L'âge de raison

La recommandation de Xackoz n'est pas tombées de les oreilles de sourds. Le Barde, la Hyène et la Naine, s'écartent légèrement des traces... Mais seule Riik et lui sauraient décrypter ces longues trainées et ses brisures dans le paysage chaotique et gelé.
En observant le sol lardé de végétaux secs et épineux, Xackoz ne trouve pas d'autre piste que celle qu'ils empruntent. Les traces vont vers l'arbre, racontent une histoire morbide autour de celui-ci, puis semblent rebrousser chemin...

Face à la scène, chacun y va de sa réaction.
Riik ne lève pas les yeux, elle connait déjà. La Hyène se contente de pointer, son museau vers le bas et de casser la courbure de son encolure pour se 'planquer'.
Haelga peine, Xackoz a du mal... Qui ne serait pas touché par tant de cruauté ?
Galgals n'est pas une 'terre civilisée'; comme on pourrait l'imaginer dans des univers parallèles. La cruauté fait partie de ce monde. La survie mène les moins aisés et les revenus moyens à chasser, à se faire attaquer, à devoir se défendre... Il n'y a bien que des Fils de bourgeois enfermés dans leurs tours pour ignorer le sang et les entrailles.
Il n'empêche que ce corps-ci est 'humain' et que la mise en scène reste très préoccupante.

La violence de ce spectacle aura peut-être une conséquence... qui s'étiolera avec le temps... ou marquera à jamais.

Quelque soit l'impacte de la scène, le Métamorphe à la peau pâle et aux yeux clairs sent un frisson lui remonter l'échine. A-t-il déjà connu sa première transformation ? Saura-t-il décrypter cette émotion étrange qui lui parcourt l'épiderme comme une menace à venir ?
Qu'il l'anticipe ou non, le jeune Hybride n'a rien pour favoriser l'enterrement de sa bête... Peut-être ne surgira-t-elle pas... peut-être s'imposera-t-elle à sa conscience humaine...
-lancé de transformation aléatoire au prochain rnd-

Haelga bégaie. Elle cherche à savoir si quelqu'un connait l'homme suspendu là comme un gibet de corbeaux, mis à sécher.
Un règlement de compte ? Un crime gratuit ? Qui serait capable d'une telle chose... Quelle bête douée d'intelligence maligne saurait commettre une pareille atrocité ?

Il n'y a bien que le barde qui observe le pendu d'un œil fixe, humecté d'horreur, le teint soudain livide. Il frisonne de la tête aux pieds et ce qui l'électrise vient de le foudroyer sur place. Ses lèvres sont restées entrouvertes et son souffle s'échappe plus difficilement.
Il s'approche comme un être 'charmé' de l'arbre, levant les yeux à chaque pas vers ce visage qui plante son menton entre ses clavicules; rendant son identification difficile.
Une fois sous les pieds du mort, Edan soufflera :
"J'le connais...
C'est... un gars sans problème..."
Riik lève la gueule vers le ménestrelle, hésitant à regarder à nouveau la face du mort :
"Qui..."
"C'est Arold... c'est... un cousin éloigné que j'ai connu quand j'étais morveux... Il a jamais été bien malin, c'était un solitaire. Il s'est toujours tenus éloignés des gens et du village... il vivait pas loin, mais isolé... J'lui ai jamais connu de problème... pis il avait son chien avec lui... c'était un bon chasseur en plus..."
Récite Edan d'une voix légère, presque mourante.

Si Xackoz s'est approché de l'arbre il pourra décrypter la scène de la façon suivante :
-L'homme a été trainé jusque là avec son chien. Il n'y a pas de marque de conflit, seulement de dépeçage et de mise en place.
Entre poils de chien et cheveux 'humains', d'étoles déchirées et caillots de sangs mêlé, le Métamorphe mettra à jour un coin de terre retournée au pied de l'arbre. Il suffirait de déblayer avec les mains pour trouver les vêtements du pendu.
Deux types de bottes se dessinent ici. Les traces sont peu profondes comparées à celles que lui-même laisse en place... Sur le sol gelée elles passeraient presque inaperçues. Pourtant, il s'agit de pointures adultes.

Compétences: