Et le phenix renait de ses cendres ...

Des songes tortueux et oppressants ?
Des ombres menaçantes et dévorantes ?
Caligula n'est pourtant pas une âme pure et blanche. Elle serait plutôt teintée de carmin, aussi luisante que des entrailles, suintante des aspersions d'humeurs de peur et de douleur...
Avec de telles nuances, l'on pourrait aisément croire que cet homme en assez assez fait ou assez vu pour ne plus craindre le 'cauchemar' ?
Cette nuit de tourmente - C'est bien parce que notre Homme n'en est plus un depuis peu et que ses émotions dominées oscillent comme l'onde sur l'océan. Les voilà prêtes à se faire fouetter et soulever par le chaos d'un vent nouveau, emportant ses voiles pour le fracasser sur un récif.
Caligula a perdu le contrôle de ce qu'il est... Et malgré sa volonté d'afficher l'inverse, il ne peut empêcher son esprit de le lui rappeler.
-Tu as rencontré les Nocturnes, tu as eu la vision de l'impensable, tu as céder à la bête, à l'apparente faiblesse et au monde ostentatoire des Oracles et des demi-dieux...
Pour un Homme du Nord, un 'tueur en série', agissant sous couvert de son sang noble, bien assit sur ses acquis... En voici des péripéties.
De quoi rendre fou n'importe qui.

Et Saller ? Il sera resté en arrière, dans l'ignorance. Trop torturé, trop amoureux, trop attaché probablement... pour que Caligula s'agenouille devant sa propre litanie. Quoi qu'en pense l'éclaireur, Caligula s'en est allé. Il le laisse avec l'Ombre, à la recherche de la Sentinelle... Advienne que pourra.

Les bois étincelants d'Amethy blanchissent et se teintent d'or à la levée du jour. La forêt, d'ordinaire apaisante avec ses arbres droits et hauts, sa nature douce, ses sous bois clairsemés, perdent le jeune médecin... La sortie de son cauchemar trouverai un écho dans ces regards invisibles ? Les boulots, les chênes, les hêtres et les conifères... Ces troncs ont des yeux aveugles qui semblent l'épier.
Et si Caligula tombait dans la psychose.
Il agissait seul autrefois, responsable de ses exactions, bien au chaud derrière son mur bourgeois et la 'réputation' de sa mère.
Ici, il n'est plus qu'un 'chien' apeuré, amoindri par la 'vérité' du monde extérieur ?

Sous ses pas, les valons mousseux et gelés se transforment en petit sentier. Le voilà qui retrouve la route partant du Val pour rejoindre la Capitale. D'ici peu, peut-être atteindra-t-il le cœur Elfique ? Et qui fera-t-il ? Se prélasser, se goinfrer de mets délicieux ? Nager dans le miel, les femmes, les hommes et étancher sa soif aléatoire de meurtre ?

Compétences:

Rongé par le remord. Celui qui venait de prendre peur de lui-même se repêche à mi-profondeur. Il émerge de sa torpeur et rebrousse chemin... comme un somnambule se secoue et tente de regagner son lit, malgré cette inconnue et cette surprise qui l'entourent.
Val-d'Ormeaux est toujours là, prise dans une brume légère et froide.
Lorsque le médecin se présente à l'auberge, le gérant grimace à l'évocation du nom de Saller -ou de ce qui y fera référence-. 'Votre ami est parti il y a quelques heures... avec votre autre ami. Ils ont quitté la ville. Vous n'aurez qu'à suivre les souillures pour les retrouver.' Indiquant du menton une table vide au milieu de sa salle à moitié pleine, Caligula devinera probablement à la vue d'un godet et d'un pichet esseulé que l'éclaireur s'est enivré avant de plier bagage ? En tout cas, le gérant en garde un souvenir fâcheux.
-Boarf. Saller a mal vécue la disparition de Caligula ? Ce n'est pas une surprise.-
Allons soit. Suivons donc la 'piste' des deux malandrins, parti sans lui puisqu’il s'était éclipsé sans eux.

En suivant quelques traces à la porte de la cité, Caligula contourne les remparts de bois et de rocs. L'eau goutte et ruisselle sur les parois mousseuses, pendantes comme des barbus dégoulinants de bières, si tant est qu'ici, la différence est notable... et surement moins désagréable.
Vous cherchez un vieux Chaman ? Vous le trouverez.
Une chance qu'il soit encore là. Une chance que Norlail ait fait preuve de zèle durant cette quête et qu'il eut été forcé de faire patienter le vieux.

Ici et là, des empruntes de pas, quelques filaments de tissus, des brisures dans quelques écorces... et bientôt, le croassement d'un corbeau. Nul doute que des oiseaux vivent dans cette forêt, mais celui-là interpellera plus particulièrement l'oreille du médecin. Le corvidé émet un son aigu, assez atypique.

A deux pas de là, un vieillard est assis, adossé à un arbre tordu. L'homme semble attendre, emmitouflé dans une épaisse fourrure d'ours brun. Sa barbe blanche se mêle aux poils fauves et son visage parcheminé, couvert d'étranges symboles, se tournera l'étranger s'il se montre. Et c'est d'un air froissé qui l’accueillera.
"Effroyable. Cette forêt est aussi habitée qu'une capitale par les Dieux ! Laissez donc le vieil Ae-a se reposer. Il n'a ni or ni possession de valeur."
La voix chevrotante, son regard semblera estimer le danger qu'il représente.

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Le vieux restera un instant coi, sans grande expression faciale, en écoutant l'homme qui l’interrompt dans son silence et sa solitude. Il finira par hausser les épaules et dire :

"Oui alors je vois très bien de qui vous voulez parler... Ce gars là s'est éclipsé dès qu'il est arrivé. Il a perdu le contrôle sur sa bête et s'est transformé en chien... Je ne l'ai revu qu'au départ du second, qui a visiblement décidé de continuer sans lui.
Votre homme était au plus bas. Il est resté assit là pendant un moment, jusqu'à ce que je lui dise de dégager. Il s'est finalement relevé, il a mis une alliance à son doigt et à dit..."
Le vieux tire une ligne imaginaire entre ses doigts et ferme les yeux "'J'vais régler son compte à celui qu'est à l'origine de ma vie d'merde' et pouf, il a disparu... il s'est téléporté."

Réajustant ses jambes sous lui, le vieillard bougonne dans sa barbe et ajoute :
"Si vous cherchez l'autre il est parti en direction du nord à pied."

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