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Lysandre de Luynes

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AuteurMessage
Lysandre de Luynes

Lysandre de Luynes
Messages : 106
Race : Déviant
Métier : ~Apothicaire
Classe : Mage noir

Ouvrage personnel
Pts de vie Pts de vie:
Lysandre de Luynes Barre11011/12Lysandre de Luynes Barre-10  (11/12)
Localisation Localisation:
LocalisationBlessuresBlessuresPts ArmurePts Armure
TêteTête00
BusteBuste04
Bras gaucheBras gauche01
Bras droitBras droit01
Jambe gaucheJambe gauche-10
Jambe droiteJambe droite00
MentalMental3/
SangSang0/

Carac/Sorts Carac/Sorts:
Talents&Co Talents&Co:
Compétences:
CompétencesListesListes
AgilitéAgilitéDéplacements silencieux (Rural, Urbain)
Combat<br />/EnduranceCombat
/Endurance
Adresse au tir, Concentration, Incantation statique, Résistances (Physique/Mental)
Erudit<br />/ArtisanatErudit
/Artisanat
Alphabétisation, Cryptographie, Connaissances (Nocturnes, Poisons), Pathologie, Traumatologie
Sens<br />/AcuïtéSens
/Acuïté
Perception, Sixième sens, Vision Nocturne
SocialSocialDiplomatie, Persuasion, Torture
SurvieSurvie

Alignement Alignement: Neutre Mauvais
Au corps Au corps:
Au corpsArmuresArmuresObjetsObjets
11Veste cuir (1-4-1)pélerine
22
33
44
55
6 / tenue6 / tenueVêtement commun Nocturne Sud

Monnaies Monnaies:
MonnaiesOrOrArg.Arg.Cuiv.Cuiv.
PiècesPièces010

Sacs/dos Sacs/dos:
Sacs/dosArmesArmesMunitionsMunitionsArmuresArmuresObjetsObjets
11Arbalète de poing (D3)(16) Carreaux(2) Parchemins Charme
22(16) CarreauxAtours de nobles (robe)
33(5) bois de chauffe
44(5) bois de chauffe
55Allumettes (8)

Lysandre de Luynes Empty110
MessageSujet: Lysandre de Luynes   Lysandre de Luynes 1x1emp1028/08/24, 11:54 pm



Lysandre de Luynes



Age : 25 ans

Surnom :

Droitier / Gaucher : Gaucher

Race : Déviant

Alignement : Neutre mauvais

Inventaire du personnage :
Sac de l'érudit :
- Une veste en cuir
- Une arbalète de poing
- Parchemin de sort de charme (1D3)
- Aiguilles et fils (1D4)
- Scalpel
- Atours de nobles (robe)

Or :

Apparence physique :
Lysandre est le parfait mélange issu de l'union de ses parents ... À son plus grand désarrois ... Isaura était d'une beauté irradiante incroyable, élancée et plantureuse, contrastant avec son rabougri et disgracieux d'époux ... S'il a hérité du charme éclatant de sa mère, son corps lui, a emprunté la chétivité de son père ... Et le déviant aurait clairement préféré qu'il en soit autrement, faisant peu de cas de la laideur de son géniteur. À ses yeux, sa faible constitution et sa petite taille sont un poids bien plus pesant à porter que la disgrâce ... L'expiation par le jeûne et la maladie n'ont pas vraiment aidé à ce que son métabolisme ne se développe de manière optimale. Le jeune homme n'atteindra jamais le mètre soixante et peine à dépasser ses maigres quarante-cinq kilos ... Essayant de combler une partie de cet énorme complexe, son port de tête s'en trouve impeccable, trahissant en partie ses origines Nobles.

Son éclat est crépusculaire, inquiétant et magnétique comme le serait celui d'une éclipse solaire. Ses traits sont d'une finesse presque féminine et il n'hésite pas à exacerber cette caractéristique avec une pointe de maquillage, sans jamais tomber dans l’excès. Son nez aquilin semble de mèche avec ses lèvres fuselées souvent fendues d'un sourire en coin. Son visage est celui de sa Mère et il est fier d'en arborer la ressemblance, la faisant vivre par delà la mort. Ses mains sont graciles, ses doigts effilés surmontés d'ongles longs enjolivés d'une manucure soignée. Elles sont les témoins de la nervosité qui l'habite en son sein ... Ses phalanges tremblent souvent au diapason de ses pensées et se perdent souvent dans le tripatouillage incontrôlé de tout ce qui peut lui tomber sous la main ... Sa chevelure opaline tombe en cascade de mèches s'enroulant sur elle-même, lui donnant une espèce de légèreté aérienne.

Toujours bien apprêté, l'on peut penser de lui qu'il est précieux ou hautain ... À tort ... Lysandre ne fait que chérir sa Mère en entretenant son temple voué au culte de la défunte. On le voit souvent revêtir une longue robe noire finement ouvragée, le col rond brodé de dorure escaladant ses épaules pour une plongée vertigineuse sur sa chute de reins. Il s'agit d'une des robes préférées d'Isaura, qu'il a réussi à sauver de la destruction pour la conserver en secret, comme une relique précieuse. Cette toilette laisse apparaitre les innombrables vestiges de la morsure brutale du cuir jusque dans les chairs de son dos. Si un regard un peu trop appuyé ou une verve un poil curieuse sur le sujet peuvent l'incommoder, l'homme ne se formalise guère d'afficher ses blessures de guerre. Ses cuisses lardées de scarifications d'une grande finesses, elles, sont soigneusement gardées secrètes.


Caractère/Mental :
Comme il est étrange d'ouvrir ses yeux sur une nuit éternelle ... D'effleurer du bout des doigts le satin polaire d'une peau éteinte ... Le claquement sporadique et enfiévré de la prison d'os s'est tut ... Plus rien ne bourdonne d'autre que le silence sépulcral et nos voix d'outre-tombe qui l'outragent ... La douleur et les afflictions se sont évaporées avec mon dernier souffle d'humain ... Pourtant ... Par delà l'obscurité et le linceul opalin embrassant ma cornée, ma vision n'a jamais été aussi claire ... Mes sens filtrent l'essence de la vie à travers mes pores ... Mes tympans décharnés captent enfin les cris de vos âmes tourmentées ...
Comme c'est déroutant de se sentir exister pour la première fois, après une lente l'agonie funeste ...

Et vous me disiez fou ?

Ce Père que vous ne sauriez me prendre regarde par dessus mon épaule, nous vous observons vous noyer dans vos tourments ... Des ombres esseulées tyrannisées par une Déesse capricieuse ... Comme il est doux pour moi de vous voir sombrer dans la souffrance solitaire qui fut mienne ... Votre vie s'écoule en un battement de cils tandis que je recompte l'infini ... Le sempiternel crépuscule sanguinaire pour dévorer la progéniture de vos petits-enfants ...
À compter de ce jour, je suis le bras séculier ... Je vous ferai payer votre inertie cruelle ... Vous hurlements se perdront dans la sphère feutrée de l'indifférence.
Personne ne viendra vous sauver ... Personne ne vient jamais ...

Finalement, ne serait-ce pas vous les fous ?


Lysandre est le genre de personne que l'on supporte à petites doses ... Sa libération a repoussé les murs étriqués du manoir familial pour déployer l'immensité vertigineuse d'un Monde infiniment riche. Autrefois, sa curiosité se heurtait aux limites de sa cellule et, son ouverture sociale à ceux que l'on daignait autoriser à franchir les portes austères. Sorti de son isolement, sa soif démesurée d'apprendre de son environnement et des autres l’enivre au point où il est difficile à contenir et impossible à arrêter.

C'est un vrai moulin à paroles ... Lui qui réfléchissait frénétiquement à voix haute pour masquer les murmures de sa mère, les livres pour seuls partenaires, se délecte de pouvoir converser avec des interlocuteurs faits de chairs ... Qu'importe qu'il les trouve parfois limités ... Souvent ... Mais il faut dire que le déviant n'est pas facile à suivre ... Sa pensée en arborescence le perd en long monologues décousus, entrecoupés de ses propres réflexions et celles d'Isaura. Le lent ou celui qui a l'audace de lui faire remarquer/sentir que son discours est décousu le frustre. De Luynes se sent souvent incompris ... Pourtant ce qu'il dit est clair ... Enfin tomber sur une personne capable de suivre le fil de ses pensées le fait exulter intérieurement. Mais bien souvent, il se retrouve à devoir bloquer les mécaniques de sa psyché pour s'adapter et se faire comprendre.

Pour autant, cela ne fait pas de lui une mauvais orateur, bien au contraire ... C'est seulement qu'il lui faut de la concentration ou un intérêt profond pour stimuler sa focale. En revanche, il ne se montre pas toujours franchement ouvert à l'opinion des autres ... S'il ne le fait remarquer qu'à ceux qui sont plus imbuvables encore que lui, cela ne l'empêche pas de songer que lui seul a raison. Point.

Vous le trouvez bizarre ? Il n'en a cure ... À ses yeux, vous l'êtes tout autant ! Tenter de le déstabiliser c'est prendre le risque d'un retour de verve sur fond de malaise ... Son côté pervers et sadique se plairait à vous contempler en train de vous débattre dans une flaque sirupeuse de votre propre confection ... Usant volontiers de la provocation pour se cacher derrière Hyacinthe si cela venait à dégénérer -conscient qu'il ne peut contrer la force brute-.

Et prenez gare si vous ne l'entendez plus ... Soit c'est mauvais signe pour vous, soit Isaura se voit dans l'obligation d'intervenir ... Si sa nature nerveuse ne l'enjoint pas à faire preuve de retenue, l'homme sans filtre faisant bien peu de cas des codes sociaux, il lui faut pourtant beaucoup pour perdre pied. Que l'on se moque de sa sexualité ou de sa folie l’indiffère ... Les remarques sur son côté féminin également car, Lysandre voit la cohabitation avec sa mère comme une force ... En revanche ... S'il y a bien une chose pour le mettre en rogne, c'est que l'on souligne sa petite taille ... La chose le fait enrager ... Parce que c'est quelque chose qu'il subit finalement.

Lorsqu'il prend quelqu'un en grippe ... Sa cruauté est sans pareille ... L'homme étant un adepte de la torture mentale qu'il n'a que trop expérimenté au cours de sa triste vie d'humain. Voir l'autre plonger dans l'état de détresse qui fut sien lui procure un plaisir incommensurable.

L'alter Isaura :

Si Isaura est aujourd'hui une personnalité distincte cohabitant avec celle de son fils, il n'en a pourtant pas toujours été ainsi. Elle est née d'un besoin prégnant de figure maternelle sur fond de jeux et de fantasmes appartenant au monde infantile. Le petit garçon s'est heurté à la violence de l'enveloppe vide d'une mère mutique, sans un regard ni un geste pour sa progéniture. Un changement bien trop brutal qui scindait drastiquement avec l'attitude bienveillant qu'elle avait toujours envers lui. Si la perte d'un être chérit est toujours une épreuve, elle l'est d'autant plus lorsque celle-ci se tient bien vivante devant vous. Les visites à Isaura étaient un supplice pour le petit Lysandre qui avait perdu ses deux parents brusquement.

Le petit a commencé à lui faire la discussion ... Dans l'espoir de déverrouiller une réaction, même infime ... Remplissant le vide écrasant et angoissant d'une cellule qui lui renvoyait son timbre cristallin. Se sentant très vite dépassé par la solitude et l'unilatéralité de leurs échanges, l'enfant s'est mis à simuler la voix de sa mère. Bien vite, ce qui semblait découler d'un jeu enfantin se changea en quelque chose de plus malsain. Lysandre entretenait de vraies discussions enflammées dans lesquelles leurs deux voix distinctes raisonnaient. Peu à peu, le timbre d'Isaura s'est mis à hanter l'esprit de son fils, devenant un murmure presque constant qui berçait son esprit. Mais les chuchotements se muèrent en une partie bien distincte est bruyante à mesure qu'il s'enfonçait dans ses délires infantiles. L'âme de Lysandre se scinda en deux, son corps lui-même se laissant emprunter par Isaura ... La mère était devenue une sorte de parasite cohabitant avec la psyché de sa progéniture. S'établissant une personnalité bien distincte et un caractère qui lui est propre, à mi-chemin entre souvenirs étiolés et construction fantasmée d'une figure maternelle "idéale".

Isaura est une mère bienveillante ... Après l’atroce épisode du sanatorium, elle a su se tenir en retrait pour protéger son fils. Ses résurgences se faisaient soit dans leur intimité, soient plus discrètes. L'alter de la femme imitant sa progéniture pour ne lui être point préjudiciable. Avec la libération de son fils, ses manifestations ne souffrent plus d'aucune retenue. Le femme intervient aussi bien pour tempérer son enfant, que pour apaiser ses angoisses et le soutenir dans les épreuves. Elle est une projection des dogmes Seriens, un vestige de ce qui fut sa vie d'humain mais arborant une figure plus aimante, conciliante et tolérante. L'exemple le plus parlant est sa manière d'appréhender la sexualité de son fils et sa relation avec Hyacinthe. Elle désapprouve et le lui fait savoir sans pour autant se montrer cruelle ou blâmante. En revanche, elle se montre bien moins conciliante avec son neveu ... Elle n'aime pas le fils Orvalen pour ce qu'il représente, pour ce que sa famille lui a infligé, pour ce qu'il fait d'abjecte avec son cousin.

Pour le moment la cohabitation entre mère et fils tient plus de la symbiose ... L'on peut la deviner dans le calme de son fils, dans sa tempérance, dans sa douceur ... Elle lui laisse accéder à l'entièreté de ses souvenirs ... Tout du moins c'est ce qu'il croit ... Mais attention, si Lysandre est en période transitoire, elle l'est tout autant puisqu'elle fait partie intégrante de lui.


Dons et/ou Talents :
Les talents :
• Un grimoire de Mage Noir :
- Noirceurs
- Frayeurs (x2)
• Seconde chance

Les dons :
• Immortalité
• Immunité à l'alcool

Caractéristiques :
• Intelligence
• Charisme

Talent martial :
- Damoiseau en détresse : 1x/jr IG - durée : 1rnd
└ +2 de tentative d'attaque et de défense à un protecteur qui le voit/l'entend et est en capacité de l'assister.

Compétences de race :

• Connaissance des Nocturnes
• Perception
• 6ème sens
• Résistance Physique
• Vision nocturne (18m)

15 compétences :
• Adresse au tir
• Alphabétisation
• Concentration
• Connaissances des poisons
• Cryptographie
• Déplacements silencieux rural
• Déplacements silencieux urbain
• Diplomatie
• Incantation statique
• Pathologie
• Persuasion
• Préparation de poisons
• Résistance mentale
• Torture
• Traumatologie

Histoire :
D'aucuns disent que des noces arrangées ne sont pas toujours auréolées de tristesse ... Quelle ironie du sort lorsque la Mère s'en mêle pour contredire ces prédicateurs dilettantes.
La famille de Luynes est une cruelle illustration d'une vie jalonnée de tourments par une déesse fort capricieuse ...
C'est le cœur lourd, tempes battantes, qu'Isaura d'Orvalen s'avançait vers l'autel, son bourreau fraternel au bras pour la mener devant cet inconnu qu'on lui avait prédestiné. Depuis l'absence de son défunt père, c'est son frère aîné, Rodrigue d'Orvalen, qui avait tenu sa maison d'une main de fer, d'une gérance despotique dont elle fût la première victime. Louis de Luynes avait beau être un excellent parti, il n'avait rien de celui qui faisait tomber les demoiselles en pâmoison ... Un peu trop vieux, pas vraiment bel homme, un peu chétif, très effacé ... Si elle avait eu son mot à dire, pour sûr qu'Isaura aurait éconduit ce prétendant peu enjôleur ... Néanmoins, la jeune femme fit contre mésalliance bonne fortune, se libérant des griffes de son frère avec un mariage ... Heureux ! Contre toute attente, la disgrâce n'avait fait qu'effleurer Louis qui cachait derrière ses traits peu flatteurs, une personnalité tout à fait exquise. Ami solaire, époux aimant, père attentionné ... Le couple se construisit un cocon de bienveillance et d'amour pour y élever leur unique fils, Lysandre, dans l'opulence.

Les années s'égrenaient à une allure folle, jusqu'à ce que la justice des Hommes ne les rattrape ... Le patriarche fut dénoncé auprès de l'inquisition -les rumeurs désignant Rodrigue comme accusateur- et Louis fut exécuté après son procès. Isaura plongea dans l'affliction du deuil, incapable d'affronter la mort de son cher et tendre époux ... La veuve devint une ombre silencieuse, attendant dans la torpeur que le trépas ne s'en vienne la cueillir ... C'est tout naturellement que Rodrigue se désigna comme tuteur de sa sœur éplorée et de son chérubin de six ans. Dans sa grande bonté, le sauveur les accueillit dans le manoir familial des Orvalen, assurant la gestion du patrimoine et l'éducation du petit Lysandre. Isaura se retrouva à nouveau prisonnière des murs qui l'avaient vu naitre et son rejeton hérita d'une nouvelle figure paternelle froide et intransigeante.

La rupture fut brutale pour Lysandre et la chute vertigineuse, lui qui avait toujours baigné dans l'amour d'un foyer équilibré. Le petit garçon, jadis solaire, se renferma sur lui-même. Sa mère était détenue dans une aile isolée du manoir, sa chambre se muant en une cellule terne et sans vie ... Isaura était toujours postée à sa fenêtre, comme attendant une délivrance dans le recueillement, sans un regard pour son fils. Pourtant le garçon avait besoin de sa mère, d'entendre sa voix pour apaiser son chagrin, sentir son odeur pour calmer ses angoisses, de ses caresses pour se savoir exister aux yeux de quelqu'un. Face à ce mur, l'enfant commença à converser seul ... L'on pourrait croire que cela n'a rien d'étonnant pour un petit, sauf qu' en tendant l'oreille, on l'entendait emprunter une voix douceâtre pour incarner sa génitrice et le son cristallin de l'enfance lui donner la réplique. Pire, Rodrigue se rendit compte qu'il ne jouait pas seulement le rôle d'Isaura mais, qu'il l'entendait. Le besoin de Lysandre était tel que les jeux d'enfants en mal de tout se muèrent en une présence concrète qui l'habitait. Les séances de corrections à coup de fouet débutèrent, prenant en ampleur à mesure qu'elles s'avéraient inefficaces ... Probablement que le garçonnet se serait davantage enfoncé dans la folie sans la présence de Hyacinthe, son cousin ... Au début confident, appui, compagnon de jeu, ami, il devint la seule once d'humanité errant tout comme lui dans le manoir. Les nuits étaient terribles pour le rejeton de Luynes, hantées par la silhouette immobile du spectre muet de sa mère et de ses murmures internes incessants. Cela devint une habitude que de retrouver les deux cousins dans la même couche au petit matin.

Malheureusement, deux ans après leur arrivée, Isaura décéda des suites de son long chagrin ... La folie de Lysandre monta d'un cran et, on le retrouvait régulièrement vêtu de ses robes, déambulant dans les couloirs en psalmodiant ... La cruauté de Rodigue pris le même chemin, complètement désemparé par l’hermétisme aux sanctions de l'enfant. L'idée de le supprimer l'étreignit toutefois, elle impliquait que ses immenses richesses ne reviennent à un aïeul du côté de Louis de Luynes ... Impensable pour l'oncle qui cachait sa cupidité derrière le masque du sauveur bienfaiteur ... Alors, le petit Lysandre fut envoyé dans un sanatorium aux bons soins de soigneurs et d'Hommes de foi grassement payés pour le remettre dans le droit chemin ... Lysandre fut ballotté entre expiation, violence, torture mentale et prière durant deux années entières ... Assez pour qu'il apprenne à taire ses troubles en public et sombre dans la culpabilité ...

Le rejeton de Luynes se noya dans les manuscrits et le savoir afin d'ignorer la voix envahissante d'une mère absente ... Sachant au fond de lui qu'il était une hérésie même s'il parvenait à le cacher aux yeux du monde ... Hyacinthe était le seul rayon de soleil de sa triste vie ... Égayant ses journées, adoucissant ses nuits ... Lysandre apprit à coexister avec sa folie et même, à avoir une vie sociale. Les choses semblaient s’apaiser jusqu'au début de son adolescence où une nouvelle vague tortueuse déferla sur lui. La relation fraternelle qui unissait les deux cousins se muait peu à peu en quelque chose d'abjecte aux yeux de la Mère ... Si Lysandre songeait n'avoir d'appétit d'aucune sorte pour la chair, il dû se rendre à l'évidence que ses préférences n'allaient simplement pas dans le sens des dogmes ... Des envies surgissaient en flashs intempestifs, perforant ses pensées d'odeurs, de sons et d'images incontrôlables ... Le crissement doucereux des aspérités d'une main caleuse sur sa peau, la pulpe d'un pouce qui récolte une goutte à la commissures des lèvres, l'odeur suave de musc, la raisonnance grave d'un rire ... Dans le déni, l'adolescent songea qu'il ne s'agissait que de souvenirs sensoriels plus prégnants que d'autres ... Mais il dut se rendre à l'évidence quand la dérive se fit plus sensuelle, plus ardente ... Et plus orientée vers Hyacinthe ... Les deux jeunes gens continuaient régulièrement à partager leurs nuits et même chastes, il n'était pas rare que Lysandre en soit troublé au petit matin ... Les séances d'auto-flagellations et de scarifications reprirent de plus belle ... Sans jamais réussir à endiguer sa descente ... La proximité et le besoin de se découvrir les poussaient toujours plus loin ... La ceinture de l'abstinence et du pêché cédant cran à cran ... D’abords quelques effleurements ponctuels, se muant en caresses de plus en plus fréquentes, davantage exploratrices avec le temps qui passe, quelques baisers ... Vieillesse aidant, cupidité grondant, Rodrigue ferma les yeux sur les quelques miettes pernicieuses qu'il interceptait ... Cela ne pouvait pas être cela ... Et puis, écarter Lysandre du foyer était devenu impossible sous peine de voir son patrimoine lui échapper ... L'oncle s'était habillement arrangé pour l'avoir sous sa coupe ... Le manipulant en jouant sur la corde sensible du père de substitution qui avait tout fait pour lui ... Après tout, son oncle s'était toujours très bien occupé de ses intérêts quand l'héritier de Luynes n'avait aucun attrait pour la chose ... La gestion de ses envies hérétiques demandait déjà tellement d'énergie ... La majorité atteinte, il laissa donc à son tuteur le bon soin de ses richesses ... Un soir que les cousins avaient chapardé quelques bouteilles d'une liqueur sucrée, leurs esprits s'échauffèrent et le matin se leva sur les deux amants coupables aux yeux de la Mère ... Hyacinthe pris la décision de s'éloigner pour tenter d'endiguer leur chute vertigineuse ... Il se plongea à corps perdu dans sa collaboration avec les Commerçants de l'Ombre ... Sans que cela n'annihile ses émois hérétiques ... Même en espaçant ses visites, le feu renaissait toujours entre eux, à chacun de ses séjours ...

À l'aube de ses vingt cinq ans, Lysandre tomba gravement malade ... Fatigué par une vie de lutte contre sa folie, son hérésie, la solitude et sa constitution faible, son corps cessa de se battre ... On le disait condamné, alors, la mort rappela Hyacinthe à son chevet ... Le cousin n'étant pas décidé à revivre un décès de plus, prit son amant sous son aile et négocia sa transformation en déviant afin de lui sauver la vie. Lysandre ouvrit ses yeux sur le monde de la nuit, libéré de ses souffrances et de la mortalité elle-même. Les mœurs orgiaques du domaine furent une réelle libération pour le couple qui se laissait balloter entre plaisir et douleur choisie ... Une révélation, une nouvelle ère et une promesse d'éternité à deux ... Entachée par l'arrivée du Buveur qui corrompit le sang de son Père bien aimé, son sauveur ... Lysandre a toujours été particulièrement sensible au message de Nitil, épousant ses dogmes et ses desseins. L'Ombre avait tout sali, nuisait à la pureté du sang alors que la perfection n'avait pas besoin d'être ternie par ce mélange impropre. C'est dans l'idée de restaurer la grandeur de sa race d'adoption que les deux amants partent aujourd'hui en quête du Sang Originel et d'un groupe qui le traque à ce que les rumeurs disent ...

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Lysandre de Luynes
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