Sylgmædir Althamë

Sylgmædir Althamë

Age : 127 ans

Surnom : L'Apatride

Droitier / Gaucher : Gaucher

Race : Elfe

Classe : Rôdeur

Métier : Garde-du-corps

Alignement : Neutre bon

Inventaire du personnage :
– Gantelet
– Dague de jet x2
– Veste de cuir [1-4-1]

– Épée à une main (dotation)

Or :

Apparence physique :
La brume matutinale léchait les monticules boueux des marécages, inondés d'un éclat diffus propre à un temps si couvert, et donnant l'impression aux voyageurs de progresser en quelque sanctuaire divin, au beau milieu des nuages.

Il n'était point aisé de se repérer en de telles conditions, et pourtant le Chantelame au Grand Cerf ouvrant la marche savait exactement où il allait, tel s'il avait à de maintes reprises fait la traversée de ces terres gâtées...

L'expédition avait fondu comme neige au soleil en comparaison au voyage aller, et si nombre de montures se voyaient chargées de linceuls, les pertes auraient pu être plus alarmantes encore, aucun compagnon n'ayant prévu pouvoir revenir à l'abri des feuillages généreux de la forêt d'Amethy. Ça n'était la mission qui leur avait été confiée, et l'honneur qui leur avait été fait de défendre le Clan suffisait amplement, de sorte qu'aucun cavalier ne laissait paraître la moindre défaillance, si ce n'était un jeune Veilleur, la mine sombre, aux aguets.

Les derniers hivers passés faisaient de lui un être fraîchement accompli, qui s'était porté volontaire, et qui semblait le premier déçu du voyage, rien de ce qu'il avait vécu jusqu'ici ne l'ayant préparé à pareille atrocité.

D'une finesse propre à ses origines, l'éclaireur ne devait guère dépasser les trois coudées de plus d'un empan, ce qui restait une taille commune, or semblait-il prompt à croiser le fer, ne manquant d'entraînement ni de vigueur, ce qui pouvait sembler étonnant aux yeux d'adversaires plus massifs, puisqu'il ne pesait en tout et pour tout qu'un quintal et deux livres et demie...

Affublé d'une veste de bandes de cuir tressées pour toute armure, souillée du sang de ses ennemis comme d'un peu du sien, le combattant n'était pas sous son meilleur jour, mais gardait un tant soit peu de prestance, sa joie, elle, étant entamée, ne voyant quelle chance résidait dans le fait de revenir vers les siens en vie, lui plutôt qu'un de ses frères ou sœurs tombés au combat.

Oui, en dépit de traits doux et juvéniles, on sentait pourtant poindre une gravité et une rudesse, obscurcissant une candeur hui mise à mal, stigmates de mécomptes quant à la justesse de la mission sur le point de s'achever...

De fins cheveux d'un blond polaire, ébouriffés par la brise, le teint tout aussi pâle que l'albâtre, l'Elfe qui chevauchait cette bête singulière qu'était ce bouquetin des collines acérées – tranchant avec le panache du cerf et des destriers à la robe claire – progressait en retrait, scrutant ce qu'il pouvait arracher de l'horizon au brouillard, de ses yeux d'ambre, rogues autant que fiévreux.

Spoiler:

Caractère/Mental :
Le Taillis n'était pas à proprement parler le tripot le plus mal famé de la cité sylvestre, et pourtant sa réputation rebutait nombre d'Elfes, qui affectionnaient des lieux plus raffinés que ce repère de mercenaires et autres spadassins, principalement fréquenté par des Mortels...

Or, une table située près du comptoir accueillait l'un des rares enfants de Thenalad habitué à fréquenter l'établissement. Quiconque pris de passion pour s'abreuver en ces lieux le croiserait à l'occasion, les marques sur son visage et son curieux regard ambré le dissociant aisément de la masse de chevelures dorées fourmillant à Lumière.

Cet Immortel demeurait singulier aux yeux des témoins de son existence, et circulait à son sujet quelque ragot, notamment parmi ses "pairs", cela ne semblant guère l'atteindre, pas plus que son sobriquet d'Apatride. Difficile de déterminer s'il jouait un rôle pour tromper son monde ou bien si cela ne l'émouvait réellement pas, car si les rumeurs étaient fondées alors il aurait bel et bien été banni de l'Helrasduil, ce qui ne pouvait être qu'un profond déshonneur, une peine affligeante pour un Elfe. Pour quelle raison pouvait-il avoir été rejeté par les siens, bien des langues se déliaient à ce sujet, avançant tant de motifs que la vérité s'en trouvait absente.

Tout ce qui émanait de Sylgmædir était un profond calme, une assurance et à la fois une sagacité des plus nécessaires quand l'on gagnait sa vie à protéger celle des autres. Pourtant, ce flegme était teinté de la gravité propre à ceux qui avaient sentit la mort les frôler du bout des doigts, et les mots s'échappant de cette voix tantôt amicale tantôt menaçante étaient voilés d'une ironie et d'une pointe d'amertume...

L'on pouvait donc présager quelque regret, emprisonné dans le cœur de ce fils de la forêt, or était-il malaisé de s'avancer sur sa nature exacte, ne semblant point réagir de même manière que ses frères et sœurs de sang, son esprit paraissant plus proche de celui d'un homme que d'un Immortel.

Où était Thenalad dans ses yeux, dans sa voix ? S'il priait, l'on ne le croisait au temple ni durant les cérémonies, et Son nom ne paraissait dans aucun de ses dires. Pourtant, l'Apatride portait de toute évidence les contrées sauvages, et tout particulièrement les terres boisées dans son cœur et dans son âme, veillant au respect de la vie en cette forêt sacrée, faisant montre de patience et de déférence envers les Bêtes.

Tout mal dit à son encontre ne pouvait donc qu'être nuancé, du moins en pensée, et si l'on avait à se fier à la clarté de son âme, toutesfois devait-on avoir de quoi se méfier de ce second couteau diligent autant que téméraire.

Dons et Talents :
– Immortalité
– Empathie sauvage
– Ennemis jurés (Gobelins)
– Compagnon animal (monture : Bouquetin des Collines Acérées)

Sorts :
– Détection
– Soin
– Camouflage

Compétences et caractéristiques :
– Dextérité
– Sagesse

-Classe :
– Alphabétisation
– Artisanat
– Connaissances (géographie)
– Connaissances (nature)
– Connaissance des pièges
– Déplacements silencieux (rural)
– Détection
– Équitation
– Pistage
– Premiers secours
– Soin des animaux
– Survie
– Utilisation d’objet magique

-Métier :
– Coup puissant
– Intimidation
– Détection des pièges
– Bagarre
– Désarmement
– Perception
– Provocation

-Race :
– Immunité contre les sorts de type sommeil
– Perception auditive
– Vision nocturne (18m)

Histoire :
Hui, près de deux ans s'étaient écoulés depuis le départ de la cité forestière. Deux années loin de la quiétude et de la plénitude de ce monde sauvage autant que secret, baigné par la clarté de l'astre solaire, perçant avec douceur au travers du manteau de feuillage verdoyant des belles saisons, et illuminant les robes empourprées de la végétation, avant que l'austérité immaculée de l'hiver ne siège sur chaque cime. Deux années à arpenter les allées et ruelles pavées de la cosmopolite Cité Impériale, à être l'ombre armée de cette femme...

Dame Numiel de la Maison Teranatul revenait de son voyage, ayant représenté les intérêts de sa famille en vue de renforcer leurs anciens partenariats et afin de se découvrir de nouveaux collaborateurs, or si de pouvoir à nouveau contempler depuis le pont principal du voilier les rives boisées du fleuve qui la rapprochait des siens paraissait la combler, une grande partie du périple de retour s'était faite alitée dans sa cabine, à l'abri des regards autant qu'isolée de cette mer capricieuse, lui soulevant le cœur autant qu'elle n'agitait son sommeil de sombres songes, ne se sentant point en paix à voguer sur ce désert marin, abritant mille périls en son sein. Et de sa seconde lame de passer ses interminables gardes sur le seuil de cette chambre.

“Sylgmædir.
– Oui ma Dame ?
– Nous serons fort tôt en vue de la Ville de la Lumière, notre foyer.”

Le serviteur acquiesça en silence, n'ayant d'autre alternative que de répondre aux attentes de sa maîtresse, dévisageant au passage un chevreuil, pensif devant le spectacle que l'embarcation et son équipage lui offraient, avant qu'il ne retourne à sa réalité, un bruissement dans les fourrés l'y forçant.

“Quelqu'un vous y attend ?
– Je ne pense pas, ma Dame.”

Les seuls disposés à attendre l'Immortel étaient auprès de Niril dorénavant, pour peu qu'une telle divinité n'existe vraiment, ou n'aie jamais existé. Tout cela n'avait plus d'importance, du moins l'Elfe persistait à vouloir s'en persuader, sans aucunesfois parvenir à chasser les ombres du passé... Et la marque impérissable glissant de sa tempe gauche à sa joue ne pouvait l'aider à se libérer de pareils tourments.

Ce sceau magique était son châtiment pour s'être détourné des siens, et savait attiser la méfiance de ses congénères, tel le marquage au fer rougi de quelque voleur du monde des Mortels, suscitant d'un autre côté la curiosité et l'imagination des étrangers, ignorant les coutumes elfiques.

Espérant cet interrogatoire ponctuel terminé, tandis que la fille de haute naissance n'avait jusqu'alors eu que peu de considérations pour son garde du corps, y-celui fit mine d'aller s'adresser au capitaine, quand la damoiselle reprit la parole.

“Vous savez que votre contrat prendra fin une fois que je serais en sécurité, au manoir ?
– Oui ma Dame, et je vous suis gré d'avoir fait appel à mes services.”

Ces courtoisies n'étaient pas au goût de l'Apatride, or savait-il devoir se tenir au protocole. Une lettre de recommandation signée de la main de son actuelle mandante lui ouvrirait bien des portes, et une fois les tracas de cette tumultueuse escorte noyés dans les spiritueux, il lui faudrait trouver autre vie à préserver s'il voulait alourdir sa bourse et pouvoir faire bonne pitance. De son côté, la commerçante ne semblait satisfaite de réponses aussi évasives, or s'en contenta-t-elle, lui tardant de revoir ses proches et de retourner à ses habitudes...

La cité royale, ses rives à l'eau limpide et ses rues verdoyantes avaient manqué au garde-du-corps, laissant paraître quelque allégresse, après cette pénible traversée et ce marché qui touchait bientôt à sa fin, et qui avait confronté l'Immortel à la souillure des rues boueuses et malodorantes de la capitale des Hommes du nord, où crime et corruption se tapissaient dans l'ombre, prêts à frapper, et avaient manqué de l'emporter dans la tombe plus d'une fois...

Une fois la gente dame rentrée auprès des siens et les papiers mis en ordre, le second couteau pourrait récupérer Filaïreniel dans les écuries de la maison Teranatul, comme le stipulaient les closes fixées par le bail du bouquetin avant la prime traversée. Cela avait évité d'avoir à emmener l'animal jusqu'à la Cité Impérial, par la mer, ce qui aurait été un voyage des plus incertains pour la monture, et ce qui avait réglé le montant du fourrage et de ses bons soins, tout en dégageant quelque profit.

Solitude et oisiveté étaient deux fléaux de ce métier. Trois mois en tout et pour tout s'étaient écoulés depuis son retour au pays, et déjà l'Elfe faisait peine à voir, à moitié affalé sur une table du Taillis, le teint blafard, empuanti par la vinasse.

Dès les premiers jours d'oiseuseté, la vigilance perpétuelle du guet s'était effacée, laissant de nouveau pleinement libre l'esprit de l'Apatride. Or tant qu'y-celui restait accaparé par le devoir, le poids du passé ne paraissait qu'en de rares relâchements. Hui avait-il toute licence, prenant grand soin de tourmenter le stipendié...

D'avoir été banni était le cadet de ses soucis, ayant à l'évidence quitté son Clan de son propre chef, avant d'être rattrapé et mis aux arrêts par des chevaucheurs dépêchés par le conseil des Druides pour l'intercepter. De le bannir officiellement devant le tout Helrasduil et de le marquer de la Flétrissure des Proditeurs permettait ainsi au Conseil de réaffirmer son pouvoir et de dissuader toute autre opposition ou désertion...

*Ciryiel... Eäron... Je suis désolé...*

Le soleil d'été léchait l'horizon, peignant le ciel dégagé d'un doux vermillon, tandis que la nature s'apprêtait aux ténèbres, la nouvelle lune de cette nuit risquant fort de priver les sous-bois de la moindre lueur naturelle. En cette saison, les biches de la harde de l'Helrasduil vêlaient, donnant naissance à la prochaine génération de montures d'apparat qui faisaient la fierté du peuple sylvain.

Les Veilleurs du Clan devaient alors redoubler de vigilance, car les bêtes noires profitaient d'une telle période pour tenter de séparer les nouveaux-nés de leurs mères, ces proies ne sachant ni fuir ni se défendre devenant une cible de choix, à la chair délectable. Et si les prédateurs avaient droit de faire couler le sang en ces bois sacrés, il n'en était point de même pour les herbagers, ne pouvant repousser les attaques qu'à l'aide de bâtons, de fouets, de filets ou de torche, sinon de leur empathie avec le monde sauvage, tentant de dissuader plus que de blesser, au péril de leur vie.

Or arrivait-il que le chasseur ne soit une bête, tel qu'il le fut cette nuit...

Quel honneur y avait-il à périr loin de chez soi, dans les profondeurs d'une caverne plongée dans les ténèbres, le cœur emplit d'effroi et de désespoir ?! Qui pouvait se réjouir de sentir les griffes de Niril vous lacérer le dos, de voir les êtres vous étant le plus cher tomber sous les traits gobelins, d'avoir leur sang et leurs larmes sur vos mains tandis que vous n'avez pas même le temps ni la force de récupérer leur dépouille dans votre repli ?

Il est des épreuves si tragiques que vous n'en revenez pas, une part de votre âme se déchirant face à l'atrocité. Une fois extirpé du chaos, vous n'êtes plus la même personne, et vous savez qu'il y a quelque chose de brisé – et d'irréparable – en vous. Votre univers s'embrase, vos rêves s'envolent en fumée, vos convictions s'ébranlent, tels des châteaux d'Ether, s'éclipsant sous le vent.

Rentrant parmi les siens, dans les sous-bois rassurants d'Amethy, sur la monture endémique des montagnes des Hybrides, qu'Eäron – son meilleur ami – avait dressé durant leur périple, Sylgmædir n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui l'avait tant incité à faire partie de cette expédition punitive, et plus troublant encore à ses yeux, comment il en était revenu vivant...

D'une trentaine de cavaliers, ils n'étaient qu'une poignée à en avoir réchappé, chargés des frères et sœurs défunts qu'ils avaient pu arracher aux Peaux-Vertes. Si les rescapés brandissaient fièrement leurs armes, la tête haute, orgueilleux d'avoir pu défendre l'honneur de l'Helrasduil, le jeune Veilleur ne pouvait, lui, pas supporter cette hypocrisie.

Suite à son exil, deux années s'écoulèrent avant que l'Apatride ne rejoigne, finalement, la Ville de la Lumière, lassé de n'être qu'une ombre sur la route, qu'un revenant ivrogneux, échangeant les proies chassées en lisière contre toute bouteille pleine pouvant l'arracher, ne serait-ce qu'une nuit, de sa triste réalité.

Ce n'était point là haute vacation, dont on pouvait retirer quelque glorifiance, or en écumant les établissements les moins regardants sur leur clientèle de la cité de jade, Sylgmædir rencontra, puis en vint à embrasser le mercenariat.

La mise à l'épreuve du loup-beroux fut des plus âpres, n'accueillant point tout chien galeux se présentant à lui en sa meute. Pourtant, ce qui avait semblé n'être qu'un écharpage à vif par ses brigands permit à l'Elfe, le visage tuméfié, les côtes encore douloureuses, de se joindre à la tablée et de partager le souper autour d'une bière.

Erinak refusa durant un an que la recrue ne soit de mission, lui confiant des corvées en leur repaire, et lui donnant comme maître d'épée un homme chauve au nez cassé qui se prénommait Perabert, et qui lui fit oublier à grands coups les règles d'escrime courtoise pour le former à l'art du ferrailleur des rues, forme de duel certes dénuée de droiture et d'autant moins gracieuse, mais qui avait pour mérites d'être redoutable et d'éviter tout risque inutile en sortant des figures classiques de combat.

Or, aussitôt que Sylgmædir pu rejoindre la Meute sur les sentiers du labeur, l'Hybride remarqua que le dernier de la portée mettait plus cœur à l'ouvrage pour préserver des vies que pour les ôter. Deux cycles de la Nature plus tard, l'Apatride suivit les conseils de son mentor, quittant la meute pour devenir son propre maître, et pour proposer ses services en tant que second-couteau.

Spoiler:

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Remarque?

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