zi'lotl, communément appelé 'Le Laboratoire d'Ysash'... Parce que cet endroit renferme une magie puissante et qu'il a été habilité aux expériences de Zi'lotl... avant que son peuple ne se fasse presque entièrement décimer.
Voici Fordred et Klotar... Ce ne sont pas mes serviteurs." dira-t-il sans quitter des yeux la ligne droite qu'ils empruntent. "Fordred est un cadeau pour Lovyr..." un sourire amusé s'esquisse en coin et il redressera le menton pour se forcer au sérieux "Sauf que je l'en ai privé, alors il est ici, avec moi... faute d'autres choix, probablement... ou pour assouvir sa propre 'curiosité'.
Enfin il est libre." Ponctue-t-il.

Auprès plusieurs minutes de marche sans bifurcation ni courbe, le boyaux prend un escalier et descend sur quelques mètres. Enfin, la troupe s'engage dans une salle qui semble s''activer' à leur arriver.
Plusieurs vasques d'huiles se mettent à vrombir, révélant des flammes bleues, qui teintent les lieux d'une ambiance particulière et 'magique'.
La base de cette pièce est carrée, longue de dix mètres.
Les braseros fonctionnent par deux et entourent quatre portes, sur quatre murs.
Le groupe apparait à l'une des portes. Il reste alors une ouverture en face, à leur droite et à leur gauche.

Fordred étant le dernier à se présenter, les membres s'étaleront sur le pallier de la salle pour lui faire une place.

L'environnement change, alors. Nous ne sommes plus dans un couloir rectiligne, mais dans une nouvelle étape. Et comme l'on peut parier qu'Ysmène et Fordred feront une 'perception', que la blonde est la première à entrer, ils ne manqueront pas les détaillent suivants...
Le sol est dallé en damier de roche ocre, bleuté par la clarté, dont chaque pavé reste assez similaire, si l'on ignore le dessin d'une petite rose des vents en plein centre de la pièce carrée.
Les murs n'ont rien d’exceptionnelle. Ils sont tous pareils, hauts de trois mètres, soutenant un plafond bien plat et sans chichi. Si ce n'est qu'au dessus de chaque porte centrée, figure un message en bas-relief.
Nous Obéissons Et Elle Nous Octroi Son Savoir
Les lettres sont joliment formées, en curviligne et soulignent les fronts de chaque porte, dont celle qu'ils viennent de passer.
Pas de piège, mais une ambiance magique légère qui flotte et ondule, et que seul Fordred peut sentir.

Spoiler:

Ysmène éteignit sa lanterne, la rangea dans son sac tout en écoutant les réponses qui lui étaient données. Ainsi, son seigneur souhaitait accéder à un laboratoire sûrement pour y mener des expériences. Un frisson parcourut l'échine de la paladin. L'histoire de Lio lui revint à l'esprit. Cette créature avait été un humain par le passé, mais des expérimentations l'avaient rendu tel qu'il était désormais. Avait-il consenti à devenir cette espèce de brume ? Que prévoyait Zah'a de faire une fois arrivé à destination ? Reproduire ses expériences sur un nouveau spécimen ? Perfectionner Lio ? Ramener Lio à sa forme originelle ?

La templière garda ses questions pour elle, car elle était censée obéir aux ordres de son maître sans poser de questions. Elle avait peur que sa curiosité se retourne contre elle. En ce qui concernait l'humain au déplaisant faciès, Ysmène fut surprise d'apprendre qu'il s'agissait d'un homme libre que le Sang-pur avait accepté de traîner avec lui. Après tout, elle n'était personne pour juger les fréquentations de la personne qu'elle avait juré de protéger.

Finalement, le groupe finit par atteindre une nouvelle salle. Trois directions s'offraient à eux. La combattante laissa Fordred prendre les devants pour bien observer la pièce avant d'agir. Comme ce dernier s'occupait des entrées et du brasero, la femme en armure choisit d'observer de plus près la rose des vents. Ses connaissances en navigation étaient limitées, mais si sa mémoire était bonne, les marins utilisaient ce motif pour se guider en mer grâce au souffle du vent.

N'étant sûre et certaine de ce qu'elle devait faire, elle humidifia son doigt avec un peu de salive puis l'exposa à l'air afin de déterminer la direction du vent et ainsi, utiliser la figure dessinée sur une dalle.

Fordred avancera le premier, seul. Il observe la rosace au sol, gravée sur une dalle au centre de la salle. Chaque branche est agrémentée d'une décoration sobre; le Nord est indiqué... ce qui en fait, une rose des vents simple.
Autour de lui, il a désormais quatre ouvertures : celle d'où ils viennent, une à droite, une à gauche et une face à lui.
Il se rapproche de cette dernière, observant l'inscription au dessus de sa tête : Nous Obéissons Et Elle Nous Octroi Son Savoir. Puis les braséros, qui brulent calmement d'une flamme particulière, mais qui ne lui révèlent pas grand chose d'autre que la lumière qu'ils diffusent dans un léger bourdonnement.
Au delà de cette percée dans la pierre, il découvre une pièce similaire avec trois autre porte. Même disposition, même lumière, même gravure au centre, mêmes inscriptions au front des portes, qui elles-même semblent s'ajouter à l'infini droit devant lui... sans piège.
Chacune des autres entrées proposent la même vue.

Dans son dos, la paladin marche sur ses pas. Elle fait la même constatation au sujet de la rose des vents... Mais Ysmène lèchera son doigt en espérant détecter le sens du vent ? S'il y a mouvement, il y a ouverture et donc deuxième sortie ?
Rien ne vient refroidir le bout de son doigt. Il n'y a aucun souffle dans cette salle.

Restés en arrière, Klotar, Zah'a, Lio et la prisonnière restent silencieux.

Spoiler:

L'étude de la direction du vent ne fut pas concluante. Aucun souffle ne semblait habiter cette salle. De plus, Ysmène avait le sentiment que son idée ne la mènerait nul part. Il lui fallait une autre idée, mais rien ne lui vint immédiatement à l’esprit. Elle réfléchit pendant quelques instants sur l’utilité de la rose des vents avant que la voix de Fordred ne brise sa concentration. Ce dernier voulait que la paladin jette un coup d’œil dans une autre salle pour analyser une autre rose des vents. Avant d’accepter sa requête, la templière examina de nouveau la dalle sous ses pieds. Ses sourcils haussèrent d’étonnement. Le Nord était indiqué. L’énigme ne pouvait pas être aussi simple. Elle n’y croyait pas. Le groupe n’avait pas qu’à suivre les directions indiquées par les étoiles à plusieurs branches.

Cependant, c’était la seule piste qu’elle avait pour le moment. Elle n’avait rien à perdre à regarder un petit coup la salle au Nord. Ysmène hocha donc la tête en signe d’approbation puis se rendit, tout en restant sur ses gardes, dans la pièce au Nord pour y voir la direction indiquée par la rose.

Compétences utilisées:

Le mage et la paladin s'échinent à résoudre l'énigme. Ils décident alors d'observer la rose des vents au centre des autres pièces. Chaque rose pointe en direction du Nord et le Nord est indiquée.
Il n'y a pas de piège, pas d'autre information...
Les salles s'enchaînent les unes aux autres, toutes semblables et sans différences de là où ils se tiennent.

Spoiler:

Ysmène prévint Fordred que la rose des vents de la salle du Nord était identique à la précédente. Il y avait donc deux choix qui se présentaient à eux. Soit le groupe suivait sans réfléchir les motifs dans l'espoir d'arriver à l'épreuve suivante, soit la solution à l'énigme ne résidait pas dans les étoiles, mais se trouvait autre part dans la pièce initiale. Cependant, compter sur la chance pour se sortir d'une situation délicate ne plaisait vraiment pas à Ysmène. Elle avait peur d'entrer dans un labyrinthe pour s'y perdre à tout jamais.

Cette impression qu'elle ressentait d'être dos au mur commençait à l'agacer. Elle n'arrivait pas à trouver l'utilité des roses des vents ni le sens de "Nous Obéissons Et Elle Nous Octroi Son Savoir". Mais Fordred parut avoir trouvé la réponse au problème tout d'un coup. Chaque majuscule était donc une direction à suivre. Sa proposition valait la peine d'être essayée. La templière jeta un regard froid dans la direction de l'humain, car elle n'avait pas apprécié sa faussa galanterie. Ensuite elle dégaina son épée à deux mains puis se mit en marche. Il était temps de voir si Fordred s'était trompé ou non.

Compétences utilisées:

Fordred propose une solution et une direction d'un ton grincheux. Voilà que c'est l'ensemble du groupe qu'il invite à bouger; agacé par la difficulté des énigmes autant qu'il l'était dans la mêlée contre les Morts. -Il n'a rien d'autre à faire, c'est pour cela qu'il s'inflige de rester ? Si 'tout' ici le rend acerbe, alors ça ne s'arrangera probablement pas avec le temps et le but de leur destination. Il peut encore faire demi-tour et se trouver un coin tranquille ou finir des jours heureux, seul.- Zah'a relèvera l'attention sur l'humain et haussera les épaules :
"Peut-être... Si le Laboratoire était à la portée du premier imbécile, le monde serait encore plus compliqué."

Klotar récupère naturellement la Déviante et ferme la marche, tandis que Zah'a prend la suite de Lio.

Nord, Ouest, Est, Est, Nord, Ouest, Sud, Sud.
La troupe se prêtera à ce jeu étrange, qui aurait du les faire presque tourner en rond et revenir à peine en arrière qu'à leur point de départ. A aucun moment ils n'ont l'impression de revenir sur leurs pas... Toutes ces salles sont identiques, rien n'indique qu'ils soient sur la bonne solution d’énigme... hormis l'atmosphère qui s’épaissit au fur et à mesure.
Arrivés à l'avant dernière salle, ils entendent un écoulement ricochant et lointain, un son cristallin qui rempli doucement le silence pesant.
Un parfum piquant flotte dans l'air.

Lorsqu'ils passent l'ultime direction donnée et l'ultime pallié, une pièce différente s'ouvre à eux...
La troupe débarquera par la porte d'une salle rectangulaire; plus profonde que large, pavée de dalles, décorée de colonnes qui guident le regard sur vingt mètres. Le groupe pourra sentir l'air se faire plus acide encore. A chaque inspiration, ils sentent leur arrière gorge sécher et piquer, leurs yeux les démanger.
Mais aucun 'mal' n'est à déplorer, tout ceci reste sans conséquence.

L'écoulement se fait un peu plus fort à chaque pas réalisé. Et ils se dirigeront naturellement vers le fond ? Guidés par ce chant de l'eau et la lumière qui n'éclaire que cette zone encombrée. Devant eux, une myriade de jarres de tailles, de formes, de couleurs différentes sont agencées de manière chaotique. Elles cacheraient presque une petite fontaine murale...
Dans le fond, sur un mur en pierre sans fioriture -ni inscription, ni dessin-, perce un bec de pierre dont s'écoule un liquide translucide.
L'odeur est plus forte ici qu'ailleurs.

L'onde tombe dans une vasque de cette même roche, en demi cercle, murale, dont le siphon s'écoule au rythme de l'arrivée du liquide -puisque le contenant ne déborde pas mais qu'il garde un fond permanent. Un fond qui couvrirait une main jusqu'au poignet... si quelqu'un devait y plonger les doigts pour récupérer... la clé qui gît là.-

Ysmène et Fordred sentent bien que l’atmosphère particulière des lieux est liée à cette 'eau'... et qu'il vaudrait mieux ne pas y mettre la main...

Avant d'entrer au service de Zah'a, Ysmène avait eu le droit à son lot de courtisans, des personnes qu'elle avait pris soin d'écarter de sa route. L'amour était une perte de temps à ses yeux. Aucun homme, aussi charmant soit-il, n'était parvenu à susciter son intérêt. Elle n'avait jamais éprouvé d'attirance physique pour les mâles. Fordred n'avait aucune chance d'atteindre le cœur de la paladin. Une relation d'amitié pourrait se former entre eux au mieux, mais rien de plus.

La templière, qui ouvrait la voie, suivit à la lettre les instructions du balafré avec patience et prudence. Lorsqu'elle distingua un bruit d'écoulement à partir de l'avant-dernière salle, elle sut que Fordred avait trouvé la bonne solution. Ce type était plus malin qu'il en avait l'air. Ce constat fit sourire la combattante. Cependant, le groupe n'était pas au bout de ses peines, car qui disait nouvelle pièce, disait nouvelle énigme.

La jeune femme ignora la multitude de jarres pour aller directement vers la fontaine murale. Elle rengaina son arme, qui ne lui servait à rien pour le moment, pour bien observer l'objet de son intérêt. Le liquide qui tombait dans la vasque ne lui inspirait pas confiance.

"Je ne plongerais pas ma main dedans. Nous devrions trouver un mécanisme pour interrompre ou détourner cet écoulement ou un moyen pour récupérer la clé sans prendre de risque."

Elle se détourna ensuite du bassin pour chercher un outil particulier pouvant lui servir, une inscription dissimulée derrière des jarres ou un mécanisme cachée près de la fontaine.

Compétences utilisées:

Spoiler:

Il est vrai que Fordred bâti sa réputation à force de grimaces et de levés du menton, esquissant ses performances à coups de pétard mouillé et de remarques déplacées. Jusque là, l'enfant roi a été épargné par une certaine chance. Peut-être ? Ou sa langue serpente assez bien pour divertir...
Combien, de ce genre de 'prétentieux', n'ont pas fini en bouffons de quelques tyrans ou tranchés dans le vif des mots pour le faire taire à jamais ?
En l'état, il est probable qu'il ait amusé Yotl, Zah'a, et peut-être d'autres avant eux. Pour ce qui est de ses collaborateurs, plus proche de son échelle humaine, il en est un qu'il l'aura peut-être plus touché/raisonné qu'un autre ? Mais le naturel est plus fort... Surtout dans un moment de frustration.
Fordred est seul.
Il a toujours été seul.
Son comportement fait fuir ou provoque l'indignation, la colère,  l'amusement... le mort. Si son caractère est aussi encré, malgré ses expériences et sa lassitude grandissante du monde qu'il voudrait mettre à son pied, sans y parvenir, peut-être que son instinct de survie lui chuchotera quelques mots à l'oreille... à la place de son dernier compagnon de route ?
Ne pas tomber plus bas encore, devenir quelqu'un, c'est un but comme un autre. Mais bafouer son interlocuteur peut vite lui coûter cher. Voire lui mettre des barrières infranchissables.
Si avancer au culot peut rapporter, c'est un pari très risqué.

L'heure est à l'observation de cette nouvelle salle.
Il y a une clé, mais pas de porte ? Fordred détecte difficilement les choses. Autour de la fontaine, l'ambiance acide est aussi épaisse qu'une magie dont l'image se déplacerait sans cesse. Il y a quelque de flou dans cette zone et il semble que tout indique que la clé soit... la clé du problème.
Trouver la porte n'est visiblement pas la priorité. Et s'il savait la détecter dans cette 'brume' magique, il est probable que cette énigme ne soit pas remplaçable par un vulgaire crochetage ou une forte épaule carrée.
Jusque là, les épreuves ne pouvaient pas être contournées par quelques tours de passes passes. La fontaine n'échappe pas à la règle.

Les deux acolytes observent donc les jarres. Elles sont de tailles et de formes différentes mais toutes sont déplaçables à la main; allant d'un simple kilo et six tout au plus ? Métaux de fer, de cuivre, de fonte... Terre cuite, pierres taillées de couleur orangée, noires, poreuse ou lisse voire d'une texture et teinte similaires à toute cette salle et ce qu'elle construit en colonnes, en dalles, en vasque et bec verseur.
Le dallage au sol ne semble marquer aucun motif qui pourrait laisser croire que les jarres sont un puzzle à réorganiser, au déprofit de l'attention à porter sur cet écoulement acide. Il n'y a rien à l'intérieur des pots, ni en dessous -pas même la griffe de l'artisan-.

Le coup d’œil que Fordred renvoi à la Déviante, elle ne le voit pas. La fille tient le regard caché derrière sa nuque basse et ses cheveux lâches. Klotar, lui, observe ce petit jeu et esquisse un rictus en coin... là où Zah'a croise les bras en se frottant le menton d'un faux air de réflexion.

Spoiler:

Ysmène accepta l'aide de Fordred, car elle ne se sentait pas compétente dans la détection de pièges ou de mécanismes cachés. Cependant, l'inspection de la salle ne révéla rien. La paladin trouva évident que leur recherche avait été vouée à l'échec dès le début. Les deux premières énigmes avaient été résolues à partir de ce qu'on leur avait mis sous les yeux. Le duo devait utiliser quelque chose qui se trouvait déjà dans la pièce ou à portée de main, une jarre par exemple.

La templière avait remarqué le regard qu'avait porté l'humain vers la déviante, mais elle préférait essayer sa dernière idée avant d'en arriver à exploiter l'esclave. Elle n'avait pas encore baissé les bras. Fordred l'avait devancé et essayait désormais de récupérer la clé avec une dague. Ysmène ne croyait pas en sa réussite, mais elle voulait tout de même être surprise. Au moment même où ce dernier la plongea dans le liquide, elle annonça son idée.

"Si tu n'y arrives pas, j'ai pensé à quelque chose qui pourrait fonctionner. Nous devrions utiliser une ou plusieurs jarres, faites dans le même matériau que la vasque. Si nous parvenons à en placer une sous le bec, avec un peu de chance, le détournement du liquide dans une jarre fera que la vasque va se vider peu à peu pour que nous puissions récupérer la clé sans problème."

Et si ça ne marchait pas, Ysmène ne s'opposerait pas à l'utilisation de la déviante.

Bien. Fordred se dit qu'il est envisageable de pointer la clé dans le fond de la vasque et de la faire glisser sur les parois courbes pour la remonter ?
Si la fontaine n'avait pas été remplie d'acide et que l'homme n'avait été qu’allergique à l'eau, alors oui, ce plan aurait fonctionné. -Une sorte de pêche à la dague dans un exercice d'habilité... Un peu comme ce jeu; celui de réussir à mordre une pomme suspendue au bout d'une corde pendant une fête de village-.

Fordred plonge sa dague et la réaction ne se fait pas attendre.
Une émanation de métal corrodé s'échappe du liquide translucide, qui se teinte alors d'une couleur affreuse de rouille et de fer crépitant. Des bulles éclatent par millier à la surface, créant une chimie nauséabonde et violente.
En retirant sa lame bien vite -au mieux- le Nécromant remarquera que son arme est fondue et désormais inutilisable.

Si le plan de sacrifier la main de la prisonnière tient encore après cette constatation, avant même qu'Ysmène ne propose son idée, alors se serait bien mal juger la résistance de la chair et des os.
Et si la lame n'avait pas fondu ? Il aurait essayé de piquer la clé jusqu'à l'agacement qui l'aurait poussé à demander à la prisonnière de le faire ? Ou... parce qu'il sait pertinemment que le bain est acide et donc que la fille en souffrira pour lui... Et 'il sait' qu'elle souffrira puisque c'est à 'elle' qu'il pense.
Et si ça lame fond. Le 'vivant' ne fera jamais mieux qu'un bout de métal forgé. La peau se serait dissoute au premier contact et les os n'auraient pu se refermer sur rien... rien que le cerveau n'ait pu contrôler avant que les tendons et la volonté muée au muscle ne se soient répandus.
Quelque soit l'excuse proférée à l'utilisation du vivant comme 'sacrifice', c'est une pensée bien noire et trop vite masquée par le désespoir de ne pouvoir solder cette énigme sans mal.
Fordred chute un peu plus de l'autre côté de la ligne.

La Paladin n'est pas encore prête à user de cet ultime recourt. Sans même développer l'idée dans son esprit ? Elle se dit que les jarres ne sont probablement pas là pour rien... Et elle va même plus loin dans cette réflexion. Les jarres sont de forme et de taille différentes, certes. Mais leurs matières également. Et cette idée que la vasque ne fonde pas sous les effets de l'acide lui a probablement traversé l'esprit... Elle s'entichera donc d'un contenant similaire pour le remplir d'acide au bec.
Le liquide n'alimentant plus la vasque, le siphon se déverse au rythme de la jarre remplie. Au moment où le vase va pour déborder, la clé est accessible. Ce serait alors bien que Fordred la récupère plutôt qu'Ysmène, qui doit tenir le vase et se concentrer pour ne pas en répandre le contenu...

Dès lors que l'objet de convoitise est sortie du réceptacle, qui se remplira à nouveau doucement, un craquement de roche se fait entendre au côté de la fontaine. Deux rectangles s'enfoncent d'un demi centimètre dans la paroi, dégageant une faible poussière de pierre.
Deux serrures sont à disposition.

Au dessus de la fontaine, un message apparait de la même manière.
Ysash t'écoute,
-exprime-toi à voix haute et claire que je puisse t'entendre-
Dis-lui une vérité et elle prendra ton âme.
Raconte-lui un mensonge et tu seras dépecé.
Si tu ouvres sans répondre choisi bien car l'une de ces deux voies est mortelle, l'autre te reconduira dehors.

La clé a l'apparence du métal mais rien ne peut affirmer ce en quoi elle est faite -ni quelle magie la préserve contre toute attente dans ce bain d'acide, lui-même déclencheur de l'étape suivante par résolution de l’énigme ?-.
Fordred et Ysmène lisent tous deux la prochaine problématique qui s'inscrit dans le mur... Le mage est tellement certain d'avoir raison qu'il se lancera instantanément d'une voix haute et claire.
Le silence et l'angoisse n'ont pas le temps de répondre que les deux portes disparaissent, reprenant leur place affleure du mur en s'avançant dans un craquement de poussière légère.
Dans un second temps se créée une nouvelle ouverture, une troisième porte, qui s'enfonce à gauche de la salle dans la semi obscurité.
Le message dans la pierre s'efface, la vasque se remplie à nouveau d'acide... la clé que Fordred tient en main pourra être utilisée.

Lorsqu'il coincera l'objet dans la serrure, ce dernier y restera en place. Il suffit de déverrouiller vers la droite et 'clac'... la clé y restera scellée.
Ainsi le pan de pierre s'ouvre seul vers Fordred et le groupe, dévoilant une obscurité soudainement levée par les embrasements de lampes et braseros.

Voici une vaste tour qui s'élance tel un tube creux sur plusieurs étages.
La place au sol fait cinquante mètres de diamètre et dessert d'anciennes portes en métal fichées au bout de quelques marches plongeantes, le long de son contour.
Au mur circulaire principal, un large escalier de pierre serpente pour alimenter quatre hauts paliers, dont les portes dissimulent leurs salles sur le pourtour extérieur.

Pour ce qui est du contenu...
Les lampes à huile brulent de flammes jaunâtres et ocres, encourageant quelques miroirs suspendus à diffuser plus de clarté et à diriger des rayons vers des zones particulières. Ces lampes sont fixées par de longues chaînes et s'accrochent à la pierre, à des poutres noircies, à quelques barres de fer plantées à l'horizontale.
Cette clarté générale ne touche pas le fond haut de la tour qui reste enténébré.
Le mobilier est placé de telle manière qu'il sépare plusieurs zones.
Dans cette place circulaire et vaste, des pans de bibliothèques en bois, de hauts panneaux en 'Z', forment un labyrinthe plutôt simple, mais qui empêche d'embrasser son ensemble à vue et hauteur d'Homme.

Il faut noter qu'au centre de la place s'élève un monticule de tubes en verre au contenu saumâtre et non identifiable... Cet îlot est visible depuis la porte d'entrée.
Des 'choses' y trempent depuis des années, pour ne pas dire des siècles. Ces tubes font entre un mètre et un mètre cinquante de diamètre, pour deux voire quatre mètres de haut...
De loin, cet amas ressemble à des pointes de cristaux, droites, soutenus par un socle de métal commun duquel s'échappe des sortes de tubes en partie translucides et bruns -faisant d’avantage penser à quelques viscères sales-.

Si l'on se promène un peu entre les différents pans qui séparent ces zones, l'on y verra des tables, des autels de pierre ou de bois, des ustensiles rangés, des rouleaux de parchemins empilés,...
On aurait bien la place ici de mettre à l’œuvre une horde de savants...

Zah'a s'avancera d'une démarche tranquille mais son regard s'écarquille et se lève vers l'obscurité de la tour. Ses lèvres se délient tandis qu'il redresse le front et inspire profondément l'atmosphère particulière des lieux.
Oui... Parlons de cette odeur âcre et piquante. Elle flotte légèrement dans ce grand espace. Elle est différente de l'acide de la fontaine précédente et se mélange au parfum de la vieille poussière, du caveau, du bois pourri et de la décomposition du vivant.
Ce n'est pas irrespirable mais c'est assez particulier.
D'autant que l'on remarquera peut-être... qu'il n'y a pas une seule fenêtre.

Le Premier-Né semble soupirer l'air qu'il vient d'engloutir, comme une sorte de soulagement.
"Combien d'années, combien de souvenirs..." Il fera volte face, brisant cette léthargie qui l'avait trainé jusque là. Lio est resté sur le pallier.

"Je vais te terminer, Lio... Tu auras absolument tout... Tu seras parfait..." Souffle-t-il finalement en lui tendant la main, comme si ce dernier allait la saisir d'un équivalent.

Klotar s'avance lui aussi, avec la prisonnière qui reste égale à elle-même. Il lève les yeux sur l'obscurité, puis sur les bibliothèques, les pans de bois... et les portes fermées.
"C'est marrant on voit pas du tout cette tour de l'extérieur..." Dira-t-il.
"C'est parce que nous ne sommes pas sur cet 'extérieur' là." Répondra Zah'a sans décrocher son regard de la brume restée figée.
"Lio..."

Ysmène est au 'service' de Zah'a depuis une poignée d'années. L'histoire de Lio elle ne la connait pas vraiment; tout au plus quelques rumeurs sur cette créature 'engendrée' par son Seigneur dans un lieu perdu et lointain. Elle sait que Zah'a est l'un des rares Sang-purs du Sud, pour ne pas dire le seul, a s'être 'absenté' ou 'échappé' de ses responsabilités pour s'accoquiner avec des Ombres à tête de félin... Des Rakshasas, des Ombres qui semblent être étroitement liées aux Nocturnes.

Elle a été placée à la protection du Sang-pur alors qu'il n'avait pas particulièrement besoin d'elle. Il l'ignorait sans la rejeter. Il semblait, en de rares occasions, chercher quelques occupations en discutant de tout et de rien avec elle ? Suivi par son 'ombre', sa brume stridulante et étrange... Jusqu'à ce qu'il disparaisse à nouveau, sans prévenir... mais qu'elle soit là pour le suivre ici. Dans cet étrange endroit centenaire... qu'il avait probablement habité pendant des années ?

La dague ne fit pas long feu dans l’acide. Le liquide avait rongé la lame jusqu’à en faire disparaître une partie. Puisque cette méthode de récupération de la clé n’avait pas fonctionné, Ysmène conclut qu’il était temps de mettre à exécution son plan. Elle trouva aisément dans la salle une jarre, façonnée dans la même matière que la vasque, qu’elle inclina sous le bec mural. L’effet fut presque immédiat. Le bassin se vida peu à peu tandis que le vase se remplissait de plus en plus. En peu de temps, le récipient fut sous le point de déborder, alors la paladin pressa du regard son comparse de récupérer la clé qui commençait à être accessible. Une fois que l’objet tant convoité fut enfin pris, l’humaine souleva la jarre pour la déposer avec délicatesse au sol puis elle s’autorisa un soupir de soulagement. Néanmoins, le temps des réjouissances n’était pas encore venu, car il fallait désormais trouver la serrure liée à cette serrure pensa Ysmène.

À ce moment-là, comme par magie, un texte et deux serrures apparurent sur un mur. Le véritable défi venait d’arriver. Cette fois-ci, le duo n’avait pas le droit à l’erreur, car l’échec était synonyme de mort. La protectrice s’assura de lire plusieurs fois l’énigme avant de tenter de la déchiffrer. Elle avait le sentiment que la bonne réponse, celle qui ne la tuerait pas, devait amener à une sorte de contradiction, une vérité dans un mensonge ou un mensonge dans une vérité. Lorsqu’elle croisa le regard de son compagnon de réflexion, elle vit que ce dernier voulait répondre. Elle aurait préféré que les deux se concertent, mais elle n’arrêta pas son camarade. Curieusement, son cœur se mit à battre plus fort. Elle ne souhaitait pas la mort de cet homme, car elle avait apprécié travailler avec lui.

Ysmène, qui observait intensément Fordred, ne constata aucun changement chez l’humain. Son âme ne s’était pas envolée et sa peau n’avait pas été arrachée par une force mystique. Toutefois, sa réponse avait été la bonne, car une nouvelle porte apparut. Il avait bien réfléchi. Avec un sourire coincé, elle fit semblant d’applaudir comme pour l’impressionner puis elle fit un geste de la main pour l’inviter à déverrouiller l’entrée. Elle était prête à affronter l’épreuve suivante quand ses yeux s’ouvrirent en grand. Le groupe était enfin arrivé à destination ! La templière espéra des félicitations pour ce qu’elle avait accompli avec le balafré, mais son seigneur était obnubilé par Lio. Même si elle ressentait une pointe de tristesse, elle se rappela qu’elle n’était que son chien de garde. En revanche, il y avait quelqu’un avec qui elle était sur le même pied d’égalité, quelqu’un qui serait en mesure de partager sa joie.

« Nous avons enfin trouvé le laboratoire. Je ne serais pas allé aussi loin dans ce labyrinthe sans ton aide. Merci. » dit-elle avec un léger sourire, avant de tendre la main en direction de Fordred. Ensuite, si le balafré ne s’y opposait pas, la combattante prendrait les devants sans perdre de temps. Elle était certaine que son maître brûlait d’envie de perfectionner sa créature brumeuse.

Ysmène regretta amèrement d'avoir remercié Fordred, car cet homme ne daigna même pas retourner le compliment par pure politesse. Avait-il trop d'ego ? La paladin cacha bien entendu sa déception par un masque d'impassibilité. Elle ne mendierait à personne des félicitations, car elle avait également sa fierté et au fond, elle savait que sans sa contribution, le groupe n'aurait peut-être pas mis un pied dans le temple avant longtemps.

L'odeur provenant du laboratoire lui déplaisait fortement, mais elle était certaine qu'elle finirait plus ou moins par s'y habituer, elle n'avait pas vraiment le choix. L'expérience de son seigneur prendrait sûrement beaucoup de temps. En ce qui concernait l'expérience, elle ne s'y intéressait pas. Peu lui importait ce que faisait Zah'a, tant qu'elle pouvait réaliser son travail. Une protectrice ne devait pas porter de jugements sur les actions d'un Premier-né de son point de vue. De plus, le Premier Sang n'avait jamais rien fait qui ait pu l'outrer jusqu'à ce jour.

Ysmène sentit Fordred approcher dans son dos puis une main se placer derrière ses épaules. Elle songea dans un premier temps à lui dire de retirer sa main avant de se laisser guider un peu à l'écart du groupe. Elle croisa les bras puis écouta, avec un air contrarié, ce que cet homme avait à dire. Elle détestait les cachotteries.

"D'accord, ne me touche pas sans mon consentement. Ne crois pas une seule seconde que nous soyons devenus de bons camarades juste parce que nous avons résolu quelques devinettes ensemble." expliqua-t-elle d'abord en le pointant du doigt. "Je ne suis pas obligé de répondre à tes questions, mais puisque tu as été d'une bonne aide tout à l'heure, je vais satisfaire ta curiosité. Je suis une protectrice du Sang, ce qui veut dire que quiconque veut porter à la vie de mon seigneur devra en premier lieu me passer sur le corps." Sa voix se fit soudain plus agressive, plus sèche. "Crois-moi, je n'hésiterais pas une seule seconde à te passer sous le fil de mon épée, si je découvre que tu complotes quelque chose contre mon maître. Me suis-je bien fait comprendre ? Bien."

Ysmène fit ensuite volte-face et poursuivit son avancée dans le laboratoire. Sa loyauté à l'encontre de Zah'a était pourtant flagrante. Si mille flèches venaient à tomber du ciel, elle se servirait sans réfléchir de son corps comme un bouclier pour le protéger. Fordred ne lui inspirait plus confiance tout d'un coup. Dorénavant, elle garderait toujours un œil sur cet impudent. Cet individu avait osé questionner sa dévotion. Elle était furieuse intérieurement et elle ne voulait pas que quelqu'un devine ses sentiments.

"Passe devant, Fordred." ordonna-t-elle, d'un ton cassant.

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Alors qu'Ysmène inspirait profondément pour calmer ses nerfs, elle se sentit empoignée au poignet. Sa colère redoubla d'intensité lorsqu'elle prit conscience de l'affront qu'elle venait d'essuyer. Elle lui avait pourtant dit que ses sales mains n'avaient rien à faire sur elle. Cet homme l'avait ouvertement provoqué et pensait vraiment pouvoir lui tourner le dos sans subir les conséquences de son acte. En un instant, la paladin perdit le contrôle de sa fureur, plaça une main sur l'épaule pour l'inviter à se retourner et lui décrocher une droite au visage.

"Pour qui me prends-tu, chien ? Me sous-estimes-tu ? Sous prétexte que je suis une femme, tu crois pouvoir te permettre n'importe quoi avec moi ? Si je te dis de ne pas me toucher sans mon consentement, pourquoi le fais-tu de nouveau ? Ne me parle plus de tes petites manigances !" cria-t-elle.

Fordred ne pouvait pas savoir que la foi et la loyauté étaient des sujets sensibles pour Ysmène. La protectrice du Sang était dévouée à Zah'a, en plus d'avoir une passion dévorante pour sa foi. Elle s'était emportée sur une personne qui ne savait sûrement rien des devoirs d'un paladin. De plus, elle n'avait pas eu une seule seconde pour apaiser son esprit, pour se dire que peut-être que Fordred n'avait pas pensé à mal avec ses questions, que ce dernier était revenu immédiatement à la charge. Elle était convaincue que cet impudent avait besoin d'être remis à sa place. Cette femme n'était pas à prendre à la légère.

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