Mogrim "Souffle Rouge"

Comme tous les nains, Mogrim est affublé d'un physique atypique ; il mesure un peu plus d'un mètre quarante pour un poids de 110 kilos. Loin d'être complètement disproportionné, le nain est fort trapu et court sur patte, mais ça musculature imposante fait de lui une masse harmonieuse pour un jeune nain. Fier de ses traditions et origines, il porte une longue barbe brune, tirant vers des reflets rougeoyants. La barbe est soignée et tressée par endroit avec de petites lanières de cuir. Son visage est bien expressif, marque par le labeur. Il a une lourde mâchoire carrée et une dentition acérée, légèrement jaunis par le tabac. Un gros nez trône au milieu de sa face et ses yeux foncés sont surplombés de sourcils épais et broussailleux.

Mogrim porte des vêtements chauds, parfaitement adaptés à ses voyages et son activité de mercenaire. Ce sont des tissus simples et robustes qui dissimulent une chemise de maille. Il a un bouclier de bois accroché dans son dos, ainsi qu'un arc court et un carquois muni de flèches. Enfin, il porte une épée à une main façonnée dans une modeste forge de Gurinroc. L'épée repose dans un fourreau accroché à sa ceinture.

Enfin, il est notable que la voix de Mogrim est grave et chaude, imbibé de bière, de chique et d'un accent fort marquant. Son timbre est assez élevé et il rit grassement. Il utilise un langage assez brut et tapageur.

Comme cela à déjà pu être mentionné, Mogrim est un être fier de son peuple, de son histoire, de ses ressources. Il est profondément loyal et dévoué à la cause naine, au roi et aux traditions et cultes nains. Il croit en l'ordre et l'obéissance pour une justice implacable. Et même si ces activités de mercenaires le pousse à se mettre au service d'étrangers, jamais il n'oubliera qu'il est un nain de Gurinroc.
S'il reste très respectueux des règles et lois naines, il a tendance à ignorer davantage les interdictions et les usages des autres peuples et races, plus particulièrement celles des elfes avec lesquels il rentre régulièrement en conflit.

Mogrim est un peu bourru et d'un caractère bien trempé. Il a souvent un avis tranché sur les choses et n'aime pas tellement être contre-dit. Dans ce cas là, il aura tendance à grommeler dans son coin. Il est courageux et ne reculera jamais devant l'effort ou l'adversité. Son honneur et sa fierté l'oblige à rester sur un champ de bataille jusqu'à la mort si nécessaire. C'est un allier fidèle, car il ne trompera, ni ne mentira jamais. Pouvant à sa guise être leader ou suiveur dans un groupe, il s'adapte facilement au travail d'équipe, mais rechignera un peu au partage du trésor. Enfin, il a une aversion sanguine pour les peaux vertes ; il serait même prêt à prendre des contrats gratuitement s'il devait mettre la racler à ce genre de créatures. L'unique raison l'ayant poussé à quitter sa terre natale était sa soif d'aventure.

Mogrim est un nain comme beaucoup d'autres ; il aime l'alcool (la bière plus que tout), le tabac, les fêtes, les banquets et l'or. Il tient toujours parole et ne fait jamais les choses à moitié, mais dispose d'une personnalité entière et rustre qui pourra parfois surprendre voir irrité les autres.

« …. et c'est alors que Dwilïn brandit sa hache pourfendant le ciel et l'abattit sur les hordes de gobelins qui jaillissaient de toute part. Chaque revers de son arme était fatal pour les peaux vertes et des centaines moururent à ce que l'on raconte... » contait un nain à son fils.
Ce nain était un simple garde de la merveilleuse ville Gurinroc, capitale du territoire nain et héritage du dieu Uremir, bâtisseur de la race. À côté de lui et allongé dans la couche se trouvait son fils : Mogrim.
Le petit garçon avait les yeux grands écarquillés et écoutait religieusement son père. Comme ils en avaient l'habitude et parce que le petit en raffolait, le père racontait à son rejeton des contes et légendes naines à l'heure du coucher, juste avant de prendre son tour de garde. C'était une forme de rituel familiale et de passation de savoir, la tradition naine étant pour beaucoup orale. Mais si Mogrim appréciait les contes relatant l'histoire de sa race, du dieu Uremir et de l'Immuable, il appréciait d'autant plus les aventures épiques souvent romancées par son vieux père. Le gamin était toujours émerveillé par ce qu'on lui racontait et il s'imaginait pourfendant des armées entières de créatures démoniaques ou de monstres des anciens temps.

A huit ans déjà et la barbe naissante, il saisissait le glaive de son père debout sur la lourde table de chêne de la pièce à vivre pour imiter les héros de ses romances. Il en avait toujours rêvé ; partir pour l'aventure, l'honneur, pour la richesse, pour la gloire de son peuple et de son histoire. Son père l'éduqua également dans cette voie, parfaitement respectueuse des lois et des préceptes nains, mais également espiègle et aventureuse comme l'étaient tous les héros de son enfance. Il lui enseigna l'art de la guerre, selon ce qu'il en maîtrisait, lui apprenant à manier l'épée, la hache, le marteau, l'arc et la lance. Mais cela ne suffirait pas à faire de lui un vrai combattant.
C'est donc tout naturel qu'en grandissant il choisisse la voie des armes et prenne pour logis la caserne de Gurinroc. C'est là qu'on lui enseigna à se battre comme le font les nains et à gagner ses combats. Fort heureusement, les quelques leçons paternelles lui permirent d'être efficace et reconnu comme tel par ses supérieurs. Si bien qu'au jour des affectations, il put se positionner sur une mission dont il avait rêvé toute sa vie, une aventure digne des héros. On le présenta à un humain, le premier qu'il rencontra. C'était là un fils noble d'une maison de commerçants des Havres. Venu pour acheter les services des nains de Gurinroc, experts en matière de joyaux, il devait à présent rentrer chez lui avec ses gemmes récemment acquises. Soucieux de pouvoir rentrer chez lui en vie et avec son trésor, il contracta au-près des nains une garde rapprochée. Ainsi, Mogrim et plusieurs autres accompagneraient cet humain jusqu'aux champs fertiles des territoires humains, lieu où il serait en sécurité. Il était très enthousiaste de quitter pour la première fois la cité naine et d'ainsi découvrir les paysages multiples qui s'offriraient à lui. Cette première mission se déroula sans encombre et ils n'eurent pas plus de compagnie désagréable que les hululements des chouettes à la nuit tombée lorsqu'ils passèrent en bordure des bois sombres de Rubions. Ils permirent donc au noblion de rentrer en ses terres et furent grassement payés pour cela. Il ne restait, pour nos nains, plus qu'à rentrer à Gurinroc.

Le voyage avait duré dix jours à l'aller et durerait autant pour le retour. Au soir du cinquième jour, la compagnie des nains dressa son campement sur les rives du fleuve. De l'autre côté de celui-ci trônait l'étendue verte du royaume elfique. Bien entendu, les guerriers ne purent pas s'empêcher de railler les oreilles pointues alors qu'ils dormiraient si près de leur demeure. Et ils se couchèrent tous, en pensant aux milles et unes choses auxquelles peut penser un nain venant de boire tout son saoul. Deux heures plus tard et quand la lune éclairait faiblement le ciel étoilé, des loups encerclèrent le campement, sans que les nains s'en rendent compte. Et lorsqu'ils décidèrent d'attaquer les dormeurs, les nains n'eurent pas vraiment le temps de se défendre et essuyèrent la violente attaque. Quelques coups de dagues et de haches avaient blessé les créatures, mais elles arrivaient en nombre et quatre nains ne pourraient pas rivaliser longtemps. Prit d'une illumination ou d'un élan de courage, Mogrim se saisit d'une torche qu'il plongea dans le brasier au milieu du camp et attrapa la fiole de liqueur qu'il portait à la ceinture. Alors qu'il prenait de bonnes lampées d'alcool en bouche, il tendait la torche devant sa bouche et soufflait les effluves combustibles dessus, projetant des gerbes de flammes sur les créatures. Il parvint à effrayer quelques-uns d'entre eux, qui détalaient dans les sous-bois. Mais l'un des vieux mâles qui composait la troupe prit le jeune guerrier de dos et bondit sur lui. Un des acolytes de Mogrim l'averti juste attend pour qu'il ait le temps de se retourner et de distribuer un revers de torche en plein dans la tête du loup. Accusant le choc, la bête fut assommée sur le coup. Les autres s'enfuirent en jappant, détalant loin du cracheur de feu. Au retour à Gurinroc, les compagnons scandaient la bravoure de Mogrim « Souffle rouge », terreur des loups de la forêt noire.

Bien loin de l'avoir dissuadé de continuer sa route, cette aventure persuada Mogrim de repartir en quête de mystères, de richesses et d'aventures. Il décida de devenir mercenaire et d'offrir ses services aux plus offrants tant que cela n'impliquait pas de nains. C'est ainsi que Mogrim « Souffle rouge » s'élança sur les routes de Galgals.