La nuit a été douce, agréable pour les corps cabossés, abîmés par la marche, fatigués dans l'âme... L'auberge est un îlot de beauté au milieu de la tourmente, un calme après et avant la tempête.
Saller a pris son bain, il s'est couché et il s'est réveillé d'une humeur plus acceptable. C'est avec une certaine surprise qu'il a apprécié ce lit et dormi aussi profondément depuis longtemps. Lorsqu'il quitte sa chambre, vêtu et appareillé, il vient frapper à la porte de son compagnon.
La chambre est désertée...
Bon, alors Caligula est probablement dans la salle ?
La salle est vide en bas. Le tenancier ne sait pas quoi lui répondre de plus, la clé a été rendue bien avant l'aube et l'étranger blond a quitté l'auberge.
Ho... alors il a du sortir prendre l'air et faire quelques exercices ?
Saller quitte la taverne et cherche longtemps.
Personne n'a vu de blond. Ni les gardes de la porte, ni ceux du portail... Caligula s'est volatilisé.
"Volatilisé" Ce terme lui saute à la gueule, à l'estomac et au cœur, elle attrape sa rancœur et lui hurle un mot : déshonneur.

L'esprit tourmenté d'obscurité muette, le rôdeur retourne dans la taverne et prend place à une table. Son regard reste accroché au sol, au plateau de bois, à ces deux verres d'alcool fort qu'il commande et descend en deux traits pour brûler ce feu qui le ronge de l'intérieur.

Le soleil ne tarde pas à inonder les fenêtres de la salle... Si Norlail n'est pas encore levé, il ne tardera pas à passer là ici.

Spoiler:

La taverne est vide, hormis la présence du tenancier et d'un unique client... seul, attablé, le front accroché à une main... deux verres vides devant lui.
Lorsque Norlail se présente, Saller ne le regarde pas. Ses yeux sont masqués par ses cheveux, sa posture globalement avachie et se bras qui le soutient à la table. La présence qui le rejoint, il en prend bien conscience. Il devine avant même d'entendre sa voix qu'il s'agit de l'ombre. En fait... ce pourrait être n'impose qui. Saller s'en moque.
Les paroles coulent sur lui. Son esprit flotte dans un sous-bois épineux, rempli de ses voix ; de sa colère, ses questions et le résumé pitoyable de sa vie.
Oue... Saller se serait sacrifié pour Caligula. Il aurait fauché autant d'âmes pour lui, autant qu'il en aurait fallut pour le satisfaire. Ils s'étaient jurés de rester ensemble, de ne pas se séparer... hier encore l'assassin renouvelait cet engagement.

L'éclaireur émet une sorte de ronflement. Ses lèvres sourient avant de s'éteindre tout aussi rapidement.
"M'aider... comment tu pourrais m'aider. On crèvera devant cette Sentinelle. Et si par chance on s'en sort enrichi tu te casseras ailleurs." Dit-il d'une voix lâche.
Écartant enfin son bras de ses yeux il plantera son regard dans celui de Norlail avant d'ajouter :
"Tu veux traiter avec un gars qu'a pompé pour s'élever ? Qu'a passé quinze ans en esclavage ? Qu'a baisé avec l'assassin de son propre frère ? " Il souffle un nouveau rire bref.
"Je suis une merde et toi t'as besoin d'moi parce que j'suis un putain d'Métamorphe.
T'es franc avec tes collaborateurs alors dis pas que tu l'fais pour moi. Tu l'fais parce que t'es comme Caligula. Une putain de salope solitaire de merde !" Gueulera-t-il d'une voix flottante dans l'alcool.
"T'façon j'ai pas l'choix..." relache-t-il en laissant son bras retomber mollement sur le plateau.
Saller se relève dans un mouvement à la fois mou et spontané.

Il restera debout, le regard dans le vague mais aussi fixe que possible sur celui qui se tient là, à tenter de lui faire remonter la pente violente.
Norlail n'a aucun intérêt à perdre le Métamorphe qui accompagnait Caligula. S'il tente de le retenir ce n'est que par intérêt, pas parce qu'un sentiment de pitié où d'humanité l'incombe.
Je ne juge que par les résultats. Ha ! Cette phrase aurait été lourde à porter si elle n'avait pas été enchainée avec d'autres arguments. Saller oscillera entre la colère et le vide de ses pensées. Les effluves de l'alcool et son état mental ne l'aident pas vraiment à se maintenir, donc il s'appuiera bras tendus sur le dossier de sa chaise.

De nouveaux alliés ?
L'éclaireur redresse plus brusquement la nuque, lui qui avait finit par laisser suspendre sa tête pour observer la pointe sale de ses bottes.
Sa vue vacille, tel un bateau pris dans la tempête, mais il s'accrochera à ce regard qui lui sert d’amarrage.
"Alliés ?" Souffle-t-il sans vraiment l'interrompre, le laissant reprendre.
Une foule d'interrogations épineuses l'enterre, tandis qu'il le suit des yeux jusqu'au comptoir et finira par le rejoindre d'un pas plus mou et incertain.

Le gérant s'occupe à l'écriture de quelques comptes. Échine droite, regard penché, il semble mettre une distance entre sa plume et sa stature, déliant et reliant ses tracés d'encre d'un air détaché.
La nouvelle venue à son comptoir lui fait redresser l'attention et afficher un fin sourire.
"Un forgeron ? Oui bien sûr. Vous trouverez ce que vous cherchez en remontant vers le grand chêne... sur votre droite. Il porte une enseigne au nom de 'L'étoile du Sud'. Si vous ne le trouvez pas de vos yeux, cherchez-le d'une oreille... A cette heure il doit être en train de battre l'enclume."
Enfin, l'elfe se penchera sur les effets qui lui sont présentés. Ses commissures se tirent légèrement vers le bas tandis qu'il étudie les éléments et les factures présentés :
"Hm. Et bien..."
Décrochant rapidement l'attention des effets, il prend quelques notes de calcules et répondra :
"J'estime ce lot à vingt et une pièces d'or. Vous désirez acheter quelque chose ici en échange ?"
Le gérant se redresse et recule très légèrement dès lors que Saller s'approche de son bar. L'homme est dans un état d'ivresse peu avancé, mais il n'est pas tout à fait clair non plus.
"Je peux vous aider ?" "Non."

Spoiler:

Le commerçant acquièsce à la liste de son client, annonçant :
"Quarante et une pièces d'or, je vous prie. Je vous fait chercher ç..." Un claquement sur le comptoir fige le gérant dans son propos et son mouvement. Saller vient d'étendre le bras et de se pencher au côté de Norlail pour figer une pièce d'or au comptoir.
"C'est ma pipe, donc j'l'a paye..." Souffle sa voix flottante.
"Si tu veux pas que j'me comporte comme une pute arrête de croire qu'j'en suis une. J'paye mon matériel...
Bande d'enfoirés..."
L'éclaireur prendra appui de sa main libre sur l'épaule de l'Ombre afin de se redresser, tandis qu'il inspire profondément en fermant plus lourdement les yeux.
"Et mets moi du tabac avec..."

Le gérant laisse son regard passer de l'homme ivre à son acolyte et dira :
"Bien, alors pour vous se sera 'seulement' quarante pièces d'or et cinq d'argent... Je reviens dans un court instant."
Il fera le tour de son comptoir et s’éclipsera derrière une tenture voisine pour y faire chercher les pièces d'armure, le sac, les gants, la pipe et ses recharges.
Une fois ses clients servis, le gérant les saluera avec distinction.

A l'extérieur de l'auberge, le soleil s'est levé. Il inonde la clairière de ses rayons blancs. Les arbres frissonnent sous un souffle léger et la vie reprend son rythme calme et apaisant.
Dans la tranquillité de la forêt, un martellement léger chante un son clair. Il indique à Norlail la présence du Forgeron, avant même de savoir le voir.
Il pourra très vite se présenter à l'artisan, qui œuvre dans une forge ouverte, réchauffée par un fou brulant et devant lequel son enclume lui sert à façonner quelques outils.

"Oueh' j'ai une question." Reprend l'éclaireur en marchand au flanc de son dernier acolyte.
"Quand tu dis 'alliés' c'est quoi... c'est qui... Tu veux louer du mercenaire elfe ? Parce que j'connais personne ici."

Le pas lent de Norlail convient à l'éclaireur qui se rythmera sans peine sur ses pas. Légèrement chancelant, sans être totalement ivre non plus, il fixe un point vague sous la ligne d'horizon et accroche son oreille à ses paroles.
Il ne répondra rien... et se contentera de renifler, le visage transie par le froid qui subsiste; même dans cette forêt en grand partie protégée par le vent.

Face au forgeron, le rôdeur tiendra son épaule à une poutre, qu'il prendra le temps d'examiner d'un œil assez proche avant de s'y poser... bras croisés, nez bas.

L'artisan stoppe son travail un instant, appelant à le remplacer un jeune elfe pour continuer de battre le fer encore chaud. Il se rapprochera du duo et plus particulièrement de celui qui interpelle son savoir-faire.

"Oui c'est exact..." répond l'elfe d'un hochement de la tête, retirant momentanément ses gants pour rafraichir ses mains.
Laissant son attention retomber sur les deux dagues présentées il dira :
"Hum... avec ces deux dagues là je peux vous couler trente deux pointes.
Il me faudra la matinée... ça vous coutera quatre pièces d'or.
Je termine mon travail et je m'occupe de votre commande. Vous repassez plus tard ?"
Dira-t-il en haussant le sourcil, s'attendant à ce que Norlail lui donne ses dagues ou s'en aille voir ailleurs.

Spoiler:

Bien. Le paiement est effectué et Norlail a fourni la 'matière première' au forgeron pour qu'il puisse travailler sur sa commande de carreaux.

Saller suivra sans dire un mot, muré dans ses pensées vagues, plus où moins conscient de la suite des évènements... plus où moins attentif à sa propre estimation du danger et à l'évaluation du plan de Norlail. En l'état, le duo quittera la ville par la porte principale. Il passera devant les gardes puis s'enfoncera dans la forêt en contournant la muraille.
Le chaman est censé se trouver quelque part par là, dans la proximité du Val d'Ormeaux, là, à attendre le cortège d'elfes noirs et d'hybrides qui doit l'épauler dans cette tache particulière de l'Appel.

Le terrain forestier est déformé par des racines tentaculaires, des roches qui émergent ça et là du sol, figées dans un mouvement ancien, recouvertes de mousse, de lierres et de gel. Évoluant hors sentier, Norlail s'attèle à ses sens particuliers. Il perçoit la direction du vent, le chant qu'il apporte mais aussi les signes distinctifs qui se détachent dans la forêt. Branche cassée à hauteur d'homme, cheveux ballotés et agrippés, morceaux d'étoffes quelconques... déchet quel qu’il soit et qui ne puisse être ni animal ni naturel.
Ici et là, quelques traces de pas, quelques filaments de tissus, des brisures dans quelques écorces... et bientôt, le croassement d'un corbeau. Nul doute que des oiseaux vivent dans cette forêt, mais celui-là interpellera plus particulièrement l'oreille de l'Ombre. Le corvidé émet un son aigu, assez atypique pour que Saller lui aussi se laisse surprendre.
Sortant de ses vapeurs d'alcool, il dit alors :
"Il nous prend pour des prédateurs... Il alerte quelque chose ou quelqu'un..."

Et effectivement, à deux pas de là, un vieillard est assit, adossé à un arbre tordu. L'homme semble attendre, emmitouflé dans une épaisse fourrure d'ours brun. Sa barbe blanche se mêle aux poils fauves et son visage parcheminé, couvert d'étranges symboles, se tournera vers les deux étrangers.
L’envol d'un corbeau viendra rejoindre sa main sans qu'il ne les quitte des yeux :
"Qui êtes vous, voyageurs... Laissez le vieil Ae-a se reposer. Il n'a ni or ni possession de valeur."
Sa voix chevrotante semble estimer le danger qu'ils représentent avant de dire :
"Ton ami n'a pas l'air bien." Lâche-t-il pour l'Ombre en désignant Saller d'un mouvement du menton.
Et, bien entendu, Saller est devenu blanc comme un linge. La ligne de ses épaules s'est incurvée, sa nuque s'est affaissée et il se soutiendra à un tronc proche en balayant mollement l'air d'une main lâche :
"Nan... ça va." Dira-t-il avant de déglutir difficilement.
"Tu es sûr de savoir surmonter ça ?"
"Qu'est-ce que ça peut foutre... J'vais..." Le rôdeur se détourne de la scène en se disant qu'il ferait mieux de faire un tour.

Compétence Saller:

Spoiler:

Saller disparait un instant, importé dans un élan qui ressemble à une nausée soudaine... -On se demande pourquoi, l'homme n'a pas bu 'tant' que ça !-

L'échange qui se fait entre les deux étrangers imposera un temps de calme. Déjà, parce que Ae-a se laisse surprendre de ce qui amène deux inconnus à sa rencontre dans cette si vaste forêt. Ensuite, parce qu'il comprend que son rendez-vous ne viendra probablement jamais.
Il lui faut une seconde, au moins, pour se remettre de la nouvelle.

Se contentant de fixer le dernier étranger resté devant lui, alors qu'il est assit et ne trahit aucune colère, il finira par dire d'un ton naturel : "Parce que la Sentinelle n'est qu'une Chimère vide de sens..."
Pinçant ensuite le regard, comme s'il tentait lui aussi de transpercer cet homme à la peau décolorée, il reprend :
"Nous sommes tous des êtres abandonnés sur cette terre. Chaque peuple s'entre-déchire, se font la guerre. Ils se cherchent un parent, un responsable. Ils accusent l'Invisible d'être l'âme de leur perdition. Quand ils ne tournent pas leur désespoir vers leur voisin ou cherchent à manipuler leur prochain, les fils et filles perdus que nous sommes s'émancipent. Ce sont ces derniers qui avancent."
D'un léger mouvement, le vieillard repousse son bras et propulse le corbeau dans les airs. Les battements d'ailes remplissent le silence avant que le vieux ne leur emboite le pas :
"Crois-tu que les Dieux reviendront ? Que leurs Messagers retrouveront la Raison ? Personne ne sait répondre à ses questions... En attendant nous gigotons pour survivre, brutalement lâché sans n'avoir jamais été préparé à une telle liberté de penser et d'agir.
La Sentinelle ne sert personne. Elle ère sur le monde. Elle s'est perdue dans cette forêt. Alors je viens la faire chercher pour que nous retrouvions la seule chose qui compte : l'héritage du sang, de la chair et de la pensée libre qui fait que notre peuple -le nôtre !- celui des Hybrides, survivra parce qu'il aura abandonné ses Chimères pour ses enfants. Qu'il aura cessé de croire dans le Silence et l'Ignorance des Dieux... pour finalement dépérir.
La fille de Hark est une héritière qui prône la nouvelle pensée et la nouvelle acceptation de tous les hybrides dans les villes. Elle ne doit pas disparaitre. Son esprit doit subsister pour être le symbole du renouveau social. Celui qui doit guider les Non-Métamorphes à plus de raison et non à la soumission de nos frères..."
Explique-t-il avec une passion toute mesurée, mais totalement sincère.

Spoiler:

Ae-a écoute ce qu'à a dire l'étranger et son visage se fige dans une sorte de tristesse et de déconsidération. Voilà un jeune homme bien naïf, pensera-t-il... Un garçon mué par une soif juvénile et trop personnelle de pouvoir, de réussite, qui pourrirait au sommet d'un tableau de conquêtes, seul et éternellement insatisfait. S'il ne finit par par crever en combat, ce sera de désespoir d'en être arrivé 'là' et de n'avoir plus rien à faire... ni personne vers qui effacer cette solitude.
Enfin pour ce cas de figure : de finir seul et sans adversaire, c'est en finalité un destin assez peu plausible... Puisque cet homme là se cherche des combats hors de porté pour les simples mortels.
Mais Ae-a se gardera bien d'exprimer ces émotions de pitié abasourdie. Lui, qui voit au delà de sa propre vie, se retrouve confronté à un solitaire vide qui se cherche consistance dans l'affrontement perpétuel.
Alors l'étranger lui garantie son bon paiement en échange du sien. Trouver la Sentinelle n'est pas une option. Alors s'ils travaillent ensemble, chacun aura sa part.

"Hm." Le vieillard pousse un hoquet derrière ses lèvres pincées, le regard fixe et perdu dans celui de l'Ombre.
"Et tu vas me dire comment invoquer cette Sentinelle sans avoir avec toi de quoi sacrifier ?"
Il se redresse péniblement en s'accrochant aux racines et au tronc qui serpentent autour de lui. Une fois debout, il fait un pas vers Norlail et dira :
"Les drows et le non-métamorphe que tu as écarté... devaient m'apporter des ingrédients essentiels à l'Appel. La Sentinelle ne répond qu'au sang versé des Fils d'Ysash... et comme Ysash est absente, on peut considérer la Sentinelle comme à moitié sourde et aveugle...
Il faut un massacre assez puissant et emprunt de magie pour qu'Elle se présente... Il ne suffit plus d'une attaque gentillette...
N'as-tu pas entendu parler des massacres mis en scène dans le territoire Hybride ? Croyais-tu que ce n'était là que la lubie d'un tueur tordu ?" Le menton redressé, il juge l'Ombre d'un œil assez mauvaisement... Mécontent que, dans son plan, ses 'alliés' se soient laisser doubler pare un solitaire qui ne voit pas plus loin que la pointe de ses armes.

Spoiler:

Le vieillard restera debout devant celui qui prétend que la minute ne presse pas et que la matière ne manquera pas; puisqu'il la fournira. Mais ses sourcils se dresseront si haut qu'il en laissera plisser de cent sillons sa peau fine. "La Maîtriser ? Parce que les Drows comptaient utiliser des filets..." Les bras lui en tomberaient presque. "Le vieux Ae-a maudit ces imbéciles rongés de haine..." Grommelle-t-il avant de rétorquer : "La Sentinelle est là pour protéger les Fils d'Ysash. Seul un fils d'Ysahs saurait lui 'commander', en encore, pas un vulgaire filet ! Les Drows veulent la Sentinelle alors ils l'auront, grand bien leur fasse de comment ils s'y prendront ensuite pour tenter de la dompter... ce n'sera plus mon affaire. J'étais censé amener à la Sentinelle ici, ils devaient l'emporter, point... C'était ça le plan. Maintenant, si j'dois aller chez les Drows sans leur représentant, ça va pimenter la soupe ! Légèrement...
La Sentinelle va débarquer là bas sous mon dogme, puis elle éventrera une muraille pour s'échapper si tôt que j'aurai récupéré la fille de Hark." Laissant virevolter son poignet pour s'échapper de la bagatelle il terminera par un soupir :
"Oui... je ne devrais n'ai plus rien avoir à perde en 'collaborant' puisque tu as tout à me rendre. Le sacrifice perdu, se sera déjà une bonne chose de faite."
Cillant lourdement il finira par hocher la tête et se tourner pour se rasseoir péniblement en bougonnant, se parlant vraisemblablement à lui-même au sujet de la peste et du choléra qui sévissent dans les âmes trop jeunes et les honneurs déplacés.

Quant à Saller, il n'est pas revenu.

Spoiler:

Le vieillard acceptera le départ et la condition de l'étranger. Il n'avait pas le choix, ce n'est pas 'lui' qui irait chercher un sacrifice, pas maintenant qu'il était dans cette forêt à se préparer pour le rituel...

Norlail laissera la mauvaise humeur du chaman dans son coin et partira à la recherche de son acolyte disparu... Saller s'est probablement transformé pour ne pas revenir ? A moins qu'il n'ait vomit tripes et boyaux dans un coin... pour finalement s'endormir.

Sur les traces de l'éclaireur, Norlail ne tarde pas à tomber sur un tas d'affaires. Sac, armure, vêtements... tout est là, en pagaille. Dans un coin il entend des ronflements grossiers, rythmés de claquements nasaux plus forts.
A quelques pas, au détour d'un gros tronc, un chien noir a la truffe collée dans un tas de feuille. L'encolure hérissée, la queue gonflée, les oreilles bien droite, il renfile une piste comme un vulgaire ratier. Il est probable que sous ce monticule végétal, il y ait un terrier... En tout cas, l'animal s'échine à renifler là, à expulser l'air de ses naseaux, à fouiller en utilisant sa gueule comme un bâton de sourcier...
Il n'a pas entendu ni vu Norlail arriver.

Spoiler: