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Sugilies du mois d'Obsidienne, an 123Le hurlement du ventEnfin libre ! j'ai chanté deux jours durant à l'auberge. Mon talent ne cesse d'impressionner, mon avenir sera pavé de gloire !
Olric m'a rejoint, et j'ai fait la connaissance d'un garde, envoyé par mon père me 'récupérer'. Comme si je n'étais qu'un colis ! Il n'a pas voulu m'écouter, et au lieu de prendre cette pièce d'or, ou de courir à l'aventure à mes côtés, il a choisi d'essayer de m'attraper !
Olric a pris ma défense, et nous nous sommes esquivés par un souterrain sous le comptoir, pendant qu'une bagarre éclatait en haut.
Je me suis enfuie discrètement la première fois, cette seconde fuite était beaucoup plus bruyante...
Helm était resté en arrière, Olric et Elerna m'accompagnait. J'ai donné une pièce à l'aubergiste pour le dérangement, j'espère qu'il parlera de moi en bien ! Il ne faudrait pas que mon nom soit systématiquement lié à des bagarres de loqueteux alcooliques...
Elle s'est enlevée toute seule !Nous marchâmes donc dans les tunnels, où Olric m'apprit qu'ils étaient sous son contrôle. Point de Mort en vadrouille dans ces souterrains, donc. Il ne s'inquiétait d'ailleurs pas du sort d'Helm. Olric et ses acolytes semblaient connaître les ficelles des lois et du fonctionnement de la magistrature...
Pap-Pap-Tac-Tac-Pap-Tac : le code pour se faire ouvrir la porte.Enfin, nous nous installâmes dans un confortable salon. Une certaine Chareny, sans doute apothicaire d'après son odeur, l'accueillit avec humeur. Ce sacré blondinet avait une heure de retard... J'en ai profité pour m'incruster dans la scène en me proposant de jouer pour lui et son invité. Je dois dire que mon interprétation, très correcte au demeurant, était particulièrement fabuleuse dans les premières minutes ! C'est sans doute ma musique qui leur a évité de s'entre-tuer.
La rencontre a débuté par le paiement d'Olric au Masque. Il devait s'agir du règlement des Capes Rouges en paiement de services rendus, la protection contre les Ombres semble-t-il. En effet, suite au massacre et pillage de la boutique du Mortier d'Airain, le Masque a lui aussi payé une plus petite somme à Olric.
La discussion a ensuite pris un autre tour. Des fouilles ont été menées sous le Manoir des Masques par un groupe d'aventuriers hétéroclites, mandatés par le conseil de Caïn, les magiciens. Les Libres-Pensants voudraient retrouver un artefact, qui pourrait aider dans la guerre contre les Morts. Les Masques veulent cet arme pour en faire un 'bien commun' d'après eux. En tout cas, je suis d'accord avec son constat : ce monde va s'effondrer si les Morts gagnent.
Les Masques voudraient organiser une "grande assemblée", réunissant tous les clans (de malfrats sans doute), chose qui n'a pas été faite depuis bien longtemps... Olric devra donc en référer à son père.
Avant de partir, le Masque m'a donné quelques pièces en remerciement de mon Art, avec ces quelques mots :
"Votre musique serait appréciée au 'Manoir', n'hésitez pas à rendre visite au théâtre des masques, dans la dernière demeure des Leto. Nous apprécions tous les talents."Un galet noir est signe de mon invitation. J'irai sans doute un jour, car un public appréciateur est chose rare.
Le Masque a donné à lire un conte à Olric. Je l'ai pris pour savoir de quoi il en retourne. Il s'agit d'une histoire terrifiante, concernant l'Exuvie, une créature faite d'un amalgame de cadavres. Sachant que les Morts se sont relevés comme par magie (ou malédiction), cette histoire pourrait descendre de faits réels... J'ai mal dormi cette nuit-là.
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Rhodonies du mois d'Obsidienne, an 123
Entre feu et glaceLe réveil fut terrible : Olric a défoncé ma porte pour me sortir du lit : il y avait le feu. J'ai attrapé mes affaires, nous avons sauté par la fenêtre, et sommes partis en trombe dans une carriole conduite par Elerna.
Il y avait un symbole gravé sur sa porte, d'après Olric, qui signerait le méfait de la part de la Mort Dorée. Cette hypothèse était cependant douteuse : qui laisserait une signature effacée par le feu ? Et pourquoi se révéler ? Cela ressemblerait plutôt à un coup monté.
J'en ai appris plus sur les Masques : ce sont des Nocturnes, qui se nourrissent du sang humain. "Aussi fous que raisonnables".
Un marchand croisé en route m'a permis de compléter mon attirail. Je suis maintenant armée et équipée... L'armée du Sud s'est rassemblée à la Cité des Sables, semble-t-il, et elle marcherait vers les Havres. L'avenir est sombre de tous côtés.
Olric m'a parlé de lui et de Beorn. Sa mère, prostituée, l'a eu de Beorn, qui n'est jamais resté. Olric a grandi dans la rue et tué un Cape Rouge, un jour. Beorn l'a retrouvé, a tué sa mère, et l'a embauché ensuite en voyant son potentiel. Charmant personnage. Olric n'est pas vraiment prêt à se débarrasser de lui pour prendre le pouvoir. Il craint de fragmenter le réseau que son père maintient uni si sa mort est suspecte.
A Rudeterre, nous nous sommes arrêtés pour la nuit dans une petite auberge, Le chaudron et la grenouille ***. J'y ai chanté, une fois de plus au sommet de mon Art. Manants comme aristocrates restent ébahis devant mon talent...
Nous avons joué un jeu d'alcool. Boire et répondre aux questions, la cible désignée par les dés. Elerna n'a pas bu d'alcool, mais répondu aux questions. Olric en a laissé échapper une belle : il a une fois désobéi au Code, et massacré un Marchand et sa famille en prolongeant leur agonie des jours entiers... C'est un renseignement qui pourrait le mettre en difficulté un jour. Finalement, j'ai couché Olric, complètement ivre mort. Quelle lopette ! Il ne sait pas tenir l'alcool...
J'ai dit un mot à Elerna : que nous devrions oublier toutes les deux les actes "hors Code" d'Olric. Histoire qu'elle ne me prenne par pour une menace. Puis, j'ai été me coucher. Quelle journée !
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Ambries du mois d'Obsidienne, an 123
Direction Castel-FolUn froid terrible, comme je n'en avais jamais vu ! Tout était bloqué dehors, nous n'avons pas pu partir. Elerna a fait couler un bain pour Olric, je lui ai prêté mon savon. Après sa cuite de la veille, il ne valait plus grand chose au matin.
Elerna m'a menacée, car elle me pense capable de trahir et mettre en danger Olric. Elle a raison, mais j'ai essayé de faire taire ses craintes. Nous sommes finalement repartis vers castel-Fol rencontrer Beorn quand le temps s'est calmé.
Un problème de roue nous a fait nous arrêter... Et une jeune femme nous a surpris, et rejoint : Kendra. Finalement, nous l'avons prise avec nous (tacle de la part d'Elerna) comme guetteuse pour le reste du trajet.
Une fois arrivés à Castel-Fol, nous nous sommes rendus A la chopine dorée ******. Là, j'ai signé un contrat avec Olric : me voilà officiellement Cape Rouge. J'aurai maintenant un certain pouvoir et des informations confidentielles à portée de mian... Puis j'ai rencontré Beorn, et ses acolytes...
La rencontre s'est très mal passée, Olric a subi une rouste du papa et nous sommes ressortis rapidement. Beorn me considère de mauvaise Famille : la faute à mon père et ses déboires en argent humiliants. Le Manoir qui a brûlé servant d'endroit neutre pour les affaires entre factions. Beorn en cherche un nouveau. Le "Sang" est une manière de désigner Beorn et Olric. Les personnes attablées avec Beorn sont des chefs de Familles ou de grosses filières commerciales illégales.
Je me suis aussi fait un avis sur Olric : il ne sait pas décider, il est indécis, et cette petitesse l'empêchera toujours de devenir un grand chef. Je dois trouver quelqu'un d'autre qui aura plus d'épaules pour m'élever à ses côtés. J'ai fait croire à Olric que je voulais discuter de mes dettes familiales auprès de son père. Bien sûr, le but de l'entrevue était de rentrer dans les bonnes grâces du bonhomme...
Au passage, nous avons découvert que Kendra avait été embauchée par mon père pour me récupérer... Il se montrait plus tenace que je ne l'avais escompté... La donzelle avait décidé d'abandonner sa mission quand elle avait compris que mon géniteur me destinait à un mariage arrangé. Quelle ironie !
A nouveau, mon entrevue avec Beorn a été une claque monumentale. A la fois indifférent et méprisant, rien de ce que j'ai dit ou fait n'a semblé avoir d'impact. Pire, il m'a obligée à ouvrir les yeux sur quelque chose que je ne voulais pas voir avant : ma naïveté, mon inexpérience. Il m'a remise à ma place de 'fillette'. Ce fut humiliant. Mais aussi formateur.
Il m'a confié une mission : trouver pourquoi les jeunes Linsphebur ont choisi d'abandonner la protection que les Capes Rouges leur offraient. Honnêteté suicidaire ? Ou changement de protecteur ?
Un peu malgré moi, j'ai donné l'opportunité à Olric de m'accompagner lors du trajet de retour. Tant pis ! Pour lui, ma mission consiste à espionner des familles de la basse noblesse, dont les Linsphebur. Lui devra retrouver les incendiaires du Manoir.
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Kunzies du mois d'Obsidienne, an 123
Lucidité, superficialité & vénalitéAprès une nuit sans histoire, nous repartîmes sur la route en carriole, direction la capitale. Nous convînmes avec Olric d'un lieu de rendez-vous, le Chaudron Rouge *****, si nous voulions nous retrouver, tout en sachant que quelques jours se passeraient peut-être avant d'éventuelles retrouvailles.
Nous nous arrêtâmes A l'auberge du Héron ** à Rudeterre. J'y ai fait la connaissance d'un musicien demi-elfe, Firë Ethel Eär.
Après avoir chanté avec son accompagnement instrumental, j'ai de nouveau démontré mon superbe talent. J'ai discuté un peu avec lui, pour le plaisir de me faire féliciter par un professionnel du métier.
Ethel sait maintenant de moi que je suis ménestrelle de grand talent, du nom de Saphir, ayant fuie de chez elle, amoureuse du fils d'une famille ennemie.
Elerna conseillait à Olric de poser des questions aux Mort Dorés. En effet, si ceux-ci sont victimes d'une machination, ils devraient déjà être en train d'enquêter ; les informations seraient glanées donc plus rapidement. Dans un instant où nous étions seules, elle m'a jeté son désamour à la face ; j'ai évidemment répliqué en touchant là où ça lui faisait le plus mal. Elerna se fait garde du corps mais aussi mère et amante inavouées. Ses sentiments qu'elle cache trop bien sont sa faiblesse.
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Pyries du mois d'Obsidienne, an 123
L'heure de la séparation approcheUne nouvelle nuit calme. Je pense que je ne dormirai plus jamais sur mes deux oreilles : me faire réveiller par les flammes fut traumatisant.
Après une route ennuyeuse, nous arrivâmes devant le Chaudron Rouge *****. Je laissai là Olric et m'en fus vers la boutique Au trouve tout on trouve de tout ******. J'escomptais acheter quelques potions pouvant servir à diverses utilisations, notamment pour soutirer des informations.
Le vendeur fut très bavard dès que j'eus sous-entendu être une Cape Rouge. Il ne sut me donner des informations concernant un éventuel groupe concurrent aux Capes Rouges en pleine croisance, mais promit de me laisser d'éventuels renseignements au Commerce****** au nom de Saphir. Il m'offrit aussi une potion : je n'allais pas refuser !
Je me rendis ensuite à la demeure des linsphebur. Deux montures à l'entrée, une porte non verrouillée... Personne, jusqu'en haut. Je me suis annoncée et ai fait la connaissance des Héritiers.
Irja et Erwan Linsphebur m'ont invité à m'asseoir, et me voilà à tenter de leur tirer les vers du nez. J'ai évoqué le rêve de remettre les sangs-bleus au pouvoir, ils m'ont parlé de redorer l'honneur de leur nom. Le sujet a glissé sur les Capes Rouges et les inconvénients de leur marché. J'ai finalement révélé connaître Olric, ce qui m'a permis d'en apprendre beaucoup.
Ils ont trouvé un nouveau protecteur : le roi Nocturne du Nord. un des Masques a retourné sa veste, et lui a prêté allégeance (les autres sont ennemis déclarés). Ils sont à l'origine (directe ou indirecte) de l'incendie du Manoir de Beorn après qu'Irja ait échoué à séduire Olric.
Ma mission pour Beorn était un succès. Mais la fuite des Héritiers vers les Domaines Endormis se révélait pour moi une meilleure porte de sortie pour échapper aux Morts. La Cité serait bientôt détruite, comme tout le reste. Je me proposai donc de les rejoindre. Ce faisait, je révélai ma mission pour Beorn et mes liens avec les capes Rouges.
La situation avait complètement été chamboulée. De moqueurs et arrogants, ils devinrent tendus et méfiants. J'avais fait un choix, et désormais, tout retour en arrière serait compliqué. J'accompagnai Irja au Manoir des Leto. Erwan partit autre part.
Ma première rencontre avec les Masques fut théâtrale. Une pièce fut déclamée, et j'improvisai les derniers vers à partir de celui qu'un souffleur m'avait donné.
Les Masques évoquèrent plusieurs sujets. Ils n'étaient plus les fils du seigneur Lovyr. Ils avaient cessé de lutter pour leur survie, et voyait avec ravissement les Humains s'approcher eux aussi de l'extinction et ressentir les affres de la terreur. Ils donnaient cependant des informations pour lutter contre les Morts dans les souterrains Leto.
Ils m'offrirent le choix de rester pour chanter pour eux, ou de faire des affaires avec Irja. Je choisis cette dernière voie.
Wyat mit, un Mort Doré arrivé au moment même, se porta volontaire pour retrouver un artefact dans le dédale des Leto : l'Orbe de Vie. Je le dcouvris plus tard, mais il vola aussi la bourse d'Irja : bien joué !
C'est à cause de la présence de cet homme, qui sous-entendait qu'il pourrait soutenir l'une d'entre nous, que j'ai choisi d'attaquer Irja, pour montrer qui avait l'ascendant. Nous nous étions déjà menacées, mais l'échange devenait plus... physique. Et agréable. La frapper m'a fait beaucoup de bien.
Malheureusement, Erwan et le Masque que j'avais déjà rencontré arrivèrent à ce moment précis, m'empêchant de donner la raclée qu'elle méritait.
Alors que je commençai à marchander... Quelque chose d'étrange se produisit. Je considérai Erwan avec des yeux nouveaux. Sans savoir exactement ce qu'il s'est passé, je peux assurer qu'il m'a soumise par magie. C'est pour cela que je me suis empressée d'accepter d'accompagner les Héritiers, sans plus me préoccuper de garder un moyen de pression sur eux. Nous disparûmes, grâce à un médaillon, un objet-portail fabriqué par Erwan.
De la survie ou du confortLe voyage m'aura sans doute 'dessoulée'. Erwan avait perdu son charme. Sous bonne garde, nous fûmes menés au Seigneur de ces lieux, Lovyr... et à son fidèle bras droit, Liliael.
L'entrevue fut terrifiante. Il faut dire que le chemin pour aller rencontrer le seigneur était parsemé d'images déplaisantes. Je résolus de survivre d'abord, et de me mettre en quête de pouvoir ensuite.
Le Seigneur Lovyr connaissait déjà mon nom : il était sur une liste, avant que les Masques ne se retournent contre lui. Il voulait me tester, plus tard. J'aurais du avoir une entrevue avec lui le lendemain -la suite ne l'autorisera pas-.
Alors que je sortais, Liliael fit appeler le médecin de Lovyr. Un bruit de verre cassé. Il s'était passé quelque chose. Mais Liliael ne nous laissait pas intervenir. Lovyr étouffait.
Je fus escortée à mes appartements par deux Combattants, Niel et Arnaud. Ils commencèrent à me donner les éléments pour comprendre le Domaine. Niel s'effaça pour rebrousser chemin. Des premières esquisses de soupçons se portèrent sur moi quant à mon lien présumé avec l’attentat sur Lovyr -ils me colleraient longuement à la peau-.
Je cauchemardai dans mon lit sur le Voile de la Mort... Arakarr était une prison, mais au moins était-ce une prison sûre.
Erwan força ma chambre et m'ensorcela de nouveau. Il souhaitait apparemment me dire au revoir. Cruauté gratuite de sa part ? En tout cas, des Combattants l'emmenèrent avec sa sœur à Bassmor-Fort dans l'heure.
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Malachies du mois d'Obsidienne, an 123
La patience en malJe me réveillai, sans gardes à ma porte. Au bout d'un trop long moment, je me dépêchai moi-même aux quartiers de Lovyr. J'en profitais pour balancer le nom des deux Combattants qui avaient déserté ma porte.
Je profitai de la tétanie des gardes pour entrer dans les appartements de Lovyr. Il était monstrueux, et semblait à la limite de la folie.
Je plaidai en faveur de Niel, et nous allâmes interroger le médecin personnel de Lovyr, puis Liliael.
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Ellipse
Grâce aux indices réunis, je confondis le médecin avec l'aide de Niel. J'avais vu juste, il avait servi lui-même le sang d'un Calice mort à Lovyr. J'appris plus tard que les Masques avaient commandité l'attentat. Cela provoquait des soupçons à mon égard, mais ceux-ci restèrent discrets une fois la preuve de ma loyauté acquise.
Je vis un soir une silhouette partir au temple. Puis une grande forme ailée en revenir. Lovyr était devenu l'incarnation de Nitil. Ses Fils devinrent fous de lui, et la malédiction des Sangs-Noirs fut brisée, Arakarr se remplissant de nouveaux sujets.
Je passais mes journées à tâcher de m'intégrer à la ruche pendant la guerre. Je chantais et jouais pour les Combattants. Au fil des jours, la morosité m'envahissait et je devais la combattre. Ma peau blanchit, et je me surprenais à grelotter parfois, manquant de soleil et de chaleur. Je ne recherchais pas la compagnie des autres Humains : esclaves indignes de moi, ou Calices lascifs. Aucun intérêt. Les Combattants étaient plus intéressants à côtoyer.
La guerre fut gagnée -je dois dire que j'en fut surprise-. J'étais donc sauvée ? Je résolus alors de monter plus haut dans la hiérarchie. Cela se ferait pas un travail acharné et une fidélité assumée. Mais je n'eut pas l'honneur d'être reçue par Lovyr comme il l'avait promis tant de jours auparavant. Liliael gérait toutes les affaires courantes... et bloquait les tentatives pour rencontrer Lovyr.
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Pyries du mois d'Olivine, an 124Une vie de châteauUn matin, Niel vint me trouver : son ordre de mission lui commandait d'aller chercher les héritiers Linsphebur à Bassmort-Fort. Avec moi. J’acceptai donc. Ce fut sans doute une mise à l'épreuve.
Niel m'apprit en chemin l'existence des Rakshashas. Je considérai alors les dangers liés à ces Ombres, et je compris la fragilité de ma position, si même mes pensées n'étaient plus un sanctuaire. Niel semblait considérer Liliael comme un danger.
J'ai eu une vision : Niel assistant Liliael, commandant à un monstre arachnéen transpirant l'effroi...Nous récupérâmes les Héritiers. Ceux-ci ne semblaient guère ravis de me voir... Irja en particulier. Surprise : elle avait acquis un Hybride à son service. Un esclave offert par Lion-Leos. Son nom est Morkreek.
Irja semblait effrayée, et déprimée. Erwan au contraire paraissait aimer son nouveau lieu de vie.
La raison pour laquelle Irja a acquis le non-méta m'intrigue. Que craint-elle ? J'ai demandé pour elle une entrevue avec Lovyr pour aborder ce sujet. Nous verrons si Niel parvient à nous faire rencontrer Lovyr, Liliael, ou plus probablement personne.
Tuer le tempsJ'acceptai l'invitation d'Erwan de discuter avec lui. Sa sœur s'étant isolée avec son esclave, il souhaitait manifestement tuer le temps et échanger avec un semblable.
Nous échangeâmes les dernières nouvelles : sur l'implication des Masques dans la tentative d'assassinat de Lovyr, l'état d'Irja face aux Nocturnes, ou encore notre bonheur d'être au service du Grand Seigneur du Nord. Bonheur pour moi entaché par la peur d'être impliquée dans cet attentat.
Après une joute verbale sympathique, je déterminai qu'Erwan et Irja ne savaient pas plus que moi pourquoi ils étaient appelés par Lovyr. Je sus aussi qu'Erwan était bien installé en terre Nocturne, et qu'il n'avait ni l'envie ni les moyens de fuir les lieux.
Il me posa
la question : pourquoi ne suis-je pas encore une Fille de Lovyr ? Il ne fut pas dupe et sait que je tiens à ma liberté. Toutefois, il m'a offert une opportunité très surprenante : apprendre de lui la magie. Surprise, je l'ai été, surtout en découvrant qu'il ne se moquait pas de moi. Il a été un bon professeur, et n'a étonnamment pas abusé de moi. J'ai appris la magie des Ensorceleurs.
- Charme-Personne
- Sommeil
- Familier
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Malachies du mois d'Olivine, an 124Hybride et courtoisieC'est aujourd'hui que nous devons rencontrer Lovyr ! Je ne savais à quoi m'attendre. Les Linsphebur se disputèrent sur le chemin, Irja semblant tout à fait dépassée par les évènements.
Cela fut confirmé durant l'entrevue. A ma plus grande joie -et mon plus grand soulagement-, Lovyr indiqua sa volonté de me récompenser. J'osai demander être son envoyée dans les terres diurnes. Cette demande ne fut pas rejetée, et j'avais bon espoir de gagner des responsabilités et du pouvoir tout en étant plus libre de mes mouvements.
Irja fut quant à elle humiliée par Lovyr et peu soutenue par son frère. L'esclave, enfin, fut envoyé à sa place dans les Quartiers inférieurs.
Un esclandre éclata entre les Héritiers et moi après l'entrevue. Je compris alors le pourquoi du comportement d'Irja : elle avait été agressée par un Nocturne à Bassmor-Fort ! Elle fuit alors, et je tâchai de la suivre pour la réconforter... car je ne voulais pas que notre relation dégénère encore. Je réussis à la convaincre de me laisser entrer dans sa chambre, où nous avons un peu discuté. Je pensai avoir réussi à la calmer, et même lui avoir redonné un peu d'espoir en mentionnant des rêves de fuite et du soleil, quand des explosions ébranlèrent le Domaine.
Nous vîmes alors le spectacle le plus incroyable qu'il m'ait été donné de contempler. La Lune avait explosé, et ses débris s'écrasaient au sol. Je fus profondément choquée. Toutefois, je me rappelle distinctement avoir entendu les Déviants qui criaient que Rekhel avait été tué, comme si cela avait un rapport avec la catastrophe en cours.
Nous nous réfugiâmes dans la chambre, et alors la possibilité de la fuite nous atteignit. Nous doutâmes peu, et après avoir allumé un feu dans la chambre, nous nous enfuîmes. Cela n'a pas été un franc succès. Je suis certaine, après coup, que nous aurions pu courir nos traces bien mieux. Je suis sûre d'avoir été vue en train de gagner le Portail. Tout retour en arrière est impossible, malheureusement.
J'avais une très bonne occasion de gagner du galon dans les Domaines, en servant l'être le plus puissant au Nord de Galgals. Mais je suis heureuse d'avoir pu préserver ma liberté, et de ne plus vivre parmi des prédateurs.
Fuite nocturneA travers le Portail, nous fîmes un arrêt rapide à la Cité Impériale, dans l'espoir de perdre des éventuels poursuivants. Puis nous arrivâmes à la cité des Sables. Sur ces deux cités, la Lune tombait également. Ce fut un véritable crève-cœur de voir ma ville natale détruite par la guerre, ravagée ainsi une seconde fois.
Irja et moi avons louvoyé dans la foule, et avons réussi à trouver une auberge. Choquées, nous avons d'abord commencé à boire, puis à manger, réservant une chambre pour la nuit et nous achetant de nouveaux vêtements.
Moi qui suis habituellement résistante à l'alcool, j'ai décidé de me laisser aller. Si ce n'était pas la nuit où lâcher prise, quand alors ? Nous avons bu, beaucoup, consommé du chanvre, trop. Nous sommes passées dans le hammam pour nous détendre et nous laver. Enfin, nous sommes allées nous coucher.
Nous avons beaucoup discuté. Nous avons convenu de travailler ensemble, pour tailler notre place, ici, au Sud. Nous avons essayé d'apprendre plus l'une sur l'autre, car nous nous connaissons assez peu. Nous avons plus souvent été rivales qu'autre chose.
Comment lui faire confiance ? J'ai souhaité vérifier. Je l'ai charmée dans le lit, pour comprendre ce qu'elle pensait de moi. L'idée m'est venue de travailler mon image dans son esprit, à travers ses rêves. Cela aura-t-il un effet ? Je le saurai bientôt.
J'ai appris beaucoup de choses sur ma camarade. Elle connaît les poisons, elle doit savoir en fabriquer. Elle est froide et rusée comme une vipère, sans doute, mais doit être impatiente. Elle me ressemble beaucoup, et recherche le pouvoir, le contrôle et la richesse. Elle se méfie de moi, mais est prête à me tolérer dans le cadre d'un partenariat. Elle a été agressée par un Déviant sur le champ de bataille, cela l'a laissée traumatisée. Je me suis occupée d'elle et je pense l'avoir aidée à franchir un cap. Je lui ai fait oublier toute cette conversation dans laquelle elle était sous mon charme.
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Jadies du mois d'Olivine, an 124Je ne sais pas ce qui m'a pris hier soir. Quelle était cette idée ?! Il n'empêche, ça a marché ! Un Charme peut continuer à être actif après la fin du sort, et un ordre oublié est tout de même suivi ! Belle expérience que voilà... mais je ne sais toujours pas ce qui m'a pris.
J'ai voulu créer un intérêt romantique pour Irja en ma personne, et c'est réussi. Elle me dévorait des yeux au réveil, c'était émoustillant. Mais cette idée m'est venue alors que j'étais complètement désinhibée, et je pense que cela peut vouloir dire quelque chose sur moi... mais je ne sais pas quoi. Que représente Irja pour moi ? Une rivale, une menace, une aide, une amie, plus ? Je dois y réfléchir.
Nous sommes allées explorer un peu la ville, et avons choisi d'acquérir un esclave. Irja est allée choisir le malheureux pendant que je faisais le tour du marché pour prendre le pouls de la cité. En résumé, les préjugés que j'avais sur le sud étaient proches de la réalité : ces gens détestent les nordistes et sont des extrémistes. La cité est en plus presque coupée du monde maintenant, et le commerce va en pâtir. De durs moments approchent en perspective, mais ce sera peut-être une source d'opportunités.
Parmi les marchands d'esclave, c'est à cette paire qu'Irja a acheté son nouveau chien. Nous retournâmes à l'auberge, Au palais des délices ******. Pendant que l'esclave se faisait tondre, je gagnai une nuitée gratuite grâce à une belle prestation.
Envoyé dormir dans ma chambre, j'ai investi celle d'Irja, pour une soirée de discussions. Si la conversation tournait autour de notre futur dans le Sud et de nos projets pour l'esclave, j'ai peu à peu amené le sujet sur un autre débat. Pour engluer Irja dans sa toile de sentiments et l'attacher à moi, il a fallu que je me livre moi aussi. Je pense qu'elle ne me considère plus comme une rivale. Et après cette nuit, j'escompte bien qu'elle me voie différemment !
En tout cas, c'est le cas pour moi. Je dois pourtant rester lucide sur notre relation, dans laquelle je la mène par le bout du nez pour l'amener à faire ce que je veux. Je peux en profiter autant que je le veux, mais je ne dois pas m'oublier ou me laisser emporter par un besoin romantique d'attention et de tendresse. Sinon, c'est l'inverse qui se produira, et c'est Irja qui me contrôlera.
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Aigies du mois d'Onyx, an 124Adapté ou intégréJ'attaquai de bon matin par une dispute. De quoi bien trancher avec l'atmosphère de la veille et montrer que la nuit m'avait touchée. Pas de miel, juste quelques mots vexants pour qu'Irja comprenne qu'elle a de quoi pousser son avantage en cherchant à me séduire complètement. Et cela ne se fera pas dans l'instant, nous avons donc la matinée pour nous comporter normalement l'une avec l'autre devant l'esclave que nous allâmes interroger.
D'entrée de jeu, Irja se fit griller. La potion de vérité n'a, en vérité ! servi à rien. L'esclave, nommé Harald, s'est fait passé pour un homme du Nord. Il vient en réalité du clan des Masdars, des caravaniers du désert, chassé par les Sudistes, descendants des "Damnés de Sasan". Fils d'un charlatan, il est à l'aise avec le métier de garde du corps ou d'éclaireur.
Après un interrogatoire qui a un peu tourné en rond, nous arrivâmes à un point de non-retour. La Cité des Sables était un concentré d'Inquisition depuis la révolte des Mutamarrids et la vague des Morts. Il nous faut choisir : rester ici ou partir ?