C'est un Lion des neiges ?

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Hum, Anselme put sentir que l’autre fuyait un peu la conversation, comme si le guerrier abordait un sujet qui lui semblait plutôt problématique, était-ce un signe que l’autre avait quelque chose à cacher ? Difficile à dire, mais le mercenaire qui n’avait pas mieux comme piste, décida qu’il valait mieux fouiller ça que de rester les bras ballants. Après tout, dans la vie il fallait savoir insister pour obtenir ce qu’on voulait… Enfin, pour certaines choses, pour d’autres il valait mieux éviter évidemment.

Anselme décida donc d’insister d’une voix se faisant machinalement plus ferme, mais pas trop non plus, comme pour faire signifier qu’il n’en avait pas fini, ce avant d’ajouter alors que son ton se voulait aussi confiant et décidé.

« Ecoutez, je vais préciser davantage les termes de mon contrat, on m’a demandé de récupérer une bague qu’un Helosor lui a donné sans le consentement de ses confrères, rien de plus. Je n’ai ni à leur dire où il se trouve et je ne compte sûrement pas le bousculer pour cela, si vous vous en inquiétez. S’il a des problèmes après, sachez que je suis un lion rouge, c’est mon boulot de rendre service, je trouverai même cela adéquat en dédommagement... »

Il espérait que jouer sur l’argumentaire de la persuasion du type sympa et non de la brute qui menaçait de casser des jambes serait assez original et surtout agréable à entendre pour l’avancer. Après, il ne savait pas dans quoi il s’engageait en proposant son aide possiblement, si l’autre avait des problèmes, mais il trouvait l’approche plutôt constructive.

Bien entendu alors qu’il faisait cela, il continuait à tenter de scruter le vieil homme pour lire en lui de son mieux. Quoiqu’il en soit, tant qu’il avait cette piste sous la main, il comptait bien en tirer quelque chose, alors il espérait bien pouvoir obtenir ça par le dialogue..

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Ethan laisse échapper une moue d'incompréhension alors qu'Anselme essaye de montrer patte blanche. Mais qui est cet homme, lit-on sur son visage, ce mercenaire qui veut me convaincre qu'il est juste et bon ?! Ses mains triturent à nouveau le tissu, mais soudain, dans une profonde inspiration, il les calme et il les joint dans son dos. Une drôle d'étincelle flotte dans son regard, et on peut discerner un léger tressaillement à la droite de ses lèvres -sourire ou tic de vieillard ?-.

"... Un Lion Rouge, hein ?"

Il avance avec circonspection et prend place près du mercenaire, sur l'un des sièges vides. Il reprend, avec lenteur, comme s'il s'adressait à un idiot.

"Les Lions Rouges sont réputés pour leur honneur, leur courage, et leur loyauté à la mission. J'avais un neveu qui s'y était engagé, dans le temps. Il avait survécu quelques années, avant de se faire couper en deux par un Orc. Il avait eu le temps de me raconter comment les Lions Rouges, pour préserver leur intégrité, choisissaient avec discernement leurs commanditaires. Pour éviter de servir des assassins et des meurtriers...

Anselme peut sentir un reproche à peine masqué dans ce que dit le vieil homme. Les Lions Rouges, si réputés ? Le jeune homme pourra comparer ce que déblatère le médecin avec ce qu'il sait. Après quelques instants de flottement, il rajoute :

"Je ne sais pas à quelle bague vous faîtes référence. Tout le monde porte des bagues, surtout les femmes. Si votre 'employeur' recherche cette bague, pourquoi ne pas avoir envoyé un valet ? Pourquoi vous ? ... Et surtout, pourquoi avoir accepté ?"

C'est un Ethan plus mordant qui se trouve maintenant devant Anselme, le mettant directement en cause, lui et ses principes. Il peut sentir qu'à défaut d'être complètement justes, ses paroles reflètent avec justesse ses sentiments.

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Il ne laissait pas l’autre indifférent, c’était un début, disons qu’Anselme se doutait qu’il n’allait pas convaincre le médecin en demandant simplement... Et comme il ne voulait pas non plus le brusquer, disons que ce n’était pas son genre, autant tenter une autre approche…

Il hocha donc simplement et légèrement de la tête d’un air pensif quand le vieil homme s’attarda sur le fait qu’il était un lion rouge. Ensuite, celui-ci décida de prendre le temps de lui tenir la conversation plus longtemps… Ce qui n’était pas plus mal. Certes non pas d’un ton agréable, mais c’était un bon point, Anselme l’écouta donc calmement jusqu’au bout…

Puis, il finit par répondre avec sérieux et réflexion.

« Pourquoi j’ai accepté ? Eh bien, en surface de ce qu’on m’a expliqué, le contrat est acceptable. J’entends par là qu’on m’a simplement dit de récupérer une bague où il est écrit « Helosor » dessus et qui est sertie d’une pierre verte. Et que j’obtiendrai vingt pièces d’or pour cela, rien de plus, on ne m’a ni demandé autre chose, ni expliqué pourquoi moi… Cela et je ne compte pas brutaliser le possesseur de la bague, disons que j’espérais pouvoir le convaincre de me la remettre par une discussion calme, peut-être négocier la chose aussi. Enfin, en somme je comptais aviser selon ce que j’apprendrai et ce qui serait possible de faire, ce sans me comporter de façon déshonorante. »

Anselme sembla réfléchir alors, puis ajouta pensif.

« Après, c’est ce que je pensai en commençant ce travail, sachez que je ne connais pas vraiment le passif entre votre ami et mes clients et qu’on ne m’a pas présenté ces derniers comme les dernières des râclures. On m'a juste dit d’être prudent, mais je me doute que si celui-ci disparaît du jour au lendemain, ce n’est peut-être pas sans raison... Ecoutez, ultimement j’aimerai connaître le fin mot de cette histoire au moins, comme je vous l’ai dis je suis un lion rouge… Et je le suis par principe. »

Anselme tâcha alors de prendre un ton direct, pour faire sentir qu’il croyait en ce qu’il disait tout en soutenant le regard du vieil homme, puis ajouta.

« Votre neveu était un homme brave, je ne sais pas si je peux vous prouver que je le suis moi aussi en quelques mots, mais je peux vous assurer que je ne suis pas une simple brute qui use de violence pour atteindre ses objectifs. Je veux y voir davantage clair dans tout cela et faire en sorte de bien agir, si possible de toucher ma prime au passage, mais sûrement pas de faire honte à mes valeurs. »

Il s’assit alors à son tour calmement, sembla légèrement se triturer la barbe un instant, puis conclut d’un ton se voulant conciliant, le genre de l’homme qui voulait en toute bonne foi aider et ne pas pressuriser la personne à qui il s’adressait.

« Rien ne m’oblige à ne pas venir en aide à votre ami ou à ne pas le couvrir d’une façon ou d’une autre. On m’a engagé pour récupérer une bague, rien d’autre, s’ils me demandent des informations à son sujet, je n’ai pas à les leur donner, ou à leur dire la vérité... Vous pensez qu’ils n’en enverront peut-être pas d’autres si j’échoue ? Et que les autres ne seront pas plus durs ou n’auront pas un objectif différent du mien ? Peut-être que je peux l’aider moi… Quelles sont les chances que les prochains y soient disposés ? »

Il espérait ainsi à défaut d’avoir sa confiance, obtenir le bénéfice du doute.

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Ethan écoute Anselme parler, réfléchir à ses propres raisons, exposer les objectifs de sa mission et ses propres idéaux... Le Lion Rouge serait-il en train de proposer au guérisseur de fermer les yeux et de ne remplir la commande des Helosor qu'à minima ? Le vieillard se met à hocher la tête alors que le mercenaire arrive au bout de sa tirade, et il continue ainsi un instant avant de prendre la parole.

"Bien... Vous n'êtes pas idiot, jeune homme, vous êtes juste un peu lent. Cela me rassure...

Ethan prend le temps de se triturer la moustache, roulant et déroulant les poils de sa main à nouveau nerveuse. Il semble peser un instant ses mots, dévisageant le jeune mercenaire qui dit vouloir rendre service. Le garçon n'a pas l'air mauvais, un autre aurait usé de la force, seul un menteur extrêmement habile et désireux de prendre son temps aurait monté un coup comme celui-là. Ce qui ne colle pas avec la situation actuelle. Le dernier argument d'Anselme a fait mouche. Ce jeune homme a l'air assez coulant, les suivants ne le seront pas. Il vaudrait mieux parler à celui-là qu'à un autre...

"Mon garçon, je vais vous faire quelques confidences. Mais je veux une garantie. Donnez-moi votre nom, et une preuve que vous êtes bien un Lion Rouge."

Le vieil homme refuserait de parler sans ces éléments, et deviendrait même de plus en plus suspicieux si le mercenaire insistait sans donner de réponse. Enfin, si Anselme décide de montrer son insigne et de donner son nom, il se lancerait dans une petite histoire, la voix étrangement nouée par l'émotion.

"Les Helosor ne sont pas une famille de crapules. C'est une famille riche et puissante, qui oeuvre pour son intérêt avant tout. Ils ont été jusqu'à assassiner un de leurs fils, qui s'était épris de la mauvaise femme. Pielle, la fille de mon ami Arthur. Elle et Yrcer Helosor se sont mariés, et quelques semaines plus tard, le fils s'est fait assassiner et Pielle est morte, dans les bras de son père. Les Helosor devaient être opposés à ce mariage, et maintenant ils cherchent à retrouver Arthur pour se venger de cet affront, sans doute. L'affaire a été étouffée. Voilà pour la respectabilité de cette famille ! ...

Je ne sais que penser de cette histoire de bague, pour moi c'est un prétexte pour retrouver Arthur. Sur l'honneur des Lions Rouges, promettez-moi simplement de ne pas chercher à nuire à Arthur en dévoilant sa position aux Helosor... Et oubliez-moi. Menacé, pleurant sa fille, il est parti en secret s'installer dans une cabane de pêcheur, en ermite. Pour le trouver, longez la côte vers l'Est puis le Nord. A mi-chemin vous verrez un chêne mort foudroyé depuis longtemps. Vous devriez trouver sa maison avant le coucher du soleil, si vous marchez d'un bon pas."

Anselme peut voir que le doute et le remord se sont déjà installés dans le cœur du vieux bonhomme. A-t-il bien fait de révéler le secret ? Il ne veut pas y réfléchir, et retourne vivement dans son office, ses mains jointes agitées de tics, en marmonnant quelque chose sur les patients et les malades qu'il fallait soulager. Anselme se retrouvera seul dans la salle d'attente, aucune de ses paroles ne fera revenir Ethan sur ses pas.

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Bon, qu’on dise qu'il était un peu lent ne lui faisait pas vraiment plaisir, mais c’était un progrès disons, cela et puis il semblerait finalement qu’il soit arrivé à percer la coquille du vieil homme au vu de ce que ce dernier lui demanda... Anselme s’exécuta alors, hochant de la tête et montrant une preuve qu’il était bel et bien un membre de l’organisation des lions rouges. Après tout, pourquoi ne l’aurait-il pas fait ? Il ne voyait pas en tout cas de bonne raison de ne pas montrer son insigne en cet instant, ou alors il n’avait pas l’esprit assez tordu pour cela. Il aurait pu par exemple imaginer que l’autre était un agent déguisé des Helosor là pour le tester, mais ce serait un raisonnement sacrément alambiqué et stupide à sa façon.

Quoiqu’il en soit, il obtint enfin les informations qu’il était venu chercher. Aussi bien où se trouvait l’homme détenant la bague, qui était maintenant un objectif assez secondaire même s’il espérait bien gagner ses vingts pièces d’or tout de même et… Les raisons pour lesquelles l’autre avait fuit. Un assassinat ? De leur propre fils ? Et une vengeance contre le père de la fille qu’avait épousé ce dernier ? Quelle bande d’enflures… Tuer leur fils parce que ce dernier avait fait ses propres choix... Il pouvait comprendre de la réprobation à ce sujet, même s’il aurait trouvé ça discutable, mais tuer son propre enfant...

Quoiqu’il en soit le vieil homme chez qui le remord se faisant présent, lui avait demandé une promesse au passage, le genre qu’il se sentait capable de tenir. Il reprit ainsi la parole d’un ton se voulant solennel.

« Je vais m’assurer, que personne d’autre ne remonte cette piste jusqu’à lui et vous et de ne pas lui nuire. Je vous le promet. » Finit alors par dire Anselme, autant à lui-même qu’à l’autre lorsque ce dernier partait sans se retourner.

Oui, il allait faire ainsi, avant d’aller voir la personne qu’il cherchait, il allait se débarrasser des preuves qui l’avaient menés jusqu’ici… Ce fameux livre de compte de la boutique, il allait le brûler. C’est ainsi que décidé, la première chose qu’il alla faire en sortant de l’hôpital d’un pas qui se voulait tranquille, mais aussi sans faire de vagues pour ne pas trop attirer l’attention… Retourner à la boutique abandonnée et mettre cette preuve là dans le feu, qu’ainsi personne d’autre n’ait l’idée de suivre la pite qu’il a suivit.

Et si cela, il arrivait à le faire sans trop de mal, il ne s’attarderait pas et en essayant au passage d’être assez discret, il sortirait de la ville pour se rendre à la destination dont lui avait parlé le vieil homme. Il connaissait après tout un peu les environs… Son objectif serait alors d’aller à la rencontre de l’ermite qu’était devenu l’homme qu’il cherchait, ce alors qu’il réfléchissait déjà à comment aborder celui-ci pour qu’il ne panique pas...

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Le jeune mercenaire sort donc de l’hospice et retrouvera sans mal la boutique qu'il avait préalablement fouillé au cours de la journée. Il décide ainsi de jeter le livre de compte au feu, afin de protéger ses sources, et détruire la piste. Il craquera donc une allumette pour faire prendre feu au livre, qu'il abandonnera dans l'âtre froid du bâtiment, gisant dans une flaque de cendres, ses feuilles redevenues poussière. Le livret est bel et bien détruit. Le médaillon est toujours présent en revanche sur la cheminée. Un certain nombre d'objets se trouvent toujours sur les étagères. Un voleur osera certainement entrer un de ces jours, et tout cela disparaîtra. Anselme sort-il vraiment de la boutique sans laisser traîner un œil ou une main ?

Anselme s'en va donc le long de la côte, suivant les instructions du vieil homme, alors que l'après-midi est bien entamé et que le soleil commence déjà à décliner. Ses indications sont exactes, et il a déjà parcouru quelques kilomètres, se dirigeant à présent vers le nord, qu'il trouve le chêne foudroyé sur son chemin. Le vieil arbre est colossal, déchiré et noirci, sans plus aucune feuille depuis longtemps. On dirait un géant que même le ciel n'a su faire tomber. Le mercenaire se trouve à une petite vingtaine de mètres du chêne.

Et à son pied... Une tente surmontée de quelques branchages, un homme assis qui fait face à un petit feu et à la mer en faisant tourner une broche improvisée. L'odeur du lapin grillé flotte jusqu'aux narines d'Anselme, qui s'est approché silencieusement du lieu. L'homme, chaudement vêtu de fourrures et d'un bonnet, chantonne pour lui-même et ne l'a ni vu, ni entendu arriver.

Distances : 2 rounds entre les deux hommes

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#1 '1D10' :
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#2 '1D4' :
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Tout compte fait, Anselme décida de refaire une rapide fouille de la boutique pour vérifier si d’autres preuves s'y trouvaient éventuellement et les détruire, puis prendre quelques possessions personnelles du propriétaire des lieux pour les lui ramener, comme le médaillon. Cela et quelques autres biens ayant vaguement de la valeur et transportables, pour voir s’il les rendait ou s’il en disposait d’une autre façon. Après tout, ce n’est pas comme si le propriétaire allait revenir…

Tout ceci fait et bien après, il arriva au niveau du chêne après un certain temps de marche, le même que lui avait indiqué le vieil homme. Il vit alors que quelqu’un assit non loin. Probablement pas l’homme qu’il cherchait se dit-il, après tout il était censé être à mi chemin… Du moins d’après les dires du vieillard. Donc il était fort probable que ce soit juste quelqu'un qui campait là comme ça...

La seule chose qu'en conclut le mercenaire, c'est que de un il ne savait pas pourquoi et de deux qu'il préférait que personne ne remarque qu'il venait de passer dans les environs. Après tout, il espérait ne pas créer de pistes menant jusqu'à l'homme qu'il voulait retrouver. Il n'eut ainsi pas longtemps à réfléchir pour choisir quoi faire, il se fit le plus silencieux possible et tenta de passer sans que l'autre ne le remarque si possible.

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Anselme a donc fouillé la boutique et emporté quelques effets personnels du marchand... Mais lesquels ? Pressé, Anselme n'a pris que quelques affaires au hasard, sans s'attarder sur quoi prendre. Il est vrai qu'un garde décidant opportunément de fouiner à ce moment-là aurait eu quelque mal à ne pas l'arrêter pour vol. Le Lion Rouge s'en va donc avec le médaillon du marchand, deux pièces d'argent qui étaient restées sur le comptoir, une pile de vêtements communs propres, qui revenaient sans doute du lavoir quelques jours auparavant, et une couverture.

Au chêne foudroyé, bien des lieues plus loin, Anselme prend la décision de s'éclipser tant qu'il n'a pas été repéré. Cette décision le conduit à user de toute sa discrétion, et ses maigres connaissances sur l'art du pistage afin de brouiller la sienne. Louvoyant entre les buissons morts, Anselme s'éloigne donc de l'homme par grands cercles et spirales, pour finalement se retrouver hors de portée, alors que le soleil décline rapidement à l'horizon.

Malheureusement, Anselme a oublié de se repérer alors que son attention était focalisée sur l'inconnu ! Le voilà perdu, quelque part sur la côte Est. Il saura sans doute se retrouver rapidement, mais tout cela lui aura fait perdre du temps... Le froid se fait plus mordant, la bise est venue tandis que le soleil perd de son éclat. Moins haut dans le ciel, ses rayons ne réchauffent plus le voyageur errant, masqué par les branches dénudées des arbres endormis. La glace et la neige boueuse se raffermissent et quand la température sera suffisamment descendue, nul doute que des plaques de verglas se formeront...

Plus question maintenant d'accomplir sa mission et de rentrer en ville avant la nuit. S'il est rapide, peut-être saura-t-il arriver à la cabane d'Arthur avant la nuit ? A moins que la sagesse ne lui dicte de faire demi-tour ? Comme il l'avait remarqué auparavant, il est environ à mi-chemin...

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'1D10' :

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Ainsi, il était arrivé à distancer l’homme sans se faire repérer, ce qui était bien, mais il se rendit compte aussi qu’il l’avait fait d’une telle manière qu’il avait un peu oublié où il était exactement et donc où il fallait aller... Cela lui fit perdre son chemin du coup car il erra un peu sans savoir où aller pendant un petit moment. Il arriva néanmoins au bout d’un temps à retrouver son chemin, mais pas avant qu’il ne fasse froid… Heureusement qu’il avait sa cape pensa t-il, même s’il ferait mieux de ne pas s’attarder très longtemps dehors, surtout qu’il ne savait pas ce qui pourrait errer dans les bois de nuit par les temps qui court...

Enfin, de toute façon il était trop tard pour faire demi tour se dit-il et l’avantage au moins c’est qu’il y avait peu de chance que quelqu’un le piste actuellement. Il était à mi chemin donc, autant aller jusqu’au bout, avant que la nuit tombe. Avec un peu de chance, il pourrait trouver l’homme qu’il cherchait avant que celui-ci n’ait décidé ou non de dormir...

Anselme toujours soucieux de rester discret donc, continua à évoluer assez discrètement au milieu des arbres tout en avançant d’un pas qui se voulait assez rapide vers sa destination. Cette fois-ci, à peu près certain de où il fallait aller. Il se demandait par contre s’il allait devoir demander le logement à l’ermite si celui-ci était dans de bonnes dispositions suite à leur conversation, ou… S’il allait devoir se contenter de rentrer de nuit aux Havres, ce qui ne lui semblait pas être l’idée du siècle soyons sincère.

Mais en attendant, d’abord il fallait le trouver cet ermite et réfléchir à comment il allait expliquer les choses à ce dernier, après tout il se doutait que celui-ci avait probablement peur qu’un assassin engagé par les Helosor ne vienne le chercher...

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Anselme prend la décision de continuer sa route vers le lieu indiqué par Ethan. Il se repèrera bien vite, et sûr de sa position, reprendra vers le nord et retrouvera la côte. Il peut observer le long de sa marche l'eau scintillante de la mer s'assombrir et devenir noire comme la mort alors que l'ombre des arbres et des rochers la cache aux rayons solaires. Le chemin est rocailleux, et une forte odeur d'iode fera peut-être couler le nez à notre cher Lion Rouge... Avec le soir, le vent se lève un peu plus fort, et le son des vagues se brisant sur les falaises se fait plus intense. Le grondement de la mer ressemble à un rugissement sourd d'un géant qui dort paisiblement. Natif des Havres, Anselme sait reconnaître là une mer à peine agitée, agitée par le vent du soir. Quand elle déchaîne sa fureur, personne ne se risque à sa rencontre...

Alors que la falaise tombe à pic sur quelques mètres à sa droite, à sa gauche le vent hulule sombrement parmi une forêt d'arbres sans vie. Une touffe de gui ça et là donnent une touche de vert, un ton de vie, mais dans le soir ils n'apparaissent plus que comme des boules sombres suçant la sève de vie des arbres atteints. Les oiseaux des forêts et les mouettes et autres goélands s'amusent dans les cieux et ricanent à n'en plus finir. Le paysage est désolé, mais il n'est pas calme pour autant.

Avant que les dernières lueurs du jour n'aient sombrées, Anselme réussit à atteindre un cabane rustique nichée au creux de deux grands rochers. Cachée des vents dominants, elle est exposée plein sud. Un maigre potager, entouré de barrières en bois pathétiques et rongées par le sel, semble avoir été gratté par la main de l'homme. Rien ne pousse cependant que de herbes folles. Enfin, impossible de vraiment savoir ce que c'est, Anselme n'en a simplement pas la connaissance. Un peu de fumée s'échappe d'une ouverture dans le toit. Si Anselme s'approche, il pourra voir que la maisonnette possède une porte et une fenêtre.

Si Le Lion Rouge toque simplement à la porte, une petite fente s'ouvrira dans la porte et il pourra saisir l'éclat d'un œil le détaillant à travers. Un ton peu amène l'accueillera alors ainsi : "Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous faîtes ici ?!"

Mais peut-être le mercenaire a-t-il d'autres projets ? En tout cas, le soleil a cessé définitivement de briller, et la nuit s'installe progressivement.

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Il fallait le dire, les environs étaient beaux à voir même si un peu sinistres, Anselme savait après tout trouver la beauté en ces terres qui sous certains aspects pouvaient avoir un côté intimidant, surtout de nuit, mais qui au contraire à ses yeux représentaient bien le Nord. Certes il y avait là quelques côtés rugueux, mais la beauté d’un magnifique joyaux, en tout cas plus que le Sud oppressif et qui avait d’aride autant le tyran que le désert se disait-il. Et dire qu’il y avait des salopards comme les Helosor pour gâcher en partie les choses… Il fallait croire qu’il y avait encore du travail pour que les choses continuent à aller dans le bon sens, même s’il était convaincu que ça restait mieux que quand c’était la noblesse qui dominait.

Quoiqu’il en soit, il n’aimait malgré tout pas errer ici de nuit, avec les morts qui rôdaient, possiblement des peaux vertes et qui sait, les brigands… On ne savait jamais exactement à quoi s’attendre, même s’il doutait que beaucoup de brigands tendent une embuscade de nuit dans la forêt en soit. De toute façon, heureusement il ne tomba sur personne et finit par trouver ce qu’il cherchait...

Une cabane modeste, mais qui allait sans doute bien à quelqu’un désirant vivre en ermite, sans être non plus miséreuse et visiblement la personne à l’intérieur devait être toujours réveillée de ce qu’il devine. Bon eh bien, ne restait plus qu’à sa manifester pensa t-il en hésitant d’abord quelques instant, puis en toquant poliment à la porte.

Rapidement on répondra à cela et Anselme toussera un instant avant de dire d’un ton se voulant sérieux, mais plein de gravité pour faire comprendre qu’il n’était pas en train de plaisanter.

« Anselme Thilëm, des lions rouges. » Dans l’élan de sa phrase il sortira alors son insigne pour la monter, ce avant d’ajouter avec fluidité, après tous les lions rouges avaient bonne réputation, alors autant jouer dessus…

« Votre amie Ethan m’a parlé de vous, je connais toute l’histoire et j’aimerai vous aider. Les Helosor vous cherchent, vous savez ? J’aimerai faire en sorte qu’ils perdent votre trace, voir vous croient morts. Et croyez-moi, même si j’ai détruis les preuves menant jusqu’à Ethan dans la mesure du possible, il se pourrait qu’à terme quelqu’un de moins disposé à vous aider finisse par vous retrouver. » Une possibilité certes bien faible maintenant, mais bon autant assurer ses arrières… Cela et puis, Anselme avait tout de même envie de gagner ses vingts pièces d’or dans l’histoire.

Quoiqu’il en soit évidemment, il essayerait de deviner dans le ton de son interlocuteur, voir sur son visage si ce dernier daignait le montrer, l’état d’esprit de celui-ci et s’il serait ou non nécessaire de gagner sa confiance davantage. D’ailleurs il se permit de glisser d’un ton se voulant compatissant comme pour démontrer que cette histoire l’avait un peu touché.

« Au passage je voulais en profiter pour vous ramener le médaillon que j’ai trouvé chez vous, celui avec le portrait de votre fille. » Peut-être que ce léger geste de compassion appuierait ses propos ?

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Les Lions Rouges ? Mais Arthur n'a pas le temps de réagir, Anselme a déjà continué sur sa lancée. Sur le seuil de la maisonnette, il ne distingue que l'éclat furtif d'un œil de son interlocuteur. Une lumière tremblotante filtre par les défauts des jointures des planches gondolées, et derrière lui, l'obscurité fait froid dans le dos. Un silence se glisse entre son introduction et la suite, un silence qu'Anselme ne peut guère juger. Méfiance ? Suspicion ? Émoi ? Toujours est-il qu'après la mention du médaillon de sa fille, l'homme ouvre sa porte et d'un geste invite le jeune homme à rentrer.

L'intérieur de la cabane respecte les promesses de son apparence : simple, mais efficace. Un âtre dispense lumière et chaleur sous une cheminée, un gros tas de bois disposé juste à côté. Contre un mur, une table de bois épais qui sert sûrement d'établis ou de cuisine. Une chaise et une planche doivent servir de table. A l'opposé, un matelas de paille et de tissu à même le sol couvert par d'épaisses fourrures. Le sol, justement, de la terre battue. Les murs sont composés de planches grossières qui laissent filtrer l'air extérieur ; quelqu'un semble avoir tenté d'épaissir les murs par de la chaux. Des filets pendent sur tous les murs sur des crochets, ainsi qu'au plafond. L'odeur qui se dégage du tout est un mélange de fumée et d'algues. La pièce est assez exiguë, une vingtaine de mètres carrés tout au plus.

L'homme l’invite à s'asseoir à terre, près du feu. Il s’assiéra de toute façon, même si Anselme reste debout. Ses traits sont plus que fatigués, il semble manquer de l'étincelle qui fait vivre les cœurs et les esprits. Ses vêtements semblent de bonne facture, mais du temps a passé et ils ont subi les assauts du temps et de l'environnement, comme leur porteur. Il cherchera à reprendre le médaillon auprès du Lion Rouge, et essuiera une larme en observant le portrait niché à l'intérieur. Au bout de quelques instants, il parlera.

"Alors, comme ça Ethan vous a tout raconté hein ? Ce vieux fou est plus bavard qu'une pie... Vous connaissiez son neveu c'est ça ? Ewan ?"

Anselme peut sentir ici qu'une mauvaise réponse pourrait le desservir. L'homme reprend après la réponse d'Anselme. Cet homme prend manifestement son temps, maintenant. Il n'est pas pressé, et aime regarder le feu crépiter.

"Mmh... Merci. Pour ça. Ce médaillon est tout ce qui me reste de ma petite Pielle... Comment vous m'avez retrouvé ? D'ailleurs, vous avez bien du passer par ma boutique pour trouver ce portrait ?"

Une bûche rejoindra les braises sur ces mots. A Anselme maintenant de se justifier de ses actes ! D'ailleurs, comment abordera-t-il la question de la bague, et de sa mission auprès des Helosor ?

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Finalement il put rentrer assez vite, signe que son interlocuteur lui offrait le bénéfice du doute à défaut de déjà lui faire confiance, ce qui était en soit un bon point. Après tout, Anselme n’en demandait pas bien plus pour continuer son petit jeu de persuasion... Quant à la cabane dans laquelle il put pénétrer se dit-il en y jetant un regard assez curieux. C’était sommaire, mais efficace. Il se disait d’ailleurs que pour un citadin qui s’installait à la campagne en ermite, ça pouvait le faire... D’ailleurs, l’autre faisait moins négligé que ce à quoi il s’attendait, c’était même un bel homme en quelque sorte. Dommage pour lui qu’il finisse ici à vivre dans la peur d’une façon ou d’une autre…

Il s’assiéra quand on le lui proposera quoiqu’il en soit et offrit l’amulette quand l’autre voulut la récupérer, laissant au pauvre homme un petit temps de deuil, après tout il avait perdu sa fille si jeune… Il y avait de quoi être usé mentalement comme il paraissait l’être se dit-il. Puis après, vinrent le temps des questions, Anselme décida alors de manœuvrer pour convaincre l’autre... En disant totalement la vérité, mais en arrangeant le discours pour que l’autre puisse comprendre ce qu’il veuille entendre.

« Ewan était un brave et un frère d’armes comme tous les lions rouges. Le genre qui sait inspirer et dont j’aime prendre exemple pour moi-même faire honneur à mes principes. » Ou comment sans dire qu’il avait connu Ewan, peut-être l’avait-il vaguement croisé, on pouvait comprendre que oui, sans qu’il mente vu qu’en effet au sens littéral brut il disait la vérité. Puis le lion rouge décida d’enchaîner par rapport à cette histoire.

« Les Helosor pour une raison obscure, ont proposés aux lions rouges un contrat, retrouver une bague avec une pierre verte sur laquelle est ecrit « Helosor » dessus, en votre possession, et la leur ramener. J’ai accepté le contrat et rapidement décidé d’en savoir davantage sur cette histoire en me rendant compte que vous n’étiez plus chez vous, car hors de question de trahir les principes des lions rouges au passage. Et j’ai rapidement appris la vérité, auprès d’Ethan notamment qui m’a dit où vous étiez quand je l’ai assuré que j’allais vous aider… Ils ne veulent pas récupérer cette bague, ils veulent vous retrouver. » Anselme laissa ses paroles planer un instant, puis ajouta.

« Et comme je l’ai expliqué à Ethan, j’ai été engagé pour la bague, sûrement pas pour dire où vous êtes, ni votre situation. J’ai donc un plan, pour convaincre les Helosor que vous êtes mort… Avec la bague je pourrais leur prouver que je vous ai retrouvé, je pourrais ensuite leur dire que je l’ai trouvée sur un cadavre par exemple, tué par les dévoreurs qui rôdent dans le coin depuis peu... Avec les rares pistes menant à Ethan ou vous que j’ai détruites, ils n’auront plus rien pour vous débusquer et vous pourrez sans doute refaire votre vie après un certain temps. » Il trouvait son plan tenable, à voir si l’autre pensait de même...

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Quand Anselme brode sur le dénommé Ewan, brave frère d'armes, l'exemple à suivre... Là, Anselme peut sentir qu'il a fait une erreur. Le regard d'Arthur s'est assombri, un rictus aux coin des lèvres. Pourtant c'est bien lui qui relance la conversation en parlant de sa boutique. La réponse d'Anselme retrace à gros traits son histoire, mêlant le respect à ses principes de Lion Rouge à son choix déloyal de cacher des éléments à ses mandataires... Finalement, l'ermite reprend la parole, moitié pour lui-même, le regard tendu vers les braises, moitié pour le jeune homme.

"Une bague ? Quelle bague ? Vous me dîtes que les Helosor cherchent une bague que j'aurais. Je la leur aurais bien rendue, mais cela est déjà fait, cette bague était la bague de fiançailles de Pielle... Cherchez une fosse commune, creusez, survivez aux Morts, elle sera peut-être là, votre bague..."

L'homme ment affreusement mal. L'intonation de sa voix, l'activité de ses mains, sa respiration... Tout y est. L'homme aurait fait un piètre comédien, à moins que ce ne soit la situation qui l'effraie. Il doit s'en rendre compte, car il se tourne cette fois face à Anselme pour contre-attaquer, avant que celui-ci n'ait pu placer un mot. Les premiers mots sortent, mépris, avant que la voix n'enfle et enfin n'éclate dans un orage :

"Vous n'êtes qu'un menteur et un voleur ! Ewan, le neveu d'Ethan ? Il s'appelait Titouan ! Vous me ramenez mon médaillon ? Vous avez pillé ma boutique et espérez m'appâter ainsi ?! Ethan a bien raison, la famille Helosor cherche simplement à m'éliminer ! Eh bien, tuez-moi, assassin ! Faites donc votre mission, ramenez ma tête, et volez tout ce que vous pouvez ici ! Vous ne trouverez rien de valeur, vous m'avez déjà tout pris chez moi !"

Arthur s'est levé, les poings serrés, et sur cette tirade, il a l'air aussi mort que vif, des larmes coulent des ses yeux brûlants de colère. Ses accents sont de plus en plus désespérés, et sous la lumière mouvante des flammes, il ressemble à un chien fou. Le temps des paroles pourrait bien sembler révolu...

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Hum, il venait de faire un faux pas finit-il par se dire, autant en scrutant l’expression de l’autre qu’en entendant le début de la réponse de celui-ci, qui était constituée d'un très visible mensonge. Ce n’était rien d’irrattrapable pensa t-il, mais pour le coup il est vrai que ça allait compliquer les choses...

Bon, en tout cas il était sûr et certain d’une chose maintenant, l’autre savait où était la bague et peut-être l’avait-il en sa possession ? Anselme devait manœuvrer pour la récupérer pensa t-il en réfléchissant à toute vitesse alors que l’autre commençait à lui jeter en pleine face l’erreur qu’il venait de faire.

Quoiqu’il en soit, le constat était là, l’autre avait peur, probablement bien trop pour qu’il soit aisé de rattraper la chose. Anselme se dit alors qu’il devra manœuvrer prudemment, mais surtout et de toute façon, premier argument, ne surtout pas agir violemment. Même s’il ne comptait pas le faire de toute façon.

« Du calme, pour un assassin quand même, je fais beaucoup d’efforts dans le vide à ainsi tenter de vous convaincre que je veux vous aider, alors que sans vouloir vous vexer, faible comme vous êtes, je pourrais me contenter en effet de vous trucider et avoir une récompense pour cela de la part des Helosor... Quant à votre boutique à l’abandon et même pas fermée à clé, vous auriez préféré que je laisse n’importe qui prendre vos bien plutôt que de les prendre pour possiblement vous les ramener ? » Ayant exposé ainsi l’idée qu’il comptait possiblement ramener ses affaires à l’autre, mais surtout exposé le fait que c'est lui qui avait laissé sa boutique ouverte à n'importe quel cambrioleur de passage, il conclut ensuite avec sérieux.

« Je vais vous expliquer la situation mon pauvre, vous n’avez pas le choix que de me faire confiance... Vous me proposez de vous tuer et vous voler pour en finir, mais actuellement je n’ai pas porté la main sur vous. Cette histoire de neveu d’Ethan ? Il m’a parlé de son neveu en effet, mort coupé en deux par un orc, mais de là à me dire le prénom de celui-ci… Quoiqu’il en soit si je sais qu’il est impliqué dans cette affaire, c’est qu’il m’a parlé, mais si j’avais été du genre à brutaliser un vieil homme, pourquoi je ne vous brutalise pas déjà pour savoir où est cette bague ? » Il leva l’index pour appuyer ses dernières paroles et conclut alors méthodiquement.

« Voilà ce que je vous propose, vous me donnez cette bague. Et je rentre avec cette preuve dire aux Helosor que vous n’êtes plus qu’un cadavre, fou de désespoir vous avez tenté de partir de la ville et avez été cueillis en route par des orcs ou des morts. S’ils me croient, ils ne vous chercheront plus, s’ils ne me croient pas, ils seront bien embêtés pour vous retrouver car j’ai brûlé le fichu livre de compte menant à Ethan. D’accord ? Est-ce que j’ai l’air du genre d’homme qui a besoin de prendre autant de dispositions pour avoir ce qu’il veut ? Non, alors si je vous le propose, c’est qu’au fond je veux vous aider. » Et en disant tout cela évidemment, il avait voulu prendre un ton assez apaisant pour calmer l’autre, ce tout en continuant de scruter celui-ci assez discrètement.

Test de Diplomatie avec Charisme :
-1D3 (réussite 2-3). Permet de désamorcer un conflit entre deux individus.

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Le membre 'Anselme Thileïm' a effectué l'action suivante : Dés du destin

'1D3' :

C'est un Lion des neiges ? - Page 5 274451611

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Anselme parle posément et ses arguments, même s'ils ne sont pas parfaits, ont au moins le mérite de calmer Arthur. Celui-ci semble parcouru d'émotions violentes et contradictoires. L'adjectif "désespéré" lui va parfaitement : aucune de ses actions ne semblent posséder un sens à ses yeux. Finalement, à quoi bon ? Quel intérêt à vivre, sans sa fille, sans sa place dans la société, loin de ses amis, sans but dans la vie ? Si le Lion Rouge a déjà croisé de pauvres hères et leur a accordé de l'attention, au cours de sa vie, il pourra ainsi reconnaître l'absence d'une certaine lueur dans le regard. Celle de la volonté de vivre. Ou alors n'a-t-il jamais prêté attention aux miséreux, précieux comme il est ?

Les paroles calment le bonhomme dans l'attitude, il ne semble plus prêt à attaquer. Néanmoins, ses gestes comme ses intonations marquent une agressivité et un manque total de confiance envers son interlocuteur.

"Baaah...! Je suis parti comme un voleur devant la Garde ! Alors que je n'avais rien d'autre à me reprocher que le fait d'avoir perdu ma fille...! Et vous vouliez que je ferme soigneusement mon commerce ? Alors, vous me rapportez quelque chose de chez moi, voleur ?"

Le ton est méprisant, et la posture de l'homme ne variera même pas si Anselme lui dépose ses affaires quelque part. Il consentira tout au plus à un grimacement non amical.

"Vous n'êtes pas du genre à brutaliser un vieil homme ? On verra bien. Je ne rendrai en aucun cas cette bague maudite à cette famille de démons ! Vous me promettez une fausse mort ? Quelle raison de croire ce livre de compte brûlé, ou encore que vous ne direz rien aux Helosor, maudit soit leur nom, après tous vos mensonges ?"

Arthur reprend après un instant de silence. Cette fois, la voix prend les intonations d'un profond abattement. Celle du mendiant qui réclame un peu de nourriture.

"Vous voulez m'aider ? Partez donc, ne dîtes rien, oubliez-moi, laissez-moi mourir ici..."

Cette supplique simple laissera-t-elle le mercenaire de marbre ?

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Anselme ne savait pas s’il devait se féliciter de voir qu’il avait un peu calmé l’autre ou regretter d’avoir du mal à gagner sa confiance, mais de toute façon il pouvait continuer à discuter, c’était toujours ça. Et il devait avouer que celui-ci lui faisait pas mal pitié, sans en voir vu beaucoup de ce genre, il avait déjà croisé des personnes à l’air aussi vide, mais en général il considérait que leur situation s’améliorerait avec la situation du pays et de leur démocratie… Là, il savait quel était le véritable problème de l’autre et à vrai dire il avouerait avoir un peu mal au cœur pour celui-ci, il avait subit une véritable tragédie. Mais comment l’aider ? Ce n’était même pas une question d’empêcher les Helosor de le retrouver, mais l’aider sans doute un peu à reprendre goût à la vie...

Quoiqu’il en soit pour commencer, plutôt que de chercher le conflit même s’il n’appréciait pas d’être traité de voleur, mais il pouvait pardonner ça à quelqu’un lui faisant autant pitié. Il déposa les affaires trouvées dans la boutique de l’autre sur un meuble, sans un mot, mais se demanda en vérité si ce dernier en aurait vraiment utilité au final. Qu’importe, ce n’était pas le problème...

Sur ce, Anselme prit un ton compatissant, ne répondant pas aux reproches et aux remarques, il finit par demander simplement, du ton de la question qui demandait de la réflexion et non pas forcément une réponse.

« Est-ce que c’est ce que votre fille aurait voulu ? Est-ce que vous pensez qu’en laissant les Helosor avoir la satisfaction de se débarrasser du problème que vous êtes, vous faîtes justice à elle ou vous-même ? » Puis laissant quelques secondes à celui-ci pour commencer à digérer cela, il ajoute de plus en plus énergétique.

« Vous vivez encore, j’avouerai que je n’envie pas votre situation, mais vous vivez encore ! C’est votre devoir en tant que père de ne pas laisser les Helosor gagner, que ce soit en survivant et en reconstruisant votre vie ailleurs, chez les elfes peut-être ou n’importe où qui vous permettra de vous faire oublier, et peut être de voir comment vous pouvez aider à ce que ces vermines payent pour ce qu’elles ont fait. Le genre de vermines capables d’assassiner quelqu’un de leur sang pour une vulgaire question d’égo. » Une certaine dose de mépris pouvait se sentir dans la voix d’Anselme quand il disait cela, avant d’ajouter calmement.

« La guerre approche et va secouer le Nord, ce n’est pas forcément une bonne chose en général, mais peut-être est-ce le bon moment pour vous faire oublier ou commencer une nouvelle vie ? Vous n’êtes pas tout jeune certes, mais qu’est-ce que vous avez à perdre ? Bon sang, imaginez combien comme vous vont finir ainsi si vous décidez que vous avez déjà perdu ? Vous êtes un homme, pas un veau que l’on amène à l’abattoir ! Je ne suis probablement pas le mieux placé pour dire cela, mais l’idée qu’on se courbe face à une telle injustice me révolte, je ne sais pas comment je peux vous aider certes, mais sachez que je ferais mon possible pour vous laisser une chance de leur échapper. » Il savait que ce n’était pas des plus subtil, mais des fois certains hommes étaient du genre sensibles au fait qu’on les secoue, comme s’il fallait qu’on leur transmettre une certaine rage de vaincre, ou dans ce cas, de vivre. Il espérait quoiqu’il en soit distinguer chez l’autre un peu plus de résolution après cela, même une simple étincelle.

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Anselme a déposé les affaires trouvées dans le commerce : il y a donc quelques vêtements poussiéreux mais propres, et des couvertures. Dépose-t-il aussi les deux pièces d'argent ?

Le mercenaire parle alors, tentant de secouer l'homme, de lui redonner volonté de vivre, pour se venger plus tard ? Il marque tout de même le mépris que les Helosor font surgir en lui... Le marchand secoue la tête, en signe de dénégation. Il prend la parole plusieurs fois, en répétant la même chose.

"Vous n'y êtes pas, vous n'y êtes pas du tout... Vous ne pouvez pas comprendre, vous n'avez pas d'enfant, vous n'avez pas votre fille..."

L'homme finit par se réasseoir auprès du feu. Il soupire bruyamment, avant de reprendre.

"Vous paraissez être une personne juste et bonne, qui sert une cause sans la comprendre. Pourquoi voulez-vous retrouver cette bague ? Pour quelques pièces ? Le mal qu'elle peut provoquer ne les vaut pas. Si vous êtes sans scrupules, vous allez devoir me tuer pour l'avoir. Si vous êtes quelqu'un de bien, vous ferez simplement une croix sur cette récompense."

Arthur reprend après un instant de silence.

"Je ne suis pas battu d'avance, même si parfois... Non, je cherche à me venger de cette famille. Je partirai peut-être en exil. Si vous voulez m'aider, eh, accompagnez-moi !... Prfffr ! On aura qu'à aller chez les Elfes, comme vous dîtes, on évitera peut-être les batailles qui viennent !"

L'homme pouffe pour lui-même tant il sait que ses paroles sont des fantasmes. Ses dernières paroles sont plus humour et ironie que véritable proposition. Le fait de rire a ravivé un petit quelque chose. Mais Anselme se doute qu'il faudrait des jours et des jours de discussion pour arriver à redonner goût à la vie à Arthur.

Il fait nuit dehors, et l'homme refuse manifestement de lui donner la bague. Comment le Lion Rouge peut-il agir ?

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Anselme déposa aussi les deux pièces d’argent, ne chipotant pas avec ces dernières et se disant qu’au moins il rattraperait peut-être la possible impression de malhonnêteté qu’il avait diffusée depuis le début. Quant au reste, eh bien il convainquit au moins le gars qu’il était possiblement quelqu’un de bien. Après, il devait maintenant faire un choix entre quand même prendre l’anneau en sachant que ce ne serait pas sans violence et… Ne pas le faire.

Le guerrier n’eut pas vraiment à réfléchir, au fond il était une bonne poire même s’il avait vraiment envie de cet argent. Quoiqu’il en soit quand l’autre avait finit de s’exprimer, le mercenaire finit par dire calmement histoire d’être sincère.

« Eh bien je pensai pouvoir concilier le fait de vous venir en aide et de récupérer cette bague pour avoir la récompense. En somme, gagner sur tous les tableaux, à la fois celui moral et pécunier, mais bon je ne suis pas prêt à vous tuer uniquement pour la récupérer, alors soit. On va dire que je vais faire une croix sur la récompense, ce n’est pas comme si j’avais besoin d’argent de toute façon. » Oui, Anselme n’avait pas l’air du dernier des miséreux après tout, probablement à un petit bourgeois ou presque qui était devenu mercenaire à son air et sa façon d’être qui sans êtres extrêmement raffinés, n’étaient guère vulgaires.

« Bon, écoutez, voilà ce que je vais faire, demain je vais aller voir les Helosor pour leur dire que j’ai retrouvé votre cadavre en miette, mais pas votre bague, histoire de les convaincre que vous êtes mort. Ensuite, je reviendrai sans doute de temps en temps voir comment vous vous portez et surtout vous tenir informé des événements si jamais cela s'avère important pour vous. Pour le reste... » Anselme demanda alors en toute franchise.

« Pourriez-vous m’héberger pour cette nuit ? Enfin, juste me laisser dormir ici, disons que je préfère éviter de rentrer aux Havres de nuit... » Oui, peut-être que l’autre accepterait, cela et puis ça ne coûtait rien de demander en soit.

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La proposition d'Anselme, qui, finalement, renonce... laisse sans voix l'ermite. Celui-ci entend les paroles sans y croire, et il faudra bien qu'Anselme le lui répète plusieurs fois pour qu'il consente à intégrer le fait qu'il ne mourrait pas cette nuit ! Entre stupéfaction et soulagement, avec un zeste de méfiance, il ne peut que secouer la tête avec un petit rire.

Car en effet, un assassin ou un voleur aurait simplement pu l'assommer, à défaut de le tuer, pour profiter de la cabane pour la nuit, et retrouver la bague. Un mercenaire avec peu de scrupules, mais pas sans morale, qui aurait désiré la récompense aurait pu simplement le forcer à donner le bijou, sans forcément le tuer. Voilà un homme qui renonce à son pain du jour pour le bien d'un autre ! Et même si les bonnes gens n'étaient pas introuvables, elles étaient bien rares en ces temps sombres.

"Vous... Vous... êtes sérieux ? Ahaha... Je n'y crois même pas...
...
Vous pouvez passer la nuit ici bien sûr. En vous arrangeant avec ces filets, vous pouvez faire un petit matelas. Ça sentira la mer par contre... Le feu va mourir peu à peu. Si vous avez froid vous pouvez en rajouter une. Normalement, ça durera jusqu'au matin sans qu'on ne se les gèle."

Anselme sent encore qu'Arthur est sceptique, tout cela est trop beau... Mais, pourquoi pas après tout ? Non seulement le Lion Rouge lui laisse la vie, mais en plus il lui en offre une nouvelle : la nouvelle de sa mort lui laisse le champ libre pour démarrer une nouvelle vie, avec un nouveau nom, certes un peu à l'écart des Havres, mais au moins entouré d'autres êtres humains.

L'espace désigné par Arthur est proche du feu, suffisamment pour être au chaud et s'endormir paisiblement, bercé par le craquement des braises et la douce chaleur qui en rayonne. Les filets sont cependant moites et puent l'algue et le guano autant que le sel et la vase. Leur empilement leur confère une certaine mollesse comparable à celle d'un piètre matelas. Il faudra s'en contenter, sinon c'est à même le sol qu'il faudra s'allonger.

Arthur s'enroule dans sa couverture en provenance directe de son ancien foyer, et se cale sur sa couche ; bientôt, on peut l'entendre ronfler. Anselme a-t-il quelques paroles, fait-il quelque action ? Le vent s'est levé à l'extérieur, et résonne lugubrement à l'intérieur de la hutte.

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Anselme répéta quelques fois si nécessaire pour que l’autre comprenne, se disant bien que celui-ci devait être du genre à avoir du mal à croire en la bonté humaine en l’instant vu tout ce qui lui était arrivé, rien de bien étonnant en soit... D'ailleurs, Anselme se disait qu’au fond la chose était pour le mieux au pire même s'il ne gagnerait pas la récompense, après tout à la fin ce qui comptait c’était sans doute qu’on sache qu’on n’avait rien à se reprocher spécialement, enfin à un certain point...

« Je crois que je vais me contenter du sol, car si je vais voir les Helosor demain, ils vont se poser des questions si j’empeste ne serait-ce qu’un peu le poisson et ça risque de compliquer mon mensonge. » Dit-il quoiqu’il en soit pour justifier le fait de ne pas utiliser les filets, un mensonge léger en vérité, car il ne voulait pas dormir dessus surtout pour des raisons d’hygiène personnelle, notre cher mercenaire détestant l’idée même de sentir mauvais.

Enfin, de toute façon il disait cela sans forcément essayait de convaincre donc il n’était pas trop les formes, juste fournir un alibi, de toute façon l’autre n’allait pas chipoter là dessus ! En plus de ne pas l’avoir dévalisé, Anselme allait lui rendre un grand service, ainsi si notre aspirant héros était plutôt content de ce fait d’ailleurs, il estimait du coup que l’estime que ça lui valait incluait évidemment un certain laxisme sur ces détails.

Quoiqu’il en soit, le mercenaire n’ajouta rien et voyant que l’autre s’endormait, décida de faire de même, après tout la journée de demain allait sans doute nécessiter qu’il ne soit pas trop fatigué, cela et puis il faudrait aussi qu’il décide ce qu’il allait dire à ses employeurs ou les collègues qui lui poseraient des questions à de sujet. En somme rien de bien compliqué.

Heureusement même s’il n’était pas habitué à dormir dans des conditions aussi passables, en forçant un peu et en usant de sa couverture, le sol convenait. Il espérait juste que la nuit se passe bien, le coin n’avait pas l’air des plus sûr, soyons sincère...

Suite dans Une odeur de poisson

» "La fleur Blanche du Lion"~Bleundwyn Lew Raynbrant.

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